Boieldieu - La Dame blanche - Leroy/Bureau - OC - 02&03/2020

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JdeB
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Boieldieu - La Dame blanche - Leroy/Bureau - OC - 02&03/2020

Message par JdeB » 18 févr. 2020, 09:57

Boieldieu – La Dame blanche (1825)
Opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe, d’après Walter Scott.

Philippe Talbot – Georges Brown
Elsa Benoit – Anna
Sophie Marin-Degor – Jenny
Jérôme Boutillier – Gaveston
Aude Extrémo – Marguerite
Yann Beuron – Dickson
Yoann Dubruque – Mac-Irton
Matthieu Heim* – Un paysan
Stephan Olry*, Vincent Billier*, Jean-Baptiste Henriat* – Gens de justice
Gabriel Alban – Guyon
Lionel Codino – Comédien

Pauline Bureau – mise en scène
Emmanuelle Roy – décors
Alice Touvet – costumes
Jean-Luc Chanonat – lumières
Nathalie Cabrol – vidéo
Benoît Dattez – magicien

Chœur Les Eléments* (chef de chœur, Joël Suhubiette)

Orchestre National d’Île-de-France
Julien Leroy – direction musicale

Production Opéra Comique - Coproduction Opéra de Limoges, Opéra de Nice Côte d’Azur
Opéra Comique, 20 février 2020.


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La restitution des biens des émigrés, la fidélité à un ordre social dominé par l’aristocratie et la permanence du régime sont à l’ordre du jour quand La Dame blanche fait une apparition remarquée au théâtre, le 10 décembre 1825. S’appuyant sur les péripéties larmoyantes tant prisées du public (enfants perdus et retrouvés, amours récompensées, héritiers rentrés dans leurs biens), le livret faussement naïf de Scribe s’étaye sur un fond littéraire d’autant plus aimé qu’il puise directement aux ouvrages de Walter Scott si populaires en Europe, et plus particulièrement à Guy Mannering, Le Monastère et à La Dame du lac, traduits dès 1816.

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Péripéties familiales et surnaturelles s’y entrecroisent dans un récit qui se teinte à l’opéra d’un côté bon enfant destiné à ce public spécifique… puisque les apparitions fantomatiques sont ici des leurres ; ficelle théâtrale inspirée probablement par les premiers ouvrages lyriques parodiant les romans gothiques. En 1789, The Haunted Tower de Stephen Storace (créé au théâtre de Drury Lane) use déjà de ces retournements : l’héritier spolié du château revient sous un faux nom dans les lieux, et s’il invoque bien le fantôme protecteur de son ancêtre, le spectre qui terrifie les environs n’est autre qu’une invention des serviteurs qui veulent vider en paix les bouteilles enfermées dans les caves ! Le succès de cet opéra se renforcera de l’apport des épigones dramatiques (The Castle Spectre, The Monk, etc) très probablement vus par Walter Scott (on sait qu’il connaissait l’un des interprètes tardifs de The Haunted Tower, le ténor John Braham, compagnon de Nancy Storace, sœur du compositeur). Dans la plupart de ces drames, l’héritage et la transmission sont à l’œuvre dans un environnement où les morts ne sauraient reposer en paix, sollicitant les vivants pour une continuité mémorielle et souvent lignagère. Et, lorsqu’on sait que cet opéra séminal tire également, très probablement, son inspiration de La tour hantée du marquis de Sade, l’ironie s’en trouve renforcée et la boucle se trouve donc bouclée…

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L’ironie bonace et l’hommage ne sont pas non plus très loin des parodies suscitées par le triomphe de cette Dame blanche encensée par Weber, Rossini et Wagner : Les Dames à la Mode, La Dame jaune (en mars 1826) et La Dame noire, ou le Tambour et la Grisette (1827) répliquent aux reprises européennes de l’œuvre de Boieldieu, lesquelles l’emmènent aussi loin que Zagreb (en allemand, 1828 et en croate, 1900) ou Christiania (en danois, 1835), mais aussi jusqu’à Buenos Aires (1852) et Mexico (1879).

