Re: Offenbach -Barbe bleue - Abassi/Pelly- Marseille 12/2019-01/2020
Re: Offenbach -Barbe bleue - Abassi/Pelly- Marseille 12/2019-01/2020
Direction musicale : Nader ABBASSI
Mise en scène et costumes : Laurent PELLY
Adaptation des dialogues : Agathe MÉLINAND
Décors : Chantal THOMAS
Lumières : Joël ADAM
Collaborateur à la mise en scène : Christian RÄTH
Collaborateur aux costumes : Jean-Jacques DELMOTTE
Boulotte : Héloïse MAS
Fleurette, Princesse Hermia : Jennifer COURCIER
Reine Clémentine : Cécile GALOIS
Barbe-Bleue : Florian LACONI
Popolani : Guillaume ANDRIEUX
Prince Saphir : Jérémy DUFFAU
Comte Oscar : Francis DUDZIAK
Roi Bobèche : Antoine NORMAND
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille
Marseille, le 28 décembre 2019
Quelle judicieuse idée de programmer Barbe-Bleue d’Offenbach pour les fêtes et de le faire entrer par la même occasion au répertoire de l’Opéra de Marseille ! Pour le contexte de la création de l’œuvre en 1866 et de la présente production en juin 2019, nous renvoyons vers ce qu’en écrivait Jérôme Pesqué ici https://odb-opera.com/viewtopic.php?f=6 ... Lyon+Pelly. Rappelons juste que le conte de Perrault n’est qu’un prétexte sur lequel Meilhac et Halévy brodent et s’en donnent à cœur joie. Ce Barbe-Bleue confirme les affinités de Laurent Pelly avec l’univers de ces librettistes et du génial compositeur.
Trois décors de Chantal Thomas alternent. Le corps de ferme, c’est la campagne où Barbe-Bleue vient se fournir en jeunes vierges. Le palais royal, c’est le lieu où le courtisan courbe l’échine « autant qu’il la peut courber », pour reprendre le savoureux livret. Clin d’œil au film noir, le caveau de l’alchimiste Popolani (stipendié par Barbe-Bleue pour débarrasser ce dernier de la dernière épouse en date) est très réussi, tenant de la morgue et des oubliettes. Ajoutons que la presse à sensation ou « people » n’est pas oubliée car elle figure comme élément de décor de fond ou de côté, particulièrement au palais du roi Bobèche où les paparazzi sont prêts à surgir au moindre scandale.
À l’exception du rôle de Boulotte et de Fleurette, la distribution réunie à Marseille est différente de celle que proposait l’Opéra National de Lyon, coproducteur de cet opéra-bouffe avec l’Opéra de Marseille. Disons d’emblée que nous n’avons pas été déçus. Honneur aux deux rôles principaux, Boulotte et Barbe-Bleue. Héloïse Mas fait mouche en paysanne à fort tempérament, mot dont l’une des acceptions est « appétit sexuel ». Le chant est délié et la composition jubilatoire.
Autre fort tempérament, le Barbe-Bleue de Florian Laconi est épatant. Dès son entrée (ici en voiture avec chauffeur), le ténor ne fait qu’une bouchée du rôle et se tire avec facilité de la parodie de vocalises au caractère tragique pour évoquer la disparition de ses précédentes épouses… puis enchaîne sur une mélodie entraînante dont le refrain deviendra le « tube » de l’œuvre : « Je suis Barbe-Bleue ô gué, jamais veuf ne fut plus gai ». Le ténor brûle constamment les planches, comme lorsqu’il découvre les formes généreuses de la bien nommée Boulotte (« C’est un Rubens ») ou lorsqu’il savoure d’avance la disparition de cette dernière (« Cinq anges disparus / Il en manque un pour la demi-douzaine »). Son incarnation de tueur libre, insouciant et joyeux est un succès.
Guillaume Andrieux et Francis Dudziak forment un duo truculent en hommes de main de Barbe-bleue et du roi Bobèche, respectivement. Ils oscillent de la veulerie à la bonhommie avec talent.
Tout aussi réjouissant, le couple royal qui bat de l’aile (allusion à Napoléon III et Eugénie) est joué par Cécile Galois et Antoine Normand, celui-ci parfait en petit roi fantoche et hystérique. La scène du baise-main au roi demeure un des passages mémorables.
Plus en retrait, ainsi le veut le livret, le couple de jeunes premiers est interprété avec charme par Jennifer Courcier et Jérémy Duffau.
