Noverre et Rodolphe - Ballets - Niquet - Favart 12/2012
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Noverre et Rodolphe - Ballets - Niquet - Favart 12/2012
Je suis sorti enchanté de ce spectacle.
D'abord à cause de la découverte de l'art de Noverre, inventeur du bammet-pantomime qui précède l'invention du grand ballet romantique.
Ensuite, parce que la troupe est excellente (bon, ok, ce n'est pas non plus très difficile à danser).
La musique de Jean-Joseph Rodolphe est très intressante, surtout celle de Médée dont l'ouverture vaut celle de Cherubini, c'est dire.
Et puis, côté production, c'est assez épatant puisqu'il s'agit d'une tentative de reconstitution des toiles peintes et de la "machinerie" (destruction de l'ile d'Armide et incendie du palais de Créon), c'est un voyage dns le temps.
Le public a été poli après le premier balle (Renaud et Armide) et franchement enthousiaste près le second (Médée et Jason) accueilli par des applaudissements en rythme jusqu'au tombé de rideau final.
Il ne reste que 2 représentations (dont une ce soir) et c'est assez vide. Dommage.
D'abord à cause de la découverte de l'art de Noverre, inventeur du bammet-pantomime qui précède l'invention du grand ballet romantique.
Ensuite, parce que la troupe est excellente (bon, ok, ce n'est pas non plus très difficile à danser).
La musique de Jean-Joseph Rodolphe est très intressante, surtout celle de Médée dont l'ouverture vaut celle de Cherubini, c'est dire.
Et puis, côté production, c'est assez épatant puisqu'il s'agit d'une tentative de reconstitution des toiles peintes et de la "machinerie" (destruction de l'ile d'Armide et incendie du palais de Créon), c'est un voyage dns le temps.
Le public a été poli après le premier balle (Renaud et Armide) et franchement enthousiaste près le second (Médée et Jason) accueilli par des applaudissements en rythme jusqu'au tombé de rideau final.
Il ne reste que 2 représentations (dont une ce soir) et c'est assez vide. Dommage.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
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Pleins feux sur le grand chorégraphe du XVIIe siècle
BALLETS DE NOVERRE
Ballets d’action sur des arguments de Jean-Georges Noverre
Musique de Jean-Joseph Rodolphe
Direction musicale Hervé Niquet
Chorégraphie Marie-Geneviève Massé
Mise en scène Vincent Tavernier
Décors Antoine Fontaine
Costumes Olivier Bériot
Lumières Hervé Gary
Danse compagnie de l’éventail
Orchestre Le concert spirituel
RENAUD ET ARMIDE
Armide Sabine Novel
Renaud Noah Hellwig
MEDEE ET JASON
Médée Sarah Berreby
Jason Adrian Navarro
Créüse Emilie Brégougnon
Créon Daniel Housset
Production exécutive : Centre de musique baroque de Versailles
Production déléguée : Palazetto Bru Zane- Centre de musique romantique française
Production déléguée associée Opéra Comique
Un spectacle admirable entre tous, un spectacle qui devrait faire date. Le Centre de musique baroque de Versailles qui a pour but de redécouvrir et valoriser le patrimoine français des XVIIe et XVIIIe siècles en est le producteur exécutif. Le Palazetto Bru Zane- Centre de musique romantique française situé à Venise est producteur délégué et l’Opéra Comique producteur délégué associé.
Le spectacle a l’ambition immense de faire revivre l’œuvre d’un des plus grands chorégraphes français, Jean-Georges Noverre, un des plus grands créateurs du siècle des lumières et le genre qu’il imagina, le ballet d’action.
Le spectateur est comblé . C’est bien d’un spectacle total qu’il s’agit. Les chorégraphies sont admirables, les costumes sont merveilleux, les décors absolument magnifiques. 1h40 de bonheur !
Renaud et Armide, qui date de la période lyonnaise de Noverre est d’inspiration baroque, le ballet déploie devant les yeux du spectateur ébloui l’univers merveilleux, noble, chevaleresque du Tasse.
Médée et Jason, le ballet le plus célèbre de Noverre joué dans quantité de villes européennes introduit dans la danse l’inspiration romantique. Il met en scène la violence des sentiments qui tient une place plus importante que les maléfices de la magicienne.
