Monteverdi - Les vêpres de la Vierge - Spinosi - Lyon 07/04/2025

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Monteverdi - Les vêpres de la Vierge - Spinosi - Lyon 07/04/2025

Message par perrine » 09 avr. 2025, 08:35

CLAUDIO MONTEVERDI
VESPRO DELLA BEATA VERGINE

Ensemble Matheus
Académie Haendel-Hendrix
Jean-Christophe Spinosi, direction

Intonation - Deus in adjutorium meum intende
Responsorium - Domine, ad adiuvandum me festina
Psaume 109 - Dixit Dominus
Concerto - Nigra sum
Psaume 112 - Laudate pueri
Concerto - Pulchra es
Psaume 121 - Laetatus sum
Concerto - Duo Seraphim
Psaume 126 - Nisi Dominus
Concerto - Audi coelum
Psaume 147 - Lauda Jerusalem
Sonato sopra “Sancta Maria, ora pro nobis”
Hymnus - Ave Maris Stella
Magnificat

Basilique Saint Bonaventure, lundi 07 avril 2025

La seule certitude concernant les Vêpres de la Vierge de Monteverdi est sa date de publication : 1610. Elles rassemblent des compositions réalisées durant une dizaine d’années. Il n’y a pas d’ordre précis, même si la plupart des chefs déroulent le même schéma. Cette œuvre majeure dans le répertoire sacré baroque clôt la saison 2024-2025 des Grands Concerts avec majesté.

Force est de constater que la jeunesse et la fraîcheur sont au rendez-vous ce soir, Jean-Christophe Spinosi intégrant des jeunes talents de son Chœur de l’Académie Haendel Hendrix* (créée en 2023) tout en s’appuyant sur la solide expérience de son ensemble historique Matheus (créée en 1991).

Jean-Christophe Spinosi n’ouvre pas le concert avec la traditionnelle invocation grégorienne, mais nous plonge directement dans un Deus in adjutorium meum intende choral. S’en suit tout le travail riche et harmonieux du chœur et des solistes.

Les sopranos (Nina Maestracci et Julia Guiguen) ainsi que les ténors (Gaël Lefèvre et Tristan Bennet) ont des timbres qui se marient parfaitement. On apprécie l’homogénéité de leurs duos, la projection et les intentions identiques dans le Pulchra es chez les femmes, et le Duo Seraphim chez les hommes (dont le trio est complété par Ivar Hervieu). Le dialogue dans le Audi Coelum est également bien réalisé, et précis, mettant en avant un aspect très spirituel, soutenu avec douceur par le chœur.

La soirée met particulièrement en avant le ténor Gaël Lefèvre, à la fois dans le solo Nigra sum, dans les duos, mais également dans les parties solo qui se détachent du chœur. La voix claire et agile du jeune ténor ainsi que son travail sur la diction et les ornements s’articulent parfaitement avec le répertoire baroque.

Côté chœur (constitué également des solistes), les pupitres de basses et altos qui sont moins sous les feux des projecteurs garantissent néanmoins un socle solide aux parties polyphoniques. L’ensemble répond avec précision aux changements de rythme, aux inflexions et aux nuances du chef, que ce soit lors des longues valeurs tenues pendant que l’orchestre virevolte, lors d’effets de masse chorale éclatants, lors de moments plus intimes et solennels, ou encore lors du virtuose Magnificat final.

À l’orchestre, chacun est également le regard ancré dans celui du chef. Les lignes musicales ressortent avec finesse et élégance, et transmettent beaucoup d’élan, d’énergie et d’allégresse.

Comme l’a dit Jean-Christophe Spinosi à la fin du concert, cette musique apaise le cœur et l’âme, et on en a plus que besoin en ces temps troublés.

Perrine

*Jean-Christophe Spinosi a créé l’Académie Haendel Hendrix en 2023 avec pour objectif d’accompagner de jeunes talents musiciens d’orchestre et artistes lyriques vers leur professionnalisation.*
Le problème quand on trouve une solution, c\'est qu\'on perd une question.

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