Verdi - Simon Boccanegra - Guingal/Ionesco- Liège- 06/2004
Posté : 21 juin 2004, 15:10
Derniere production de l ORW avec un opera aux limites du Repertoire, en tout cas en Belgique puisque Simon Boccanegra n aura ete monte que 3 fois en Belgique en... 1 quart de siecle!
Et une production mi figue mi raisin. Impossible de bouder une production de Simon Boccanegra, le frere jumeau de Rigoletto tant les ressemblances avec ce dernier sont frappantes. La relation pere fille, le deuil de la femme aimee...
Le parallele n est pas si audacieux qu il n y parait, seuls les roles sont inverses. La fille vivra, le pere mourra. La scene de l anatheme de Simon au Conseil des doges ne rappelle t il pas la terrible scene de malediction qui s abat sur le bouffon?
La mise en scene de Petrika Ionesco ne manque pas d atouts mais il y a ca et la quelques tics recurant assez irritant. Le spectre de Maria qui glisse dans une brume glaucque, scene qui rappellerait au mieux la Somnanbula de Bellini au pire Vampira reste celebre par sa complicite avec la bande d Ed Wood et son comparse Luigi ou Luigo Beluga (je ne sais plus tres bien). C est dire! Les choeurs vont la ou ils pevent dans des scenes d emeutes digne d un peplum de Bollywood.
Scene convenu que les retrouvailles pere fille, a genoux comme il se doit avant le tomber de rideau... Tout cela un rien cabotin. Reste quelques traits de genie comme dans l acte III, dans la chambre du doge au palais ducal recouvert de tableaux du Quattrocento et de la Renaissance. La bataille range apparait soudain au travers des parois. Ces parois n etant qu un tissu noir tendu, ainsi que les tableaux, peint sur un tissu de mouseline et decouvrant par un violent contre jour une transparence inattendue...
La scene finale ou l on voit glisser le vaisseau du Doge Corsaire dans le port de Gene alors que ce dernier se jette dans les flots.
Tres joli mais pour le reste?
Si je n avais pas un diner d affaire le soir meme a Liege, j aurai fui cette distribution decevante a souhait.
On a confie la direction musicale au francais Alain Guingal qui entreprend de decortiquer avec minutie une partition riche et evocatrice. Avec peut etre un peu trop de conscience, abandonant a une formation l elan de l inspiration, ce qui donne des couacs pas possibles des cuivres, point faible de l orchestre de l ORW ou alors une intimite musicale qui confine a la confidentialite jusqu a devenir totalement inaudible! Dephasage fosse plateau encore plus evident et une torpeur mortelle.
Le prelude sera un momemt anthologique de ce qu un orchestre peut enfanter de soporifique et d aberation, tout y concoure par ailleurs. Direction d acteurs bon enfant, decors sordides, choeurs balbutiant et solistes en rodage.
Non Marcel Vanaud n est pas un Simon convaincant. Presence scenique indeniable, sens dramatique certes mais timbre bien trop sombre a mon gout. Outrancier.
Le Friesco de Wojtek Smilek est plus basse que baryton, est ce bien dans ses cordes ou le souhait de Verdi?
Le Paolo de Patrice Berger est envoutant, une basse moins profonde que Smilek trop infeode a l ecole russe ce me semble...
Passons sur la performance de l indeboulonable Leonar Graus, sans surprise ou comme dit la chanson de Radiohead No Alarme and no Surprises pleaaase.
Enfin il y a l Amelia de Rossella Ragatzu. Ne croyez pas ce que vous lirez ailleurs. Sa performance fut une course poursuite en 2 temps pour nous convaincre qu elle detenait la un role a sa mesure. Niet!
Le role d Amelia est a mon sens l un des plus fort que je connaisse de Verdi pour soprano. Elle entame son Come in quest ora bruna comme on lirait la liste necrologique du Figaro. Pourvu d un vibrato envahissant, absence de lyrisme et pietre musicienne, son petit tour de cabotinage ne leurrera que quelques fanatiques subjugue par une presence physique indeniable.
Et elle va comme ca, de son petit bonhomme de chemin de scene en scene. Difficile de nous arracher une larme dans son duo avec papa qui soit dit en passant sera particulierement affligeant dans cette sublime scene.
Mais en 2 temps disais je car imperceptiblement, peut etre a partir du 2e acte, la voix s affine, le timbre se veut plus clair, le medium voluptueux.
Tout le contraire du seul qui meritait a mes yeux une ovation, le jeune Valter Borin (assurement a suivre) en Gabriele. Vaillance des aigus, eloquence du phrase, petillance et belle musicalite. Il s usera bien vite, surtout a partir du IIIe acte mais il aura offert d ici la les plus precieux instant d une pathetique soiree.
