Guerre et Paix
- David-Opera
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Guerre et Paix
La répétition générale de vendredi a été très réussie, Guryakova (Natacha), F.Palmer (Maria Akhrossimova) et Bezoukhov (Pierre) pour ne citer qu'eux sont très remarquables. Aucune faiblesse dans les rôles mais l'on est vite emporté par l'histoire, la mise en scène et la musique.
Je recommande fortement de bien lire et assimiler la première partie avant d'aller voir cet opéra car les tableaux se situent dans des lieux tous différents, le personnages influents nombreux (Héléne, Pierre, Natacha, Sonia, Anatole, Andrei, Le père de Natacha, le père d'Andrei, l'ami et le cocher d'Anatole, Maria ...) afin de suivre confortablement cette partie.
La seconde totalement différente musicalement et scèniquement est plus facile à suivre avec son alternance camp français (Napoléon)/ camp Russe (Koutouzov)
Je recommande fortement de bien lire et assimiler la première partie avant d'aller voir cet opéra car les tableaux se situent dans des lieux tous différents, le personnages influents nombreux (Héléne, Pierre, Natacha, Sonia, Anatole, Andrei, Le père de Natacha, le père d'Andrei, l'ami et le cocher d'Anatole, Maria ...) afin de suivre confortablement cette partie.
La seconde totalement différente musicalement et scèniquement est plus facile à suivre avec son alternance camp français (Napoléon)/ camp Russe (Koutouzov)
- Friedmund
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De retour de la première... et une pointe de déception au niveau vocal par rapport au souvenir de 2001.
Pour commencer, Bo Skhovus est une vraie déception en André: la voix n'a rien d'exceptionnelle pour le rôle, et surtout, l'acteur est en permanence agité avec de grands gestes nerveux exagérés, ce qui me semble contraire à la noblesse retenue du personnage... et finit par être extremement pénible - il a d'ailleurs été acceuilli par quelques huées au salut final; Nathan Gunn, de moindre renom peut-être, m'avait fait toute autre impression. Idem pour Pierre, chanté avec délicatesse par un ténor dont le nom m'échappe (mais qui ne me semble pas être celui que cite Ariadne): Robert Brubaker était étonnant de force et de caractère en 2001, avec sa voix lyrique et solide (le reverra t'on bientôt?). Ognovenko a une voix superbe, mais une expression un peu molle (alors que son Khovanski était franchement musclé); Kotscherga me laisse le souvenir d'avoir été autrement charismatique et musical.
Parmi les chanteurs faisant partie de la distribution d'orignie, Guryakova me semble avoir perdu un peu de sa fraicheur vocale, mais reste valeureuse et sensible. Rien à redire par contre de la Bezukhova de Zaremba et du Napoleon de Gerello, tous deux superbes.
Quant à Jurovsky, je l'ai trouvé moins électrique que dans ses Dame de Pique, souvent hâtif, incontestablement plus à l'aise dans la Guerre que dans la Paix: honnête, de qualité, mais rien de bien transcendant dans une partition orchestrale pourtant souvent somptueuse.
La production est toujours aussi belle, vivante et élégante, à la fois spectaculaire et bien pensée pour chaque personnage. C'est une des grandes réussites de Zambello, et peut-être au bout du compte le meilleur spectacle de l'ère Gall.
Et puis Guerre et Paix est un si bel opéra, et si rare, que c'est un plaisir à consommer sans modération
Pour commencer, Bo Skhovus est une vraie déception en André: la voix n'a rien d'exceptionnelle pour le rôle, et surtout, l'acteur est en permanence agité avec de grands gestes nerveux exagérés, ce qui me semble contraire à la noblesse retenue du personnage... et finit par être extremement pénible - il a d'ailleurs été acceuilli par quelques huées au salut final; Nathan Gunn, de moindre renom peut-être, m'avait fait toute autre impression. Idem pour Pierre, chanté avec délicatesse par un ténor dont le nom m'échappe (mais qui ne me semble pas être celui que cite Ariadne): Robert Brubaker était étonnant de force et de caractère en 2001, avec sa voix lyrique et solide (le reverra t'on bientôt?). Ognovenko a une voix superbe, mais une expression un peu molle (alors que son Khovanski était franchement musclé); Kotscherga me laisse le souvenir d'avoir été autrement charismatique et musical.
