Wagner - Die Meistersinger von Nürnberg - Petrenko/Bösch - Munich - 07/2019

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HELENE ADAM
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Wagner - Die Meistersinger von Nürnberg - Petrenko/Bösch - Munich - 07/2019

Message par HELENE ADAM » 28 juil. 2019, 11:57

Die Meistersinger von Nürnberg

Richard Wagner

Reprise une nouvelle fois pour deux séances du festival d'été de Munich, de la production de Bösch qui avait fait ses débuts en mai 2016 sous la direction de Kiril Petrenko.
Voir ce fil pour le CR de l'époque

http://www.odb-opera.com/viewtopic.php? ... 66#p280966

Ces deux séances étaient sold out depuis l'ouverture des réservations jusqu'à l'annonce la semaine dernière, de la défection de Jonas Kaufmann, souffrant. C'est Daniel Kirch qui le remplace dans le rôle de Walther. Une bonne partie de la distribution, et notamment le rôle principal de Sachs, est identique à celle de la création de cette production qui m'a laissé un excellent souvenir.
Je serai à la séance du 31 juillet.

Détails :
Direction musicale : Kirill Petrenko
Mise en scène : David Bösch

Hans Sachs : Wolfgang Koch
Veit Pogner :Christof Fischesser
Kunz Vogelgesang : Kevin Conners
Konrad Nachtigall : Christian Rieger
Sixtus Beckmesser : Martin Gantner
Fritz Kothner : Michael Kupfer-Radecky
Balthasar Zorn : Ulrich Reß
Ulrich Eißlinger : Dean Power
Augustin Moser : Thorsten Scharnke
Hermann Ortel : Levente Páll
Hans Schwarz : Peter Lobert
Hans Foltz : Roman Astakhov
Walther von Stolzing : Daniel Kirch
David : Allan Clayton
Eva : Sara Jakubiak
Magdalene : Okka von der Damerau
Nachtwächter : Milan Siljanov

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Re: Wagner - Die Meistersinger von Nürnberg - Petrenko/Bösch - Munich - 07/2019

Message par Wim » 28 juil. 2019, 21:22

Soirée du 27/7

Soirée qui ne restera sans doute pas dans la mémoire ou en tout cas pas pour les bonnes raisons.
Excellents Koch, Fischesser et Gantner
Kirch n'a pas su faire oublier l'annulation de JK, d'autant plus que sa voix ressemble parfois étrangement à celle de JK, malheureusement sans son excellence. Ceci dit, il n'a pas démérité.

Même Petrenko ne semblait pas atteindre le sommet des plus grandes soirées. Mais j'avoue que c'est là un jugement très sévère.

L'acte I parfois au bord de l'ennui. II et III beaucoup mieux. Le III porté par un Koch qui a bien géré ses forces dans ce rôle hyper exigeant.

Piersen
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Re: Wagner - Die Meistersinger von Nürnberg - Petrenko/Bösch - Munich - 07/2019

Message par Piersen » 28 juil. 2019, 21:56

Wim a écrit :
28 juil. 2019, 21:22
Soirée du 27/7

Soirée qui ne restera sans doute pas dans la mémoire ou en tout cas pas pour les bonnes raisons.
Excellents Koch, Fischesser et Gantner
Kirch n'a pas su faire oublier l'annulation de JK, d'autant plus que sa voix ressemble parfois étrangement à celle de JK, malheureusement sans son excellence. Ceci dit, il n'a pas démérité.

Même Petrenko ne semblait pas atteindre le sommet des plus grandes soirées. Mais j'avoue que c'est là un jugement très sévère.

L'acte I parfois au bord de l'ennui. II et III beaucoup mieux. Le III porté par un Koch qui a bien géré ses forces dans ce rôle hyper exigeant.
Assez en phase avec ces impressions.

Le I ne décolle pas, d'autant que Koch semble se ménager (il sera ensuite nettement plus convaincant même s'il a semblé peiner à la toute fin), il en impose ensuite, voire trop en termes de jeu et d'accents.

