Capriccio Garnier
- Christopher
- Basse
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- Enregistré le : 10 janv. 2004, 00:00
- Localisation : sud
j'ai revu Capriccio ce soir pour la deuxième fois.
Ce spectacle est toujours aussi captivant, je n'ai pas vu le temps passé.
Renée Fleming m'a paru moins en forme que lors de la représentation du 26 juin (la 2ème). Le public a d'ailleurs été moins chaleureux aux applaudissement.
Une anecdote : Renée est tombée par terre et ce n'était pas prévu dans la mise en scène.
Dans le public, Valery Giscard d'Estaing profitait des places du Président de la République (les meilleures donc plein centre au 1er rang du balcon).
Ce spectacle est toujours aussi captivant, je n'ai pas vu le temps passé.
Renée Fleming m'a paru moins en forme que lors de la représentation du 26 juin (la 2ème). Le public a d'ailleurs été moins chaleureux aux applaudissement.
Une anecdote : Renée est tombée par terre et ce n'était pas prévu dans la mise en scène.
Dans le public, Valery Giscard d'Estaing profitait des places du Président de la République (les meilleures donc plein centre au 1er rang du balcon).
- Christopher
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J'en rentre aussi (de Garnier), et j'ai été émerveillé. C'est vrai que Capriccio est un opéra un peu bavard, avec des longueurs, mais Carsen s'est littéralement surpassé !
Ulf Schimer n'a pas démérité en remplaçant Thielemann. Sa direction vigoureuse, nuancée, précise et délicate fait merveille ici, même si les forte couvrent un peu les voix, surtout que le cast est souvent tout en retenue, ce qui est parfois un peu frustrant. Du coup l'orchestre de l'ONP trouve une palette de couleurs et de nuances qu'on ne lui connait que trop rarement.
Henschel est un comte très crédible, racé et élégant, avec une belle voix claire, saine et franche.
Von Otter a toujours un volume minimal, mais elle campe une star fragile et langoureuse qui fait mouche.
Rainer Trost n'a pas non plus une voix énorme, mais son air m'a comblé par son phrasé soyeux et la douceur des couleurs qu'il utilise.
Finley est un Olivier viril et héroïque, très convaincant. Le timbre homogène, rond et marbré, fait merveille dans sa scène principale.
La petite apparition de Robert Tear fut émouvante au possible ! Quelle présence et quelle classe !
Franz Hawlata est décidemment un des plus grands barytons-basse straussiens de ces dix dernières années. Acteur achevé, à la diction parfaite, il bride sa grande puissance sonore avec goût :
son grand monologue a été un des moments les plus forts de la soirée !
Fleming est une Comtesse d'exeption : parfaite dans ce rôle, elle n'a eu qu'à dérouler son savoir faire jusqu'à une apothéose finale parfaitement éxecutée, avec cette suavité, ce bagou, cette maestria qui éclipsent les titulaires du role que j'avais dans l'oreille. Même si la voix n'atteint pas la perfection technique d'une Lucia Popp ou la somptuosité d'une Kiri Te Kanawa, la soprano américaine a remporté son pari haut la main tant elle vampirise toute la scène par une présence véritablement hypnotique !
De manière générale, tous les ensembles ( quatuor, sextuor, octuor des domestiques), sont réalisés avec une précision et une homogeneité remarquables.
Carsen enfin. J'ai déjà dit ici qu'il était pour moi un génie de la mise en scène. C'est un terme que j'utilise parcimonieusement, mais ce canadien me scie tellemnt à chaque fois que je vois son travail que mon enthousiasme va grandissant avec les années. Sa direction d'acteur et son art d'occuper l'espace scénique atteignent ici des sommets !
Je ne veux pas tout dévoiler pour ceux qui vont à la dernière, mais cette mise en abyme de Garnier sur la scène même de Garnier dans tous les sens, toutes les perpectives et toutes les dimensions m'ont litteralement enchanté ! Quelle intelligence dans la compréhension du livret et dans l'économie de moyens pour arriver au sublime ! Je suis dithyrambique avec ce cher Robert, mais c'est le moins que je puisse faire : il signe ici une de ses plus grandes mises en scène. Qui mieux que lui pouvait clôre l'ère Gall, qu'il avait si bien inauguré avec un mémorable Nabucco !
Philou, carsenophile iinconditionnel !
Ulf Schimer n'a pas démérité en remplaçant Thielemann. Sa direction vigoureuse, nuancée, précise et délicate fait merveille ici, même si les forte couvrent un peu les voix, surtout que le cast est souvent tout en retenue, ce qui est parfois un peu frustrant. Du coup l'orchestre de l'ONP trouve une palette de couleurs et de nuances qu'on ne lui connait que trop rarement.