Les deux ballets sont sur une musique de Jean-Joseph Rodolphe.
J’ai assisté à la rencontre qui rassemblait les principaux responsables de ce spectacle. La chorégraphe, Marie-Geneviève Massé a bien expliqué qu’il ne s’agissait pas d’une reconstitution comme on a pu le faire, par exemple pour les chorégraphies de Nijinski, celle-ci est impossible, il n’y a aucune notation de la chorégraphie. Le ballet est l’œuvre de la chorégraphe si talentueuse qui a suivi son inspiration. Elle écrit : « je me suis efforcée d’utiliser le vocabulaire chorégraphique contemporain de Noverre sans anticiper sur ce qui s’est fait après lui ».
Dubitatif, j’ai posé la question: et cette figure où les danseuses formant un cercle ont les jambes en l’air, est-ce possible au XVIIIe siècle ?
Parfaitement, m’a-t-elle répondu.
Elle affirme trouver son inspiration dans la comédie musicale américaine.
Antoine Fontaine qui a réalisé les décors a donné des explications sur sa démarche qui est celle d’un restaurateur des décorations et des transformations à l’ancienne. Il applique à la reconstitution des décors la même démarche que celle des musiciens baroques à la musique.
C’est lui qui avait signé les décors de Cadmus et HermionedeLully, L’amant jaloux de Grétry, Amadis de Gaule de Jean-Chrétien Bach. Comme on le faisait jadis, il ne s’interdit pas de réutiliser des éléments d’un spectacle à l’autre.
À l'étonnement de certains, il est le seul décorateur en Europe à rester fidèle aux procédés anciens.
Il faire revivre le théâtre à machines qui permet les changements à vue si important dans les spectacles baroques avec disparition dans les cintres, les dessous et les coulisses.
Antoine Fontaine donne une vie nouvelle à ces machineries anciennes qui peuvent faire surgir un décor d’en bas et qui n’existent plus qu’à Garnier (on a vu l’apparition du tribunal de Pluton dans Hippolyte et Aricie) et à la Salle Favart.
Costumes et décors utilisent l’atelier de teinture naturelle de l’Opéra comique. Les pigments anciens permettent de parvenir à une palette de couleurs bien plus riche et plus profonde que la gamme obtenue par les colorants synthétiques.
Il y a dans ce spectacle admirable cohérence entre les décors, les éclairages, la mise en scène, les costumes et la chorégraphie.
Deux représentations au Théâtre Royal de Versailles, seulemen t trois à l’Opéra Comique, c’est vraiment très peu et je le regrette. Je suis absolument convaincu que s’il y avait eu une plus longue série, le bouche à bouche aurait fait que la salle aurait pleine à craquer et on aurait plus parlé que de ça à Paris
Faustin
- Christopher
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- PlacidoCarrerotti
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Hé Hé. "ne subsiste" en effethouppelande a écrit :On a fait sécession pour moins que ça. C'est sûrement un coup du correcteur d'orthographe.PlacidoCarrerotti a écrit :C'est amusant d'afficher les "Ballets de Noverre" alors qu'absolument rien ne sudiste de la chorégraphie de Noverre
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
et que la partition a subi bien des révisions de la part de Niquet.PlacidoCarrerotti a écrit :C'est amusant d'afficher les "Ballets de Noverre" alors qu'absolument rien ne sudiste de la chorégraphie de Noverre
Oui, on passe un beau moment. C'est kitsch mais plaisant
CR à suivre
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
Odb-opéra
Plaisant oui, kitsch, pas du tout
Kitsch? Pas du tout. Il y a la splendeur et la grâce de la danse du XVIIIe siècle et contrairement à ce qu'affirme la très malicieuse Marie-Geneviève Massin des emprunts à d'autres styles, d'autres époques, qui introduisent une touche de fantaisie tout à fait bien venue. Elle ne s'est pas laissée enfermer dans un classicisme austère.JdeB a écrit :et que la partition a subi bien des révisions de la part de Niquet.PlacidoCarrerotti a écrit :
C'est amusant d'afficher les "Ballets de Noverre" alors qu'absolument rien ne sudiste de la chorégraphie de Noverre
Oui, on pase un beau moment. C'est kitsch mais plaisant
CR à suivre
Faustin
Correction
Marie-Geneviève Massé
Faustin
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