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Re: Berlioz- Les Troyens- Jordan/Tcherniakov- ONP - 01 & 02/2019

Posté : 23 janv. 2019, 14:53
par PlacidoCarrerotti
VivaLaMamma a écrit :
23 janv. 2019, 11:59
On pourra reprocher tout ce que l'on veut à Tcherniakov, mais on ne pourra nier que le bougre a de l'imagination !
EHPAD, centre de psychothérapie... C'est bien rebattu au contraire. :roll:

Re: Berlioz- Les Troyens- Jordan/Tcherniakov- ONP - 01 & 02/2019

Posté : 23 janv. 2019, 17:03
par Bernard C
Voilà un spectacle trop compliqué pour moi.

Je vais passer mon tour.

Bernard
psychiatre

Re: Berlioz- Les Troyens- Jordan/Tcherniakov- ONP - 01 & 02/2019

Posté : 23 janv. 2019, 17:07
par cosimus
24 photos officielles sur le site de l'ONP

https://www.operadeparis.fr/saison-18-1 ... ns#gallery

Re: Berlioz- Les Troyens- Jordan/Tcherniakov- ONP - 01 & 02/2019

Posté : 23 janv. 2019, 17:15
par micaela
En tout cas, Tcherniakov ne semble pas avoir choisi l'option "on transpose ça dans un contexte précis (à vérifier - mais je n'ai pas vu a priori d'uniformes ou d'emblèmes renvoyant à un pays ou des événements en particulier).

Re: Berlioz- Les Troyens- Jordan/Tcherniakov- ONP - 01 & 02/2019

Posté : 23 janv. 2019, 17:18
par David-Opera
Pour ma part, ayant assisté à différentes productions des Troyens (Kokkos au Châtelet en 2003, Wernicke à Bastille en 2007, Audi en 2010 à Amsterdam, Pountney en 2011 à Berlin, McVicar en 2012 à Londres), cette production balaye sans problème les 3 dernières et affiche une force inégalée dans la première partie. Les chœurs sont du début à la fin excellemment dirigés.

Celle de Wernicke avait pour elle une unité entre les deux parties, un très beau symbolisme, mais tous les ballets étaient coupés, et celle de Kokkos, musicalement intégrale, se cantonnait à un jeu convenu.

Vive la première, donc!

Re: Berlioz- Les Troyens- Jordan/Tcherniakov- ONP - 01 & 02/2019

Posté : 23 janv. 2019, 18:10
par philipppe
PDdLB a écrit :
23 janv. 2019, 14:27
Impression un peu mitigée sur cette production, et très différente entre les deux parties de l’œuvre :

Au niveau de la mise en scène, le vrai talent du metteur en scène repose je trouve sur une maîtrise de la direction d’acteurs et un sens de la scénographie remarquables, que les interprètes ont su s’approprier de façon étonnante, d’autant que les partis pris étaient difficiles ; que ce soit Didon émouvante dans ses délires mégalomanes, Enée dans sa folie guerrière devant exécuter des chorégraphies combatives, ou encore Anna et Narbal qui discute nonchalamment pendant une partie de ping-pong, ou toute la famille royale qui recrée dans ses lambris une atmosphère toxique et policée...

Seulement voilà il y a les partis pris de cette mise en scène, et là mes impressions sont plus partagées :
- la prise de Troie est une grande réussite, avec une scène scindée entre un huis clos de la famille royale en riches boiseries et une ville en ruine, grisâtre et habitée d’une foule tout aussi grise. Les différentes intrigues s’articulent astucieusement entre ces deux lieux, parvenant à déjouer les pièges d’un livret décousu et riche en tunnels. L’hommage à Hector défunt, ou le duo Cassandre/Chorèbe sont de grands moments d’émotion. Trois reproches seulement : Cassandre paraît parfois plus blasée que prophétesse ; ajouter une trahison d’Enée à sa patrie ne me paraît pas ajouter grand chose ; enfin mon épouse m’a dit (ce que je n’avais pas compris) qu’a priori Cassandre avait été abusée par Priam dans son enfance, bon pourquoi pas mais je ne vois pas l’intérêt. Enfin la chute de Troie apporte quelques belles pistes scéniques (le couple royal poignardé dans son salon, l’étendue du plateau révélée, etc.) mais globalement je m’attendais à plus de mouvements, de cris, de larmes !
- Carthage se déroule dans un centre psychiatrique dans lequel Didon et Enée entretiennent leurs délires sous l’œil des psys (dont on ne comprend pas bien l’intérêt qu’ils ont à entretenir ces divagations), et là on m’a perdu... quel dommage de ne pas soutenir la majesté de la musique et la grandiloquence de ses effets par un visuel équivalent ; au contraire toutes les émotions s’en trouvent disqualifiées, sauf peut-être la mort de Didon qui garde son tragique ; et c’est d’autant plus dommage que la mise en scène et les jeux d’acteurs déploient des trésors d’inventivité pour soutenir le propos, mais c’est ce propos que je trouve regrettable. Bon ça reste mieux que La Damnation de Faust d’y a quelques années, mais on voit je pense suffisamment peu les opéras de Berlioz pour mériter de les voir sous un jour un peu plus fidèle !

