Bellini- I Puritani- Frizza/Pelly- ONP- 09&10/2019

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Re: Bellini- I Puritani- Frizza/Pelly- ONP- 09&10/2019

Message par David-Opera » 08 sept. 2019, 00:02

Ce n'est peut-être pas la version la plus purement belcantiste, mais l'incarnation y est et l'interprétation annonce les personnages verdiens (Rigoletto en particulier).
I Puritani avait 15 ans d'avance sur son temps, c'est ma conviction à l"issue de cette soirée.
http://fomalhaut.over-blog.org/
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Re: Bellini- I Puritani- Frizza/Pelly- ONP- 09&10/2019

Message par srourours » 08 sept. 2019, 00:05

En même temps Dreisig en Elvira...sans deconner mais les mecs délirent complètement. Mieux vaut s'envoyer un Martini dry (sic)

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PlacidoCarrerotti
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Re: Bellini- I Puritani- Frizza/Pelly- ONP- 09&10/2019

Message par PlacidoCarrerotti » 08 sept. 2019, 00:11

David-Opera a écrit :
08 sept. 2019, 00:02
Ce n'est peut-être pas la version la plus purement belcantiste, mais l'incarnation y est et l'interprétation annonce les personnages verdiens (Rigoletto en particulier).
I Puritani avait 15 ans d'avance sur son temps, c'est ma conviction à l"issue de cette soirée.
En voyant le jeu un brin expressionniste de Dreisig et certaines accentuations de sa voix, j'ai fugitivement pensé à Salomé et Elektra : Salomé pour le chant et Elektra pour le jeu. De là à dire que Bellini avait 70 ans d'avance...
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Bellini- I Puritani- Frizza/Pelly- ONP- 09&10/2019

Message par PlacidoCarrerotti » 08 sept. 2019, 00:36

srourours a écrit :
08 sept. 2019, 00:05
En même temps Dreisig en Elvira...sans deconner mais les mecs délirent complètement. Mieux vaut s'envoyer un Martini dry (sic)
Très bon accueil aux saluts. Pourquoi se gêner ?
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Re: Bellini- I Puritani- Frizza/Pelly- ONP- 09&10/2019

Message par David-Opera » 08 sept. 2019, 00:42

PlacidoCarrerotti a écrit :
08 sept. 2019, 00:11
En voyant le jeu un brin expressionniste de Dreisig et certaines accentuations de sa voix, j'ai fugitivement pensé à Salomé et Elektra : Salomé pour le chant et Elektra pour le jeu. De là à dire que Bellini avait 70 ans d'avance...
J'ai aussi pensé à Salomé, mais le timbre est trop clair.
Donc nos perceptions sont bien identiques, mais nous ne réagissons pas de la même façon.
Je pense que ce choix d'interprétation permet d'accrocher des auditeurs qui ont besoin de croire aux personnages qu'ils voient sur scène.
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Re: Bellini- I Puritani- Frizza/Pelly- ONP- 09&10/2019

Message par enrico75 » 08 sept. 2019, 07:30

Je rejoins tout à fait Placido.
Soirée sauvée par Camarena brillantissime le seul vrai belcantiste du plateau :D :D
.Bon il a raté le contre-fa, mais a le mérite de l'avoir tenté:
Le phrasé, la vocalité ,le timbre lumineux,les vocalises,les suraigus, tout y était, fabuleux.
Quand à Elvira,malgré le support dans la salle de Villazon et de Yann Beuvron ainsi que de l'inévitable J.Lang elle était ,comment dire,hors sujet c'était tout sauf du belcanto, pourtant la voix a du potentiel,surtout en terme de puissance et de projection mais à force de vouloir tout chanter...... et pas aidé par une direction amorphe,scolaire sans aucune passion de Frizza.
Une mention spéciale pour le Lord Valton de Luc Bertin-Hugault au timbre magnifique.

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Re: Bellini- I Puritani- Frizza/Pelly- ONP- 09&10/2019

Message par jean-didier » 08 sept. 2019, 08:09

Soirée très agréable pour moi. J'arrivais pleins d'affreux préjugés non fondés sur Elsa Dreisig. Au vu de son répertoire je ne la voyais pas du tout dans ce rôle. Très bonne surprise à l'arrivée. C'est la première Elvira que je vois rééllement incarnée et jouée. Même si on peut lui reprocher certains excès peut être dus d'ailleurs aux volontés du metteur en scène. Pas convaincu d'ailleurs de la faire folle du début à la fin. ... Ce qui lui empêche d'ailleurs de chanter O sento mio bel angelo et le ré final. Les vocalises sont bien menées ce qui nous change de la planche à savon de la première série de cette production. Même les vocalises dans le médium sont audibles et nettes à part au tout début. Le timbre est magnifique et le volume généreux (audition optimale depuis le 2nd balcon). Il n'y a pas de contre ré écrit dans sa partie dans le duo acte 3 mais elle affronte avec courage les autres et le mi bémol ils ne sonnent pas comme ceux d'une chanteuse qui va se spécialiser dans ce répertoire mais ils y sont. Je ne sais pas ce que sera ça carrière mais j'imagine bien que dans 30 ans on dise Quoi ? Elle a chanté les Puritains avec les suraigus en plus ? Variations originales et discrètes sans aller dans le suraigu. .. comme Giulia Grisi finalement. Camarena superlatif à tous points de vue. Encore meilleur que Barbera avec plus de volume et de richesse de timbre. J'ai trouvé Testé gris et sans grande présence il est souvent confiné à des rôles qui ne mettent pas vraiment en valeur. Le baryton pas mal pas toujours égal. Ses aigus sonnent une fois sur deux ! Le discours orné du bel canto lui échappe dans son air et le duel... Direction manquant de tension dramatique assez plate et plombe le drame. Les codas de la polonaise et de Suoni la tromba prises à un tempo plan plan (comme Bonynge dans la coda du finale du I de l'élixir! ) font rater l'effet et la sauce ne prend pas. C'est racoleur mais ça permet d'aller chercher les applaudissements quand pris à un tempo plus rapide. Très bonne reprise malgré ma voisine qui a passé la soirée sur son portable et/ou à commenter tout à sa voisine et/ou à refaire bruyamment sa coiffure !

