Récital de N. Courjal/A. Palloc/ F. Lemoine- Elephant- 21/09/2020

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JdeB
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Récital de N. Courjal/A. Palloc/ F. Lemoine- Elephant- 21/09/2020

Message par JdeB » 19 sept. 2020, 08:43

Nicolas Courjal (basse)
Antoine Palloc (piano)
François Lemoine (clarinette)


Brahms
Sappicshe Ode
Treue Liebe
O wüsst'ich doch den weg
Zürück
Zwei Gesägne
Grestillte Sehnsucht
Geistilisches Wiegenlied

Fauré
Après un rêve (clarinette / piano)

Ropratz
Quatre poèmes d'après l'Intermezzo de Heine

Tosti
Malia
L'ultima canzone
Non t'amo pui

Curtis
Ti voglio tanto bene

Bis
Air de Fiesco
Air de Mefistoefele de Boito

Elephant Paname, 21 septembre 2020


C’est dans une forme éblouissante qu’on retrouve Nicolas Courjal qui ne ‘s’était plus produit en public depuis son Frère Laurent à Bordeaux début mars où sa voix sonnait moins fraiche et libérée que ce soir pour ce 52 ième Instant lyrique.

On ne reviendra sur ses hautes qualités d’interprète que pour louer sa très large palette de nuances, de forte telluriques à de suaves pianissmi, sa science de la variété des dynamiques et la netteté de sa diction incisive.

Il faut saluer aussi l’intelligence de la composition de ce programme qui passe de Brahms au plus germanique des compositeurs français, Ropartz, puis à des mélodies italiennes et enfin à deux bis d’opéra en italien par un chemin de traverse jonché de fleurs maladives voire maudites

Le sommet du récital, outre les bis, est atteint dans les Quatre poèmes d’après l’Intermezzo d’Henri Heine, recueil de mélodies de Ropartz, le poéte-compositeur. L’affiche du concert où ce cycle fut créé sous la direction du compositeur, à Nancy, salle Poirel, le 14 décembre 1899, dit parfaitement à quel univers appartient ce petit chef d’œuvre.

Mendelssohn Bartholdy (F.) [comp.], Die Hebriden : Fingalshöhle [Les Hébrides : La Grotte de Fingal], ouverture en si mineur op. 26
2. Gluck (Chr. R. W. von) [comp.], Du Roullet et Guillard (N.-Fr.) [libr.], Iphigénie en Tauride, tragédie lyrique en quatre actes [un air]. — Minssart (M.) [voix]
3. Ropartz (G.) [comp. et trad.], Heine (H.) [poète], Hirsch (P.-R.) [trad.], Quatre poèmes d’après l’Intermezzo d’Henri Heine, recueil de mélodies. — Daraux (P.) [voix]
4. Wagner (R.) [comp.], Tristan und Isolde, Prélude
5. Franck (C.) [comp.], Guillemin (A.) [libr.], Ruth, 2, № 10 Récit et duoatif « Quelle est cette fille » [duo]. — Daraux (P.) et Minssart (M.) [voix]
6. Wagner (R.) [comp. et libr.], Die Meistersinger von Nürnberg [Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg], Ouverture

Ce « Concert extraordinaire au bénéfice de la Caisse de Secours de l’Orchestre avec le concours de Mlle Marguerite Minssart, Cantatrice ; et de M. Paul Daraux, Baryton des Concerts Colonne » témoigne clairement du goût et de l’influence de Wagner et de César Frank chez Guy Ropartz (1864-1955).
Passionné de poésie parnassienne et de musique allemande dès son adolescence, Ropartz entreprend en 1889 le pèlerinage sur la Colline sacrée où il applaudit Tristan, Parsifal, les Maîtres Chanteurs de Nuremberg . Dix ans plus tard, il livre ce cycle d’après Heine qui est parcouru par une sorte de leitmotive, un motif récurrent de quatre notes, dans l’ombre portée de Wagner et fait la part fort belle au piano puisque les mélodies sont encadrées, comme dans le livre de Heine, d’un prélude et un postlude particulièrement inspirés dans le lointain sillage des paraphrases de Liszt sur la mort d’Isolde.

