Bizet - Carmen - Cafiero/Grinda - Orange - 08/07/2023

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Stéphane Sénéchal
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Bizet - Carmen - Cafiero/Grinda - Orange - 08/07/2023

Message par Stéphane Sénéchal » 05 juil. 2023, 17:33

Carmen aux Chorégies d'Orange : L'arène Cafiero !
Par Stéphane Sénéchal, représentation du 8 juillet 2023

Carmen et les Chorégies d'Orange c'est une grande histoire d'amour pour tout un tas de raisons qui ne tiennent pas forcement au fait que c'est une oeuvre emblématique du répertoire mais le plus souvent pour des distributions artistiques stratosphériques aux voix légendaires et au pouvoir immarcescible dans le temps.

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Hier soir dans l'enceinte du théâtre antique d'Orange si la distribution tenait ses emplois au gré de ses moyens et de ses apparences parfois en deçà des projections mentales et fantasmées que l'on se fait de Carmen, la Reine de l'arène n'était ni plus ni moins que l'éblouissante maestra Clelia Cafiero, qui toujours attentive au plateau et chantant chaque phonème avec lui, enivre l'auditoire imposant son style, fait d'extrêmes subtilités orchestrales, de dynamiques saisissantes, de retour à une partition engagée et respectueuse de Bizet.

Le style Cafiero est né.
Une sorte de tout en un féminin, direction multi - opérationnelle, gestuelle de bras donnant les lignes longues et emphatiques de l'œuvre et de mains précises ciselant chaque soliste ou ensemble de soliste, un style qui aime les chanteur et qui chante avec eux.

Opiner sur Carmen n'est pas chose aisée, tant l'œuvre, la plus jouée au monde, la plus adulée, dans toutes ses versions, dans tous les lieux et dans toutes les acceptions du Beau, a été "battue et rebattue" si l'on peut dire. 

La mise en scène de Jean Louis Grinda fait ressortir le chef d'oeuvre incontestable en chef d'œuvre intemporel.  

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Tout en restant dans le cadre traditionnel du mythe de Carmen qu'il situe à Séville ( une fois n'est "plus" coutume), la bohémienne cigarière, la femme libre et amoureuse, chante et déchante dans une spirale d'art contemporain macabre, jusqu'à en mourrir. 

En effet le décor s'articule autour d'une double spirale amovible, ingénieusement inspirée des spirales temporelles de Richard Serra : La Matière et le Temps (The Matter of Time).

Cette double vrille elliptique de fer, incurvée, à l'arête tranchante comme la navaja- arme du crime - créée un effet trépident d'animation permanente dans un monde qui déjà s'industrialise à outrance (manufacture des cigarières), rappelant la course vertigineuse du temps qui inexorablement passe, jusqu'à son issue fatale pour Carmen et qui permet au spectateur de suivre l’évolution tragique de l'oeuvre dans un espace toujours en mouvement. 
(Pour en savoir plus sur la Navaja, le couteau de Don José :
https://www.odb-opera.com/viewtopic.php ... it=Navaja )

Le mouvement . Tel est bien la colonne vertébrale de la mise en scène de Jean Louis Grinda .
Le mouvement corpulent des deux masses de fer est quasi comparable aux formes sculptées qui se choquent puis s'entrelacent, quasi ondulatoires et charnelles de l'éponyme de Mérimée, accentuant jusqu'à terre, la violence du drame. 
Oui car ces masses de fers enferment autant que si Carmen est libre dans sa tête, son image reste enfermée dans son corps .
On ne l'a voit que comme un corps plein de désirs quand ce n'est pas de plaisirs. Elle ne s'en sort pas.

Spirales symbolisant aussi le temps, celui qui vous écrase, qui vous coupe, qui vous enferme, qui vous ouvre une destinée de laquelle il n'existe d'autre échappatoire à la vie, que son contraire, la mort.

Spirale qui par ses mouvements circulaires sur la scène de l'auguste théâtre millénaire, permet véritablement à l'auditeur de s'imaginer en chaque lieux des 4 actes de l'œuvre en seulement deux massives spirales, le théâtre fait le reste. 

