II ème de Mahler - Philharmonie de Berlin - Rattle - Pleyel
II ème de Mahler - Philharmonie de Berlin - Rattle - Pleyel
Les berlinois sont de passage à Paris : je vais les écouter dans la IIème de Mahler, avec Roeschmann et Kozena.
Lorsque Rattle avait pris ses fonctions à Berlin, je l'avais entendu dans une Vème trés marquante : j'attends donc sa IIème avec impatience.
J'ai lu qu'une cabale s'était développée à son sujet dans la presse allemande, critiquant Rattle sur son style de direction, qui porterait atteinte à la sonorité légendaire de l'orchestre, et aussi sur son choix de répertoire : sur ce dernier point, l'action de Rattle me semble bienvenue, et constitue un enrichissement pour l'orchestre et ses auditeurs : c'est particulièrement vrai pour Mahler : Karajan n'a jamais porté d'intéret pour ce compositeur, et à la différence du Concertgebouw ou du N-Y Philharmonic, les berlinois sont des mahlériens de fraiche date, en fait depuis Abbado.
On va donc entendre si Rattle peut concourir pour faire parti de la ligue des grands mahlériens, dans laquelle il y a beucoup d'appelés, et finalement peu d'élus....
Montfort
Lorsque Rattle avait pris ses fonctions à Berlin, je l'avais entendu dans une Vème trés marquante : j'attends donc sa IIème avec impatience.
J'ai lu qu'une cabale s'était développée à son sujet dans la presse allemande, critiquant Rattle sur son style de direction, qui porterait atteinte à la sonorité légendaire de l'orchestre, et aussi sur son choix de répertoire : sur ce dernier point, l'action de Rattle me semble bienvenue, et constitue un enrichissement pour l'orchestre et ses auditeurs : c'est particulièrement vrai pour Mahler : Karajan n'a jamais porté d'intéret pour ce compositeur, et à la différence du Concertgebouw ou du N-Y Philharmonic, les berlinois sont des mahlériens de fraiche date, en fait depuis Abbado.
On va donc entendre si Rattle peut concourir pour faire parti de la ligue des grands mahlériens, dans laquelle il y a beucoup d'appelés, et finalement peu d'élus....
Montfort
Eccomi alfine in Babilonia
Re: II ème de Mahler - Philharmonie de Berlin - Rattle - Ple
Karajan s'est intéressé à Mahler mais tardivement. Il a d'ailleurs enregistré les symphonies n° 4, 5, 6 et 9 (cette dernière à deux reprises), ainsi que Le Chant de la Terre, les Rückert-Lieder et les Kindertotenlieder.Montfort a écrit :c'est particulièrement vrai pour Mahler : Karajan n'a jamais porté d'intéret pour ce compositeur
Oui, mais ces disques (ceux de Karajan) n'ont pratiquement laissé aucune trace marquante dans la discographie.
Concernant le remplacement éventuel de Kozena, Fink est une artiste que j'affectionne, ce serait intéressant de la découvrir dans un répertoire qui n'est pas, j'imagine, habituel pour elle.
Montfort
Concernant le remplacement éventuel de Kozena, Fink est une artiste que j'affectionne, ce serait intéressant de la découvrir dans un répertoire qui n'est pas, j'imagine, habituel pour elle.
Montfort
Eccomi alfine in Babilonia
- Neil_Schicoff_tenor
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Berlin avait fait avec Abbado à Pleyel un fantastique cycle Mahler il y a quelques années (une 2è déjà! une 9è!! le plus beau diminuendo pianissimo du final jamais entendu), et Rattle au Châtelet avec Birmingham une extraordinaire 9è. La soirée risque d'être passionnante du fait de la conjonction des deux forces en présence.
Rattle est au minimum très à l'aise dans Mahler : on verra dimanche ce qu'il fera avec la II ème.
Pour moi, les plus grands chefs dans Mahler : Bruno Walter, Mitropoulos, Vaclav Neumann, Karel Ancerl, Solti, Bernstein,Haitink, Abbado.
