PlacidoCarrerotti a écrit : ↑06 juil. 2020, 08:25En ce qui concerne Kaufmann, il n'y a pas tromperie sur la marchandise. Pas d'effet Bocelli à l'enregistrement : c'est exactement ce qu'on entend de lui à la scène (surtout quand on est dans les premiers rangs ), donc une belle interprétation AMHA.
Otello - Verdi - Pappano/Kaufmann - CD intégrale Studio - orchestre de la Santa Cecilia de Rome
Re: Otello - Verdi - Pappano/Kaufmann - CD intégrale Studio - orchestre de la Santa Cecilia de Rome
Re: Otello - Verdi - Pappano/Kaufmann - CD intégrale Studio - orchestre de la Santa Cecilia de Rome
D’accord avec ce point de vue pour Lombardi , que j avais vraiment appréciée en Comtesse sur scène et que je trouve franchement décevante ici.PlacidoCarrerotti a écrit : ↑06 juil. 2020, 08:25Après écoute de cet Otello, je reste un peu partagé.
En ce qui concerne Kaufmann, il n'y a pas tromperie sur la marchandise. Pas d'effet Bocelli à l'enregistrement : c'est exactement ce qu'on entend de lui à la scène (surtout quand on est dans les premiers rangs ), donc une belle interprétation AMHA.
Pour le reste de la distribution, c'est différent. Alvarez est pour moi un Iago sans surprise, assez générique dans son interprétation, pas à la hauteur de son partenaire. La voix est saine, mais ça ne suffit pas ici de chanter toutes les notes. Pas davantage convaincu par Federica Lombardi : ce n'est ni bon, ni mauvais, assez joli à l'occasion, mais surtout très oubliable.
Les chœurs ne m'ont impressionné, en particulier les ténors dont les aigus sont noyés par ceux des sopranos (ceci dit, j'ai écouté sur Qobuz).
Déception aussi pour Pappano qui m'a beaucoup moins plu qu'à la scène : du bruit là où il faut de la tension, un orchestre un peu mou de réactivité, des alternances forte, piano exacerbées...
Par rapport à la vidéo de Londres, on gagne un Iago et un orchestre de meilleures tenues mais pas transcendants, et on perd une belle Desdemona : maigre bilan.
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Re: Otello - Verdi - Pappano/Kaufmann - CD intégrale Studio - orchestre de la Santa Cecilia de Rome
Pour une fois, Hugh Canning (Sunday Time) est franchement séduit (c'est rare de sa part...)
This Otello is the first studio recording of Verdi’s Shakespearean masterpiece in more than 25 years. It makes a stronger case for Kaufmann’s assumption of the title role than either of his live stage appearances; the microphones catch his dark, penetrating tone for the opening Esultate and his explosive tirades in close-up, and his musicianship and textual clarity pay dividends in the intimate confrontations with Iago and Desdemona. Alvarez is a sardonic foil as Iago, seductive in his narration of Cassio’s Dream. And Lombardi’s Desdemona is outstanding; she is now a youthfully resplendent lyric Verdian. Pappano’s thrilling orchestral and choral forces are on peak form in the opening storm and the arrival of the Venetian embassy. A notable addition to the Otello discography. Hugh Canning
https://www.thetimes.co.uk/article/on-r ... N7n4VKgOMs
This Otello is the first studio recording of Verdi’s Shakespearean masterpiece in more than 25 years. It makes a stronger case for Kaufmann’s assumption of the title role than either of his live stage appearances; the microphones catch his dark, penetrating tone for the opening Esultate and his explosive tirades in close-up, and his musicianship and textual clarity pay dividends in the intimate confrontations with Iago and Desdemona. Alvarez is a sardonic foil as Iago, seductive in his narration of Cassio’s Dream. And Lombardi’s Desdemona is outstanding; she is now a youthfully resplendent lyric Verdian. Pappano’s thrilling orchestral and choral forces are on peak form in the opening storm and the arrival of the Venetian embassy. A notable addition to the Otello discography. Hugh Canning
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Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère
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https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr
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Re: Otello - Verdi - Pappano/Kaufmann - CD intégrale Studio - orchestre de la Santa Cecilia de Rome
Peut-on prendre au sérieux quelqu’un qui qualifie Lombardi d’outstanding ?
