Le postillon de Lonjumeau, Longjumeau 09/05/2004
Posté : 10 mai 2004, 09:33
Le théâtre de Longjumeau était ce dimanche le dernier rendez-vous à la mode, puisque qu?au moins quatre ODBiens avaient fait le pèlerinage pour y entendre ce fameux Postillon !
Disons le d?emblée, la journée fut vraiment réjouissante et le spectacle réussi. La mise en scène de Patrick Abéjean, qui, d?après la biographie insérée dans le programme, s?occupe de la formation des élèves du CNSM de Paris au travail de la scène, est claire, lisible, sans prétention. Elle cherche à divertir le public, et non pas à « faire sens ». La direction d?acteur est réglée au millimètre, les décors poétiques : au tout début il s?agit d?un rideau reproduction d?une carte postale ancienne qui représente l?auberge de poste de Longjumeau. Le deuxième acte se déroule dans les coulisses d?un théâtre, avec des décors vus parfois à l?endroit, parfois à l?envers, et des vieilles affiches d?opérette.
Au premier acte, les costumes sont inventifs et situent bien les personnages dans leur rôle : des mariés contemporains pour Chapelou et Madeleine, tandis que le comte, représentant la morgue et la suffisance de l?aristocratie, est en bas blancs et perruque poudrée. Au deuxième acte, les tenues des choristes sont hilarantes. Toute la panoplie des costumes de théâtre y passe, notamment toges et couronnes de fruit pour les plus corpulents, par dessus des tuniques censées être couleur chair, en fait d?un joli rose bonbon, un peu trop grandes et qui font des plis !
Le plateau est dominé vocalement par les deux barytons, Jean Vendassi en Bijou et surtout Laurent Alvaro, d?une appréciable puissance vocale, en marquis de Corcy.
On avait un peu peur en voyant annoncée Isabelle Poulenard, dont on n?entend plus parler depuis fort longtemps. Le timbre est effectivement un peu usé, mais la technique demeure et sa Madeleine est tout à fait charmante. Un petit pincement au c?ur, cependant, en pensant à ce qu?une Magali Léger aurait pu faire dans ce rôle?
Qu?importe, puisque le Postillon de Lonjumeau est un opéra de ténor, que c?est lui qui est doté du plus grand nombre d?air, que ce sont ses contre-uts que l?on attend (comme le rappelle d?ailleurs un de ses airs). Bruno Comparetti possède un très bel ut et en fait profiter le public, y compris en parodiant un extrait de Carmen, pour la plus grande joie d?un certain M. X? Manifestement raidi par le trac, le ténor délivre un « ooooOOOOOOooo, qu?il était bô, qu?il était bô? » correct mais qui aurait pu être bien meilleur s?il avait été plus détendu, il en a les capacités. Et je passe sous silence un contre-mi couaqué, car il était bien tenté et presque réussi.
Saluons l?excellente diction et le parfait sens du théâtre de toute l?équipe.
L?orchestre, sous la direction de Philippe Cambreling (c?est la première fois que j?applaudis Cambreling, dira l?incorrigible M. X) commet de très nombreux décalages.
Cerise sur le gâteau au moment des saluts : alors que je me faisais la réflexion que les longjumellois étaient bien heureux d?accueillir des productions joyeuses, sans prétentions, qui rendent heureux et nettoient les oreilles, et ne se sentaient pas obligés, comme le public des premières parisiennes, de siffler untel ou untel pour montrer qu?ils sont connaisseurs, un papy s?est mis à huer, tout seul, le metteur en scène, disant à qui veut l?entendre que bientôt, « ce serait ici comme à Bastille » (sic).
A quand ce genre de production salle Favart ?
pour en savoir plus sur Adolphe Adam[/url]
Disons le d?emblée, la journée fut vraiment réjouissante et le spectacle réussi. La mise en scène de Patrick Abéjean, qui, d?après la biographie insérée dans le programme, s?occupe de la formation des élèves du CNSM de Paris au travail de la scène, est claire, lisible, sans prétention. Elle cherche à divertir le public, et non pas à « faire sens ». La direction d?acteur est réglée au millimètre, les décors poétiques : au tout début il s?agit d?un rideau reproduction d?une carte postale ancienne qui représente l?auberge de poste de Longjumeau. Le deuxième acte se déroule dans les coulisses d?un théâtre, avec des décors vus parfois à l?endroit, parfois à l?envers, et des vieilles affiches d?opérette.
Au premier acte, les costumes sont inventifs et situent bien les personnages dans leur rôle : des mariés contemporains pour Chapelou et Madeleine, tandis que le comte, représentant la morgue et la suffisance de l?aristocratie, est en bas blancs et perruque poudrée. Au deuxième acte, les tenues des choristes sont hilarantes. Toute la panoplie des costumes de théâtre y passe, notamment toges et couronnes de fruit pour les plus corpulents, par dessus des tuniques censées être couleur chair, en fait d?un joli rose bonbon, un peu trop grandes et qui font des plis !
Le plateau est dominé vocalement par les deux barytons, Jean Vendassi en Bijou et surtout Laurent Alvaro, d?une appréciable puissance vocale, en marquis de Corcy.
On avait un peu peur en voyant annoncée Isabelle Poulenard, dont on n?entend plus parler depuis fort longtemps. Le timbre est effectivement un peu usé, mais la technique demeure et sa Madeleine est tout à fait charmante. Un petit pincement au c?ur, cependant, en pensant à ce qu?une Magali Léger aurait pu faire dans ce rôle?
Qu?importe, puisque le Postillon de Lonjumeau est un opéra de ténor, que c?est lui qui est doté du plus grand nombre d?air, que ce sont ses contre-uts que l?on attend (comme le rappelle d?ailleurs un de ses airs). Bruno Comparetti possède un très bel ut et en fait profiter le public, y compris en parodiant un extrait de Carmen, pour la plus grande joie d?un certain M. X? Manifestement raidi par le trac, le ténor délivre un « ooooOOOOOOooo, qu?il était bô, qu?il était bô? » correct mais qui aurait pu être bien meilleur s?il avait été plus détendu, il en a les capacités. Et je passe sous silence un contre-mi couaqué, car il était bien tenté et presque réussi.
Saluons l?excellente diction et le parfait sens du théâtre de toute l?équipe.
L?orchestre, sous la direction de Philippe Cambreling (c?est la première fois que j?applaudis Cambreling, dira l?incorrigible M. X) commet de très nombreux décalages.
Cerise sur le gâteau au moment des saluts : alors que je me faisais la réflexion que les longjumellois étaient bien heureux d?accueillir des productions joyeuses, sans prétentions, qui rendent heureux et nettoient les oreilles, et ne se sentaient pas obligés, comme le public des premières parisiennes, de siffler untel ou untel pour montrer qu?ils sont connaisseurs, un papy s?est mis à huer, tout seul, le metteur en scène, disant à qui veut l?entendre que bientôt, « ce serait ici comme à Bastille » (sic).
A quand ce genre de production salle Favart ?
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