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Mais si le cadre du récit s’habille d’un exotisme assumé (l’Ecosse, relativement peu présente dans la partition, hormis l’emprunt à Robin Adair), les situations obéissent à la loi du genre : chœur des paysans, airs typés (il ne manque que l’air de chasse) permettant au spectateur de trouver ses marques, parfois au détriment d’une certaine continuité des personnages (le duo entre Georges Brown et Jenny, s’il remplit une fonction typologique, tombe à plat en termes de construction des personnages). Cette enfilade de clichés se prêterait presque à une parodie du type Les amours de Jean-Pierre de Bétove mais le raffinement d’une partition très variée, à l’orchestration délicate et aux fréquentes réminiscences gluckiennes et très Ancien Régime lui fait éviter ces chausse-trappes.

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Jouant le jeu de ces archaïsmes volontaires, la mise en scène s’est mise au diapason, avec des bonheurs divers. C’est en effet un chromo à l’ancienne que nous présente Pauline Bureau, un récit illustratif et parfois ingénu, non dépourvu de charme malgré quelques maladresses et une hésitation entre prosaïsme des situations et surnaturel assumé : si les manifestations fantastiques sont amenées avec panache grâce à l’art de Benoît Dattez, elles ne sont pas suffisamment appuyées (ou éludées) pour qu’on subodore l’action souterraine de la réelle Dame blanche dont Anna serait l’involontaire porte-parole. Cette dimension inconsciente allant dans le sens d’une reproduction sociale intériorisée ne sourd que par à-coups et se dissout finalement dans une présentation de maison hantée façon Disneyland.

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Si l’idée de remplacer les toiles peintes d’antan par de la vidéo ne manque pas de pertinence, ce parti-pris trouve hélas vite ses limites dans un ouverture illustrée par une apparition du rôle-titre quelque peu maladroite et de rares animations qui peinent à évoquer les productions de Hammer Film, malgré quelques clins d’œil volontaires. La galerie de portraits animée par Nathalie Cabrol sont justes illustratifs, et l’envahissement gothique de la ruine par une végétation bien présente ne fait qu’écraser la scène sans lui apporter un supplément de symbolisme. Toutefois les décors étagés d’Emmanuelle Roy cadrent bien les lieux et perpétuent bien cette tradition savoureuse du carton-pâte désormais passé dans un cinéma des années 30, expressionnisme ici exclu. Si les murs de pierre de la demeure troglodyte de Dickson et Jenny fait également office de cairn mémoriel, l’espace réduit de la scène oblige à des entrées et sorties peu variées et mécaniques. Cependant, le vaste hall de la demeure seigneuriale des Avenel n’est pas pour autant le théâtre de mouvements plus variés, bien que l’étagement des Highlanders se souvienne de manière très marquée des tableaux d’histoire contemporains de la création de l’œuvre. Avec ces gestes amples et ces évolutions d’un théâtre consciemment daté, ces costumes dérivés d’une historicité ludique, ces poursuites lumineuses accentuées au milieu de dégradés subtils, c’est un théâtre qui s’auto-parodie et une scénographie en trompe l’œil qui s’offrent à un public bien moins dupe que les destinataires originels.