Kirch a effectivement des similitudes de timbre avec Kaufmann et sait alléger et faire de jolies choses délicates, mais dès le début on sent que ça va être compliqué dans le haut du registre. Cela se confirme avec un III est assez pénible avec des aigus bas, tellement qu'on craint l'accident, mais Petrenko accélère (et pourtant il va déjà vite) pour éviter la catastrophe.
Petrenko justement, assez bon, mais avec des tempis très rapides, qui ne laissent pas la musique respirer, et manquant de poésie. Orchestre de haute tenue malgré quelques cuivres réfractaires.

Choeurs décevants et pas homogènes (surtout à la fin).
Jakubiak sans intérêt.
Bon Clayton.
Fischesser luxueux.

Gantner/Beckmesser excellent, à tous points de vue, qui sait caractériser, dans les intonations et le jeu, avec une voix pleine et saine, et sans excès.

La soirée aurait pu être plus intéressante avec une autre mise en scène et surtout un autre décor, car là on cherche l'intérêt et la plus-value de la transposition dans une banlieue grisâtre (couleur à la mode). Scéniquement ça fonctionne, avec une bonne direction d'acteurs, mais la laideur du décor plombe l'ensemble (je l'attendais même à voir fleurir des géranium à la fin, à la van Hove dans Don Giovanni :lol: ).

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Re: Wagner - Die Meistersinger von Nürnberg - Petrenko/Bösch - Munich - 07/2019

Message par Hiero von Stierkopf » 28 juil. 2019, 22:11

Pour voir des spectacles dirigés par Petrenko plusieurs fois dans l'année, je trouve qu'on a atteint des sommets dans l'adulation délirante d'une partie du public et ce avant même le début du I.
L'ovation finale est souvent méritée mais quand on acclame tout et tout le temps, indépendamment de la prestation, ça n'a plus aucun sens.

La ressemblance du timbre de Kirch avec celui de Kaufmann était assez troublante.
Mais les aigus étaient relativement problématiques.

Content que Koch ait tenu mais sa gestion a effectivement un peu plombé le I.

Avec une distribution très proche, cette reprise m'a laissé une impression très inférieure à celle de la création.
Ceci dit, la soirée était loin d'être mauvaise.
Comment ça, merde alors ?! But alors you are French !

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Re: Wagner – Die Meistersinger von Nürnberg – Petrenko/Bösch – Munich – 07/2019

Message par Efemere » 29 juil. 2019, 08:12

Quelques photos des saluts du 27 juillet :

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Re: Wagner - Die Meistersinger von Nürnberg - Petrenko/Bösch - Munich - 07/2019

Message par HELENE ADAM » 31 juil. 2019, 09:11

Hiero von Stierkopf a écrit :
28 juil. 2019, 22:11
Pour voir des spectacles dirigés par Petrenko plusieurs fois dans l'année, je trouve qu'on a atteint des sommets dans l'adulation délirante d'une partie du public et ce avant même le début du I.
C'est assez classique concernant le directeur musical d'une maison. C'est la même chose pour Pappano à Londres, Thielemann à Dresde et même Jordan à Paris.
Lui : Que sous mes pieds se déchire la terre ! que sur mon front éclate le tonnerre, je t'aime, Élisabeth ! Le monde est oublié !
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Re: Wagner - Die Meistersinger von Nürnberg - Petrenko/Bösch - Munich - 07/2019

Message par enrico75 » 01 août 2019, 08:33

Représentation du 31 juillet dernière du festival
Ce devait être l'apothéose malheureusement ce ne fût pas le cas.
K.Petrenko toujours aussi flamboyant à la tête de l'orchestre de l'opéra en grande forme mais cette fois il adopte de tempis très rapides en partie pour permettre à Walther -Daniel Kirch de chanter son rôle sans accident majeur,en particulier l'air de concours du dernier acte abordé à un tel rythme qu'on se demandait s'il n'en manquait pas un bout :wink:
Daniel Kirch a malheureusement confirmé l'impression ressentie à Amsterdam dans Tannhauser: si le timbre est curieusement assez similaire à celui de J.Kaufmann, la voix bouge beaucoup dans les notes tenues, aucun legato les aigus la plupart du temps émis à l'arraché ne sont pas projetés et restent dans la gorge à tel point que lors du quintette du 3ème acte on entendait surtout le David d'Allan Clayton. Par contre il s'est parfaitement intégré à la mises scène de Bosch.
W.Koch campe un Sachs profondément attachant mais la voix montre maintenant de plus en plus de signes d'usure en particulier dans les aigus assez douloureux.
D'accord avec les autres pour le reste de la distribution avec une mention pour les excellents Pogner de C.Fischesser et Beckmesser de M.Gantner.