J'hésite à classer Boulez dans cette catégorie : il a fait des choses superbes à New York, mais je trouve que sa récente intégrale avec les viennois est décevante.
Pour ceux qui comme moi sont passionnés par ce compositeur, je signale un coffret passionnant, acheté à New York (je ne sais pas si il est encore disponible) : "The Mahler Broadcast" -une intègrale des symphonies, avec le "Chant de la terre" et le "Fahenden Gesellen" - il s'agit de concerts enregistrés par le N-Y Philharmonic, entre 1948 et 1982, par des chefs différents : Walter, Barbirolli, Mitropoulos, Stokowski, Kubelik, Tennestedt, Steinberg, Boulez, Mehta : les mélodies sont chantées par Ferrier, Svanholm, Fischer Dieskau.
Ce coffret comporte deux livres : un sur les séjours du compositeur à New York, l'autre sur les oeuvres et les circonstances ayant entouré les concerts, et les critiques.
Montfort
Pour moi, les plus grands chefs dans Mahler : Bruno Walter, Mitropoulos, Vaclav Neumann, Karel Ancerl, Solti, Bernstein,Haitink, Abbado.
J'hésite à classer Boulez dans cette catégorie : il a fait des choses superbes à New York, mais je trouve que sa récente intégrale avec les viennois est décevante.
Pour ceux qui comme moi sont passionnés par ce compositeur, je signale un coffret passionnant, acheté à New York (je ne sais pas si il est encore disponible) : "The Mahler Broadcast" -une intègrale des symphonies, avec le "Chant de la terre" et le "Fahenden Gesellen" - il s'agit de concerts enregistrés par le N-Y Philharmonic, entre 1948 et 1982, par des chefs différents : Walter, Barbirolli, Mitropoulos, Stokowski, Kubelik, Tennestedt, Steinberg, Boulez, Mehta : les mélodies sont chantées par Ferrier, Svanholm, Fischer Dieskau.
Ce coffret comporte deux livres : un sur les séjours du compositeur à New York, l'autre sur les oeuvres et les circonstances ayant entouré les concerts, et les critiques.
Montfort
Eccomi alfine in Babilonia
Dimanche 4 Mars
MAHLER : IIème symphonie "Résurrection"
Bernarda Fink
Dorothea Roeschmann
Choeur de Radio France
Philharmonique de Berlin
Direction : Simon Rattle
J'avoue avoir été un peu perplexe pendant tout le 1er mouvement : le son était splendide, mais j'ai trouvé la direction de Rattle plus rutilante que réellement habitée - entendons nous bien, cette musique était superlativement belle, comme hélas aucun orchestre français ne jouera jamais, mais légérement ennuyeuse.
Puis à partir de 2ème mouvement, la grace est tombée sur Pleyel, et ne nous a plus quitté jusquà la dernière note.
Reparler des qualités superlatives de cet orchestre, c'est enfoncer des portes ouvertes : mais quelle beauté : ce qui m'a frappé, c'est la dynamique presque surhumaine de l'ensemble.
Belle prestation des solistes vocaux, Urlicht poignant, et magnifique participation du choeur de Radio France.
J'avais beaucoup apprécié la prestation de Rattle avec le meme orchestre dans la Vème en 2002 - j'ai trouvé son interprétation de la IIème encore plus aboutie : oui, pour moi, il a maintenant sa place dans le panthéon des chefs mahlériens ; j'ai déjà 4 versions de cette symphonie : Walter, Klemperer, Solti et Mehta - si Rattle l'enregistre je serais tenté de l'acheter.
A près avoir entendu ce concert, j'ai du mal à comprendre les polémiques sur une éventuelle "dégradation" de la qualité de l'orchestre : je suppose que c'est une "querelle d'allemand" : en Allemagne et en Autriche, Christian Thielemann est devenu le chouchou du public, et certains sont tentés de pousser Rattle vers la sortie pour le mettre à sa place : quelles que soient les grandes qualités de Thielemann, la musique y perdrait.