Henschel est un comte très crédible, racé et élégant, avec une belle voix claire, saine et franche.
Von Otter a toujours un volume minimal, mais elle campe une star fragile et langoureuse qui fait mouche.
Rainer Trost n'a pas non plus une voix énorme, mais son air m'a comblé par son phrasé soyeux et la douceur des couleurs qu'il utilise.
Finley est un Olivier viril et héroïque, très convaincant. Le timbre homogène, rond et marbré, fait merveille dans sa scène principale.
La petite apparition de Robert Tear fut émouvante au possible ! Quelle présence et quelle classe !
Franz Hawlata est décidemment un des plus grands barytons-basse straussiens de ces dix dernières années. Acteur achevé, à la diction parfaite, il bride sa grande puissance sonore avec goût :
son grand monologue a été un des moments les plus forts de la soirée !
Fleming est une Comtesse d'exeption : parfaite dans ce rôle, elle n'a eu qu'à dérouler son savoir faire jusqu'à une apothéose finale parfaitement éxecutée, avec cette suavité, ce bagou, cette maestria qui éclipsent les titulaires du role que j'avais dans l'oreille. Même si la voix n'atteint pas la perfection technique d'une Lucia Popp ou la somptuosité d'une Kiri Te Kanawa, la soprano américaine a remporté son pari haut la main tant elle vampirise toute la scène par une présence véritablement hypnotique !
De manière générale, tous les ensembles ( quatuor, sextuor, octuor des domestiques), sont réalisés avec une précision et une homogeneité remarquables.
Carsen enfin. J'ai déjà dit ici qu'il était pour moi un génie de la mise en scène. C'est un terme que j'utilise parcimonieusement, mais ce canadien me scie tellemnt à chaque fois que je vois son travail que mon enthousiasme va grandissant avec les années. Sa direction d'acteur et son art d'occuper l'espace scénique atteignent ici des sommets !
Je ne veux pas tout dévoiler pour ceux qui vont à la dernière, mais cette mise en abyme de Garnier sur la scène même de Garnier dans tous les sens, toutes les perpectives et toutes les dimensions m'ont litteralement enchanté ! Quelle intelligence dans la compréhension du livret et dans l'économie de moyens pour arriver au sublime ! Je suis dithyrambique avec ce cher Robert, mais c'est le moins que je puisse faire : il signe ici une de ses plus grandes mises en scène. Qui mieux que lui pouvait clôre l'ère Gall, qu'il avait si bien inauguré avec un mémorable Nabucco !
Philou, carsenophile iinconditionnel !
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- Mezzo Soprano
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J'ai vu aussi Cappricio hier soir.
Le spectacle était vraiment très beau. Carsen s'est encoe une fois surpassé.
Cependant, comme je ne goûte point trop Strauss, cela m'a parue interminable.
Je pensais que Renée tombant, cela faisait parti de la mise en scène. Je l'ai vu après le spectacle. Elle est très belle
Le spectacle était vraiment très beau. Carsen s'est encoe une fois surpassé.
Cependant, comme je ne goûte point trop Strauss, cela m'a parue interminable.
Je pensais que Renée tombant, cela faisait parti de la mise en scène. Je l'ai vu après le spectacle. Elle est très belle
Si c'est demain jeudi 8 la derniere, alors je vais à la derniere.
N'ayant peur de rien, j'y emmene un ami qui a mis les pieds 3 fois à l'opéra (traviata, bohème et flute).
Les critiques de mise en scène que vous faites sont tres alléchantes ....
(j'espere que je n'aurais pas la vision inverse que vous avez eu pour la mes de la flute )
Bien à vous !!
Perrine
N'ayant peur de rien, j'y emmene un ami qui a mis les pieds 3 fois à l'opéra (traviata, bohème et flute).
Les critiques de mise en scène que vous faites sont tres alléchantes ....
(j'espere que je n'aurais pas la vision inverse que vous avez eu pour la mes de la flute )
Bien à vous !!
Perrine
Si on excepte Rameau (mais il est là dans son rôle ) , je crois que c'est LE spectacle de la saison qui a fait l'unanimité sur ODB et ailleurs...perrine a écrit :Si c'est demain jeudi 8 la derniere, alors je vais à la derniere.
N'ayant peur de rien, j'y emmene un ami qui a mis les pieds 3 fois à l'opéra (traviata, bohème et flute).
Les critiques de mise en scène que vous faites sont tres alléchantes ....
(j'espere que je n'aurais pas la vision inverse que vous avez eu pour la mes de la flute )
Bien à vous !!
Perrine