Comme il est de coutume dans les mises en scène de Laurent Pelly, le chœur n’est pas une simple potiche ; bien au contraire, les mouvements des paysans puis des courtisans sont millimétrés et contribuent à l’alacrité du spectacle.
Même motif de satisfaction dans la fosse grâce à la direction alerte et piquante de Nader Abbassi.
Alors que l’intrigue semait les morts par poignées, in fine ces morts ne sont pas vraiment morts, tout se termine par des noces générales (« c’est original et c’est moral ! ») et Boulotte accepte même de reprendre son Barbe-Bleue de mari.
Le public ressort conquis, fredonnant et souriant.
Valery Fleurquin
Mise en scène et costumes : Laurent PELLY
Adaptation des dialogues : Agathe MÉLINAND
Décors : Chantal THOMAS
Lumières : Joël ADAM
Collaborateur à la mise en scène : Christian RÄTH
Collaborateur aux costumes : Jean-Jacques DELMOTTE
Boulotte : Héloïse MAS
Fleurette, Princesse Hermia : Jennifer COURCIER
Reine Clémentine : Cécile GALOIS
Barbe-Bleue : Florian LACONI
Popolani : Guillaume ANDRIEUX
Prince Saphir : Jérémy DUFFAU
Comte Oscar : Francis DUDZIAK
Roi Bobèche : Antoine NORMAND
Orchestre et Chœur de l’Opéra de Marseille
Marseille, le 28 décembre 2019
Quelle judicieuse idée de programmer Barbe-Bleue d’Offenbach pour les fêtes et de le faire entrer par la même occasion au répertoire de l’Opéra de Marseille ! Pour le contexte de la création de l’œuvre en 1866 et de la présente production en juin 2019, nous renvoyons vers ce qu’en écrivait Jérôme Pesqué ici https://odb-opera.com/viewtopic.php?f=6 ... Lyon+Pelly. Rappelons juste que le conte de Perrault n’est qu’un prétexte sur lequel Meilhac et Halévy brodent et s’en donnent à cœur joie. Ce Barbe-Bleue confirme les affinités de Laurent Pelly avec l’univers de ces librettistes et du génial compositeur.
Trois décors de Chantal Thomas alternent. Le corps de ferme, c’est la campagne où Barbe-Bleue vient se fournir en jeunes vierges. Le palais royal, c’est le lieu où le courtisan courbe l’échine « autant qu’il la peut courber », pour reprendre le savoureux livret. Clin d’œil au film noir, le caveau de l’alchimiste Popolani (stipendié par Barbe-Bleue pour débarrasser ce dernier de la dernière épouse en date) est très réussi, tenant de la morgue et des oubliettes. Ajoutons que la presse à sensation ou « people » n’est pas oubliée car elle figure comme élément de décor de fond ou de côté, particulièrement au palais du roi Bobèche où les paparazzi sont prêts à surgir au moindre scandale.
À l’exception du rôle de Boulotte et de Fleurette, la distribution réunie à Marseille est différente de celle que proposait l’Opéra National de Lyon, coproducteur de cet opéra-bouffe avec l’Opéra de Marseille. Disons d’emblée que nous n’avons pas été déçus. Honneur aux deux rôles principaux, Boulotte et Barbe-Bleue. Héloïse Mas fait mouche en paysanne à fort tempérament, mot dont l’une des acceptions est « appétit sexuel ». Le chant est délié et la composition jubilatoire.
Autre fort tempérament, le Barbe-Bleue de Florian Laconi est épatant. Dès son entrée (ici en voiture avec chauffeur), le ténor ne fait qu’une bouchée du rôle et se tire avec facilité de la parodie de vocalises au caractère tragique pour évoquer la disparition de ses précédentes épouses… puis enchaîne sur une mélodie entraînante dont le refrain deviendra le « tube » de l’œuvre : « Je suis Barbe-Bleue ô gué, jamais veuf ne fut plus gai ». Le ténor brûle constamment les planches, comme lorsqu’il découvre les formes généreuses de la bien nommée Boulotte (« C’est un Rubens ») ou lorsqu’il savoure d’avance la disparition de cette dernière (« Cinq anges disparus / Il en manque un pour la demi-douzaine »). Son incarnation de tueur libre, insouciant et joyeux est un succès.