Ce concert a d'ailleurs donné l'impression d'une grande entente des musiciens et du chef, celui-ci, aux saluts, parcourant les pupitres pour distinguer les différents solistes instrumentaux.
Tonnerre d'applaudissements du public, pour tous les intervenants.
Montfort
PS : petite contribution à la discussion sur l'accoustique : les solistes vocales bien que placées derrière l'orchestre étaient parfaitement audibles : j'étais au 20ème rang d'orchestre au centre.
MAHLER : IIème symphonie "Résurrection"
Bernarda Fink
Dorothea Roeschmann
Choeur de Radio France
Philharmonique de Berlin
Direction : Simon Rattle
J'avoue avoir été un peu perplexe pendant tout le 1er mouvement : le son était splendide, mais j'ai trouvé la direction de Rattle plus rutilante que réellement habitée - entendons nous bien, cette musique était superlativement belle, comme hélas aucun orchestre français ne jouera jamais, mais légérement ennuyeuse.
Puis à partir de 2ème mouvement, la grace est tombée sur Pleyel, et ne nous a plus quitté jusquà la dernière note.
Reparler des qualités superlatives de cet orchestre, c'est enfoncer des portes ouvertes : mais quelle beauté : ce qui m'a frappé, c'est la dynamique presque surhumaine de l'ensemble.
Belle prestation des solistes vocaux, Urlicht poignant, et magnifique participation du choeur de Radio France.
J'avais beaucoup apprécié la prestation de Rattle avec le meme orchestre dans la Vème en 2002 - j'ai trouvé son interprétation de la IIème encore plus aboutie : oui, pour moi, il a maintenant sa place dans le panthéon des chefs mahlériens ; j'ai déjà 4 versions de cette symphonie : Walter, Klemperer, Solti et Mehta - si Rattle l'enregistre je serais tenté de l'acheter.
A près avoir entendu ce concert, j'ai du mal à comprendre les polémiques sur une éventuelle "dégradation" de la qualité de l'orchestre : je suppose que c'est une "querelle d'allemand" : en Allemagne et en Autriche, Christian Thielemann est devenu le chouchou du public, et certains sont tentés de pousser Rattle vers la sortie pour le mettre à sa place : quelles que soient les grandes qualités de Thielemann, la musique y perdrait.
Ce concert a d'ailleurs donné l'impression d'une grande entente des musiciens et du chef, celui-ci, aux saluts, parcourant les pupitres pour distinguer les différents solistes instrumentaux.
Tonnerre d'applaudissements du public, pour tous les intervenants.
Montfort
PS : petite contribution à la discussion sur l'accoustique : les solistes vocales bien que placées derrière l'orchestre étaient parfaitement audibles : j'étais au 20ème rang d'orchestre au centre.
Eccomi alfine in Babilonia
Je suis globalement d'accord sur l'interprétation, mais je trouve que tu as bien de la chance d'avoir pu entendre les chanteuses.Montfort a écrit :
PS : petite contribution à la discussion sur l'accoustique : les solistes vocales bien que placées derrière l'orchestre étaient parfaitement audibles : j'étais au 20ème rang d'orchestre au centre.
J'étais, pour la première fois, au deuxième balcon, et c'est idéal pour l'orchestre. Puissance, équilibre, netteté, c'est pour l'instant le seul endroit à l'acoustique valable pour les grosses formations. Quand la mezzo a commencé à chanter, je me suis dit que ça allait passer, mais elle chantait sans l'orchestre. Dès que Rattle attaquait un mezzo forte, on n'entendait plus rien. Je sais bien que je suis allé hier à Pleyel pour l'orchestre avant tout, mais c'est quand même frustrant de ne quasiment pas entendre les solistes!
L'opéra semble voué à être le dernier refuge du besoin de la beauté artistique en toc.
(Bernard Shaw, 1898)
(Bernard Shaw, 1898)