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
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Re: Otello - Verdi - Pappano/Kaufmann - CD intégrale Studio - orchestre de la Santa Cecilia de Rome
Je ne suis pas si sévère que vous tous à propos de Lombardi, loin de là, mais bon, c'est sûr que c'est un point de vue "excessif". Pour le reste, oui, c'est un critique assez "critique" en général et qui ne se sent pas obligé d'aduler les artistes qu'il faut forcément aduler, si tu vois ce que je veux direPlacidoCarrerotti a écrit : ↑12 juil. 2020, 09:38Peut-on prendre au sérieux quelqu’un qui qualifie Lombardi d’outstanding ?
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Otello - Verdi - Pappano/Kaufmann - CD intégrale Studio - orchestre de la Santa Cecilia de Rome
Les points de vue d'Hélène et de Jérôme ne sont finalement pas si éloignés l'un de l'autre et mes impressions vont dans ce sens.
D'un côté, on a un Otello extrêmement subtil et bien chantant qui imprime une personnalité très forte au rôle titre sans en faire un hystérique. De ce point de vue, son "Dio, mi potevi scagliar" est peut-être le plus bouleversant jamais entendu. Le seul reproche que je lui ferais, c'est que son timbre est quand même bien peu latin.
Dans ce contexte, il est dommage qu'on ne lui ait pas offert une Desdémone avec davantage de répondant. Rien de déshonorant au demeurant de la part de Lombardi qui s'en sort avec les honneurs en raison d'un timbre chaleureux et d'une diction impeccable mais on reste très loin des fastes d'une Kiri Te Kanawa ou d''une Margaret Price. Peut-être parce que notre époque manque d'un soprano lyrique à la signature vocale aussi marquée tant les précédentes partenaires de Kaufmann en DVD (Agresta et Harteros) ne m'ont pas davantage impressionné. C'est pourquoi, de manière un peu sadique, je regrette qu'on n'ait pas pensé à Netrebko, certes surdimensionnée pour le rôle mais pas plus qu'une Rysanek. Nul doute qu'elle aurait donné à Kaufmann davantage de fil à retordre et je dois dire qu'une Desdemone un peu moins passive que d'habitude n'aurait pas été pour me déplaire.
En revanche, j'ai trouvé le choix de Carlos Alvarez assez heureux car le chanteur espagnol dispose d'une voix particulièrement sombre qui permet une belle différenciation de timbre avec Otello; ce qui était loin d'être gagné tant la voix de Kaufmann flirte de plus en plus avec les couleurs d'un baryton-Martin
Enfin direction vive et nerveuse de Pappano dans la lignée d'un Muti ou d'un Solti et aux antipodes de Furtwangler ou Petrenko. L'élan rythmique du second acte est, de ce point de vue, particulièrement révélateur quand on le compare à des baguettes plus germaniques. Malheureusement l'ensemble est un peu gâché par une prise de son aberrante avec un usage des potentiomètres qui ferait passer le dernier Karajan pour un enfant de chœur. On a donc le choix entre régler le niveau sonore sur les pianissimi quitte à faire un bond de dix mètres au moindre "forte" ou opter pour un volume moindre en étant contraint d'investir dans un sonotone pour entendre les nuances. En un mot, un enregistrement qu'il faudrait remasteriser de fond en comble.
En résumé, une belle nouveauté qui ne vient malheureusement pas bouleverser une discographie qui reste, à mes yeux, dominée par Solti 2 (mais je suis ici d'une totale partialité car c'est la seule fois que mes deux chanteurs préférés -Te Kanawa et Pavarotti- ont enregistré ensemble), Mehta (chez Orfeo avec Domingo et Bruson même si Tomowa Sintow reste un peu exotique) et Solti 1 (avec Cossutta et Price en dépit d'un Bacquier capté dans un mauvais jour).
D'un côté, on a un Otello extrêmement subtil et bien chantant qui imprime une personnalité très forte au rôle titre sans en faire un hystérique. De ce point de vue, son "Dio, mi potevi scagliar" est peut-être le plus bouleversant jamais entendu. Le seul reproche que je lui ferais, c'est que son timbre est quand même bien peu latin.