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Re: Wagner - Die Meistersinger von Nürnberg - Petrenko/Bösch - Munich - 07/2019

Message par Piem67 » 01 août 2019, 17:22

Hiero von Stierkopf a écrit :
28 juil. 2019, 22:11

L'ovation finale est souvent méritée mais quand on acclame tout et tout le temps, indépendamment de la prestation, ça n'a plus aucun sens.
C'est malheureusement valable pour les "standing ovations" qui deviennent la règle dans un grand nombre de salles, festivals, même les plus modestes... Ca devient vraiment lassant. C'est quoi la prochaine étape, on fait sauter les programmes en l'air ? On monte sur les fauteuils ?...

La première standing ovation à laquelle j'ai assisté (et participé), c'était pour Jenufa de Rattle/Braunschweig au Châtelet (avec Silja, Langridge... Création de la prod). C'était, à l'époque, tellement impressionnant de voir toute une salle debout... Aujourd'hui, ça me fatigue et je reste (parfois, quand ça ne mérite pas une standing ovation) assis au milieu de tous ces gens debout.

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Re: Wagner - Die Meistersinger von Nürnberg - Petrenko/Bösch - Munich - 07/2019

Message par HELENE ADAM » 02 août 2019, 12:00

Retour sur la représentation du 31 juillet
Comme le souligne Enrico, ce devait être l'apothéose et ce ne le fut pas tout à fait :mrgreen:
L'arrivée sur les marches se fait déjà entre deux haies de spectateurs cherchant à revendre leur billet au lieu du fameux "Suche Karten" habituel des grandes soirées. Et concernant les ovations, soulignons tout de suite que l'aspect "standing" n'intervient que très tardivement, à l'arrivée de Petrenko aux saluts, et que, contrairement à la Première de mai 2016, les saluts intermédiaires des chanteurs après chaque acte, devant le rideau, ont été seulement poliment applaudis sans plus. Rien à voir avec les délires de 2016 et pour cause...
Le rôle de Walther von Stolzing n'est pas le rôle principal, certes, mais quand l'un des protagonistes de cette oeuvre qui fait appel à beaucoup de talents, n'est pas à la hauteur des autres, cela plombe un peu l'ensemble à plusieurs moments-clé : dès les débuts de l'acte 1 avec les dialogues Eva-Walther puis Pogner-Walther puis David-Walther par exemple, mais aussi, dans une moindre mesure à l'acte 2 lors des échanges Walther-Sachs et surtout, avant tout à l'acte 3 où la crédibilité même de l'opéra repose sur la capacité de l'interprète du chevalier de la Franconie à prouver comme son chant a changé et comme il est devenu brillant et même sublime (ce qui rend évident sa victoire...).
Sans parler du quintette, la plus belle page des Meistersinger, amoindri dans sa portée quand on n'entend pas l'un des protagonistes...
Or le BSO, pourtant prévenu un nombre respectable de jours précédant les deux performances, de l'annulation de Jonas Kaufmann, "créateur" du rôle en 2016 dans la production de Bösch (construite peut-être trop manifestement autour de lui), ne lui a pas trouvé un remplaçant à la hauteur (même problème pour Otello d'ailleurs). Certes, la simultanéité d'avec le festival de Bayreuth qui mobilise beaucoup de gosiers wagnériens, ne facilite pas la tâche mais le choix du terne Daniel Kirch était quand même très très frustrant : voix qui passe difficilement la rampe, reste souvent engorgée, aucune note longuement tenue, tout est écourté, aigus lancés et justesse discutable assez souvent. Il "passe" les deux premiers actes en restant dans la médiocrité et s'écroule à l'acte 3 avec un final si rabougri qu'on peine à croire ce qu'on entend...(et qu'aucun jury ne lui aurait donné le premier prix... :mrgreen: )
Heureusement, il reste de grands moments, d'abord grâce à ce chef décidément inventif et inspiré qu'est Petrenko à la tête d'un orchestre et d'un choeur en belle forme. Et grâce au reste de l'équipe, brillante et juste.