Au spectateur satisfait ou apeuré de  "se" transmuter dans un espace intemporel, contenant des tableaux chronologiquement cohérents, voyageant d'une place de Séville, aux ivresses goyesques de la taverne de Lilas Pastia, amphitryon des plaisirs, règne des danseuses et bohémiennes, s'éloignant peu à peu vers un site bucolique et montagnard de briganderie, avant de revenir mourrir dans les arènes de Séville en abyme sur le tableau final.

La spirale est aussi la danse de Carmen qui se fond et se confond avec plus de deux mille d'Histoire de l'Art, que séparent l'architecture d'art antique quasi tectonique du Théâtre romain augustien et l'oeuvre contemporaine du plasticien Serra.
Sous nos yeux plus de 2000 ans d'Histoire nous rappelle que le schéma Carmen, imposante ou transparente, est intemporel.

Sabounghi et Françoise Raybaud Pace confirment cette impression de vie et d'intemporalité. Ils emportent par leurs costumes de style, l'oeuvre dans sa raison chronologique (autour de 1820) avec une définition impeccable des coutures et une beauté des tissus aux tons surannées. 

Dés l'ouverture, le ton est donné, on sait où l'on va, la mort de Carmen est annoncée dans un flashback projeté en hologramme sur les parois lissent des deux spirales, avec pour épitaphe l'année "1875".
Le talent du vidéaste Gabriel Grinda agit. 
En effet le chaos puis le "flop" de la création de Carmen à l'Opéra Comique aurait pu faire de "1875" l'année de la plus grande erreur lyrique de l'Histoire de la Musique ! 

Jean Louis Grinda ne nous fait pas croire à un genre de vieux film de toute évidence sans suspens . Il sait que tout le monde connait l'issue de Carmen, que le final n'a aucun secret pour personne, il ne s'en cache pas . Il l'assume dés le début. Il nous montre dés l'ouverture sa mise à mort.

Il nous invite à penser par sa mise en scene, sans aucun passéisme, que l'enjeu de l'oeuvre se joue ailleurs que dans l'exorcisme et l'immobilité de la mort programmée de Carmen . 

L'enjeu se joue par la magie visuelle de masses impitoyables pesant sur les destinées, lourdes et énormes, qui bougent comme par sorcellerie, il se joue dans le mouvement, dans la vie, dans le mouvement de la vie, dans la spirale de la vie . 
Carmen est le mouvement . Elle danse, elle chante, elle n'est pas la mort : Elle est cette métaphorique spirale de vie. 

De sorte, qu'il est fort bien imaginé de s'être inspiré pour une oeuvre qui bouge autant que Carmen, du symbolisme des créations de l'artiste contemporain minimaliste et brutaliste, Richard Serra, incontestable sculpteur du temps dans le mouvement . 

Le temps fait naitre le mouvement, il l'ordonne, on n'en sort jamais vivant, en matador qui porte toujours le dernier coup, il le tue .

On n'y croirait pas mais les faits le prouvent. 
Du Guggenheim de Bilbao au brigadier basque Don José, il n'y a que quelques lieues n'est-ce pas ? 

L’écrin du théâtre antique d'Orange n'est pourtant pas, dans ses dimensions de scène, le plus parfaitement adapté à une oeuvre créée rappelons-le à l’Opéra Comique. 

Je crois l'avoir comprise . J'ai apprécié cette mise en scène . Le concept du minimalisme contemporain pour Carmen bien trouvé fasse au mur d'Orange qui sans l'écraser, le projette et à lui seul le magnifie.  
Mais au final quand Grinda rejoint Serra : Carmen par le jeu de ses spirales et l'engagement scénique de Marie Nicole Lemieux est bien vivante à Orange!

Charnelle, onduleuse par nature, Marie Nicole Lemieux nous offre une Carmen qui nous renvoie à une approche tapageuse de l'œuvre, celle où la femme s'assume et se montre sans complexe. 

