Parsifal - Bastille mars 2008

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Parsifal - Bastille mars 2008

Message par Snobinart » 05 mars 2008, 10:29

Direction musicale Hartmut Haenchen
Mise en scène Krzysztof Warlikowski
Décors et costumes Malgorzata Szczesniak
Lumières Felice Ross
Dramaturgie Miron Hakenbeck
Chef des Choeurs Winfried Maczewski

Amfortas Alexander Marco-Buhrmester
Titurel Victor von Halem
Gurnemanz Franz Josef Selig
Klingsor Evgeny Nikitin
Kundry Waltraud Meier / Angela Denoke
Parsifal Christopher Ventris
Zwei Gralsritter Howard Haskin, Scott Wilde
Vier Knappen Hye-Youn Lee, Louise Callinan, Jason Bridges, Bartlomiej Misiuda
Klingsors Zaubermädchen Adriana Kucerova, Valérie Condoluci,
Elisabeth Starzinger, Yun-Jung Choi, Marie-Adeline Henry, Louise Callinan
Eine Altstimme aus der Höhe Cornelia Oncioiu

Orchestre et Choeurs de l’Opéra national de Paris


Soirée intéressante hier. Preuve a été faite de deux proverbes :

1) La musique adoucit les mœurs (Haenchen a lancé l'ouverture du III et tout le monde s'est tu, après s'être entretué)

2) Wagner donne vraiment envie d'envahir la Pologne cf. le pauv' Warlikovsky qui a proposé un Parsifal tout sauf indigne mais très engagé et à contre emploi.

Pour tout ceux qui veulent une des clé d'interprétation possible regardez la couverture du programme, et regardez comment est traité le chœur et les lumières qui l'accompagnent dans ses passages au I et III.

Snif ma bataille de polochon était bien partie, et puis les saluts (j'en peux plus de ce mot "salut" après 4 heures d'homélie papale, le premier qui me dit salut aujourd'hui j'y colle un rouston :jason2: ) ont été écourté. Dommage il y a une fille fleur ultra sexy (la première je crois). Rembourser !!! :lol:

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David-Opera
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Message par David-Opera » 05 mars 2008, 10:47

Snobinart a écrit : 1) La musique adoucit les mœurs (Haenchen a lancé l'ouverture du III et tout le monde s'est tu, après s'être entretué)

2) Wagner donne vraiment envie d'envahir la Pologne cf. le pauv' Warlikovsky qui a proposé un Parsifal tout sauf indigne mais très engagé et à contre emploi.
1) Le comportement de ces spectateurs me faisait surtout penser à celui de drogués ne pouvant supporter 2 minutes de silence avant que la musique ne démarre.

2) Faire passer l'amour de la vie avant des élucubrations religieuses est surtout une question de bon sens. Merci à Krzysztof Warlikowski de l'avoir si bien rappelé.
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Prometheus
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Message par Prometheus » 05 mars 2008, 10:55

David-Opera a écrit : 2) Faire passer l'amour de la vie avant des élucubrations religieuses est surtout une question de bon sens. Merci à Krzysztof Warlikowski de l'avoir si bien rappelé.
Finalement ce film était sans doute le plus beau moment de cette mise en scène. Je suis persuadé qu'il aurait été bien accueilli par le public si les deux premiers actes n'avaient pas été aussi désastreux : une esthétique moche, des chanteurs abandonnés, le livret dénaturé...

Personnellement je n'y ai rien vu de scandaleux, je me sentais juste un peu con de ne pas comprendre tout ce qui se passait sur scène parce que je n'avais pas acheté le programme à 12 euros (je suis pas si sûr qu'il m'aurait aidé d'ailleurs...)

J'aime pas que les metteurs en scène me rendent con :lol:

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Message par David-Opera » 05 mars 2008, 11:08

Prometheus a écrit : Personnellement je n'y ai rien vu de scandaleux, je me sentais juste un peu con de ne pas comprendre tout ce qui se passait sur scène parce que je n'avais pas acheté le programme à 12 euros (je suis pas si sûr qu'il m'aurait aidé d'ailleurs...)
J'aime pas que les metteurs en scène me rendent con :lol:
Le programme n'aide pas en effet.
La projection de la dernière scène de 2001 l'Odyssée de l'Espace au début de l'Opéra est par contre indispensable à la compréhension de tout ce qu'il va se passer.
Ne pas connaître ce film est un handicap.
Car en fait Dave Bowman (que l'on voit à la fin de son voyage vers le monolithe) symbolise une humanité qui est allé tellement loin qu'elle en est devenue un esprit totalement détaché de la vie (lorsque le verre d'eau se casse, Bowman regarde cette eau qui se perd avec une totale indifférence). Seul retrouver son monolithe (son Graal) l'intéresse.