L.
Et une production mi figue mi raisin. Impossible de bouder une production de Simon Boccanegra, le frere jumeau de Rigoletto tant les ressemblances avec ce dernier sont frappantes. La relation pere fille, le deuil de la femme aimee...
Le parallele n est pas si audacieux qu il n y parait, seuls les roles sont inverses. La fille vivra, le pere mourra. La scene de l anatheme de Simon au Conseil des doges ne rappelle t il pas la terrible scene de malediction qui s abat sur le bouffon?
La mise en scene de Petrika Ionesco ne manque pas d atouts mais il y a ca et la quelques tics recurant assez irritant. Le spectre de Maria qui glisse dans une brume glaucque, scene qui rappellerait au mieux la Somnanbula de Bellini au pire Vampira reste celebre par sa complicite avec la bande d Ed Wood et son comparse Luigi ou Luigo Beluga (je ne sais plus tres bien). C est dire! Les choeurs vont la ou ils pevent dans des scenes d emeutes digne d un peplum de Bollywood.
Scene convenu que les retrouvailles pere fille, a genoux comme il se doit avant le tomber de rideau... Tout cela un rien cabotin. Reste quelques traits de genie comme dans l acte III, dans la chambre du doge au palais ducal recouvert de tableaux du Quattrocento et de la Renaissance. La bataille range apparait soudain au travers des parois. Ces parois n etant qu un tissu noir tendu, ainsi que les tableaux, peint sur un tissu de mouseline et decouvrant par un violent contre jour une transparence inattendue...
La scene finale ou l on voit glisser le vaisseau du Doge Corsaire dans le port de Gene alors que ce dernier se jette dans les flots.
Tres joli mais pour le reste?
Si je n avais pas un diner d affaire le soir meme a Liege, j aurai fui cette distribution decevante a souhait.
On a confie la direction musicale au francais Alain Guingal qui entreprend de decortiquer avec minutie une partition riche et evocatrice. Avec peut etre un peu trop de conscience, abandonant a une formation l elan de l inspiration, ce qui donne des couacs pas possibles des cuivres, point faible de l orchestre de l ORW ou alors une intimite musicale qui confine a la confidentialite jusqu a devenir totalement inaudible! Dephasage fosse plateau encore plus evident et une torpeur mortelle.
Le prelude sera un momemt anthologique de ce qu un orchestre peut enfanter de soporifique et d aberation, tout y concoure par ailleurs. Direction d acteurs bon enfant, decors sordides, choeurs balbutiant et solistes en rodage.
Non Marcel Vanaud n est pas un Simon convaincant. Presence scenique indeniable, sens dramatique certes mais timbre bien trop sombre a mon gout. Outrancier.
Le Friesco de Wojtek Smilek est plus basse que baryton, est ce bien dans ses cordes ou le souhait de Verdi?
Le Paolo de Patrice Berger est envoutant, une basse moins profonde que Smilek trop infeode a l ecole russe ce me semble...
Passons sur la performance de l indeboulonable Leonar Graus, sans surprise ou comme dit la chanson de Radiohead No Alarme and no Surprises pleaaase.
Enfin il y a l Amelia de Rossella Ragatzu. Ne croyez pas ce que vous lirez ailleurs. Sa performance fut une course poursuite en 2 temps pour nous convaincre qu elle detenait la un role a sa mesure. Niet!
Le role d Amelia est a mon sens l un des plus fort que je connaisse de Verdi pour soprano. Elle entame son Come in quest ora bruna comme on lirait la liste necrologique du Figaro. Pourvu d un vibrato envahissant, absence de lyrisme et pietre musicienne, son petit tour de cabotinage ne leurrera que quelques fanatiques subjugue par une presence physique indeniable.
Et elle va comme ca, de son petit bonhomme de chemin de scene en scene. Difficile de nous arracher une larme dans son duo avec papa qui soit dit en passant sera particulierement affligeant dans cette sublime scene.
Mais en 2 temps disais je car imperceptiblement, peut etre a partir du 2e acte, la voix s affine, le timbre se veut plus clair, le medium voluptueux.
Tout le contraire du seul qui meritait a mes yeux une ovation, le jeune Valter Borin (assurement a suivre) en Gabriele. Vaillance des aigus, eloquence du phrase, petillance et belle musicalite. Il s usera bien vite, surtout a partir du IIIe acte mais il aura offert d ici la les plus precieux instant d une pathetique soiree.
L.