Mais cette lumière bleue n’est véritablement utilisée pour éclairer la salle qu’au III, à l’instant prévus ou le baron cherche des témoins et dans la mise en scène de M.Warlikowsky lors qu’il s’adresse au public. Pas d’autre utilisation si ce n’est avant le début de chaque acte. Ce dispositif n’a aucune raison d’être conservé.Loïs a écrit : ↑25 mai 2025, 10:18La lumière bleue éclaire aussi toutes les loges de corbeille ce qui en fuchiaïse le rose du velours en miroir avec le rose des colonnes peintes sous la voute, très réussi aussi.PlacidoCarrerotti a écrit : ↑25 mai 2025, 09:39Si on parle de la même chose, des projecteurs bleus éclairent la rosace du plafond.
Le luminaire devient la rose d’argent.
Belle idée au demeurant.
Strauss - Der Rosenkavalier - Nánási/Warlikowski - TCE - 05-06/2025
Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Nánási/Warlikowski - TCE - 05-06/2025
et je sens malgré moi mon cœur qui bat...qui bat... je ne sais pas pourquoi...
Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Nánási/Warlikowski - TCE - 05-06/2025
Excrémentiel (s) ? Vraiment ? N’est-ce pas tout simplement que le deuxième acte est un peu faible sur le plan de l’action théâtrale, le revirement d’Octavian n’est guère vraisemblable et l’action est un peu artificielle malgré le échanges accélérés.Loïs a écrit : ↑25 mai 2025, 10:14Une soirée en montagnes russes.
Un premier acte d'éblouissements (avec un "s") : un orchestre somptueux (avec oui un accident évité in extremis au violon mais c'est la vie d'une représentation), avec un direction offerte amoureusement en écrin à un Gens superbe, magnifique, de classe, de phrasé et d'émotion à fleur de lèvres, une exceptionnelle diseuse. Eblouissement dans l'autre acception pour un visuel qui pique vraiment les yeux et tombe dans l'inacceptable avec ce bonnet de bain en plastique posé sur la tête de la Maréchale. Pour le reste un Chevalier très inégal comme s'il ne maitrisait pas encore toute la partition avec de merveilleuses promesses qui me poussent à le suivre dans les prochaines années et des pages qui sont survolées. Comme d'hab. Demuro est à poil (je pense qu'hormis Il Postino, je ne l'ai toujours entendu qu'à oilpé), en principe c'est la seule chose qu'il sache faire mais ce soir on ne peut rien lui reprocher vocalement. Le Baron qui n'entre pas dans la galerie des légendes ni des formats a un tel métier et une telle maitrise du mot qu'il balaie les réserves.
Pour le second acte, le mot discuté depuis quelques jours de "naufrage" prend tout son sens . En premier lieu même si on a compris l'idée de Warli, on comprend aussi qu'il se vautre complètement et est incapable de la transcrire de manière crédible. Un des plus grands ratages scéniques auquel j'aurais assisté. Mühlemann annoncée souffrante et qui doit entrer en scène avec sa partie la plus difficile chante précautionneusement sur des œufs et émet des sons bizarres sur le registre inférieur. O'Sullivan bonne copine chante en sourdine à l'écoute et à l'attention ce qui fait entièrement foirer le moment le plus attendu. Je m'emmerde comme rarement pendant une heure (j'aurais du aller diner en face) jusqu'à ce que Rose que je ne connaissais pas conclue l'acte par une leçon d'interprétation et de chant (comment masquer vos limites). Pas convaincu du tout par Bou que j'adore tant.
Et enfin le troisième acte qui atteint un sommet. J'avais pris (fait rarissime chez moi) ma place pour la mise en scène et enfin après deux actes excrémentiel, le génie de Warli…
Le terme de naufrage, quand au contraire on parvient à bon port, n’est guère adapté. La fin est effectivement une lecture originale de l’œuvre, très émouvante et fort bien adaptée notre époque.
Je trouve cette production en phase avec la lecture décapante proposée par Kratzer à Berlin, au DOB, de la Frosch, Barack, libéré de cette épouse acariâtre, divorce enfin avant de pouvoir chanter sincèrement « nun will ich jübeln wie keiner… »
La fonction d’une mise en scène n’est-elle pas de nous offrir une lecture de l’œuvre en lien avec notre société ?
et je sens malgré moi mon cœur qui bat...qui bat... je ne sais pas pourquoi...
Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Nánási/Warlikowski - TCE - 05-06/2025
+1000dongio a écrit : ↑24 mai 2025, 16:46Ah non!! ça ne va pas recommencer! Je sais bien que c'est la saison qui voit le retour de Ramana mais y'en a marre de ces perpétuelles discussions sur le théâââtre avec une bande son etc...Cela fait des années que l'on entend le même refrain, et à chaque fois il y en a qui embrayent directement pour se lancer dans une même discussion agressive sans fond.
Warli est un homme de talent, oui, d'accord, qui travaille ses relations avec les chanteurs, d'accord. Mais qui triture aussi les oeuvres pour les adapter à ses propres pensées qui ne correspondent pas toujours ou pas du tout avec ce que les compositeurs ont voulu. On peut trouver cela génial, mais cela respecte-t-il l'oeuvre en elle même? Je n'ai pas encore vu ce Rosenkavalier que je verrai mardi mais ce qui m'interpelle d'ores et déjà dans ce que je lis çà et là c'est l'appropriation par Warli de la pensée de Strauss et de Hofmannstahl pour en faire sa réflexion sur le transgenre etc. Ainsi donc Warli part du principe que le fait de faire chanter Quinquin par une femme travestie en homme mais qui au fond reste une femme ouvre toutes les portes du potentiel lesbianisme de la Maréchale que Strauss et son librettiste n'osaient pas déclarer. De même alors, nul doute que si Rosine a vu son mariage avec Almaviva raté, c'est parce qu'en bonne homosexuelle qu'elle est sans doute, elle ne s'est mariée avec le Comte que pour suivre les règles de la bonne société de l'époque : ce qui explique qu'elle frémisse troublée devant Chérubin qui est un garçon mais chanté par une femme ce qui lui fait monter la température sous le déshabillé. Mais bon sang c'est bien sûr.
J'ai aimé des mises en scène de Warli comme Don Carlos, j'ai détesté Iphigénie et Hamlet, et suis resté de marbre devant Elektra ou MacBeth à Salzbourg.
Je suis d'accord pour dépoussiérer une oeuvre si elle en a besoin mais il y a façon de faire et façon de faire: Damiano Michelietto avait fait un remarquable travail sur l'oeuvre à la Monnaie de Bruxelles. Mais je suis contre le tripatouillage où c'est le metteur en scène qui se tripote. Deux de mes dieux, Strehler et Chéreau, avaient leur langage moderne propre , pouvaient ajouter leurs impressions sur certaines scènes d'un opéra (je reste encore bouleversé par le souvenir d'Elektra lovée contre sa mère qui lui caressait les cheveux, souvenirs de tant de passés et expliquant aussi tant de frustrations...) mais jamais ne dénaturaient une oeuvre.
Encore une fois je n'ai pas encore vu le spectacle et pourrai me faire une idée de la chose la semaine prochaine.
Quant à l'argument, Warli est un immense metteur en scène puisqu'il est invité partout, je rigole! Ce n'est pas l'argument majeur. Il y a certainement aussi un effet de mode, un snobisme qui prévaut dans ces choix (idem avec Tcherniakov souvent). Ce snobisme peut porter à la démesure (dans un autre domaine, j'en veux pour preuve la dernière vente Design chez Sotheby's adoubée par Betty Catroux...)
Un excellent miroir de ma propre opinion sur Warli et ses prétextes scénographiques.
J'étais plutôt warlifan, je suis devenu warliphobe.
Dans ses productions récentes, je n'avais pas trop aimé non plus sa Femme sans ombre.
Je n'en peux plus d'être ainsi "distrait" de l'essence des œuvres.
Quanto?
- Il prezzo !
Gia, mi dicon venal, ma, a donna bella io non mi vendo a prezzo di moneta.
- Il prezzo !
Gia, mi dicon venal, ma, a donna bella io non mi vendo a prezzo di moneta.
Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Nánási/Warlikowski - TCE - 05-06/2025
Mais qui peut s’ériger en gardien de l’essence d’une œuvre ? un texte n’est-il pas susceptible de plusieurs lectures en fonction du contexte sociétal dans lequel on entend le représenter, c’est à dire le faire vivre ?
On en vient à réduire ces œuvres à du chant, à des performances olympiques où l’on chronomètre le son ( plus ou moins 20 secondes !), bref à des vanités techniques, à flatter le snobisme des spécialistes de la spécialité en niant complètement la fonction de ces œuvres.