Guillaume Andrieux et Francis Dudziak forment un duo truculent en hommes de main de Barbe-bleue et du roi Bobèche, respectivement. Ils oscillent de la veulerie à la bonhommie avec talent.
Tout aussi réjouissant, le couple royal qui bat de l’aile (allusion à Napoléon III et Eugénie) est joué par Cécile Galois et Antoine Normand, celui-ci parfait en petit roi fantoche et hystérique. La scène du baise-main au roi demeure un des passages mémorables.
Plus en retrait, ainsi le veut le livret, le couple de jeunes premiers est interprété avec charme par Jennifer Courcier et Jérémy Duffau.
Comme il est de coutume dans les mises en scène de Laurent Pelly, le chœur n’est pas une simple potiche ; bien au contraire, les mouvements des paysans puis des courtisans sont millimétrés et contribuent à l’alacrité du spectacle.
Même motif de satisfaction dans la fosse grâce à la direction alerte et piquante de Nader Abbassi.
Alors que l’intrigue semait les morts par poignées, in fine ces morts ne sont pas vraiment morts, tout se termine par des noces générales (« c’est original et c’est moral ! ») et Boulotte accepte même de reprendre son Barbe-Bleue de mari.
Le public ressort conquis, fredonnant et souriant.
Valery Fleurquin
Re: Offenbach -Barbe bleue - Abassi/Pelly- Marseille 12/2019-01/2020
J'en étais sur! Pas un tréma ou un point virgule à changer. En ligne absolument.
Seule note perso.: je découvrais l'œuvre (hors 2 airs de Boulotte) et c'est certainement la plus politique qu'Offenbach ait écrite:" c'est en ne sachant pas où j'allais que j'ai fini là où je suis"( le roi).
Seule note perso.: je découvrais l'œuvre (hors 2 airs de Boulotte) et c'est certainement la plus politique qu'Offenbach ait écrite:" c'est en ne sachant pas où j'allais que j'ai fini là où je suis"( le roi).
Re: Offenbach -Barbe bleue - Abassi/Pelly- Marseille 12/2019-01/2020
dernière représentation hier , spectacle réjouissant et gros succès.
Re: Re: Offenbach -Barbe bleue - Abassi/Pelly- Marseille 12/2019-01/2020
Photos Christian Dresse
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Re: Offenbach -Barbe bleue - Abassi/Pelly- Marseille 12/2019-01/2020
Celle là correspond au sommet de la soirée : "c'est un Rubens" où Laconi fut impayable
Au fait comme ce fait ce qu'une page de posts sur cette soirée aient disparu? Aurait on un censeur au grand ciseau?
Il y avait des échanges sur la performance de Laconi mais aussi des autres (et mon propre avis )
Re: Re: Offenbach -Barbe bleue - Abassi/Pelly- Marseille 12/2019-01/2020
Don't cry, baby, les voilà :
Loïs a écrit : Coproduction Opéra de Marseille / Opéra National de Lyon
Direction musicale Nader ABBASSI
Mise en scène et costumes Laurent PELLY
Adaptation des dialogues Agathe MÉLINAND
Décors Chantal THOMAS
Lumières Joël ADAM
Collaborateur à la mise en scène Christian RÄTH
Collaborateur aux costumes Jean-Jacques DELMOTTE
Boulotte Héloïse MAS
Princesse Hermia, Fleurette Jennifer COURCIER
Reine Clémentine Cécile GALOIS
Barbe-Bleue Florian LACONI
Popolani Guillaume ANDRIEUX
Prince Saphir Jérémy DUFFAU
Comte Oscar Francis DUDZIAK
Roi Bobèche Antoine NORMAND
Après la Périchole de Grenoble et de Versailles, la province continue de célébrer -brillamment-Offenbach en fin d'année:
Le trailer:
https://www.youtube.com/watch?v=p0JccTQ12dU
JdeB a écrit : je rappelle notre fil sur la création de cette production à Lyon (et l'affaire Beuron ou la déroute des haters... )
https://odb-opera.com/viewtopic.php?f=6 ... Lyon+Pelly
jerome a écrit :
Espérons que la période des fêtes de fin d'année apportera à cette production et à ses spectateurs toute la paix et la joie si constitutives d'une bonne interprétation offenbachienne!
Cristopher a écrit : Oui et espérons aussi que tous les spectateurs non marseillais puissent aller voir ce spectacle enchanteur
Loïs a écrit : Laconi ébouriffantissime en Barbe bleue
Aigus surpuissants , j'ai cru avoir des acouphènes lorsqu'il annonce épouser Boulotte (qui est d'ailleurs en parfait emploi).
