Janacek ? Katia Kabanova - Cambreling ? ONP, 11/2004

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Geoffroy
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Message par Geoffroy » 11 nov. 2004, 17:52

Nerone a écrit :d'une intelligence fulgurante
Sérieusement, le petit jet d'eau qui se déclenche à chaque fois que deux personnages sont censés faire l'amour en coulisses, tu as trouvé d'une intelligence fulgurante ?

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JdeB
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Message par JdeB » 11 nov. 2004, 17:55

J'ai remarqué à quel point les fans d'opéra, dans leur grande majorité, vomissent le trash et le trivial. Du luxe, encore du luxe, du chic, du grand style, des palais et des palaces 1930 ou pas !!!
Pourtant, dans cette Katia sublime, on était dans un réaliste poétique poignant.

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Christopher
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Message par Christopher » 11 nov. 2004, 18:03

Mais la barrière esthétique, presque de l'intérieur, du deuxième rang... non, vraiment, je n'ai pas pu me laisser aller à l'oeuvre. Et pourtant quelle merveille. Oui, mais quand je trouve ça moche, j'ai beau me dire, projeter, je ne peux pas être ému. J'avoue, sur ce coup-là, je suis vraiment mauvais. Mais une cour de HLM, des carreaux cassés, ces poubelles, ce vieux mendiant complètement "à l'ouest"... il n'y a rien à faire, ça ne me touche pas.
Voilà LA réaction que j'attendais d'un OdBien : car moi aussi , comme je l'ai déjà dit, l'aspect visuel me rebute totalement et c'est pour cette raison que je ne verrai pas ce spectacle, malgré tout le bien qui a été exprimé dans ce fil.

Je n'ai pas envie de voir des horreurs même si la mes peut être intelligente : c'est visuellement que ça ne colle pas à un certain esthétisme que je souhaite voir sur scène.

Et j'ai bien peur que tout ce que fera Mathaler à l'ONP soit de la même veine visuelle !! Donc , ses Noces, sa Traviata à venir, je dis non d'avance.

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Message par Christopher » 11 nov. 2004, 19:04

Extrait de la critique de Concertonet :

"un vieil aveugle, cabas à la main, qui vide les verres, accompagne la musique d?un geste du bras, éclate d?un rire sardonique lorsque l?orage s?annonce et inspecte méthodiquement les huit poubelles orange pour en tirer entre autres un rat mort, qu?il écrase ensuite soigneusement du pied."


C'est vraiment sordide, surtout vu des premiers rangs .
vu l'avez vu ce détail du haut de l'amphi ?

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une histoire d'amour, dans le décor

Message par faustin » 11 nov. 2004, 19:26

Il s'en passe des choses, dans ce HLM lugubre, et c'est bien normal. Il n'y a pas que des rats crevés. Je n'ai lu aucun commentaire sur l'histoire d'amour entre le violoniste et la voisine du dessus, elle vient en contre-point du terrible drame de Katia. Le violoniste se penche à la fenêtre pour lui faire signe à la dame. La dame se fait une beauté devant sa coiffeuse, longuement, longuement, elle en prend du temps elle veut vraiment être très belle pour le violoniste.
Elle arrive chez le musicien et ils causent, ils causent, ils en ont des choses à se dire. De quoi peuvent-ils bien parler? Et puis ils s'embrassent et pendant un long moment on ne les voit plus et puis ils réapparaissent et le violoniste est de nouveau seul et joue de son instrument.
Je n'ai découvert cette touchante histoire qu'à mon deuxième Katia. Si personne n'en a parlé ça peut-être
* ou bien parce que ceux qui l'ont vu pensent que ça ne valait pas la peine d'en parler
* ou bien parce que personne ne l'a vu.
Pour quelle solution penchez-vous?

