Beethoven - Fidelio - Dausgaard / vc - Bruxelles-TCE - 02/2020
Beethoven - Fidelio - Dausgaard / vc - Bruxelles-TCE - 02/2020
Nina Stemme Leonore
Michael Weinius Florestan
Malin Christensson Marzelline
John Lundgren Don Pizarro
Karl-Magnus Fredriksson Don Fernando
Johan Schinkler Rocco
Daniel Johannsen Jaquino
Thomas Dausgaard direction
Swedish Chamber Orchestra
Swedish Radio Choir
Parsi, TCE, le 27 février 2020.
L’histoire de Fidelio à Paris s'inscrit grandement dans le cadre de tournées de troupes étrangères. Après une adaptation française de Castil-Blaze, grand spécialiste du genre, en 1825 pour l'Odéon, une troupe allemande passa salle Favart six ans plus tard pour faire découvrir au public de la capitale française l'unique opéra de Beethoven en allemand.
Le Palais Garnier accueillit l'Opéra royal de La Haye en 1926 puis l'Opéra de Vienne en 1928 et 1936. La troupe de la capitale autrichienne revint dans notre ville, avenue Montaigne cette fois, en mars 1951 sous la houlette de Karl Böhm.
Fidelio fut donné ensuite au Théâtre des Champs-Elysées en mars 1973 par l'Opéra de Berlin et vingt ans plus tard par l'Opéra de Hongrie. Il fallut attendre décembre 1997 pour qu'on puisse y applaudir une distribution maison dirigée par Louis Langrée dans le cadre d'un diptyque Fidélio/Leonore, une riche idée !
Depuis le rythme de programmation s'est beaucoup accéléré puisque Fidelio revint à l'affiche en 2011 (K. Masur), 2012 (avec Jonas Kaufmann et Waltraud Meier) , 2014 (J. Rhorer) et 2018 (avec M. Spyres)
Très engagée dans son rôle, Nina Stemme conserve une projection souveraine et quelques couleurs étonnantes, une densité vigoureuse frappante dans le médium aussi, mais sa ligne de chant est dépourvue de souplesse et de noblesse tandis que son registre aigu, largement induré, s’apparente parfois à un cri ou à une stridence. Elle paie désormais la fréquentation des rôles les plus lourds du répertoire de soprano dramatique.
Michael Weinius possède un timbre de qualité et commence à chanter les grands rôles sur de grandes scènes mais son Florestan manque de souffle, d'ardeur et de charisme.
La Marzelline de Malin Christensson , très insipide et noyée dans les ensembles, est le point faible de la distribution.
Les clés de fa se situent à un tout autre niveau. Johan Schinkler excelle en Rocco alors que John Lundgren, physique alla Fondary, voix opulente et noire, force le trait en Pizzaro.
Daniel Johannsen se montre admirable diseur en Jaquino.
L'orchestre et le chef sont très loin de pouvoir soutenir la comparaison avec les dernières phalanges et les derniers maestri qui ont servi cet opéra dans ce théâtre, par défaut de cohésion, de couleurs, d’équilibres et de style. Ils déçoivent fortement.
Et ce n'est pas l"esquisse de mise en scène qui sauvera la soirée de l'ennui distingué tant elle accumule les poncifs du genre "semi-staged" dans une approche très club théâtre de campus.
Jérôme Pesqué.
Michael Weinius Florestan
Malin Christensson Marzelline
John Lundgren Don Pizarro
Karl-Magnus Fredriksson Don Fernando
Johan Schinkler Rocco
Daniel Johannsen Jaquino
Thomas Dausgaard direction
Swedish Chamber Orchestra
Swedish Radio Choir
Parsi, TCE, le 27 février 2020.
L’histoire de Fidelio à Paris s'inscrit grandement dans le cadre de tournées de troupes étrangères. Après une adaptation française de Castil-Blaze, grand spécialiste du genre, en 1825 pour l'Odéon, une troupe allemande passa salle Favart six ans plus tard pour faire découvrir au public de la capitale française l'unique opéra de Beethoven en allemand.
Le Palais Garnier accueillit l'Opéra royal de La Haye en 1926 puis l'Opéra de Vienne en 1928 et 1936. La troupe de la capitale autrichienne revint dans notre ville, avenue Montaigne cette fois, en mars 1951 sous la houlette de Karl Böhm.
Fidelio fut donné ensuite au Théâtre des Champs-Elysées en mars 1973 par l'Opéra de Berlin et vingt ans plus tard par l'Opéra de Hongrie. Il fallut attendre décembre 1997 pour qu'on puisse y applaudir une distribution maison dirigée par Louis Langrée dans le cadre d'un diptyque Fidélio/Leonore, une riche idée !
Depuis le rythme de programmation s'est beaucoup accéléré puisque Fidelio revint à l'affiche en 2011 (K. Masur), 2012 (avec Jonas Kaufmann et Waltraud Meier) , 2014 (J. Rhorer) et 2018 (avec M. Spyres)
Très engagée dans son rôle, Nina Stemme conserve une projection souveraine et quelques couleurs étonnantes, une densité vigoureuse frappante dans le médium aussi, mais sa ligne de chant est dépourvue de souplesse et de noblesse tandis que son registre aigu, largement induré, s’apparente parfois à un cri ou à une stridence. Elle paie désormais la fréquentation des rôles les plus lourds du répertoire de soprano dramatique.
