Angels In America

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Christopher
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Message par Christopher » 25 nov. 2004, 20:52


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Lonty
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Message par Lonty » 26 nov. 2004, 09:54

Peu-z-importe les critiques.
Lorsqu'il s'agit d'une création, c'est toujours la foire au n'importe quoi. Car c'est là que nos chers gratte-papier ont rendez-vous avec l'Histoire. Ils doivent s'imaginer qu'ils seront relus dans 100 ans ; Du coup, c'est toujours une surenchêre à l'érudition à deux balles ou la tribune des réac. ou une critique à demi-mot comprenne-qui-pourra.
Les meilleurs critiques, c'est sur ODB que je les lis. Là au moins, on parle avec ses tripes et son émotion. (et pour moi, il y a eu de l'émotion ce soir là)

bajazet
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Message par bajazet » 26 nov. 2004, 10:00

Lonty a écrit : 1) Lorsqu'il s'agit d'une création, c'est toujours la foire au n'importe quoi. Car c'est là que nos chers gratte-papier ont rendez-vous avec l'Histoire. Ils doivent s'imaginer qu'ils seront relus dans 100 ans ; Du coup, c'est toujours une surenchêre à l'érudition à deux balles ou la tribune des réac. ou une critique à demi-mot comprenne-qui-pourra.

2) Les meilleurs critiques, c'est sur ODB que je les lis. Là au moins, on parle avec ses tripes et son émotion. (et pour moi, il y a eu de l'émotion ce soir là)
1) :lol:
2) Tripes = esprit. J'ai trouvé l'anagramme que personne n'avait demandé.

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Message par JdeB » 26 nov. 2004, 10:17

bajazet a écrit :
Lonty a écrit : 1) Lorsqu'il s'agit d'une création, c'est toujours la foire au n'importe quoi. Car c'est là que nos chers gratte-papier ont rendez-vous avec l'Histoire. Ils doivent s'imaginer qu'ils seront relus dans 100 ans ; Du coup, c'est toujours une surenchêre à l'érudition à deux balles ou la tribune des réac. ou une critique à demi-mot comprenne-qui-pourra.

2) Les meilleurs critiques, c'est sur ODB que je les lis. Là au moins, on parle avec ses tripes et son émotion. (et pour moi, il y a eu de l'émotion ce soir là)
1) :lol:
2) Tripes = esprit. J'ai trouvé l'anagramme que personne n'avait demandé.
Cher Bajazet,
tu as trouvé la devise anagrammatique d'ODB: "les tripes et l'esprit D(u) BO"
Révérence !
J.

bajazet
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Message par bajazet » 26 nov. 2004, 10:25

Ma Révérence délire. :king:

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Xavier
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Message par Xavier » 26 nov. 2004, 11:00

Lu sous la plume de Pierre Gervasoni (le remplaçant de Vachard parti en congé sabbatique ?) :
"Eminemment singulière par son syncrétisme même, la musique d'Eötvös, comme la mise en scène épurée et ludique de Philippe Calvario, met en évidence le vide sidéral qui existe entre les individus"

Saint-Crétisme priez pour nous !

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bajazet
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Message par bajazet » 26 nov. 2004, 12:27

Xavier a écrit :Lu sous la plume de Pierre Gervasoni (le remplaçant de Vachard parti en congé sabbatique ?) :
"Eminemment singulière par son syncrétisme même, la musique d'Eötvös, comme la mise en scène épurée et ludique de Philippe Calvario, met en évidence le vide sidéral qui existe entre les individus"

Saint-Crétisme priez pour nous !

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:loveletter:

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Message par Christopher » 26 nov. 2004, 22:43

Le spectacle ne m'a pas du tout séduit musicalement, ce n'est pas de l'opéra . c'est un chant de déclamation, il y a très peu d'air , celui chanté par Barbara Hendrix dans le rôle de l'ange mais qu'elle chante souvent cachée.

Visuellement, la mes offre des tableaux variés mais cela n'en fait pas une oeuvre marquante..

Ennuyé dans l'ensemble, je suis parti à l'entracte.

ceux qui ne le verront pas ne raterons rien. la retransmission télé prévue par france 3 (caméras dans la salle sur les 3 dernières représentations) pourront s'en contenter largement.

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Clement
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Message par Clement » 27 nov. 2004, 15:45

