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par dongio » 13 nov. 2019, 11:48
Bon, ça part en vrille, ça part en vrille...
Je ne poste plus beaucoup depuis un moment sur le forum car je suis lassé de cet entresoi qui existe et qui fait que certains se croient obligés de tenir la rampe à tout bout de champ. Il y a des intervenants ici dont les commentaires sont construits, intelligents et drôles (ils se reconnaitront) et que je lis avec bonheur. D'autres (ils se reconnaîtront aussi) postent à longueur de journée, n'importe quand, pour n'importe quoi, occuper la place publique, avec pas moins parfois que des "oui", "merci", des souvenirs de petits enfants en balade et d'autres billevesées dont on (je) n'a (n'ai ) que faire. Je suis persuadé que certains n'osent pas (plus) écrire avec un "à quoi bon?" comme motif. Je me demande d'ailleurs quand certains logorrhéiques obsessionnels travaillent, à force de poster continuellement au fil de la journée.
Je proposerais bien à Jérôme d'engager un OdBien gastro entérologue pour pallier la diarrhée verbale et verbeuse que certains mettent à leurs interventions, et pour lesquelles on n'a l'impression qu'ils n'écrivent que pour arriver à la gloire du "hall of fame" avec 10000 post envoyés.
Enfin bon...
Ceci dit, j'ai assisté à la représentation du 4 et à celle du 11. Un mauvais clic m'a fait supprimer tout le compte rendu que j'avais écrit suite au 4/11 et je n'ai pas eu le courage de ré-écrire. En vrac donc suite aux deux soirées: Alagna en amélioration entre les deux représentations, très bonne forme avant hier nonobstant quelques aigus tirés notamment à l'Autodafé mais autrement chant de haute volée. Kurzak admirable de ligne, notes filées remarquables (le piano pianissimo diminué puis enflé à l'Adieu à la dame d'honneur était de grande école) mais pauvre de couleurs notamment dans "Tu che le vanita", montrant par là que le rôle se situe à l'extrême limite de ses moyens. Le duo du V est meilleur le 11 qu'il ne le fut le 4, car murmuré de symbiose sans égaler toutefois ce que firent Kaufmann et Yoncheva le soir où j'y étais et où il respiraient de concert piano (non reproduit lors de la soirée Arte). Pape fatigué mais capable encore de fulgurances et dont le dernier "Ella giammai m'amo" de son air au IV, murmuré, plaintif, rappelant un enfant abandonné et délaissé, déchire le cœur. Rashvelishvili impressionnante de moyens, vulgaire de caractérisation, pauvre de vocalise dans la chanson du voile et impardonnable dans la reprise triple de souffle pour larguer le dernier aigu du "Don fatale", avec toutefois une bonne prestation dans le trio mais triste de caractérisation scénique (il ne suffit pas de souffler sa fumée de cigarette dans la figure de Posa pour montrer que l'on est en colère, qu'on domine la situation, qu'on est menaçante et une "nemica formidabil possente". La faute là à Warlikowski qui laisse tout le monde se débrouiller sans directives.) Absolu sommet de splendeur est Etienne Dupuis, chant mâle et engagé, ligne verdienne de grande classe, caractérisation bouleversante dans les adieux et la mort, égalant sinon plus Tézier.
Orchestre somptueux et aux pupitres remarquables (le violoncelle, le haut bois, l'atmosphère livide et glauque de l'introduction de la scène de la prison). Chœurs excellents. Mise en scène que j'aime dans son principe: une amie actrice qui m'accompagnait n'avait pas apprécié car elle trouvait que tout cela manquait de direction d'acteurs, de chair et d'engagement. L'arc tendu avec son concept de solitude, d'écrasement, de non contact avec les personnages m'avait interpellé et continue de le faire.
Bon, je retourne travailler. Bonne journée.