Je peux tout à fait comprendre que Netrebko suscite de l'intérêt sur scène et qu'elle t'est bluffé dans sa Traviata. En effet, elle se démène beaucoup mais je soupçonne quand même que ce succès est avant tout dû à une direction d'acteurs très soignée car il y a un tel décalage entre le concert du 7 juillet et la traviata de Salzbourg au niveau de l'engagement.HV a écrit :Je crois que Netrebko n'a pas encore suffisamment de charisme et d'abattage pour ce genre de show. Celà viendra peut-être ?
En revanche, sa Traviata de Salzburg (DVD) m'a bluffé, vocalement et surtout théâtralement : la meilleure que j'ai vue ces 10 dernières années (Ciofi à Venise, Delunsch à Aix, ... et en live Gheorghiu, Mula, Racette à Paris)
Pour autant elle ne me convainc pas car sa Violetta se rapproche plus de Lulu pour ma part que de la Dame aux camélias qui a inspiré Verdi.
Vocalement, elle n'est pas non plus à son aise, pas plus que Delunsch, ou que Ciofi qui arrive à s'en sortir à peu près car sa technique du bel canto est solide et que la Traviata de Verdi en offre des réminiscences.
A mon humble avis, c'est que Netrebko est moyenne à peu près partout, ses moyens sont limités et en plus, elle ne peut les compenser par une technique superlative et maîtrisée.
Alors je n'ose imaginer à quoi va ressembler sa prochaine Elvira car l'air de la folie qu'elle a enregistré n'était pas formidable. Dans ces conditions, pourquoi se jeter si rapidement dans des rôles trop lourds pour vous, alors qu'avec l'expérience et le temps, vous pourrez peut-être les assumer correctement.
Si elle est plus habituée au répertoire russe, pourquoi ne pas aborder Tatiana ou la reine du Coq d'or (à condition toutefois de perfectionner ses aigus). Ce sont de très beaux rôles mais bien sûr moins "populaires", moins "connus" que la Traviata.
Au fait, je ne parle que de Netrebko et j'ai oublié Domingo et Villazon.
Domingo, un modèle pour les jeunes générations, certes avec le temps sa voix a perdu de sa brillance. Mais l'émotion et la séduction sont toujours là.
J'ai trouvé la bonne humeur de Villazon assez attachante même si parfois elle le rend plutôt maladroit (notamment dans la danza de Rossini). Cependant, il est vrai qu'il devrait peut-être penser vocalement à ménager ses focres , surtout s'il veut avoir une carrière identique à celle de Domingo.
Car ce n'est pas d'aujourd'hui, des étoiles filantes de l'art lyrique nous en connaissons tous et nous sommes appelés à en connaître d'autres je le crains.