bonjour à tous

j'ai vu hier soir la production d'Angels in America, où je suis allé très sceptique et pas franchement prévenu positivement. au final, et peut-être un peu à cause de mes craintes initiales, j'en suis ressorti très content. Entendons nous bien, il ne s'agit pas du chef-d'oeuvre du siècle, mais le spectacle dans sa globalité m'a semblé cohérent, efficace, touchant, avec de beaux moments et de la très belle musique (oui, et même de chant)
pour ce qui est du livret, je ne connais pas la pièce d'origine, ni l'adaptation télé prestigieuse qui en est issue. on a donc une succession de scènes (enfin, elles ne se succèdent pas toujours, elles s'entremêlent parfois en préservant une grande clarté) qui donnent une ambiance, et parviennent tant bien que mal à faire exister les personnages principaux tout en campant quand même des personnages secondaires. je trouve que les personnages ont une certaine épaisseur, malgré l'élagage nécessaire du propos. et ça fonctionne ! en outre, on nous épargne les masturbations métaphysico-intellectuelles auxquelles on a trop souvent droit dans le repertoire contemporain. et lorsque le texte s'y engouffre, ce n'est pas sans distance et ironie (le délire orgasmique de l'ange !). Contrairement à, par exemple, le livret assez premier degré de la Frau ohne Schatten (que j'aime, qu'on ne se méprenne pas, mais qui a quand même quelques boursouflures psyho intello).
Le tout est traité avec pudeur, sans la volonté stérile de choquer à tout pris. OK, certaines situations ont vieilli, comme la façon de vivre la maladie (moins de Kaposi apparemment depuis les trithérapie), mais le drame de la maladie est toujours là même s'il est occulté dans les médias actuellement et que les gens se protègent moins qu'avant. d'ailleurs, je m'en fous que cette situation décrive plus précisément la situation du sida aux USA dans les années 80, les émotions et situations créées sont toujours évidentes. la reine d'Angleterre ne fait pas décapiter son amant de nos jours (remarquez, ce serait drôle), et pourtant Roberto Devereux reste très émouvant. l'Amérique d'aujourd'hui, la désaffection des plus puissants pour leur peuple, la difficulté d'assumer sa sexualité, le poids du religieux, ça n'est pas, me semble-t-il, à reléguer définitivement dans le folklore de l'Amérique reaganienne. Bref, ce livret m'a parlé, tout en raconter l'histoire d'un groupe d'individus. la difficile limite entre l'anecdotique et l'universel...
la musique : j'avais peur en entendant parler des influences des musicals, du cross over, etc... car tout ça, je n'aime PAS. c'est un sentimentalisme qui ne me touche guère (si je veux du sentimental larmoyant j'écoute Grétry). En revanche j'aime revenir à certaines musiques dites "culte" avec une distance ironiques, pour ce qu'lle représente, leur facilité, leurs faiblesse même. il faut cet état d'esprit pour pleinement goûter, je pense, le spectable.
Au final, la musique m'a accroché et rassuré dès les premières mesures. Très recherchée et subtile, elle subit, c'est vrai, de multiples influences, qui se retrouvent aussi dans l'esthetique du spectacle : par exemple l'arrivée de Hannah dans le Bronx sur une rythmique jazzy évoquant le début de West SIde Story, et les clodos reprennant des éléments chorégraphiques du clip de Thriller (mickael Jackson). Louis qui s'accompagne à la guitare avec un style pop, ou l'ange à la partition très "musique contemporaine", les inégalités du chant et de la déclamation de Migenes, tout ça, loin de former un salmigondis, consitue un tout homogène, sans que le passage d'une style à l'autre, du chanter au parler, avec toutes les nuances intermédiaires, ne choque. et la partie d'orchestre est superbe, très bien dosée, attentive à la dramaturgie.
spectacle également sobre mais très efficace, faisant appel aussi à plusieurs références, mais trouvant toujours la distance juste, par rapport au côté kitsch, camp, culte des comédies musicales, de la télé, des imageries classiques de l'univers télé, gay, religieuses, politiques, etc...je dirais que l'équipe musicale et dramatique a su trouvé la vérité et le touchant avec les outils du kitsch. à cet effet, l'appel à des personnalités cultes comme Migenes ou Hendricks, et le plaisir de les utiliser à la fois dnas leur emploi et à contre-emploi (Hendricks angélique / qui débite des insanités ou un message cruel, Migenes femme hystérique / sobre Ethel).
Tous les acteurs-chanteurs sont à ce titre parfaits, dans leurs multiples emplois.
la sonorisation a ses avantages et ses défauts. défauts : la sensation physique de la perception du son chanté à laquelle on est habitué, le tout créant une sorte de halo homogène. qualité : on comprend tout, le son est précis, audible, et toutes les subtilités sont permises, chuchotements, pianissimi. ce qui doit arranger du monde sur le plateau, c'est vrai. et cette atmosphère onirique fonctionne parfaitement.

j'ai été long, mais c'est vrai que j'ai envie de défendre ce spectacle, qui est pour moi, d'ailleurs, un opéra. certes sans air, avec, avouons-le, moins de chant que dans les oeuvres de répertoire, mais l'enjeu reste le même : utiliser toutes les ressources de la voix humaines (toutes les nuances du parlé et du chant incluses) avec un orchestre pour mettre en scène les émotions humaines.
les définitions sont de toutes façons peu intéressantes : ça a fonctionné avec moi, voilà l'essentiel !
:roll:

Edouard
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Message par Edouard » 28 nov. 2004, 10:59

Je trouve que l'oeuvre de Eotvos est tout à fait honorable (j'ai préferé de loin Les Trois Soeurs) mais sincèrement n'apporte rien par rapport à la pièce elle-même qui est bien plus forte et dense. Musicalement c'est assez timide - plus du theâtre musical que de l'opéra proprement dit.
En tout cas je vous conseille tous d'aller le voir pour vous faire une idée.
Amicalement,
Edouard

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