Mozart - Cosi fan tutte - Böer / Benoin - Nice - 01/2020

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valery
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Mozart - Cosi fan tutte - Böer / Benoin - Nice - 01/2020

Message par valery » 21 janv. 2020, 09:51

Direction musicale : Roland BÖER
Mise en scène et lumières : Daniel BENOIN
Assistant à la mise en scène : Clément ALTHAUS
Décors : Jean-Pierre LAPORTE
Costumes : Nathalie BÉRARD-BENOIN
Vidéo : Paolo CORREIA

Fiordiligi : Anna KASYAN
Dorabella : Carine SÉCHAYE
Guglielmo : Roberto LORENZI
Ferrando : Pierre DERHET
Despina : Hélène CARPENTIER
Don Alfonso : Alessandro ABIS

Orchestre Philharmonique de Nice
Chœur de l’Opéra de Nice

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Nice, le 19 janvier 2020

Dès les premiers accords et le motif rapide de l’ouverture, la lecture musicale du chef Roland Böer s’avère précise, légère, pleine d’entrain dans les récitatifs accompagnés. Pour autant, la poésie n’est pas sacrifiée dans les passages qui le requièrent comme « Soave sia il vento ». L’Orchestre Philharmonique de Nice répond à la pulsation du chef, notamment le pupitre des bois digne d’éloges. Autre motif de satisfaction musicale, les reprises des airs sont souvent ornées par les chanteurs.

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Après des Nozze di Figaro et un Don Giovanni situés à l’époque de leur création, Daniel Benoin opte ici pour la mise en abyme. Ainsi, pendant l’ouverture, arrive sur scène l’équipe technique et artistique qui s’apprête à tourner une série pour la télévision. Le metteur en scène de cette série télévisée est Don Alfonso, son assistante, Despina. Pendant le tournage, les six personnages sont en costumes fin XVIIIe et des fonds verts permettent de projeter des effets visuels (réglés par Paulo Correia), que ce soit la perspective de la Galerie des glaces, un voilier au port pour le départ ou le retour de Guglielmo et Ferrando, des fumées, des gros plans, etc. Le rendu de ce que filme la caméra est alors projeté sur l’écran occupant la partie supérieure de la scène. A la fin de chaque scène tournée, Don Alfonso crie « cut » et les maquilleuses interviennent aussitôt pour des retouches pendant que d’autres vérifient la prise. Inversement, on voit les chanteurs attendre la prise suivante devant leur coiffeuse.

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Avec ses persiennes sur le pan droit et son plafond troué, telle une ruine actualisée d’Hubert Robert, le décor ressemble à la production de L’Avare mis en scène à Antibes l’an passé par Daniel Benoin. Quoi qu’il en soit, le parti pris de faire jouer les personnages à cheval sur deux époques, de faire rejoindre la fiction tournée avec la « vraie vie » demande une précision d’horlogerie, et le défi est ici relevé. Parfaitement dirigés, chanteurs et figurants s’acquittent de leur tâche avec naturel et fluidité.

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L’équipe vocale réunie aligne de jeunes chanteurs et se révèle homogène.
Anna Kasyan est une Fiordiligi particulièrement véhémente dans ses deux grands airs « Come scoglio » et son rondo « Per pietà » dans lesquels elle poitrine les graves sans trembler. La partition ne permet pas à Dorabella de briller comme sa sœur, mais Carine Séchaye s’y montre fort musicale. Très à l’aise scéniquement et vocalement, Hélène Carpentier interprète une Despina piquante. Du côté des deux officiers, la voix suave de Pierre Derhet fait preuve d’une belle ligne de chant dans son aria « Un’ aura amorosa » et Roberto Lorenzi d’une vis comica assumée. Alessandro Abis complète agréablement la distribution.

Dans cette mise en scène, la conclusion est particulièrement douce-amère puisque les couples, fragilisés par l’expérience, sont tiraillés, dans tous les sens du terme, jusqu’à la dernière seconde. L’avenir sentimental semble des plus incertains.

Valery Fleurquin

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Oylandoy
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Re: Mozart - Cosi fan tutte - Böer / Benoin - Nice - 01/2020

Message par Oylandoy » 21 janv. 2020, 18:44

Crédit photographique Dominique Jaussein
la mélodie est immorale
Nietzsche

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