Dans ce contexte, il est dommage qu'on ne lui ait pas offert une Desdémone avec davantage de répondant. Rien de déshonorant au demeurant de la part de Lombardi qui s'en sort avec les honneurs en raison d'un timbre chaleureux et d'une diction impeccable mais on reste très loin des fastes d'une Kiri Te Kanawa ou d''une Margaret Price. Peut-être parce que notre époque manque d'un soprano lyrique à la signature vocale aussi marquée tant les précédentes partenaires de Kaufmann en DVD (Agresta et Harteros) ne m'ont pas davantage impressionné. C'est pourquoi, de manière un peu sadique, je regrette qu'on n'ait pas pensé à Netrebko, certes surdimensionnée pour le rôle mais pas plus qu'une Rysanek. Nul doute qu'elle aurait donné à Kaufmann davantage de fil à retordre et je dois dire qu'une Desdemone un peu moins passive que d'habitude n'aurait pas été pour me déplaire.
En revanche, j'ai trouvé le choix de Carlos Alvarez assez heureux car le chanteur espagnol dispose d'une voix particulièrement sombre qui permet une belle différenciation de timbre avec Otello; ce qui était loin d'être gagné tant la voix de Kaufmann flirte de plus en plus avec les couleurs d'un baryton-Martin
Enfin direction vive et nerveuse de Pappano dans la lignée d'un Muti ou d'un Solti et aux antipodes de Furtwangler ou Petrenko. L'élan rythmique du second acte est, de ce point de vue, particulièrement révélateur quand on le compare à des baguettes plus germaniques. Malheureusement l'ensemble est un peu gâché par une prise de son aberrante avec un usage des potentiomètres qui ferait passer le dernier Karajan pour un enfant de chœur. On a donc le choix entre régler le niveau sonore sur les pianissimi quitte à faire un bond de dix mètres au moindre "forte" ou opter pour un volume moindre en étant contraint d'investir dans un sonotone pour entendre les nuances. En un mot, un enregistrement qu'il faudrait remasteriser de fond en comble.
En résumé, une belle nouveauté qui ne vient malheureusement pas bouleverser une discographie qui reste, à mes yeux, dominée par Solti 2 (mais je suis ici d'une totale partialité car c'est la seule fois que mes deux chanteurs préférés -Te Kanawa et Pavarotti- ont enregistré ensemble), Mehta (chez Orfeo avec Domingo et Bruson même si Tomowa Sintow reste un peu exotique) et Solti 1 (avec Cossutta et Price en dépit d'un Bacquier capté dans un mauvais jour).
Re: Otello - Verdi - Pappano/Kaufmann - CD intégrale Studio - orchestre de la Santa Cecilia de Rome
Très belle critique et beau retour après ta longue absence.
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
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Re: Otello - Verdi - Pappano/Kaufmann - CD intégrale Studio - orchestre de la Santa Cecilia de Rome
Notre époque ne manque pas de soprano à la signature vocale marquée : Radvanovsky ou Pirozzi auraient cassé la baraque.
Re: Otello - Verdi - Pappano/Kaufmann - CD intégrale Studio - orchestre de la Santa Cecilia de Rome
Euh ... bof ... j'aurais alors préféré effectivement Netrebko ou Yoncheva qui a été ces dernières années une extraordinaire Desdemona.Markossipovitch a écrit : ↑26 juil. 2020, 22:38Notre époque ne manque pas de soprano à la signature vocale marquée : Radvanovsky ou Pirozzi auraient cassé la baraque.
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Re: Otello - Verdi - Pappano/Kaufmann - CD intégrale Studio - orchestre de la Santa Cecilia de Rome
On peut être subjugué parle matériau de Netrebko, mais on ne peut pas dire qu'elle incarne divinement les personnages, Tosca et Aida n'ayant guère donné satisfaction à cet égard. Quant à Yoncheva, elle a été une belle Desdémone, mais l'instrument a subi de gros dégâts dans l'aigu, sans doute irrémédiables.