Bilan de la première saison de Gérard Mortier
Bilan de la première saison de Gérard Mortier
Compte tenu de l?encombrement du précédent fil de discussion, je crée celui-ci pour que nous puissions tirer le bilan de la première saison de Gérard MORTIER, alors que le dernier spectacle de la saison vient d?être créé à Bastille.
Quelques réflexions personnelles pour lancer le débat.
D?abord l?opéra italien n?a pas été bien servi cette saison : seulement 4 ouvrages sur 21, aucune nouvelle production, et des distributions pas toujours très brillantes.
L?opéra baroque n?est pas mieux loti. Un Haendel cette saison, un Rameau l?an prochain.
Monsieur Mortier, si prompt à annoncer ses grands projets à l?avance, semble muet sur la question et Vivaldi, Rameau et Haendel ne paraissent pas être sa priorité.
Je trouve que les reprises n?ont pas été très réussies cette saison, soit à cause des distributions (les deux Rossini, le Trouvère, Boris voire Dialogues des Carmélites) ou de transpositions hasardeuses de Garnier à Bastille (Ariane à Naxos), soit de toute façon victimes de m-e-s vraiment impossibles (Otello, L?Italienne). Y font exception Guerre et paix, la Dame de Pique et surtout une admirable reprise du Pelléas de Bob Wilson.
La nouvelle direction semble s?être concentrée sur « ses « spectacles, qui ont vu alterner grandes réussites et échecs.
Pour les premières, un fabuleux Tristan, d?amirables Katia Kabanova et Pelléas.
Au rang des échecs, une affligeante Zaüberflöte et une très médiocre Elektra.
Beaucoup également de spectacles importés : certains magnifiques (Katia, Orphée) mais aussi des productions qu?il n?était pas indispensable de faire venir à Paris (DLMDM, Clemenza).
Concernant les chefs, il y a une amélioration très nette par rapport aux saisons précédentes. C?est à mettre au crédit de G. Mortier. Un certain nombre de grands chefs sont venus à l?ONP cette saison, et y ont confirmé leur réputation (Salonen, Jurovski, Dohnanyi, Rozhdenstvenski, Nagano).
Quelques chefs médiocres y ont cependant encore sévi (Campanella, Oren, Vedernikov) et d?autres n?ont pas confirmé leur réputation (Minkowski, P. Jordan, Albrecht).
Cambreling, enfin, qui a réussi trois spectacles sur quatre, ne mérite pas l?opprobre dont il fait parfois l?objet.
Le niveau général des distributions m?a paru sensiblement inférieur à celui des saisons précédentes, avec des choix d?interprètes parfois vraiment contestables (Upshaw, Mescheriakova etc.).
Difficile enfin, de ne pas exprimer sa désapprobation devant la politique de relations avec le public de GM : suppression des fiches de distribution, renchérissement inconsidéré du prix des places, modification du système de location aux guichets, rigidité du système d?abonnement, laxisme avec les retardataires etc.
Un louable effort de pédagogie (conférences) ne pourra le faire oublier.
Pour moi, le bilan de cette première saison, à qui on peut décerner autant de bons que de mauvais points, est seulement moyen.
Quelques réflexions personnelles pour lancer le débat.
D?abord l?opéra italien n?a pas été bien servi cette saison : seulement 4 ouvrages sur 21, aucune nouvelle production, et des distributions pas toujours très brillantes.
L?opéra baroque n?est pas mieux loti. Un Haendel cette saison, un Rameau l?an prochain.
Monsieur Mortier, si prompt à annoncer ses grands projets à l?avance, semble muet sur la question et Vivaldi, Rameau et Haendel ne paraissent pas être sa priorité.
Je trouve que les reprises n?ont pas été très réussies cette saison, soit à cause des distributions (les deux Rossini, le Trouvère, Boris voire Dialogues des Carmélites) ou de transpositions hasardeuses de Garnier à Bastille (Ariane à Naxos), soit de toute façon victimes de m-e-s vraiment impossibles (Otello, L?Italienne). Y font exception Guerre et paix, la Dame de Pique et surtout une admirable reprise du Pelléas de Bob Wilson.
La nouvelle direction semble s?être concentrée sur « ses « spectacles, qui ont vu alterner grandes réussites et échecs.
Pour les premières, un fabuleux Tristan, d?amirables Katia Kabanova et Pelléas.
Au rang des échecs, une affligeante Zaüberflöte et une très médiocre Elektra.
Beaucoup également de spectacles importés : certains magnifiques (Katia, Orphée) mais aussi des productions qu?il n?était pas indispensable de faire venir à Paris (DLMDM, Clemenza).
Concernant les chefs, il y a une amélioration très nette par rapport aux saisons précédentes. C?est à mettre au crédit de G. Mortier. Un certain nombre de grands chefs sont venus à l?ONP cette saison, et y ont confirmé leur réputation (Salonen, Jurovski, Dohnanyi, Rozhdenstvenski, Nagano).