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Si elle fit les beaux jours (et les belles recettes) de la salle, on n’avait entendu La Dame blanche à Favart depuis les représentations de 1997 (dirigées par Marc Minkowski) et 1999 (par Claire Gibault). Cette presque 1700e représentation d’un titre emblématique de cette salle suscite évidemment des souvenirs glorieux ou touchants, tant ses mélodies se sont glissées en des gosiers fameux. La distribution rassemblée ici, si elle ne se coule pas toujours parfaitement dans la partition, flamboie d’un français impeccable, tout aussi fluide dans les dialogues que le chant, soulignons-le, la chose étant de plus en plus rare. Cette aisance de chanteurs-diseurs est pour beaucoup dans le plaisir que l’on prend à ces dialogues ampoulés, à leurs répétitions (source d’un comique spécifique) et aux clichés des situations. Si le Georges Brown de Philippe Talbot possède la jovialité et la fougue requise, la présence comique et la prestance du rôle, il manque parfois d’assise et se montre un rien timide dans les ensembles du premier acte. De même, son « Ah quel plaisir d’être soldat » semble à moitié convaincu. Ce n’est qu’avec sa cavatine « Viens, gentille dame » qu’il entre réellement dans son personnage, et convainc totalement avec le chant écossais ouvrant ses souvenirs jusqu’au vertige. Oscillant entre Fantômette et maîtresse BDSM en Dame blanche et fausse oie blanche, l’Anna d’Elsa Benoit a du chien et de la volonté, Fifi Brindacier montée en graine aux subits accès de douceur. Son chant délicat, s’il ne pourrait ici totalement aller sur les platebandes rossiniennes, comme c’était l’ambition de Boieldieu, charme par le fruité et la souplesse d’un instrument au timbre charnu. Ce couple « noble » s’empare avec intelligence de personnages désormais caricaturaux, réussissant la gageure de donner supplément d’âme et distance enlevée à ces héros très « croix de ma mère et cœur de Margot ». Son pendant, le couple formé Dikson et Jenny (Yann Beuron, métamorphosé en pusillanime Highlander d’office de tourisme, au lyrisme savamment dosé, et Sophie Marin-Degor à l’abattage aguicheur impérieux, façon « Madame porte la culotte », mais aux graves parfois insuffisants) trouve deux interprètes sachant faire fi de personnages attendus pour délivrer une leçon de théâtre et de chant. Aude Extrémo (qui semble plus venir de la Terre du Milieu que vieille nourrice écossaise) confère une étrangeté qui suspend le temps dans la belle ballade du second acte. Jérôme Boutillier porte beau les machinations de Gaveston, bien qu’il n’en incarne pas réellement la vilénie. Yoann Dubruque (Mac-Irton) parachève une distribution homogène où les personnages trouvent leur juste place. Impeccables comme à leur habitude, Les Eléments campent avec prestance les villageois témoins des coups de théâtre successifs.

Dirigeant avec dynamisme l’Orchestre National d’Île-de-France (dont il faut louer la harpe solo et le cor, superbes), Julien Leroy anime avec précision et couleurs une partition bigarrée et plaisante, plus efficace que révolutionnaire.

Emmanuelle Pesqué

Photographies © Christophe Raynaud de Lage - Opéra Comique.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Boieldieu- La Dame blanche- Leroy/Bureau- OC- 02&03/2020

Message par HELENE ADAM » 20 févr. 2020, 11:11

Ne pas oublier si vous connaissez mal l'oeuvre ou si vous êtes un rossignol :
Avant le spectacle
• 45 min. avant la représentation, ne manquez pas sur présentation de votre billet :
- Les clés du spectacle : présentation du contexte de création de l’œuvre par Agnès Terrier, salle Bizet
- Chantez La Dame blanche : apprenez quelques airs du spectacle que vous allez voir, foyer Favart. Il n’y aura pas de session de chant le 28 février.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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https://passionoperaheleneadam.blogspot.fr

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Re: Boieldieu- La Dame blanche- Leroy/Bureau- OC- 02&03/2020

Message par HELENE ADAM » 21 févr. 2020, 00:19

Délicieuse découverte... :wink:

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Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Boieldieu- La Dame blanche- Leroy/Bureau- OC- 02&03/2020

Message par PlacidoCarrerotti » 21 févr. 2020, 08:52

HELENE ADAM a écrit :
21 févr. 2020, 00:19
Délicieuse découverte... :wink:
Tu ne l'as pas vu en 97 ou en 99 avec Kunde, ou bien tu étais trop jeune à l'époque pour t'en souvenir ? :wink:
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Boieldieu- La Dame blanche- Leroy/Bureau- OC- 02&03/2020

Message par Loïs » 21 févr. 2020, 10:21

PlacidoCarrerotti a écrit :
21 févr. 2020, 08:52
HELENE ADAM a écrit :
21 févr. 2020, 00:19
Délicieuse découverte... :wink:
Tu ne l'as pas vu en 97 ou en 99 avec Kunde, ou bien tu étais trop jeune à l'époque pour t'en souvenir ? :wink:
C'était Kund à Favart ?

