Direction musicale : Sesto Quatrini
Mise en scène : Andrea Breth
Scénographie : Raimund Orfeo Voigt
Costumes : Ursula Renzenbrink
Lumière : Alexander Koppelmann
Dramaturgie : Klaus Bertisch
Collaborateur aux mouvements : Tomoya Kawamura
Collaboration artistique à la mise en scène : Marcin Lakomicki, Eva Di Domenico
Assistante à la mise en scène : Heide Stock
Assistante aux costumes : Nathalie Pallandre
Assistante à la lumière : Cécile Giovansili Vissière
Cio-Cio-San : Francesca Dotto
B. F. Pinkerton : Adam Smith
Suzuki : Mihoko Fujimura
Sharpless : Lionel Lhote
Goro : Carlo Bosi
Lo zio Bonzo : Inho Jeong
Il principe Yamadori : Kristofer Lundin
Kate Pinkerton : Albane Carrère
Il commissario imperiale : Kristján Jóhannesson
Lo zio Yakusidé : Alexander de Jong**
L’ufficiale del registro : Hugo Santos**
La madre di Cio-Cio-San : Karine Motyka
La zia : Sharona Applebaum
La cugina : Marie-Eve Gouin
Comédiennes et comédiens
Jun Azuma, Megumi Eda, Natsushi Katori, Takeo Ismaera Ishii, Tomoya Kawamura, Atsushi Takahashi, Aya Yasuda
Chef de chœur : Benedict Kearns
Chœur et Orchestre de l'Opéra de Lyon
** Solistes du Lyon Opéra Studio, promotion 2024-2026
Opéra de Lyon, vendredi 24 Janvier 2024
L’opéra de Lyon reprend Madame Butterfly donné cet été à Aix en Provence, et déjà commenté ici.
Je ne reviendrai pas sur la mise en scène, décrite avec précision par Jérôme Pesqué. J’ajouterai juste que la mise en scène d’Andrea Breth s’intègre bien dans l’architecture de l’opéra de Lyon, appuyant le côté huis clos et intimiste de l’œuvre.
Butterfly est une œuvre statique , exigeante et faite d’espérance et de désillusion. Le regard se concentre sur la progression psychologique de l’héroïne, présente sur scène la très grosse partie de l’opéra. De la promesse, à l’attente et à la désillusion.

De la production Aixoise, seuls Daniele Rustioni et Emonela Jaho ont laissé leurs places au profit de Sesto Quatrini et de Francesca Dotto.
Sesto Quatrini parait s’inscrire dans la même veine orchestrale que Daniele Rustioni. D’entrée, il impose un rythme et une tension dramatique alternant, et reste très attentif aux chanteurs et à l’équilibre fosse – plateau. L’orchestre sonne, explose, résonne, travaille la dentelle, et ciselle jusqu’au Hara-Kiri final.
Les choeurs, en coulisse sont parfaits, comme d’habitude bien préparés par Benedict Kearns.

Chez les comprimari, Carlo Bosi en Goro utilise son savoir faire pour rendre le personnage odieux, Inho Jeong impose un Bonze à la grosse projection, et Albane Carrère impose une Kate Pinkerton douce mais ferme.

La Suzuki de Mihoko Fujimura laisse une impression mitigée de part une voix inégale, mais une interprétation sensible et dévouée à sa maîtresse. Ses graves poitrinés et éraillés du 1er acte gênent, mais la chanteuse livre un bien meilleur 3ème acte, plus à l’aise et posée dans les aigus, particulièrement dans son duo avec Butterfly.
Lionel Lhote possède la l’assise vocale, la stature et l’expérience pour camper un gouverneur d’abord froid, puis empathique.
Adam Smith peut impressionner car (contrairement à Aix semble-t-il), il possède un grosse projection et des aigus faciles. Cependant son timbre et son interprétation laissent de marbre. La voix est trop ouverte, et manque de véracité. Comme mentionné sur Aix, il ne possède ni romantisme, ni finesse de voix et passe à côté du personnage. Peut-être n’est il pas fait pour du Puccini.

Enfin, Ermonela Jaho devait initialement chanter en alternance avec Francesca Dotto. Déclarant forfait pour raisons de santé, l’alternance n’aura pas lieu, et Francesca Dotto va devoir s’employer à couvrir la totalité des représentations, ne profitant lors que d’un seul soir de repos pour 7 représentations.
La jeune maman (à la ville comme à l’opéra) a fort à faire face à ce rôle plein et exigeant vocalement. Son timbre doux et sa fluidité rendent une interprétation fine et délicate, et elle réussit à maintenir la tension dramatique grâce à une gestion du souffle impressionnante. Entre soumission, volonté et fermeté la légère fatigue vocale qui se fait ressentir en toute fin d’opéra renforce un personnage plus fragile qu’incandescent.
Très bel accueil mérité en fin de soirée, par un public qui m’a paru renouvelé, et des représentations à guichet fermé.
Perrine