Pour ce qui est de la musique, je suis frappé par la différence de style entre les deux parties : autant la première m’a semblé ampoulée, lourde et touffue, autant la deuxième est une merveille! Pour autant les interprètes des deux parties sont largement à la hauteur : d’Oustrac est une Cassandre précise et engagée, Jovanovich un peu en retrait dans la Prise de Troie mais très maître de ses moyens dans Carthage, Degout noble et stylé en Chorèbe, Semenchuk campe une Didon scéniquement ébouriffante et usant d’une large palette de moyens vocaux, de la grandeur royale à la douceur de ses pianos pour exprimer ses sentiments naissants ; enfin j’ai apprécié les seconds rôles, Aude Extremo notamment à la voix chaude et sombre, ou Cyrille Dubois qui brille dans sa chanson « dans un mode simple et doux », d’autant que la simplicité est ce qui fait globalement défaut dans la musique de Berlioz. Que dire du chœur ? on en dit toujours du bien j’ai l’impression, eh bien là encore je ne peux qu’être positif ; de même l’orchestre est dirigé vers de riches et belles couleurs.
Tres bizarre ce que tu dis sur les « tunnels «  de la prise de Troie ...un problème d interprétation musicale ?

Re: Berlioz- Les Troyens- Jordan/Tcherniakov- ONP - 01 & 02/2019

Posté : 23 janv. 2019, 18:45
par Lucas
Bernard C a écrit :
23 janv. 2019, 17:03
PlacidoCarrerotti a écrit :
23 janv. 2019, 14:53
VivaLaMamma a écrit :
23 janv. 2019, 11:59
On pourra reprocher tout ce que l'on veut à Tcherniakov, mais on ne pourra nier que le bougre a de l'imagination !
EHPAD, centre de psychothérapie... C'est bien rebattu au contraire. :roll:
Voilà un spectacle trop compliqué pour moi.

Je vais passer mon tour.

Bernard
psychiatre
Mais quel rabat-joie, ce Bernard! Tu devrais être content : il est question de psy ...

Bon, moi itou, je passe mon tour : le concept est grotesque et les costumes et décors, hideux

Re: Berlioz- Les Troyens- Jordan/Tcherniakov- ONP - 01 & 02/2019

Posté : 23 janv. 2019, 19:44
par dge
Simple réaction à la lecture des deux CR et à la vue des photos publiées par l'ONP : On serait dans un huis-clos familial. Un peu comme pour son Don Giovanni, son Onéguine et à la limite sa Carmen. Pas très varié tout ça. Bien sûr il y a le génie théâtral et l'homme l'a au plus haut point mais ce n'est pas très varié. Mais ça demande confirmation par d'autres avis.

J'ai regretté de ne pas y aller. Inutiles regrets...

Re: Berlioz- Les Troyens- Jordan/Tcherniakov- ONP - 01 & 02/2019

Posté : 23 janv. 2019, 19:51
par micaela
Le décor de la partie Carthage et le parti-pris (centre de thérapie pour rescapés des guerres, victimes de stress post-traumatique) rappellent en effet un peu ce qu'il avait fait pour Carmen.
Quant au huis-clos familial (partie pas vue), c'était aussi un peu ça pour le Don Carlos mis en scène par Warlikowski (et bien d'autres mises en scène).
Rien de bien nouveau en effet. Mais mieux vaut un concept pas neuf bien utilisé qu'une idée neuve donnant un résultat grotesque...

Re: Berlioz- Les Troyens- Jordan/Tcherniakov- ONP - 01 & 02/2019

Posté : 23 janv. 2019, 20:18
par HELENE ADAM
Je ne sais pas si la mise en scène va me plaire, ne pas me gêner ou m'agacer, mais musicalement (et théâtralement c'est à dire dans l'incarnation des rôles), tout ce qui se dit semble très positif (merci à ceux qui nous donnent ces premiers aperçus) et ce que j'ai pu voir en répétition le confirme. Pour moi, cela reste l'essentiel. Donc, a priori, pas de regrets d'avoir prévu d'y aller.... :wink:

PS : EHPAD - établissement d'hébergement pour personnages âgées dépendantes. Il ne s'agit évidemment pas du tout de cela. On pourrait éviter d'employer un terme inadéquat, ces Troyens ne proposent nullement d'imaginer les héros âgés et séniles à Carthage.