Signe marquant de la réussite annoncée : le public sort à l'entracte en chantonnant " je suis Barbe bleue"
mariuszbartok a écrit :Sans oublier l'excellente et désopilante production Pelly du Roi Carotte à Lyon !Loïs a écrit : 26 déc. 2019 08:27
Après la Périchole de Grenoble et de Versailles, la province continue de célébrer -brillamment-Offenbach en fin d'année:
Le trailer:
https://www.youtube.com/watch?v=p0JccTQ12dU
jerome a écrit :Surpuissants ??? Il a bouffé un mégaphone ou quoi ?? Parce que pour l'avoir déjà entendu en salle, ça m'est toujours paru bien projeté mais pas surpuissant ...Loïs a écrit : Aigus surpuissants , j'ai cru avoir des acouphènes lorsqu'il annonce épouser Boulotte (qui est d'ailleurs en parfait emploi).
srourours a écrit : C'est surtout qu'il ne devrait pas s'aventurer dans des répertoires trop lourds...ça sonne certes mais qu'est-ce que c'est instable !!!
Loïs a écrit :Il s'est calmé aux II et III mais pour mieux bluffer avec un jeu très ambivalent et une maitrise stylistique offenbachienne enthousiasmantejerome a écrit :Surpuissants ??? Il a bouffé un mégaphone ou quoi ??Loïs a écrit : Aigus surpuissants , j'ai cru avoir des acouphènes lorsqu'il annonce épouser Boulotte (qui est d'ailleurs en parfait emploi).
LoÏs a écrit : Valery détaillera dans son CR à venir que j'imagine à l'unisson du succès aux saluts. Je me limite donc à un enthousiaste plaisir à la sortie avec pour être équitable : un salut appuyé à la Boulotte qui sait tenir la scène et la partition de Mas et un trio épatant Dudziak-Andrieux-Normand.
Et puis bien sur Abbassi et SURTOUT SURTOUT Pelly.
JdeB a écrit :oui Laconi fait merveille dans Offenbach. Je garde un excellent souvenir de son Paris dans la Belle Hélène du Corum (Niquet /Shirley & Dino)Loïs a écrit :Il s'est calmé aux II et III mais pour mieux bluffer avec un jeu très ambivalent et une maitrise stylistique offenbachienne enthousiasmantejerome a écrit :Surpuissants ??? Il a bouffé un mégaphone ou quoi ??Loïs a écrit : Aigus surpuissants , j'ai cru avoir des acouphènes lorsqu'il annonce épouser Boulotte (qui est d'ailleurs en parfait emploi).
LoÏs a écrit :il avait déjà abordé Barbe bleue il y a quelques années en Avignon et à Massy mais ce Pâris de Montpellier fut un grand momentJdeB a écrit : oui Laconi fait merveille dans Offenbach. Je garde un excellent souvenir de son Paris dans la Belle Hélène du Corum (Niquet /Shirley & Dino)
je n'ai pas retrouvé de photo quand il chantait seulement "habillé" d'un coussin rouge en forme de coeur!
JdeB a écrit : oui, il a abordé ce rôle il y a 16 ans et demi dans son fief d'Avignon
mai 2003, Avignon
Offenbach : Barbe-bleue
JP Haeck / N. Duffaut
F. Laconi, K. Deshayes, S. Graf, JF Vinciguerra
Loïs a écrit : quelques photos tirées de la générale
https://www.youtube.com/watch?v=0vqift3 ... UmzRZpCheB
ou encore :
la mélodie est immorale
Nietzsche
Nietzsche
Re: Re: Offenbach -Barbe bleue - Abassi/Pelly- Marseille 12/2019-01/2020
J'ai re-trouvé ce grand moment à 1:55:00JdeB a écrit : oui Laconi fait merveille dans Offenbach. Je garde un excellent souvenir de son Paris dans la Belle Hélène du Corum (Niquet /Shirley & Dino)
https://my.mail.ru/mail/vassilevv.v/video/71/1929.html
PS: ne me demandez pas quels sont mes rapports avec la Russie pour obtenir certains documents
Re: Re: Offenbach -Barbe bleue - Abassi/Pelly- Marseille 12/2019-01/2020
bien pratiques ces slips couleur chair!!