VERONA 2005
Posté : 21 août 2005, 15:20
VERONE 2005
Vérone, c?est l?Italie et le Lac de Garde. C?est tout un climat et toute une ambiance, le soleil, les touristes lyricophiles ou non.
On y croise une foule très cosmopolite, et si on a discuté un peu sur OdB, on a la chance d?y rencontrer des odébiens, de discuter, d?échanger sur l?opéra, d?assister ensemble aux représentations, de visiter Vérone et Sirmione, une petite ville du lac de Garde où existe toujours la villa où Maria Callas a vécu.
A Sirmione, une superbe expo sur les costumes de scène de la Scala de Milan vaut le détour et les amateurs ont pu y dénicher des ouvrages (pas si courants) édités par La Scala, qui sur Maria Callas, qui sur Placido Domingo, qui sur Franco Corelli et si les bourses étaient extensibles bien d?autres livres sur des « stars » de la Scala.
Mais Vérone, c?est avant tout les arènes de Vérone et les spectacles.
Les arènes pleines de plus de 20000 personnes, le bras « armé » d?une bougie , tradition datant de 1913 à l?époque où c?était le seul moyen de suivre le livret dans le noir, sont impressionnantes dès que la nuit tombe quelques minutes avant le début de la représentation.
Bien sur, nous avions pris des places dans les gradins, places non numérotées. Le confort y est spartiate, la pierre des arènes est dure et rugueuse ! Pour les fessiers délicats, des loueurs de coussin vous y « harcèlent » gentiment pour vous louer les « coussini ».
La vision et l?audition dépendent de l?endroit où on a trouvé sa place. Les deux premiers jours, nous étions placés presque tout en haut, et les premières minutes sont assez surprenantes. Les solistes sont loin ; l?audition est faible par rapport à un théâtre fermé. Mais on se concentre et on les entend, nos solistes. Et après quelques minutes, on oublie la distance. Bien sur, parfois l?orchestre submerge bien un peu le chant de temps en temps et suivant le chef, mais l?arène est loin d?être un auditorium.
Si par contre, même dans les gradins non numérotés, vous arrivez à trouver une place vers le centre et à mi hauteur de l?arène, vous vous sentez proche des solistes. Mais pour cela, il vous faudra faire la queue durant 30 minutes au minimum puis attendre près de deux heures sur les gradins le début du spectacle.
Dedans, c?est impressionnant ! Le décor monté dans la journée, la taille de la scène, le nombre de spectateurs, rien ne ressemble à une grande salle d?opéra. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes dans le plus grand théâtre lyrique du monde !
Et puis, avant chaque acte, une jeune femme souriante, vêtue selon l?opéra qui va suivre, vient sonner avec un gong les 10 minutes, puis les 5 minutes puis le moment du début du spectacle. Et là, comme par magie, le public si bruyant jusque là, s?assoit et se tait, prêt à recevoir la musique. Les lumières s?estompent, les bougies s?allument, le chef arrive dans un rond de lumière.
Mais, les opéras me direz vous ?
Nabucco le mardi soir : J?avoue ne pas avoir écouté auparavant l?opéra ; à vrai dire, nous avons pris nos places la veille, alors que les autres places étaient prises depuis plusieurs semaines par Internet. Je ne porterai pas de jugement sur l?interprétation?. Je fais confiance aux autres Odébiens qui étaient aussi dans les gradins. La mise en scène est bien sur classique et grandiose.
A mon avis, une voix domine les « débats », c?est celle de l?imposante Alessandra Rezza dans le rôle d?Abigaille alors que Alberto Gazale campe un bon Nabucco (dommage, en début de cycle, Leo Nucci était le Nabucco titulaire). Oublions très vite Walter Borin dans le rôle d?Ismaele. Une voix à suivre, selon mes souvenirs, Francesca Franci dans le rôle de Fenena.
Et puis, le ch?ur des esclaves bissé? le public est bon enfant !
Turandot le mercredi soir : Certainement la soirée émotion de mon festival de Vérone.
Des décors fabuleux, et une distribution la plus belle de ces 3 jours !
José Cura en Calaf, très généreux, très sur de sa technique, de sa voix?. Un grand plaisir !
Andrea Gruber propose une belle Turandot (bien sur, il faut savoir oublier sa Birgit Nilsson et son Franco Corelli ce soir là).