A commencer par le Sachs de Wolfgang Koch qui a ces qualités d’humanité qui font les grands Sachs. C’est le cordonnier qui domine toute l’histoire, c’est lui qui permet son dénouement heureux et c’est également lui qui nous donne les plus beaux et les plus longs monologues chantés, qui vont du romantisme à la satire. Figure paternelle qui veille autant sur les intérêts de la communauté des maitres-chanteurs que sur les amours de Walther et d’Eva, le Sachs de Koch est magnifique de bout en bout, lyrisme des parties douces, parfois chuchotées ou chantées en mezza voce, force et héroisme des parties autoritaires ou directives, Koch sait varier sa partie et, en osmose parfaite avec le maestro nous offre quelques longs moments de pur bonheur dont on se souvient longtemps après. Le baryton accuse cependant une fatigue vocale dans des rôles aussi soutenus qui s'entend parfois dans les aigus.
Le David du ténor Allan Clayton est, lui aussi, de très grande tenue. Le jeune apprenti est impressionnant dès son arrivée sur le plateau en donneur de leçons maladroit, beau timbre, émission claire, facilité dans les aigus, il en impose très rapidement et ce talent se confirmera tout au long de la représentation.
Formidable Sixtus Beckmesser de Martin Gantner, qui n’hésite pas à forcer le trait pour nous proposer une très forte interprétation de ce bouffon pédant qu’on finirait presque par trouver pitoyable à force de ridicule (le fait qu’il se suicide à la fin n’apporte rien à l’histoire…).
La basse Christof Fischesser campe un Veit Pogner, père d’Eva, organisateur du tournoi, d’une belle verve musicale, timbre superbe et « autorité » naturelle convaincante.
Sara Jakubiak était déjà Eva en 2016 lors de la création : physiquement elle est idéale, silhouette légère et charmante, elle faisait déjà merveille dans la lecture très photogénique de Bösch. Vocalement elle a pris beaucoup d’autorité, sa voix s’est affermie, les aigus sont parfaitement dominés et, tout en gardant un timbre assez juvénile qui sied au rôle, elle campe une Eva très « juste ».
Okka von der Damerau, comme à son habitude, fait vivre réellement le personnage un peu falot parfois, de Maddalena avec force et grande présence.
Il faudrait bien sûr nommer tous les autres Meistersinger pour leurs belles prestations vocales et scéniques, de ce qui fait avec la justesse impressionnantes des chœurs et leur beau nuancier de couleurs, l’une des richesses de cette soirée.
Il ne manquait pas grand-chose, un bon ténor pour le rôle de Walther, pour que cette représentation se rapproche de la perfection. Mais parfois, à cause d'une erreur de distribution, l'ensemble parait boiteux.
Dommage…on verra l’an prochain où ces Meistersinger seront à nouveau donnés sous la baguette de Kiril Petrenko qui finira alors sa dernière saison à Munich.
En le regardant diriger avec cette calme passion des vrais esthètes, on se disait qu’il allait terriblement manquer dans les années à venir.

PS : je réécoute l'enregistrement de la Première du 16 mai 2016... :wink:

Saluts
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Re: Wagner - Die Meistersinger von Nürnberg - Petrenko/Bösch - Munich - 07/2019

Message par dralabana » 02 août 2019, 17:39

Je trouve Helene tres dure avec Daniel Kirch ... j etais a la seance du 27 ... Daniel Kirch a parfaitement chante les deux premiers actes, sa lecon avec Hans Sachs etait bien reussie , il a statement assume cette mise en scene , c est vrai et dommage qu il a faibli au 3e acte mais franchement est ce possible de replacer Jonas sans se faire descendre . Moi j ai adore cette soiree, cette mise en scene jubilatoire et intelligente .. et pourtant je l avais vu chante par "Dieu" le 4 juin 2016 !!

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