Faustin

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Re: une histoire d'amour, dans le décor

Message par doudou » 11 nov. 2004, 23:23

faustin a écrit :Il s'en passe des choses, dans ce HLM lugubre, et c'est bien normal. Il n'y a pas que des rats crevés. Je n'ai lu aucun commentaire sur l'histoire d'amour entre le violoniste et la voisine du dessus, elle vient en contre-point du terrible drame de Katia. Le violoniste se penche à la fenêtre pour lui faire signe à la dame. La dame se fait une beauté devant sa coiffeuse, longuement, longuement, elle en prend du temps elle veut vraiment être très belle pour le violoniste.
Elle arrive chez le musicien et ils causent, ils causent, ils en ont des choses à se dire. De quoi peuvent-ils bien parler? Et puis ils s'embrassent et pendant un long moment on ne les voit plus et puis ils réapparaissent et le violoniste est de nouveau seul et joue de son instrument.
Je n'ai découvert cette touchante histoire qu'à mon deuxième Katia. Si personne n'en a parlé ça peut-être
* ou bien parce que ceux qui l'ont vu pensent que ça ne valait pas la peine d'en parler
* ou bien parce que personne ne l'a vu.
Pour quelle solution penchez-vous?

Faustin
Je n'avais pas tout vu.
C'est un peu génant pour les gens qui n'y vont qu'une fois :lol:
Je vais regarder j'y retourne demain. 8O
On veut la mort du ténor dont la grosse dame veut partager le sort.
Faites en mourir au moins un, et les deux si le coeur vous en dit.
Quant au baryton, il reste seul avec son deshonneur. (Monsieur Bluf à l\\\\\\\'Opéra)

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Message par Nerone » 12 nov. 2004, 00:28

JdeB a écrit : Pourtant, dans cette Katia sublime, on était dans un réaliste poétique poignant.
La viole d'amour, le jet d'eau, certes oui, tout cela et plus encore, mais je n'ai pas pu me défaire de mon esprit esthétisant. Ma perception de cette poétique, car il n'y a finalement pas grand chose de réaliste dans ce décor, ne serait-ce que parce que le lieu où tout se déroule n'est ni intérieur ni extérieur, n'est pas parvenue jusqu'à l'émotion pure. Et pourtant, je le dis, je le répète, refuser intimement une telle merveille, c'est s'aveugler. Katia, comme une absence de ciel, l'impossibilité de s'évader...

Nerone, nostalgique de Palladio...

J'oubliais, le suicide, comme anecdotique, comme un apaisement m'a semblé tout à fait en accord avec la musique, tant Katia s'achève rapidement : un grand duo, et puis à peine deux minutes, fulgurant, vraiment. Je suis ressorti en me disant "c'est déjà fini..."

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Message par JdeB » 12 nov. 2004, 10:18

Nerone a écrit :
JdeB a écrit : Pourtant, dans cette Katia sublime, on était dans un réaliste poétique poignant.
Et pourtant, je le dis, je le répète, refuser intimement une telle merveille, c'est s'aveugler. Katia, comme une absence de ciel, l'impossibilité de s'évader...

Nerone, nostalgique de Palladio...

..."

C'est sur que nous sommes bien loin des marbres impériaux de Palladio et des ciels en gloire de Tiepolo.
Tu est né trop tard, mon fils ! Dans les années 1980 on voyait plusieurs par saison en France les camées animés de Pizzi. Délices !
Nerone, comme une absence de ciel au delà du luxe, l'impossibilité de s'évader loin des cadres sublimes de ses vies antérieures ?
:wink:
l'ami J. qui était déjà ambassadeur au XVIe à Venise mais qui a aprris avec Caravagio (et révisé avec Baudelaire) la beauté des bas-fonds et des cloaques.

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vous avez dit cohérence absolue

Message par faustin » 12 nov. 2004, 18:55

Nerone a écrit :
C'est la cohérence absolue.
Non, ça, on ne peut pas le dire. La cohérence n'est certainement pas la qualité de ce spectacle. C'est bien là que le bât blesse. Il y a des incohérences trop criantes entre la mise en scène et l'histoire racontée par le livret.

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Message par Nerone » 13 nov. 2004, 00:11

Désolé de te contredire, cher Faustin, mais la cohérence dramaturgique, je dirais même interne d'une mise en scène, n'a rien à voir, selon moi, avec la relation que celle-ci nourrit avec le livret. Enfin, cette question a été longuement discutée sur un autre fil, je n'y reviendrai pas.

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