Alfredo Zanazzo offre une belle voix ronde de basse en Timur.
Et certainement que la plus belle voix de la soirée est celle de Hui Hé dans le rôle de Liu. Elle doit interpréter Butterfly à Bastille? allez y ! Elle est magnifique d?émotion et de qualité vocale. Sa voix de soprano tellement idéale pour Liu ou Butterfly passe magnifiquement dans ce grand théâtre à ciel ouvert ; j?imagine le plaisir qu?elle donnera dans une salle comme Bastille !
Aïda, le jeudi soir : Un conseil si vous n?aimez pas le grand spectacle, les couleurs, les ch?urs énormes, les costumes flamboyants, alors n?allez pas voir Aïda à Vérone dans cette mise en scène de Franco Zeffirelli.
La distribution est très homogène.
Tichina Vaughn offre une Amnéris convaincante après quelques minutes de mise en voix.
La belle interprète d?Aïda, Amarili Nizza, même si elle manque de puissance dans les graves, est très émouvante.
Ramfis interprété par Giorgio Surian tient son rang. Silvano Carroli en Amonasro, reste en retrait.
Radamès était interprété par Salvatore Licitra qui prenait son rôle ce soir là : quelle belle voix de ténor italien, d?un style quelque part entre Corelli et Pavarotti. L?interprétation n?est peut être pas excellente, mais cette voix m?a conquis.
Et, si pour les autres opéras, je ne vous ai pas parlé du chef, cette fois, je tiens à vilipender Daniel Oren, pressé de rentrer à la maison, transformant Aïda en une fanfare de pompiers, favorisant les cuivres et les percussions (qui passent pourtant bien dans les arènes). Les duos entre Amnéris et Radamès, et entre Aïda et Radamès ont du être bien frustrants pour les interprètes !
En un mot, un bel Aïda, une bonne distribution, mais un chef? à oublier.
Et puis, n?oublions pas le pot sur la Piazza Bra après le spectacle, le moment d?échanger ses impressions et ses émotions?.
J?ai été bavard, oui?. , mais je n?ai certainement pas tout dit?.
Et si vous voulez plus d'images....
Vérone, c?est l?Italie et le Lac de Garde. C?est tout un climat et toute une ambiance, le soleil, les touristes lyricophiles ou non.
On y croise une foule très cosmopolite, et si on a discuté un peu sur OdB, on a la chance d?y rencontrer des odébiens, de discuter, d?échanger sur l?opéra, d?assister ensemble aux représentations, de visiter Vérone et Sirmione, une petite ville du lac de Garde où existe toujours la villa où Maria Callas a vécu.
A Sirmione, une superbe expo sur les costumes de scène de la Scala de Milan vaut le détour et les amateurs ont pu y dénicher des ouvrages (pas si courants) édités par La Scala, qui sur Maria Callas, qui sur Placido Domingo, qui sur Franco Corelli et si les bourses étaient extensibles bien d?autres livres sur des « stars » de la Scala.
Mais Vérone, c?est avant tout les arènes de Vérone et les spectacles.
Les arènes pleines de plus de 20000 personnes, le bras « armé » d?une bougie , tradition datant de 1913 à l?époque où c?était le seul moyen de suivre le livret dans le noir, sont impressionnantes dès que la nuit tombe quelques minutes avant le début de la représentation.
Bien sur, nous avions pris des places dans les gradins, places non numérotées. Le confort y est spartiate, la pierre des arènes est dure et rugueuse ! Pour les fessiers délicats, des loueurs de coussin vous y « harcèlent » gentiment pour vous louer les « coussini ».
La vision et l?audition dépendent de l?endroit où on a trouvé sa place. Les deux premiers jours, nous étions placés presque tout en haut, et les premières minutes sont assez surprenantes. Les solistes sont loin ; l?audition est faible par rapport à un théâtre fermé. Mais on se concentre et on les entend, nos solistes. Et après quelques minutes, on oublie la distance. Bien sur, parfois l?orchestre submerge bien un peu le chant de temps en temps et suivant le chef, mais l?arène est loin d?être un auditorium.
Si par contre, même dans les gradins non numérotés, vous arrivez à trouver une place vers le centre et à mi hauteur de l?arène, vous vous sentez proche des solistes. Mais pour cela, il vous faudra faire la queue durant 30 minutes au minimum puis attendre près de deux heures sur les gradins le début du spectacle.