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Re: Bellini- I Puritani- Frizza/Pelly- ONP- 09&10/2019

Message par HELENE ADAM » 08 sept. 2019, 08:32

Merci pour tous vos CR.
PlacidoCarrerotti a écrit :
07 sept. 2019, 23:25
Heureusement qu'il y avait Camarena ! Phrasé, souffle, suraigus lumineux... admirable. Il a tenté le contre fa, mais l'a loupé. Ce n'était pas indispensable. C'était aussi la première fois que j'entendais des variations dans la reprise de la cavatine de l'acte III "Corre a valle, corre a monte".
Je me demandais si c'était indispensable de "tenter" ce fameux contre-fa (et de risquer de le rater) car, même réussi, il fait tout bizarre quand même étant généralement en falsetto sur une montée en pleine voix. Il se raconte que c'est une erreur de lecture de la partition par le ténor créateur du rôle...
PlacidoCarrerotti a écrit :
07 sept. 2019, 23:25
Golovatenko pas vraiment belcantiste (la reprise et la cadence de son air sont supprimées). Beau duo avec la basse, mais avec coupure de tous les dialogues entre les couplets.
C'est un baryton du Bolchoi qui chante ... de tout (l'art de la troupe !) de Riccardo à Oneguine en passant par Germont père. Le précédent titulaire du rôle de Riccardo, Mariusz Kwiecien n'était pas très belcantiste non plus (et avait un peu de mal à se faire entendre pour tout arranger...)

Question : Y-a-til une bonne Elvira actuellement à votre connaissance aux uns et aux autres ? C'est un rôle qui nécessite à la fois une excellente technique belcantiste (que n'avait pas non plus Maria Agresta précédemment à Bastille) et un peu de "charge" héroïque pour muscler le rôle tout en gardant une voix juvénile (ce qui ne conviendrait pas à Radva non plus AMHA par exemple). Des idées ?
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Bellini- I Puritani- Frizza/Pelly- ONP- 09&10/2019

Message par David-Opera » 08 sept. 2019, 08:43

J'ai déjà entendu des directions plates à Bastille (de Billy s'y connait), mais franchement je ne dirais pas cela de Frizza, énergique avec une excellente spatialisation de la musique et une grande clarté des différents instrumentistes, peut-être un peu plus expéditif sur la fin.
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Re: Bellini- I Puritani- Frizza/Pelly- ONP- 09&10/2019

Message par PlacidoCarrerotti » 08 sept. 2019, 09:42

David-Opera a écrit :
08 sept. 2019, 00:42
PlacidoCarrerotti a écrit :
08 sept. 2019, 00:11
En voyant le jeu un brin expressionniste de Dreisig et certaines accentuations de sa voix, j'ai fugitivement pensé à Salomé et Elektra : Salomé pour le chant et Elektra pour le jeu. De là à dire que Bellini avait 70 ans d'avance...
J'ai aussi pensé à Salomé, mais le timbre est trop clair.
Studer, Malfitano, Esperian et bien d'autres ont été des Salomé au timbre clair. Personnellement je préfère un timbre clair dans ce rôle plutôt que celui d'une matrone.
Sans parler de références historiques comme Ljuba Welitsch
https://youtu.be/R9YkD5-lYZA?t=778

Ou Maria Cebotari : https://youtu.be/SYXDHLWFFqM?t=955
David-Opera a écrit :
08 sept. 2019, 00:42
Donc nos perceptions sont bien identiques, mais nous ne réagissons pas de la même façon.
Je pense que ce choix d'interprétation permet d'accrocher des auditeurs qui ont besoin de croire aux personnages qu'ils voient sur scène.
Oui, je suis d'accord que le public moderne a besoin de sang et d'action (la plupart des séries Netflix démarrent avec une demi douzaine de morts violentes agrémentées de scènes de torture).
C'était déjà le parti de Serban en 87 avec Anderson et Blake à Favart, mais c'était autrement cohérent : Arturo qui se fait tuer par Riccardo devant Elvira, celle-ci qui sombre définitivement dans la folie et chante la Polonaise finale la plus déjantée de l'histoire... Ici, c'est plaqué sur le reste AMHA.
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