Lors de sa création, ce n'est pas tant le fait qu'une femme s'épanche sur sa liberté qui avait provoqué le tollé et l'indignation, mais bien qu'une femme puisse déroger à l'idée qu'on se faisait de la famille, en aimant un amant qui l'a tuera . A regret c'est encore d'actualité et c'est bien la le génie anticipateur de Bizet. 

Le sujet est provoquant certes, Marie Nicole Lemieux, joue cette provocation et se distingue ainsi par rapport aux autres Carmen, peut-être plus fatales mais moins éminemment corporelle et moins froide . 

Une Carmen froide à l'époque de la création n'aurait jamais engendré le même échec et ce n'est pas pour rien que Bizet avait choisi comme créatrice du rôle, la provocatrice et séductrice Célestine Galli-Marié, ayant aussi créée le rôle-titre de l'opéra "Fantasio" de Jacques Offenbach, sous la clameur. 

Précisons que Carmen est plusieurs femmes en une, sa présence se doit d'être totalement polysémique tant la Habanera est aux antipodes de l'air des cartes . 
Étonnamment, cette année 2023, la Habanera n'a pas non plus enthousiasmée autant qu'elle aurait du en "brava" incessants mais l'ensemble c'est peu à peu rééquilibré au fil de la présentation.
Le rôle de Carmen est un des plus impressionnant du répertoire tant sur le plan de l'incarnation théâtrale que des prenantes nécessités vocales . 

La partition place une tessiture entre des aigus de soprano assumés et des graves aux confins de l'alto, aucun doute que Marie Nicole Lemieux s'en émancipe sans difficultés de la profondeur de ses graves abyssaux jusqu'à la verticalité et la parfaite homogénéité de sa voix dans l'aigu du registre jamais forcé, n'ayant d'égal que la parfaite projection de ses aigus, sans qu'à aucun moment, toujours ronde, sa voix ne s'altère.

Marie Nicole Lemieux est une Carmen physiquement et vocalement hors normes donc libre de toutes conventions.
Elle nous renvoie dos à dos avec nos projections de ce que l'on croit être ou devrait être l'archétype de Carmen.
La Carmen de Marie Nicole Lemieux est existentielle, son chant alternant voix chantée et voix parlée nous affirme effrontément :
"Je suis comme je suis, je suis faite comme ça... que ça vous plaise ou ne vous plaise pas !" .
Greco en d'autres temps, d'autres heures, d'autres chants, le chantait déjà .

Marie Nicole Lemieux est décorée le soir même, pour l'ensemble de sa carrière, des mains du producteur Alain Lanceron et sous le patronage du Ministère de la Culture, au rang de Chevalier des Arts et des Lettres de la République Française.

Au coté de Marie Nicole Lemieux, le ténor Jean Francois Borras, peine à trouver sa place, son émission parait tendue et soutient un Don José vocalement grasseyant, d'une diction très approximative, à ce sujet aucune différence n'est faite entre les "é", les "è", les "ai", les "ais", les "et", les "est" et tous les types de pronoms, bref... ils sont foison dans l'oeuvre et caractérise une des marques absolues et subtiles du chant français que maîtrise à contrario parfaitement sa compagne canadienne Marie Nicole Lemieux, qui de toute évidence à toujours su briller par l'excellence de son français.
Jean Francois Borras semble désinvesti théâtralement ce soir dans toute la première partie de l'oeuvre avant l'entracte pour se ressaisir après , il est comme ralentissant tous ses mouvements et ne semble pas à son aise sur les registres alors qu'il a la voix qui se rapproche du rôle sans être toutefois comparable à certains des illustres ténors de cet emploi de Don José, à l'étoffe vocale nettement plus ample et plus solaire.
C'est en général un bon ténor, qui chante bien, à la ligne nuancée, mais dont la puissance n’est pas à la mesure d’Orange, tout au moins à ce jour.
Nous supposerons qu'il était souffrant ce soir, le seul inconvénient : Il n'y avait qu'un soir !