Dedans, c?est impressionnant ! Le décor monté dans la journée, la taille de la scène, le nombre de spectateurs, rien ne ressemble à une grande salle d?opéra. Mais il ne faut pas oublier que nous sommes dans le plus grand théâtre lyrique du monde !
Et puis, avant chaque acte, une jeune femme souriante, vêtue selon l?opéra qui va suivre, vient sonner avec un gong les 10 minutes, puis les 5 minutes puis le moment du début du spectacle. Et là, comme par magie, le public si bruyant jusque là, s?assoit et se tait, prêt à recevoir la musique. Les lumières s?estompent, les bougies s?allument, le chef arrive dans un rond de lumière.
Mais, les opéras me direz vous ?
Nabucco le mardi soir : J?avoue ne pas avoir écouté auparavant l?opéra ; à vrai dire, nous avons pris nos places la veille, alors que les autres places étaient prises depuis plusieurs semaines par Internet. Je ne porterai pas de jugement sur l?interprétation?. Je fais confiance aux autres Odébiens qui étaient aussi dans les gradins. La mise en scène est bien sur classique et grandiose.
A mon avis, une voix domine les « débats », c?est celle de l?imposante Alessandra Rezza dans le rôle d?Abigaille alors que Alberto Gazale campe un bon Nabucco (dommage, en début de cycle, Leo Nucci était le Nabucco titulaire). Oublions très vite Walter Borin dans le rôle d?Ismaele. Une voix à suivre, selon mes souvenirs, Francesca Franci dans le rôle de Fenena.
Et puis, le ch?ur des esclaves bissé? le public est bon enfant !
Turandot le mercredi soir : Certainement la soirée émotion de mon festival de Vérone.
Des décors fabuleux, et une distribution la plus belle de ces 3 jours !
José Cura en Calaf, très généreux, très sur de sa technique, de sa voix?. Un grand plaisir !
Andrea Gruber propose une belle Turandot (bien sur, il faut savoir oublier sa Birgit Nilsson et son Franco Corelli ce soir là).
Alfredo Zanazzo offre une belle voix ronde de basse en Timur.
Et certainement que la plus belle voix de la soirée est celle de Hui Hé dans le rôle de Liu. Elle doit interpréter Butterfly à Bastille? allez y ! Elle est magnifique d?émotion et de qualité vocale. Sa voix de soprano tellement idéale pour Liu ou Butterfly passe magnifiquement dans ce grand théâtre à ciel ouvert ; j?imagine le plaisir qu?elle donnera dans une salle comme Bastille !
Aïda, le jeudi soir : Un conseil si vous n?aimez pas le grand spectacle, les couleurs, les ch?urs énormes, les costumes flamboyants, alors n?allez pas voir Aïda à Vérone dans cette mise en scène de Franco Zeffirelli.
La distribution est très homogène.
Tichina Vaughn offre une Amnéris convaincante après quelques minutes de mise en voix.
La belle interprète d?Aïda, Amarili Nizza, même si elle manque de puissance dans les graves, est très émouvante.
Ramfis interprété par Giorgio Surian tient son rang. Silvano Carroli en Amonasro, reste en retrait.
Radamès était interprété par Salvatore Licitra qui prenait son rôle ce soir là : quelle belle voix de ténor italien, d?un style quelque part entre Corelli et Pavarotti. L?interprétation n?est peut être pas excellente, mais cette voix m?a conquis.
Et, si pour les autres opéras, je ne vous ai pas parlé du chef, cette fois, je tiens à vilipender Daniel Oren, pressé de rentrer à la maison, transformant Aïda en une fanfare de pompiers, favorisant les cuivres et les percussions (qui passent pourtant bien dans les arènes). Les duos entre Amnéris et Radamès, et entre Aïda et Radamès ont du être bien frustrants pour les interprètes !
En un mot, un bel Aïda, une bonne distribution, mais un chef? à oublier.
Et puis, n?oublions pas le pot sur la Piazza Bra après le spectacle, le moment d?échanger ses impressions et ses émotions?.
J?ai été bavard, oui?. , mais je n?ai certainement pas tout dit?.
Et si vous voulez plus d'images....