Strauss - Der Rosenkavalier - Nánási/Warlikowski - TCE - 05-06/2025

[PlacidoCarrerotti]

Mais qui peut s’ériger en gardien de l’essence d’une œuvre ? un texte n’est-il pas susceptible de plusieurs lectures en fonction du contexte sociétal dans lequel on entend le représenter, c’est à dire le faire vivre ?

On en vient à réduire ces œuvres à du chant, à des performances olympiques où l’on chronomètre le son ( plus ou moins 20 secondes !), bref à des vanités techniques, à flatter le snobisme des spécialistes de la spécialité en niant complètement la fonction de ces œuvres.

En fait de snobisme, il me semble que vous vous posez là...

[PlacidoCarrerotti]

Warli en a fait une Norma Desmond.

Encore ?!?

[Loïs]

Warli en a fait une Norma Desmond.

Encore ?!?

Le personnage de Sunset Boulevard

[micaela]

OK, mais pourquoi elle ? (je ne peux pas répondre, n'ayant pas vu cette production). Norma Desmond était déjà (plus ou moins directement) évoquée dans la Tosca d'Aix, version Christophe Honoré.

[Loïs]

OK, mais pourquoi elle ? (je ne peux pas répondre, n'ayant pas vu cette production). Norma Desmond était déjà (plus ou moins directement) évoquée dans la Tosca d'Aix, version Christophe Honoré.

Reprise de la gestuelle ridicule surjouée lors des prises devant caméra et cet espèce de bonnet de bain ridicule : l'image est criante. Pourquoi? est ce par ce qu'elle aussi a un jeune amant et vit dans l'ancien monde (celui du muet pour l'une comme celui de Kaizerin Marie Therese pour l'autre)?

[Ramana]

La fonction d’une mise en scène n’est-elle pas de nous offrir une lecture de l’œuvre en lien avec notre société ?

NON !!!

Un excellent miroir de ma propre opinion sur Warli et ses prétextes scénographiques.
J'étais plutôt warlifan, je suis devenu warliphobe.

Ce serait une erreur et une incompréhension de voir en Warli une recherche d'actualité quoiqu'il en dise (cf une interview citée plus haut). Warli vit dans une époque mythique du cinéma et y puise son inspiration. J'ai souvent été troublé par la similitude de ce qui nous a nourri et notamment Cocteau (il est vrai en ce qui me concerne par le biais de mes échanges avec Marais) et c'est peut être ce qui me permet non pas de décoder mais de lire le Warli dans l'image comme en moi même. Warli vit dans un monde révolu et erre dans les dédales d'un cinéma disparu.

Pourquoi pas, mais alors posez lui la question directement.

Les propos qu’il tient dans cet entretien sont quand même particulièrement clairs, et sauf à ce que la journaliste ait délibérément déformé ses réponses il me semble qu’il explique simplement sa démarche à tous ceux qui veulent des personnages en papier mâchouillé.

Après il construit son univers à partir des références cinématographiques qui sont les siennes et, même si elles sont d’un temps révolu, cela demeure une référence à notre monde actuel.

Mais le point le plus important c’est quand même d’avoir clarifié l’identité d’Octavian, en faire une femme est-il inconcevable à notre époque ? Je ne me souviens pas que cette perspective ait déjà été exploitée dans les autres productions. Le texte de Hofmannsthal le permet parfaitement et j’ai apprécié le film du prélude retraçant avec pudeur les trois phases d’une étreinte féminine.

Vous retenez de la conclusion que la maréchale aurait tout perdu, elle y a peut-être trouvé sa liberté.

[Ramana]

"Le silence est l expression la plus parfaite du mépris ' GB Shaw

C’est pas dans Dialogue des Carmélites qu’il est dit : « ne vous méprisez jamais » ? Si je me trompe vous nous éclairerez.

[dongio]

…à chaque fois il y en a qui embrayent directement pour se lancer dans une même discussion agressive sans fond…

Comme vous dites, cette agressivité (ou cet humour de petit maître d’école désabusé), est une façon de fuir le débat de fond. Mais l’intolérance est vaine.

Oui mais arrêtez alors de revenir sans arrêt avec votre sempiternelle ritournelle qui crée des anticorps chez tout le monde. Oui l’opéra est du théâtre mais ce n’est pas que ça ! C’est avant tout de la musique et du chant et les versions concert font florès et réjouissent les spectateurs. Le théâtre est dans mots alors, comme à une soirée de lieder.
Quant au chronométrage et aux prouesses vocales que vous tournez en ridicule, sachez que beaucoup d’entre nous ici je pense jouissent autant de l’ut en diminuendo de Faust dans la cavatine sur «  présence «  de Sabbatini ou celui de Pati sur le « paraît » dans Roméo, voire de l’ut tenu à plein poumons du même sur « la revoir » dans la même œuvre pendant presque 20 secondes. Toutes prouesses vocales qui me font changer de petit linge en rentrant à la maison. Toutes prouesses vocales autant jouissives que certains gestes ( le mouvement d’éventail de la Comtesse dans «  canzonetta sul’aria » que Strehler faisait faire à Janowitzavec un lumineux sourire)…
Donc critiquez , commentez à l’envi mais par pitié pour les autres évitez ces redondantes affirmations. Merci d’avance

[PlacidoCarrerotti]

Warli en a fait une Norma Desmond.

Encore ?!?

Le personnage de Sunset Boulevard

Je sais mais on y avait déjà eu droit dans l’Affaire Makropoulos.

[micaela]

Ah oui, c'est vrai. Mais ça s'intégrait très bien à l'histoire.