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Re: Boieldieu- La Dame blanche- Leroy/Bureau- OC- 02&03/2020

Message par PlacidoCarrerotti » 21 févr. 2020, 10:28

Loïs a écrit :
21 févr. 2020, 10:21
PlacidoCarrerotti a écrit :
21 févr. 2020, 08:52
HELENE ADAM a écrit :
21 févr. 2020, 00:19
Délicieuse découverte... :wink:
Tu ne l'as pas vu en 97 ou en 99 avec Kunde, ou bien tu étais trop jeune à l'époque pour t'en souvenir ? :wink:
C'était Kund à Favart ?
Ni Kund ni Kunt, tu confonds avec les Dupont-Dupond.

1997 : Kunde, Raphanel, Courtis, Cole, Konsek, Antoine, Garcin, Minkowski
1999 : Kunde, Azzaretti, Tréguier, Cole, Zeltzer, Ohanyan, Goncalves, Gibault

Curiosité : en 1997, tout les noms propres britanniques était prononcés à la française, notamment pour les rimes :
"Car voici monsieur Mac-Irton , Le juge de paix du canton"
Mais plus à la reprise de 1999 : Gavestonnnn, Dicksonnnn, Mac-Irtonnnn...
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Boieldieu- La Dame blanche- Leroy/Bureau- OC- 02&03/2020

Message par Loïs » 21 févr. 2020, 10:35

PlacidoCarrerotti a écrit :
21 févr. 2020, 10:28
Loïs a écrit :
21 févr. 2020, 10:21
PlacidoCarrerotti a écrit :
21 févr. 2020, 08:52
HELENE ADAM a écrit :
21 févr. 2020, 00:19
Délicieuse découverte... :wink:
Tu ne l'as pas vu en 97 ou en 99 avec Kunde, ou bien tu étais trop jeune à l'époque pour t'en souvenir ? :wink:
C'était Kund à Favart ?
Ni Kund ni Kunt, tu confonds avec les Dupont-Dupond.

1997 : Kunde, Raphanel, Courtis, Cole, Konsek, Antoine, Garcin, Minkowski
Merci de me rafraîchir la mémoire car si dans mon souvenir le spectacle était réussi j'avais oublié les noms et je me demandais si ce n'était pas Blake à la place de KundHeu et Massis à la place de Raphanel! Gateux le Loïs. :oops:

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Re: Boieldieu- La Dame blanche- Leroy/Bureau- OC- 02&03/2020