Quelques chefs médiocres y ont cependant encore sévi (Campanella, Oren, Vedernikov) et d?autres n?ont pas confirmé leur réputation (Minkowski, P. Jordan, Albrecht).
Cambreling, enfin, qui a réussi trois spectacles sur quatre, ne mérite pas l?opprobre dont il fait parfois l?objet.
Le niveau général des distributions m?a paru sensiblement inférieur à celui des saisons précédentes, avec des choix d?interprètes parfois vraiment contestables (Upshaw, Mescheriakova etc.).
Difficile enfin, de ne pas exprimer sa désapprobation devant la politique de relations avec le public de GM : suppression des fiches de distribution, renchérissement inconsidéré du prix des places, modification du système de location aux guichets, rigidité du système d?abonnement, laxisme avec les retardataires etc.
Un louable effort de pédagogie (conférences) ne pourra le faire oublier.
Pour moi, le bilan de cette première saison, à qui on peut décerner autant de bons que de mauvais points, est seulement moyen.
Que voilà un avis balancé.
N'ayant pas encore vu Elektra j'attendrai pour un bilan définitif.
N'ayant pas encore vu Elektra j'attendrai pour un bilan définitif.
On veut la mort du ténor dont la grosse dame veut partager le sort.
Faites en mourir au moins un, et les deux si le coeur vous en dit.
Quant au baryton, il reste seul avec son deshonneur. (Monsieur Bluf à l\\\\\\\'Opéra)
Faites en mourir au moins un, et les deux si le coeur vous en dit.
Quant au baryton, il reste seul avec son deshonneur. (Monsieur Bluf à l\\\\\\\'Opéra)
- richie3774
- Ténor
- Messages : 513
- Enregistré le : 06 avr. 2004, 23:00
- Localisation : Quaregnon Belgique
- Contact :
- spooky1812
- Mezzo Soprano
- Messages : 112
- Enregistré le : 20 janv. 2005, 00:00
Oui, bien sûr, mais je l'ai déja beaucoup fait.
Cela dit, je reconnais beaucoup de vrai dans l'analyse d'Abaris, et beaucoup d'honneteté. La différence étant que je n'attend pas de régularité dans une saison, ni même d'équilibre avec une proportion d'opéras italiens et encore moins avec le baroque.
Je constate juste que j'ai eu cette saison de violentes émotions telles que je n'en avais plus eu depuis bien des années!
Il est vrai aussi que me troubler ou me choquer me font plûtot apprécier et juger positivement un spectacle.
Et encore une fois un directeur d'Opéra qui ne reste pas dans sa tour d'ivoire, je trouve ça fort appréciable.
Cela dit, je reconnais beaucoup de vrai dans l'analyse d'Abaris, et beaucoup d'honneteté. La différence étant que je n'attend pas de régularité dans une saison, ni même d'équilibre avec une proportion d'opéras italiens et encore moins avec le baroque.
Je constate juste que j'ai eu cette saison de violentes émotions telles que je n'en avais plus eu depuis bien des années!
Il est vrai aussi que me troubler ou me choquer me font plûtot apprécier et juger positivement un spectacle.
Et encore une fois un directeur d'Opéra qui ne reste pas dans sa tour d'ivoire, je trouve ça fort appréciable.
Re: Bilan de la première saison de Gérard Mortier
ah! un fil de plus où personne ne va être d'accord avec personne!
déjà, je trouve que reprocher à Mortier de faire peu d'opéras baroques et belcantiste c'est lui faire un mauvais procès : l'intérêt d'avoir 4 ou5 salles à Paris, c'est justement de se répartir les rôles, et j'imagine que si Rossini et Bellini, Haendel et Monteverdi sont si présents au TCE, c'est parce que les directeurs s'entendent pour donner ces oeuvres dans les salles pour lesquelles elles sont faites.abaris a écrit : D?abord l?opéra italien n?a pas été bien servi cette saison : seulement 4 ouvrages sur 21, aucune nouvelle production, et des distributions pas toujours très brillantes.
L?opéra baroque n?est pas mieux loti. Un Haendel cette saison, un Rameau l?an prochain.
Monsieur Mortier, si prompt à annoncer ses grands projets à l?avance, semble muet sur la question et Vivaldi, Rameau et Haendel ne paraissent pas être sa priorité.
L'opéra semble voué à être le dernier refuge du besoin de la beauté artistique en toc.
(Bernard Shaw, 1898)
(Bernard Shaw, 1898)
Re: Bilan de la première saison de Gérard Mortier
Oui, et je ne suis pas d'accord avec toi caro Ruggero!RuggeroRaimondi a écrit :ah! un fil de plus où personne ne va être d'accord avec personne!
.
Le TCE et l'ONP ont dû mal s'entendre pour la saison prochaine puisque les deux scènes donneront Don Giovanni et Les Noces.
Quant à Bellini, on ne voit pas tous les soirs la Somnanbule ou Norma au TCE.
Plus sérieusement, l'ONP a vocation à être généraliste donc à donner aussi du baroque.
Je rêve de voir Zoroastre ou Castor et pollux à Garnier....