On en vient à réduire ces œuvres à du chant, à des performances olympiques où l’on chronomètre le son ( plus ou moins 20 secondes !), bref à des vanités techniques, à flatter le snobisme des spécialistes de la spécialité en niant complètement la fonction de ces œuvres.
et je sens malgré moi mon cœur qui bat...qui bat... je ne sais pas pourquoi...
Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Nánási/Warlikowski - TCE - 05-06/2025
Mais c'est quoi cette nouvelle obsession pour le chronométrage de certains passages ? Si ça vous dérange tant, ne lisez plus de critiques de représentations lyriques. Le chant une vanité technique, je ne pensais pas lire ça sur un forum d'art lyrique. Les strates, la catharsis et autres trucs du genre,OK."Théâtre" dit et redit comme un mantra, on passe. Mais le chant une "vanité technique", non et non, ça ne passe pas, sur un forum où on chronique des oeuvres où on chante, et parfois sans mise en scène, certaines n'étant pas faites pour ça.
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Nánási/Warlikowski - TCE - 05-06/2025
C'est quoi cette histoire absurde d'humour de petit maître d'école désabusé" ? L'intolérance , elle est aussi (et surtout, en fait) de votre côté, à n'accepter ni critiques ni opinions contraires à la vôtre.
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
- philopera
- Baryton
- Messages : 1929
- Enregistré le : 12 mars 2005, 00:00
- Localisation : Paris
- Contact :
Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Nánási/Warlikowski - TCE - 05-06/2025
"Le silence est l expression la plus parfaite du mépris ' GB Shaw
"Gérard Mortier a raison d'offrir Elektra sans entracte"
( Eric Dahan Libération 25/06/2005)
( Eric Dahan Libération 25/06/2005)
Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Nánási/Warlikowski - TCE - 05-06/2025
Je ne méprise pas, je suis énervée, et agacée. Ramana, elle, méprise, et pas qu'un peu.
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
Re: Strauss - Der Rosenkavalier - Nánási/Warlikowski - TCE - 05-06/2025
Ce serait une erreur et une incompréhension de voir en Warli une recherche d'actualité quoiqu'il en dise (cf une interview citée plus haut). Warli vit dans une époque mythique du cinéma et y puise son inspiration. J'ai souvent été troublé par la similitude de ce qui nous a nourri et notamment Cocteau (il est vrai en ce qui me concerne par le biais de mes échanges avec Marais) et c'est peut être ce qui me permet non pas de décoder mais de lire le Warli dans l'image comme en moi même. Warli vit dans un monde révolu et erre dans les dédales d'un cinéma disparu.
Le ratage des deux premiers actes vient d'une double erreur, une erreur de fond et une erreur de forme.
La grande erreur qui conduit au naufrage c'est d'avoir pris à la lettre la Maréchale quand elle qualifie la scène de l'auberge de "farce viennoise". Warli l'applique à l'ensemble de l'œuvre or cette femme se regardant dans son miroir au I et ces deux cœurs se découvrant au II, c'est tout sauf une farce. Jamais un compositeur n'a si finement et véritablement dépeint l'âme humaine. En ce même TCE il y a quelques années, quand le spectacle de Baden avait fait le voyage d'une soirée à Paris, le duo qui suit la présentation de la rose attint même la plus grande sincérité jamais entendue (dépassant si possible était Popp et Fassbaender) à en entendre la soie et le taffetas se tendre sous un sexe et des jeunes seins se dressant. Il y a t'il plus troublant et impudique que ce opéra qui nous fait regarder par le trou de la serrure pour voir une femme caresser son visage afin d'en lisser des doigts la naissances des rides qu'elle refuse ? A ce propos je me souviens aussi des échanges avec Crespin relatant un travail du rôle auprès de Lotte Lehmann, la première voulant faire percevoir une larme dans la voix lors du monologue et la seconde le refusant. Ce ne peut être une farce
Pour l'erreur de forme, je répète il ne faut pas prêter attention aux costumes criards qui laissent supposer une lecture moderne mais bien voir que l'on parle d'un cinéma mythique et la Maréchale (par l'écriture vocale du rôle) ne peut être qu'une Garbo, une Bergmann (et la présence aristocratique de Gens le permettait); Warli en a fait une Norma Desmond.
J'ai eu l'impression qu'il a écrit le troisième acte, puis s'est débarrassé des deux premiers actes à d'obscurs assistants qui ont ressassé à l'état primaire des idées du maitre en qqs minutes, pressés d'aller boire un coup ou pisser.