Le texte est superbe :

L'île mystérieuse où vivent les esprits,
Dessinait vaguement ses formes anguleuses;
Sous la lune flottaient des danses nébuleuses,
Et des sons sensuels d'instruments désappris

Et la ronde toujours reserrait sa spirale
Et les sons devenaient plus suaves toujours
Et pourtant nous voguions abandonnés au cours
De l'onde sans espoir sous la lueur astrale.

Ces mélodies ont été créées par le baryton toulousain Paul Daraux (1864-1907) qui chanté le Faust de Schumann, ‘le Wotan de Siegfried et le roi Marke (aux côtés de Félia Litvinne et Charles Dalmorès sous la direction d’Alfred Cortot à Paris en 1902).

On a rarement entendu un tel luxe de nuances et un tel raffinement dans les mélodies de Curtis et de Tosti.

Les deux bis nous ont permis de revenir à l’opéra « mon ADN » déclara Courjal, avec un Fiesco et un Mefistofele de grand relief, cauteleux et vipérin, aux éclats de rires glaçants.

La réussite de la soirée doit beaucoup au brio d’Antoine Palloc et à l’apport du clarinettiste François Lemoine qui distilla un Après un rêve d’une belle musicalité.

Jérôme Pesqué
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Récital de N. Courjal/A. Palloc/ F. Lemoine- Elephant- 21/09/2020

Message par JdeB » 22 sept. 2020, 10:52

je viens de publier ma critique du récital d'hier soir.
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Re: Récital de N. Courjal/A. Palloc/ F. Lemoine- Elephant- 21/09/2020

Message par houppelande » 22 sept. 2020, 12:58

Comment était la jauge de la salle où, en temps normal, on est assez entassé ? J'ai voulu prendre des places mais c'était complet.

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Re: Récital de N. Courjal/A. Palloc/ F. Lemoine- Elephant- 21/09/2020

Message par paco » 22 sept. 2020, 13:43

Moi aussi j'ai voulu acheter des places mais c'était complet (tant mieux pour les artistes d'ailleurs, cela prouve qu'il y a de la demande !)

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Re: Récital de N. Courjal/A. Palloc/ F. Lemoine- Elephant- 21/09/2020

Message par srourours » 22 sept. 2020, 15:28

JdeB a écrit :
19 sept. 2020, 08:43

Le sommet du récital, outre les bis, est atteint dans les Quatre poèmes d’après l’Intermezzo d’Henri Heine, recueil de mélodies de Ropartz, le poéte-compositeur. L’affiche du concert où ce cycle fut créé sous la direction du compositeur, à Nancy, salle Poirel, le 14 décembre 1899, dit parfaitement à quel univers appartient ce petit chef d’œuvre.
Le ropartz est une splendeur. Et en plus il faut un pianiste de premier ordre pour le prélude et le postlude. C'était un des cycles préférés de Van Dam qui le plaçait souvent au milieu de ses récitals. C'est mon cycle préféré avec l'horizon chimérique de Fauré

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Re: Récital de N. Courjal/A. Palloc/ F. Lemoine- Elephant- 21/09/2020

Message par JdeB » 23 sept. 2020, 15:11

houppelande a écrit :
22 sept. 2020, 12:58
Comment était la jauge de la salle où, en temps normal, on est assez entassé ? J'ai voulu prendre des places mais c'était complet.
et bien avec la "distanciation sociale" c’était plein mais sans que l'on soit entassé du tout.
il y avait un groupe de médecins anti-masque et les piliers de l'association dont la marraine, KD, assise à côté de moi.
Très peu de critiques à part José Pons, Christophe Rizoud et moâ.
Le cocktail d'avant-spectacle au champagne a été annulé ce qui mit quelques grandes bourgeoises de mauvaise humeur....
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