Parmi les chanteurs faisant partie de la distribution d'orignie, Guryakova me semble avoir perdu un peu de sa fraicheur vocale, mais reste valeureuse et sensible. Rien à redire par contre de la Bezukhova de Zaremba et du Napoleon de Gerello, tous deux superbes.
Quant à Jurovsky, je l'ai trouvé moins électrique que dans ses Dame de Pique, souvent hâtif, incontestablement plus à l'aise dans la Guerre que dans la Paix: honnête, de qualité, mais rien de bien transcendant dans une partition orchestrale pourtant souvent somptueuse.
La production est toujours aussi belle, vivante et élégante, à la fois spectaculaire et bien pensée pour chaque personnage. C'est une des grandes réussites de Zambello, et peut-être au bout du compte le meilleur spectacle de l'ère Gall.
Et puis Guerre et Paix est un si bel opéra, et si rare, que c'est un plaisir à consommer sans modération
Mes impressions rejoignent celles de Friedmund : Jurowski a adopté des tempi extrêmement vifs très efficaces dans les scènes d'action, mais ne permettant pas aux moments de lyrisme de la Paix de s'épanouir totalement. Ceci a mis parfois en difficultés la Natasha d'O. Gouriakova et le Bolkonski de B. Skovhus.
La distribution était assez différente de celle choisie il y a quelques années, mais l'on retrouve la belle Natasha d'O. Gouriakova toujours aussi attachante mais moins lumineuse qu'auparavant : la voix toujours ample s'est assombrie, les aigus m'ont parus plus secs et la diction s'en ressent un peu. J'ai été très déçue par le Bolkonski de B. Skovhus : son russe n'est évidemment par idiomatique mais sa prononciation généralement correcte. C'est surtout le personnage qui lui échappe : de ce personnage atypique, insatisfait, profondément mélancholique il ne retient qu'un aspect toumenté, perpétuellement agité sans noblesse ni dans le phrasé ni dans les attitudes (on aura rarement vu un moribond aussi vif pour la scène de la mort !).
Le Bezoukhov de E. Shapovalov n'arrivait pas à la hauteur de R. Brubacker, mais il campe un personnage attachant.
La comtesse Bezoukhova de E. Zaremba reste excellente, tout comme F. Palmer en Akhrossimova moins vindiative que Obratsova (qui me faisait parfois penser à la comtesse de la Dame de Pique !). Son travail sur la langue russe est remarquable, même si un petit accent réapparaît dans les phrases quasi-parlées échangées avec Bezoukhov.
V. Grivnov en Kouraguine manquait un peu de l'insolence, du cynisme qui caractérise le personnage.
V. Gerello campait un formidable Napoléon et j'ai personnellement beaucoup apprécié le Koutouzov de V. Ognovenko doté d'un très beau timbre, bon acteur, mais malheureusmeent avec quelques faiblesses dans l'aigu.
La production reste l'une des meilleures que l'opéra de Paris nous ait présenté depuis.... Lady Macbeth de Mzensk peut-être ?
Kat.
La distribution était assez différente de celle choisie il y a quelques années, mais l'on retrouve la belle Natasha d'O. Gouriakova toujours aussi attachante mais moins lumineuse qu'auparavant : la voix toujours ample s'est assombrie, les aigus m'ont parus plus secs et la diction s'en ressent un peu. J'ai été très déçue par le Bolkonski de B. Skovhus : son russe n'est évidemment par idiomatique mais sa prononciation généralement correcte. C'est surtout le personnage qui lui échappe : de ce personnage atypique, insatisfait, profondément mélancholique il ne retient qu'un aspect toumenté, perpétuellement agité sans noblesse ni dans le phrasé ni dans les attitudes (on aura rarement vu un moribond aussi vif pour la scène de la mort !).
Le Bezoukhov de E. Shapovalov n'arrivait pas à la hauteur de R. Brubacker, mais il campe un personnage attachant.
La comtesse Bezoukhova de E. Zaremba reste excellente, tout comme F. Palmer en Akhrossimova moins vindiative que Obratsova (qui me faisait parfois penser à la comtesse de la Dame de Pique !). Son travail sur la langue russe est remarquable, même si un petit accent réapparaît dans les phrases quasi-parlées échangées avec Bezoukhov.
