Elektra à la Bastille

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lyricomaniaque
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Message par lyricomaniaque » 06 juil. 2005, 16:21

la mise en scène de M. Hartmann est pleinement justifiée

Même ces grotesques meurtres visibles ? Relisons le livret de Hofmannsthal :

"Électre, seule, en proie à une tension insoutenable, va et vient en courant tête baissée devant la porte (...) À l'intérieur, tout à coup, retentit, strident, le cri de Clytemnestre. " "Un second cri retentit à l'intérieur"

Je n'ai pas vu cela !

La sortie de Chryso toute molle, sur ses talons hauts ?

Citons Hofmannsthal :

"Chrysothémis se précipitant vers la porte du palais" "Electre à ses trousses."

Je n'ai pas vu cela !

Ce finale ridicule : allez, petite Elektra, on va faire dodo ?

Citons Hoffmansthal :

"Electre lève les genoux, elle écarte les bras pour une danse indéfinissable qui l'amène sur le devant de la scène. ""Elle esquisse ecnore quelques pas triomphaux, tendue à l'exrtême elle s'effondre."

Je n'ai pas vu cela !

Pitié ! Je connais mon Sophocle et mon Hofmmansthal ! Ne convoquons pas ces deux grand dramaturges pour justifier ces pitreries !!

Et la MUSIQUE elle-même commande le respect de ces didascalies (écoutons la danse finale, par exemple !!)...Non, je ne suis donc pas convaincu par les arguments que je lis.

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philopera
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Message par philopera » 06 juil. 2005, 16:37

lyricomaniaque a écrit :la mise en scène de M. Hartmann est pleinement justifiée

Même ces grotesques meurtres visibles ? Relisons le livret de Hofmannsthal :

"Électre, seule, en proie à une tension insoutenable, va et vient en courant tête baissée devant la porte (...) À l'intérieur, tout à coup, retentit, strident, le cri de Clytemnestre. " "Un second cri retentit à l'intérieur"

Je n'ai pas vu cela !

La sortie de Chryso toute molle, sur ses talons hauts ?

Citons Hofmannsthal :

"Chrysothémis se précipitant vers la porte du palais" "Electre à ses trousses."

Je n'ai pas vu cela !

Ce finale ridicule : allez, petite Elektra, on va faire dodo ?

Citons Hoffmansthal :

"Electre lève les genoux, elle écarte les bras pour une danse indéfinissable qui l'amène sur le devant de la scène. ""Elle esquisse ecnore quelques pas triomphaux, tendue à l'exrtême elle s'effondre."

Je n'ai pas vu cela !

Pitié ! Je connais mon Sophocle et mon Hofmmansthal ! Ne convoquons pas ces deux grand dramaturges pour justifier ces pitreries !!

Et la MUSIQUE elle-même commande le respect de ces didascalies (écoutons la danse finale, par exemple !!)...Non, je ne suis donc pas convaincu par les arguments que je lis.
Merci pour ces references culturelles incontestables que je n'avais pas qui prouvent bien que manifestement les indications de Hofmmansthal ont été piétinées . Why not ? mais faut le savoir ! ce qui me gene le plus moi c'est ton dernier argument : le non respect de ce que suggère la musique ( meurtres sauvages plutôt que "merde je l'ai pas fait exprès je vous assure", pas dansés d'Elektra à la fin plutôt que "coucouche panier! Tati Elektra va fait un rododo")
"Gérard Mortier a raison d'offrir Elektra sans entracte"
( Eric Dahan Libération 25/06/2005)

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jeanch
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Message par jeanch » 06 juil. 2005, 17:14

Puisque personne n'a l'honnêteté de la faire, voici quelques extraits d'un texte de Hugo von Hofmannstahl édité dans l'Avant-scène consacré à Elektra (n°92, novembre 1986, p. 14-15) titré "Indications scéniques pour Elektra (1903)" :

La scène. Le décor ne comporte absolument aucune de ces colonnes, ce ces larges marches d'escalier, de toutes ces banalités antiquisantes qui sont plus propres à refroidir le spectateur qu'à agir sur lui de manière suggestive. Les caractéristiques du décor sont l'exiguité, l'absence de possibilité de s'enfuir, l'impression d'enfermement. Le peintre commencera à se rapprocher de l'effet juste en se laissant guider par l'atmosphère qu'offre la cour remplie de monde d'une demeure citadine un soir d'été qu'en faisant naître en lui de quelque manière l'image des temples et des palais conventionnels. La scène se passe dans l'arrière-cour du palais royal, enclavée où logent et travaillent les esclaves. Le mur arrière de la demeure royale a le même aspect mystérieux et inquiétant que les grandes maisons orientales ; les ouvertures pour les fenêtres, tout à fait irrégulières et aux dimensions les plus diverses, sont en nombre très réduit. [...]

L'éclairage. [...] l'atmosphère de la pièce : l'obscurité règne dans cette triste arrière-cour, tandis que dehors, dans le monde, il fait clair.