Le film ne montre cependant pas la dernière séquence représentant une sorte de foetus (l'esprit humain) contemplant de loin la Terre (là ou est la vie) et qui est encore plus parlante.

Warlikoswki fait alors revenir sur scène le personnage de Dave que Parsifal n'accepte de suivre qu'à la fin de l'acte II lorsque qu'il devient complétement illuminé (ils sont tous les deux à table et la scène du verre d'eau brisé est reproduite).
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Message par lamammamorta » 05 mars 2008, 12:02

David-Opera a écrit : La projection de la dernière scène de 2001 l'Odyssée de l'Espace au début de l'Opéra est par contre indispensable à la compréhension de tout ce qu'il va se passer.
J'ai pas vu la mise en scène, mais j'avoue avoir du mal à voir le rapport entre 2001 et Parsifal.
2001 étant un film métaphysique où est totalement absent le religieux, et Parsifal est pour moi une oeuvre qui parle du sacré. Super grand écart intellectuel, donc !

Mais peut être le metteur en scène a-t-il voulu désacraliser Parsifal (je n'ai rien contre)
Merci de détailler vos impressions, pour ce qui, comme moi ne pourront pas aller le voir...

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Message par David-Opera » 05 mars 2008, 12:54

lamammamorta a écrit : 2001 étant un film métaphysique où est totalement absent le religieux, et Parsifal est pour moi une oeuvre qui parle du sacré. Super grand écart intellectuel, donc !
Le thème de la déshumanisation est commune aux deux oeuvres.
La quête d'un objet mystérieux également.
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Message par Snobinart » 05 mars 2008, 14:28

La dépêche AFP fait état d'un Parsifal "respectueux ... mais pas unanimement respecté". Le journaliste expliquant que les ajouts vidéo se lient bien avec la mes. L'enfant d'Allemagne année 0 errant, rappelant l'errance de P et K. Il n'y voit pas de désacralisation particulière.
Pour ma part : plus j'y pense et plus je me dis que la mes de Warli est polysémique : destruction brechtienne du "festival sacré" en tant que spectacle total hypnotisant et partant avilissant ; et respect en même temps avec ritualisation, cérémoniel, illustration de la séduction avec le café année 30 du II.
L'exemple parfait du cette dualité est la fin du I. Pendant que les voix en galerie célèbre le sacré, l'enfant se bouche les oreilles. Le plafonnier de Bastille se rallume quelque peu : 2 sens.
1) Illumination du Graal au moment de sa révélation = respect à la lettre du livret
2) Au théâtre rallumer la salle = mettre un effet de distanciation propice à une réflexion critique

Qu'en pensez-vous ? Au moins Warli donne à boire et à manger ! Même si la bénédiction des victuailles est ambiguë

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Message par adecambrai » 05 mars 2008, 14:37

David-Opera a écrit :
lamammamorta a écrit : 2001 étant un film métaphysique où est totalement absent le religieux, et Parsifal est pour moi une oeuvre qui parle du sacré. Super grand écart intellectuel, donc !
Le thème de la déshumanisation est commune aux deux oeuvres.
La quête d'un objet mystérieux également.
Je n'ai pas encore vu la mise en scène de Warli, mais l'utilisation du film 2001, l'Odysée de l'espace me paraît une plutôt bonne idée pour un Parsifal.

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Message par JdeB » 05 mars 2008, 14:39

adecambrai a écrit :
David-Opera a écrit :
lamammamorta a écrit : 2001 étant un film métaphysique où est totalement absent le religieux, et Parsifal est pour moi une oeuvre qui parle du sacré. Super grand écart intellectuel, donc !
Le thème de la déshumanisation est commune aux deux oeuvres.
La quête d'un objet mystérieux également.
Je n'ai pas encore vu la mise en scène de Warli, mais l'utilisation du film 2001, l'Odysée de l'espace me paraît une plutôt bonne idée pour un Parsifal.
idem. Même si ce film est tellement mystérieux et polysémique qu'on peut lui faire dire à peu près tout et son contraire

Est-ce que Rolf Liebermann n'avait pas lui aussi utilisé ce film pour sa mise en scène "vaisseau spatial" de Parsifal à Genève au début de l'ére Gall ?
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Message par JdeB » 05 mars 2008, 14:42

Snobinart a écrit :Pour ma part : plus j'y pense et plus je me dis que la mes de Warli est polysémique : destruction brechtienne du "festival sacré" en tant que spectacle total hypnotisant et partant avilissant ; et respect en même temps avec ritualisation, cérémoniel, illustration de la séduction avec le café année 30 du II.
Donc , si on te lit, on pense "respect ni de la lettre ni de l'esprit" puisque le projet de "festival sacré est rejeté par idéologie et les didascalies méprisées.
Mais tu conclues avec un "respect tout de même". :roll:
Pourquoi ne pas dire, paraphrasant Dumas", "il a violé Parsifal mais lui a fait un bel enfant" ?
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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