Bien d'accord avec tout cela évidemmentjerome a écrit : ↑10 mai 2020, 15:11Concernant le plantage de Mirella Freni dans le rôle, il faut le relativiser en contextualisant sa prise de rôle scaligère: à La Scala, la malheureuse Mirella a eu le "tort" de se confronter au souvenir très très récent (8 années) d'une Violetta toute viscontienne et désormais entrée dans la légende: Maria Callas!
Freni se savait attendue au tournant par des milanais décidés à en découdre avec la présomptueuse qui osait marcher dans les pas de La Divina assoluta et à ne rien lui laisser passer. Et sachant cela, Freni était forcément tendue, crispée ... à l'acte 1, la voix vacille légèrement avant l'attaque de la cabalette finale et c'en est fini d'elle, même si objectivement elle chante très bien! Ils lui feront payer sa Violetta au rideau final et elle jettera l'éponge au bout de 3 représentations pour laisser la place à Anna Moffo qui était une excellente Violetta. Et d'ailleurs La Scala, traumatisée, n'osera plus jamais reprogrammer l'ouvrage avant que Riccardo Muti ne décide de le faire à son tour en 1990 (et ce sera un triomphe!).
Mirella Freni a cependant continué à chanter le rôle après cette malheureuse expérience à Modène et à Londres (où l'accueil a été très différent de celui de La Scala) et elle a parachevé le tout par une intégrale studio et un film en 1973.
Objectivement, sa Violetta est de belle tenue vocalement. Moi ce que j'aurais tendance à lui reprocher, c'est de me faire entendre surtout Mimi de La Bohème. Mais il y a une générosité vocale, une certaine opulence du timbre même dont beaucoup de Violetta aujourd'hui sont totalement dépourvues et notamment les soprani leggeri et lirico leggeri dont j'ai cité les noms plus haut ... (mais il y en a d'autres ...)!
C'est juste une association d'idées sur comment chacun peut recevoir une voix dans tel ou tel rôle en fonction de ses émotions ( et de ce qu'il a déjà entendu ...)
Freni c'est Mimi for ever pour beaucoup ; et Mimi c'est pas le même parcours de vie que Violetta ( quoique toutes les deux sacrifient leur amour pour expirer finalement dans ses bras) ; c'est peut etre simplement cela mais je crois beaucoup aussi au fait que la voix de Freni ne peut rendre l'intensité émotionnelle qu'il y a dans les "amami alfredo, dite alla giovine et tant d'autres" parce qu'elle est trop monolithique quand on compare aux couleurs inouïes qu'à su trouver Callas , Scotto par la suite et aujourd’hui un cran largement en dessous Jaho pour ne citer qu'elle