C'est une présomption pardonnable mais néanmoins frustrante pour le public, qui dans les distributions de ce rôle ne peut s'empêcher, surtout à Orange, de comparaisons antérieures, de tous les plus grands Don José du siècle qui ont traversé la haute tradition lyrique de l'arène antique. 

Cela ne peut que nous inviter à nous interroger toujours autant du hasard des distributions de certains rôles dans les programmations et de l'influence apparente de certains intermédiaires ou agents.

Reconnaissons tout de même à la décharge du plateau, des chanteurs paraissant mis en danger parfois par une sonorisation extérieure et de retours, assez déficiente, qui en conséquence ne mettaient pas en valeur l'étendue harmonique de leurs timbres respectifs .

En outre, vocalement le rôle de Don José, produit d'une écriture subtile, pensée par Bizet dans le plus pur style français, demande une technique vocale assurée de sorte que ce n'est pas d'avoir un sib à pleine voix laissant entrevoir un contre-ut tonitruant, qui suffisent à démontrer, tant du duo avec Michaela que de celui avec Carmen à l'acte 4, la maitrise infatigable du rôle.

L'Escamillo du baryton Ildebrando D’Arcangelo est de belle étoffe . Apanage de son expérience, il s'impose par son naturel en scène et la puissance de sa voix au milieu des élégantes aux parapluies, de la corrida, composant avec les Chœurs des Opéras Grand Avignon et de Monte-Carlo, un magnifique et visuel tableau.

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Alexandra MARCELLIER, après s'être illustrée dans Madame Butterfly, est incontestablement l'une des grandes voix française du moment.
"Révélation artiste lyrique" de l'année 2023 aux Victoires de la Musiques pour porter l'étendard avenir d'une des plus remarquable soprano française à l'international, elle offre ce soir une Michaela enracinée dans une ligne aux envolées plus lyriques, certes inhabituelles pour Michaela, mais qui est la marque de l'italianité intrinsèque de l'artiste qui interprète le rôle ce soir.

C'est à mon sens un proposition qui donne du corps et de l'intensité à ce rôle disons-le, souvent pensé comme assez mièvre, pour le moins naïve.

Assumant tout l'ambitus exigeant du rôle, Alexandra Marcellier éblouie dans l'air "Je dis que rien ne m'épouvante" que rien n'épouvante, par une parfaite maîtrise de la ligne et des inflexions nuancées de la partition. L'ovation est présente.
Un tel naturel d'artiste - certains le savent ne date pas d'aujourd'hui - est remarquable . 

A toutes fins utiles, j'entendais à mes cotés "elle a une voix très large pour le rôle".
Je leur ai répondu: "Mais elle ne va pas se mettre à trafiquer sa voix pour plaire ou satisfaire au rôle."
La voix d'Alexandra Marcellier est celle d'un soprano lyrique, riche, ductile et ample, elle n'a aucune raison de tricher et d'en réduire le spectre, ce qui inexorablement perdrait de son naturel et altèrerait sa qualité.
Dotée d'une solide technique vocale, elle chante donc avec sa voix répondant à l'adage didactique de toute la technique vocale :
"On chante avec sa voix" !
Cette acception saine se vérifie par tous les angles et rôles dont on se place et est une des rares constantes immuables de toute la pédagogie vocale.

Il ne sera pas anodin de le rappeler car ce n'est toujours pas chose commune, les emplois de comprimari éblouissent par leur justesse théâtrale et vocale .   

Les deux compagnons, le Dancaïre de Lionel Lhote et le Remendado de Jean Miannay forment une équipe parfaitement cohérente et crédible, au jeu naturel et spontané, parvenant à élever à eux seuls, au rang supérieur, le redoutable quintette de Carmen. 

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La Frasquita de Charlotte DESPAUX n’est pas en reste de charisme et est toujours aussi éblouissante que dans cet emploi qu'elle avait assumé à l'Opéra de Marseille en février 2023. 
La voix est longue au timbre voluptueux, totalement projetée et à l'aigu exigeant parfaitement assuré.
En résumé, un ensemble de qualité qui nous invite aisément à considérer qu'elle serait aussi superbe en enjôleuse affriolante Frasquita qu'en innocente et religieuse Michaela. 