Message par HELENE ADAM » 21 févr. 2020, 10:35

Non seulement je n'avais jamais vu cette oeuvre mais je n'avais même pas écouté l'excellent enregistrement de 1997 de Marc Minkowski :wink:
Boieldieu était célèbre quand il a composé cette histoire écossaise, la Dame Blanche dut battre quelques records de présentations à l'époque.Il était contemporain et voisin de Rossini et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'une certaine parenté est évidente sur le plan musical.
Si on excepte une ouverture (de Adam) que j'ai trouvée personnellement assez "pompier" et sans l'intelligence mélodique de Rossini, le reste est musicalement relativement inventif et, comme le maitre italien, ménage de beaux airs pour tout le monde, des duos enlevés, des trios et des ensemble bien scandés avec départ en canon sur des phrases musicales différentes qui évoque assez irrésistiblement la Cenerentola ou le Voyage à Reims. Quelques scènes d'anthologie à citer quand même dont les enchères...
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Le thème, lui, est une de ses histoires dont raffolaient les spectateurs du 19ème siècle (tiré de deux romans de Walter Scott), d'injuste ruine de nobles écossais soutenus par leurs paysans, d'enfant héritier disparu, d'amours enfantines qui resurgissent, de fantômes et de revanche. Les dialogues parlés sont assez longs mais magnifiquement fondus dans l'ensemble qui ne lésine pas dans les explications détaillées permettant de suivre l'intrigue somme toute assez simple pourtant.
La mise en scène de Pauline Bureau est assez primaire et la direction d'acteurs un peu "outrée" accentuant le style "comique" et gommant la part de mystère. Le choix des décors et surtout des effets spéciaux, assurés par une équipe de techniciens remarquables, font apparaitre des fantômes traversant la scène, des feux follets s'allumant un peu partout, des tableaux s'animant (non sans évoquer Harry Potter...) et faisant vivre le passé, bref autant d'aspects réjouissants mais qui, encore une fois, vont dans le sens d'un choix plus burlesque que mystérieux.
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Dans la fosse l'ONDIF aura quelques difficultés au démarrage accompagne très bien ces rebondissements musicaux et cette variété "d'exercices" avec talent sous la baguette du jeune chef Julien Leroy. Les choeurs "Les éléments", très sollicités dans l'oeuvre, font comme d'habitude du très bon travail qu'on a plaisir à voir et à entendre, une très belle ovation les a d'ailleurs accueillis à juste titre.
La distribution est agréable globalement avec des artistes de qualité particulièrement à l'aise vocalement dans le petit espace de l'Opéra Comique, qui ne forcent jamais et nous donnent du très beau son.
J'ai particulièrement apprécié les interprétations de Yan Beuron (beau timbre clair et chant très engagé pour ce Dickson très écossais, en kilt, plus vrai que nature), de Aude Extrémo, impressionnante Marguerite au rouet avec sa belle allure altière et sa voix de contralto belle et pure.
Le choix de Philippe Talbot pour interpréter Georges Brown, rôle de ténor "di Grazia" typique, me parait plus discutable. Le ténor a de très beaux accents dans certains de ses airs les plus "romantiques" mais les vocalises ne sont pas toujours très nettes et certains aigus sont parfois un peu tendus (Spyres ou Camarena auraient été davantage adéquats, mais il faut beaucoup déclamer en français...)
Même remarque d'ailleurs pour Elsa Benoit en Anna, un beau jeu et un chant souvent éclatant mais parfois quelques difficultés dans les acrobaties vocales.
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Ils forment un beau couple jeune et dynamique qui avec celui de Dickson (Yann Beuron) et Jenny (Sophie Marin-Degor) et le menaçant puissant et bien chantant (mais un peu ridicule) Gaveston de Jérôme Boutillier, forme une équipe d'une grande fraicheur vocale et scénique.
Bref, c'est plaisant, distrayant, facile d'accès avec des artistes qui se donnent à fond (et cela rafraîchit l'oreille, même si c'est moins excitant, après les oeuvres musicalement complexes vues ces dernier temps).

PS : les artistes et techniciens sont venus devant la fosse d'orchestre avant le début de la séance, lire un texte contestant la réforme des retraites et affirmant leur solidarité avec tous les corps de métier engagés dans la même contestation. Applaudissements de la salle (et quelques protestations très isolées).
Loïs a écrit :
21 févr. 2020, 10:35
Merci de me rafraîchir la mémoire car si dans mon souvenir le spectacle était réussi j'avais oublié les noms et je me demandais si ce n'était pas Blake à la place de KundHeu et Massis à la place de Raphanel! Gateux le Loïs. :oops:
Pas tant que ça :mrgreen:

Le CD de Minkowski, 1997
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Photographies © Christophe Raynaud de Lage - Opéra Comique.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
Elle : Eh bien ! donc, frappez votre père ! venez, de son meurtre souillé, traîner à l'autel votre mère

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Re: Boieldieu- La Dame blanche- Leroy/Bureau- OC- 02&03/2020

Message par Loïs » 21 févr. 2020, 10:59

HELENE ADAM a écrit :
21 févr. 2020, 10:35
Pas tant que ça :mrgreen:

Le CD de Minkowski, 1997
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Mega compris
Je me sens mieux :wink:

Christophe2017
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Re: Boieldieu- La Dame blanche- Leroy/Bureau- OC- 02&03/2020

Message par Christophe2017 » 21 févr. 2020, 12:13

En tout cas, les photos sont superbes ... Le critique de FO a complètement descendu le spectacle ... J'y vais samedi puis le dimanche suivant profitant d'une semaine de vacances riche en événements lyriques ("Yvonne"! "Fidelio"! Felicity Lott! etc ...)

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