V. Grivnov en Kouraguine manquait un peu de l'insolence, du cynisme qui caractérise le personnage.
V. Gerello campait un formidable Napoléon et j'ai personnellement beaucoup apprécié le Koutouzov de V. Ognovenko doté d'un très beau timbre, bon acteur, mais malheureusmeent avec quelques faiblesses dans l'aigu.
La production reste l'une des meilleures que l'opéra de Paris nous ait présenté depuis.... Lady Macbeth de Mzensk peut-être ?
Kat.
Je suis ressortie enchantée de cette soirée à l'Opéra : je découvrais à la fois l'oeuvre et la mise en scène, et il s'agit donc d'une première impression, mais elle est extrêmement favorable. Je trouve l'opéra magnifique, notamment la première partie, très intimiste, et qui m'a beaucoup fait penser à mon "Oneguine" adoré. Le choeur à la fin de la première partie n'est pas extraordinaire, puis les choses s'arrangent à nouveau avec la deuxième partie plus "héroïque" et guerrière, qui mêle les scènes de genre et de groupe et les intermèdes plus individuels.
J'ai trouvé la distribution vocale très homogène et généralement excellente. je comprends que l'on puisse être réservé sur Bo Skhovus qui m'avait plus impressionné dans Danilo et dans Billy Budd, mais je l'ai trouvé quand même très bon dans un rôle difficile. Si l'on veut mettre un minuscule bémol, cela concernerait pour ma part la prononciation du russe et la projection de la voix par rapport à ses collègues, mais je trouve sa prestation dans l'ensemble de très très haut niveau, et il compose un personnage très intéressant. Toutes les scènes avec Natacha sont magnifiques et très fortes.
J'ai particulièrement aimé aussi les interprètes de Pierre, Koutouzov et Napoléon, qui alliaient voix et présence sur scène.
Et quelle mise en scène : une véritable splendeur, l'une des plus belles vues à bastille depuis 15ans.
bref il faut y aller, car au prix où l'on paye le billet cela reste un cadeau pour un tel spectacle
Quel plaisir d'avoir découvert cet opéra
J'ai trouvé la distribution vocale très homogène et généralement excellente. je comprends que l'on puisse être réservé sur Bo Skhovus qui m'avait plus impressionné dans Danilo et dans Billy Budd, mais je l'ai trouvé quand même très bon dans un rôle difficile. Si l'on veut mettre un minuscule bémol, cela concernerait pour ma part la prononciation du russe et la projection de la voix par rapport à ses collègues, mais je trouve sa prestation dans l'ensemble de très très haut niveau, et il compose un personnage très intéressant. Toutes les scènes avec Natacha sont magnifiques et très fortes.
J'ai particulièrement aimé aussi les interprètes de Pierre, Koutouzov et Napoléon, qui alliaient voix et présence sur scène.
Et quelle mise en scène : une véritable splendeur, l'une des plus belles vues à bastille depuis 15ans.
bref il faut y aller, car au prix où l'on paye le billet cela reste un cadeau pour un tel spectacle
Quel plaisir d'avoir découvert cet opéra
Kat a écrit : J'ai été très déçue par le Bolkonski de B. Skovhus : son russe n'est évidemment par idiomatique
Comment faites-vous pour vous rendre compte de cela ? Avez-vous étudié le russe ? (je pose la question par pure curiosité, pas parce que je ne vous crois pas capables de juger du russe de Boje)violetta a écrit : Si l'on veut mettre un minuscule bémol, cela concernerait pour ma part la prononciation du russe
- David-Opera
- Basse
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Ce n'est qu'en tant qu'amatrice de culture russe, langue russe (écoutée et non comprise...) et opéra russe en général ; j'ai essayé de chanter en russe (air de la lettre) et je sais donc que c'est extrêmement difficile ; je n'en suis que plus admirative pour la performance de F. Palmer et Bo Skhovus, mais je crois qu'il restera toujours une minuscule (ou grande) différence avec des russophones de naissance (sauf si l'on s'appelle N. Gedda par exemple). Pour l'opéra russe, je privilégie en général les distributions "autochtones" pour cette raison