Les costumes n'admettent également aucune imitation antiquisante ni aucune tendance ethnographique. Electre porte un vêtement pauvre et méprisable, trop court pour elle. Ses jambes et ses bras sont nus. Les vêtements des esclaves ne ncessitent aucune indication, sinon qu'ils doivent paraître vieux et usagés : il ne s'agit pas ici d'un choeur d'opéra. [...] Il est primordial que le peintre voie ces trois personnages [gardienne des esclaves, Clytemnestre, la porteuse de traîne] comme un groupe qui s'oppose de façon saisissante à Electre, qui est en haillons. [...]

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Message par Friedmund » 06 juil. 2005, 22:41

jeanch a écrit :Puisque personne n'a l'honnêteté de la faire, voici quelques extraits d'un texte de Hugo von Hofmannstahl édité dans l'Avant-scène consacré à Elektra (n°92, novembre 1986, p. 14-15) titré "Indications scéniques pour Elektra (1903)" :

La scène. Le décor ne comporte absolument aucune de ces colonnes, ce ces larges marches d'escalier, de toutes ces banalités antiquisantes qui sont plus propres à refroidir le spectateur qu'à agir sur lui de manière suggestive. Les caractéristiques du décor sont l'exiguité, l'absence de possibilité de s'enfuir, l'impression d'enfermement. Le peintre commencera à se rapprocher de l'effet juste en se laissant guider par l'atmosphère qu'offre la cour remplie de monde d'une demeure citadine un soir d'été qu'en faisant naître en lui de quelque manière l'image des temples et des palais conventionnels. La scène se passe dans l'arrière-cour du palais royal, enclavée où logent et travaillent les esclaves. Le mur arrière de la demeure royale a le même aspect mystérieux et inquiétant que les grandes maisons orientales ; les ouvertures pour les fenêtres, tout à fait irrégulières et aux dimensions les plus diverses, sont en nombre très réduit. [...]

L'éclairage. [...] l'atmosphère de la pièce : l'obscurité règne dans cette triste arrière-cour, tandis que dehors, dans le monde, il fait clair.

Les costumes n'admettent également aucune imitation antiquisante ni aucune tendance ethnographique. Electre porte un vêtement pauvre et méprisable, trop court pour elle. Ses jambes et ses bras sont nus. Les vêtements des esclaves ne ncessitent aucune indication, sinon qu'ils doivent paraître vieux et usagés : il ne s'agit pas ici d'un choeur d'opéra. [...] Il est primordial que le peintre voie ces trois personnages [gardienne des esclaves, Clytemnestre, la porteuse de traîne] comme un groupe qui s'oppose de façon saisissante à Electre, qui est en haillons. [...]
Les passages soulignés montrent des violations flagrantes. Là où Hoffmansthal refuse l'héllènisme de pacotille pour le dépouillement, il n'aurait guére plus apprécié je pense le modernisme-banlieusard de pacotille qui détourne tout autant du drame... En remplaçant une convention outrée par une autre convention tout aussi outrée que contraire, on en arrive au même produit final: la stérilité.

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Vicks
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Message par Vicks » 07 juil. 2005, 22:55

excusez moi, j'aimerais aller a la reprensentation de demain vendredi, en général je vais à Bastille par le CNSM, mais là je vais devoir payer ma place !

Avez-vous des conseils à me donner, je voudrais une place pas chère...

Je crois qu'il y a des places de marche au dernier moment. Sinon, je suis étudiant.

Selon votre expérience, que me conseillez vous (a quelle heure arriver...) ?
le site de l'opéra n'est pas tres explicite

Merci

abaris
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Message par abaris » 07 juil. 2005, 23:00

Elektra est un spectacle très demandé. C'est plein tous les soirs.
Il faut arriver suffisamment de temps à l'avance pour les places à 5 euros.
Il serait étonnant qu'il reste autre chose.

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Message par Vicks » 07 juil. 2005, 23:11

Qu'appelles-tu suffisamment à l'avance ?

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Message par abaris » 07 juil. 2005, 23:13

Je ne peux pas te dire. Je ne prends pas ce genre de places. Mais il va bien y avoir quelqu'un qui a l'habitude d'en prendre pour te répondre.

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Message par Ruggero » 07 juil. 2005, 23:57

vers 18h ça suffit largement pour les places à 5 euros.
L'opéra semble voué à être le dernier refuge du besoin de la beauté artistique en toc.
(Bernard Shaw, 1898)

Montfort
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Message par Montfort » 09 juil. 2005, 07:22

abaris a écrit :
Jean-Luc a écrit : Mais bon, je ne me fais aucune illusion sur ma capacité à convaincre abaris et philopera... ce qui n'est pas grave, bien sûr. C'est simplement dommage de camper ainsi sur ses positions...
Je ne suis pas convaincu pour l'instant, non...mais je lis tes posts avec beaucoup d'intérêt cher Jean-Luc.

En dehors de sa laideur, ce que je reproche à cette production, c'est son incohérence absolue : pourquoi cette buanderie,
pourquoi cette baignoire que l'on promène, pourquoi cette incohérence dans les costumes ?
Je crois que nous n'avons pas fini d'en parler. :wink:
Quelle baignoire ???? Montfort
Eccomi alfine in Babilonia

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