La Mercédès de Eléonore Pancrazi donne une réplique autant seule qu'en duo de haute volée.
Son emprise scénique et vocale sont complète. 
La richesse de son timbre de mezzo confère à cette mercedes le potentiel d'une Carmen sachant qu'elle vient de briller dans un des rôles les plus exigeant du répertoire, Urbain des Huguenots de Meyerbeer aux cotés de la Valentine de Karine DESHAYES, à l'Opéra de Marseille.

Avec une diction et une projection parfaite, le Moralès de Pierre Doyen, assume son emploi avec l'aplomb qu’il faut pour démarrer l’œuvre et donne l’écho au Zuniga d'autorité que nous offre Luc Bertin-Hugault

Transporter Carmen à Seville ne peut s'envisager sans flamenco . 

La danseuse Irene RODRIGUEZ OLVERA incarne ce Flamenco . 
Si jeune, elle prend déjà littéralement la scène, captivant les éclatants éclairages de Laurent CASTAINGT et plus généralement tout l'auditoire. 

Outre son grand talent, elle n’est pas pour rien l’une des élèves d'un des plus grands danseurs de tous les temps, la légende du flamenco, Antonio Canales, qui encore me disait il y a peu, évoquant cette danseuse, "esta chica lo tiene todo, tiene el hondo y el duende".

C'est assez rare dans les productions de Carmen pour le soulever : Nous avons eu à Orange ce soir, une danseuse qui gravite dans les plus hautes sphères du flamenco de Seville à Jerez en passant par Grenade, d'où elle est originaire, respectée par ses pairs .
Je vous le dis d'autant plus, qu'intransigeant, j'adore le flamenco.   

Frank T’HÉZAN est un pur bonheur de réalisme théâtral en Lillas Pastia. 
Sa seule présence, tout en truculence, confirme le voyage presque télépathique du spectateur dans une taverne de Séville et permet de rendre grâce à ce qu’a réussi à fédérer Jean-Louis Grinda dans la direction d'acteur sur scène: Une équipe.
Une équipe où chaque rôle à sa plus grande importance.

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L'Orchestre National de Lyon est coutumier de l’œuvre, impressionne par une superbe cohérence et précision des pupitres ( le solo de flûte traversière est un instant de grâce) que vient au surplus mettre en valeur les Chœurs des Opéras Grand Avignon et de Monte-Carlo et la Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon, aux voix d'enfants remarquablement travaillées, intelligibles, dont on ressent un visible plaisir de jeu sur scène.

A l'époque où l'on bissait Carmen, où les airs pouvaient se chanter sous les hourras et les huées, à l'époque de la verve expressive des publics d'afficionados qui s'exprimaient en "claques et en mafias", à cette époque on aurait pu entendre s'esclaffer en pleine représentation, le fameux musicologue disciple de l'intarissable Rodolfo Celleti, Roland Mancini, tenant le Hautbois à l'orchestre, d'un : "bravo ma non troppo".

En résumé, tous les artistes au sein du théâtre antique des Chorégies d'Orange, se sont livrés dans Carmen le 8 juillet 2023, à un combat plus intime qu'exceptionnel, surgissant contre le mistral, sous les rennes d'une reine qui dans l'arène a fait naître un style : Celui de la jeune Cheffe italienne Clelia Cafiero.
Cela nous change des directions machistes habituelles . "Halte-là ! Qui va-là ? Dragon d'Alcala" . A suivre .