Michael Weinius possède un timbre de qualité et commence à chanter les grands rôles sur de grandes scènes mais son Florestan manque de souffle, d'ardeur et de charisme.
La Marzelline de Malin Christensson , très insipide et noyée dans les ensembles, est le point faible de la distribution.
Les clés de fa se situent à un tout autre niveau. Johan Schinkler excelle en Rocco alors que John Lundgren, physique alla Fondary, voix opulente et noire, force le trait en Pizzaro.
Daniel Johannsen se montre admirable diseur en Jaquino.
L'orchestre et le chef sont très loin de pouvoir soutenir la comparaison avec les dernières phalanges et les derniers maestri qui ont servi cet opéra dans ce théâtre, par défaut de cohésion, de couleurs, d’équilibres et de style. Ils déçoivent fortement.
Et ce n'est pas l"esquisse de mise en scène qui sauvera la soirée de l'ennui distingué tant elle accumule les poncifs du genre "semi-staged" dans une approche très club théâtre de campus.
Jérôme Pesqué.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Beethoven- Fidelio- vc- T. Dausgaard- TCE- 27/02/2020
France Musique enregistre le concert: bonne nouvelle!
Re: Beethoven - Fidelio - Dausgaard / vc - TCE - 27/02/2020
Fête de la musique de Beethoven hier soir au Bozar de Bruxelles, servie avec enthousiasme par le chef Dausgaard, très attentif aux chanteurs.
Au sommet, sans surprise, Stemme et Lundgren. Tous les 2 fantastiques dans leur rôle. Quelles voix !
Plus de surprise avec le reste de la distribution, heureusement une bonne surprise, complètement honorable et homogène. Mention spéciale pour les excellents Schinkler et Johannsen.
Quant à l’orchestre je serais plus sur la réserve surtout du côté des cuivres où les couacs s’enchaînaient. Cela n’a pas gâté mon plaisir.
Ovation debout totalement méritée.
Finalement une mise en espace assez noire et amusante.
Préparez-vous à une excellente soirée d’opéra demain au TCE !
Au sommet, sans surprise, Stemme et Lundgren. Tous les 2 fantastiques dans leur rôle. Quelles voix !
Plus de surprise avec le reste de la distribution, heureusement une bonne surprise, complètement honorable et homogène. Mention spéciale pour les excellents Schinkler et Johannsen.
Quant à l’orchestre je serais plus sur la réserve surtout du côté des cuivres où les couacs s’enchaînaient. Cela n’a pas gâté mon plaisir.
Ovation debout totalement méritée.
Finalement une mise en espace assez noire et amusante.
Préparez-vous à une excellente soirée d’opéra demain au TCE !
Re: Beethoven - Fidelio - Dausgaard / vc - Bruxelles-TCE - 02/2020
Théâtre des champs Elysées 1er acte
Représentation, interprétation catastrophique, orchestre lamentable , une vraie casserole qui massacre cette musique.
Une distribution très médiocre et pire avec une Marzelline tellement épouvantable qu'elle vous tue le sublime quatuor, un chef d'oeuvre des chefs d'œuvre.
Stemme elle même n'est plus capable de faire une belle Leonore avec une ligne lyrique.
Tout ça est raide, poussif , un chant parfois strident.
Lundgren s'en tire à peu près en en faisant des tonnes dans une" mise en espace " culcul praline"
Bref j'attendais le meilleur avec ce trio de voix qui m'a donné dans la dernière décennie des soirées mémorables... c'est mal parti.
Bernard
Représentation, interprétation catastrophique, orchestre lamentable , une vraie casserole qui massacre cette musique.
Une distribution très médiocre et pire avec une Marzelline tellement épouvantable qu'elle vous tue le sublime quatuor, un chef d'oeuvre des chefs d'œuvre.
Stemme elle même n'est plus capable de faire une belle Leonore avec une ligne lyrique.
Tout ça est raide, poussif , un chant parfois strident.
Lundgren s'en tire à peu près en en faisant des tonnes dans une" mise en espace " culcul praline"
Bref j'attendais le meilleur avec ce trio de voix qui m'a donné dans la dernière décennie des soirées mémorables... c'est mal parti.
Bernard
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Beethoven - Fidelio - Dausgaard / vc - Bruxelles-TCE - 02/2020
Je pensais être mal luné mais en fait c'est bien ça...
- PlacidoCarrerotti
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Re: Beethoven - Fidelio - Dausgaard / vc - Bruxelles-TCE - 02/2020
Je trouve Bernard bien gentil : par dessus le marché Lundgren ne fait pas toutes les notes...
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
- Loge Arythme
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Re: Beethoven - Fidelio - Dausgaard / vc - Bruxelles-TCE - 02/2020
La mise en espace fait en effet un peu bien pensance suédoise. Stemme à des moments cries. L'orchestre n'est pas grandiose. Mais bon ça ne mérite pas tant de haine...
- PlacidoCarrerotti
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Re: Beethoven - Fidelio - Dausgaard / vc - Bruxelles-TCE - 02/2020
Quant au Florestan...
Tous ses aigus sont passés à la trappe!
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"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Beethoven - Fidelio - Dausgaard / vc - Bruxelles-TCE - 02/2020
Au ROH il y a quelques saisons j'avais déjà trouvé que le rôle ne convenait pas si bien que cela à sa voix. C'était déjà "parfois strident" comme tu le dis, et "raide". Et ce n'était pas une question d'âge car elle était alors en pleine fraicheur vocale dans d'autres opéras.