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Re: Bizet - Carmen - Cafiero/Grinda - Orange - 08/07/2023

Message par JdeB » 10 juil. 2023, 10:49

Notre Envoyé spécial à Orange a publié sa chronique
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Bizet - Carmen - Cafiero/Grinda - Orange - 08/07/2023

Message par JdeB » 25 juil. 2023, 17:14

Diffusion ce vendredi 28 juillet à 21h sur France 5
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra

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Re: Bizet - Carmen - Cafiero/Grinda - Orange - 08/07/2023

Message par JC87 » 29 juil. 2023, 12:19

Marcellier chante en force avec pour conséquence un vibrato inquiétant pour une chanteuse de son âge et de gros problèmes d'intonation. C'est à peu près tout le temps trop haut dans le médium. Seul l'aigu, qui réclame cette force, est juste. Et le timbre ne sonne pas jeune.

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Re: Bizet - Carmen - Cafiero/Grinda - Orange - 08/07/2023

Message par dge » 29 juil. 2023, 13:58

JC87 a écrit :
29 juil. 2023, 12:19
Marcellier chante en force avec pour conséquence un vibrato inquiétant pour une chanteuse de son âge et de gros problèmes d'intonation. C'est à peu près tout le temps trop haut dans le médium. Seul l'aigu, qui réclame cette force, est juste. Et le timbre ne sonne pas jeune.
Oui, je pense que ce rôle ne lui convient pas vraiment.

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Re: Bizet - Carmen - Cafiero/Grinda - Orange - 08/07/2023

Message par jerome » 29 juil. 2023, 17:03

Mise en scène agréable ! Chant globalement satisfaisant ! Aucune crédibilité scénique pour les 2 principaux protagonistes ...

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Re: Bizet - Carmen - Cafiero/Grinda - Orange - 08/07/2023

Message par srourours » 29 juil. 2023, 17:15

JC87 a écrit :
29 juil. 2023, 12:19
Marcellier chante en force avec pour conséquence un vibrato inquiétant pour une chanteuse de son âge et de gros problèmes d'intonation. C'est à peu près tout le temps trop haut dans le médium. Seul l'aigu, qui réclame cette force, est juste. Et le timbre ne sonne pas jeune.
Oui...hélas

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Re: Bizet - Carmen - Cafiero/Grinda - Orange - 08/07/2023

Message par micaela » 29 juil. 2023, 17:52

Oui, le timbre ne sonne pas jeune. Pour le reste, peut-être que le rôle n'est pas vraiment pour elle...
Pour répondre à Jérôme, même avis pour la mise en scène ; très plaisante, sans idées absurdes, très supérieure à celle de 2015, où les interprètes étaient perdus au milieu des cartes à jouer (des cartes de tarot auraient sans doute mieux convenu -voir la scène de l'acte III).
Oui, en effet problème de crédibilité scénique pour les deux interprètes principaux, mais finalement je trouve ça secondaire. Il est rare que les interprètes aient vraiment le physique de leur rôle (pour Escamillo, je n'en n'ai même jamais vu un qui ait une allure de torero). Pour le chant, hors les réserves sur Marcellier, c'était plutôt en effet convaincant. La diction des interprètes (tous francophones, à part celui d'Escamillo, mais on peut avoir une mauvaise diction dans sa langue maternelle) m'a semblée bonne, mais, pour cette oeuvre, je connais assez le texte pour que la mémoire pallie les éventuels défauts de diction. Il m'a semblé par ailleurs qu'on a coupé pas mal de passages parlés . C'est un peu dommage, avec ce casting francophone.
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)

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Re: Bizet - Carmen - Cafiero/Grinda - Orange - 08/07/2023

Message par DelBosco » 29 juil. 2023, 20:09

micaela a écrit :
29 juil. 2023, 17:52
. Il m'a semblé par ailleurs qu'on a coupé pas mal de passages parlés . C'est un peu dommage, avec ce casting francophone.
C'est surtout que c'était la version avec les récitatifs chantés, réalisés par Guiraud je crois.

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Re: Bizet - Carmen - Cafiero/Grinda - Orange - 08/07/2023

Message par micaela » 29 juil. 2023, 20:15

Oui, mais il me semble que certains dialogues ont été carrément supprimés, et non remplacés par des récitatifs. Il y a par ailleurs eu quelques dialogues parlés.
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)

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