Mascagni/Hindemith - Cavalleria Rusticana/Sancta Susanna - Rizzi/Martone - ONP - 11-12/2016

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JdeB
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Mascagni/Hindemith - Cavalleria Rusticana/Sancta Susanna - Rizzi/Martone - ONP - 11-12/2016

Message par JdeB » 29 nov. 2016, 08:09

Paul Hindemith : Sancta Susanna
Chef d'orchestre Carlo Rizzi
Metteur en scène Mario Martone
Décors Sergio Tramonti
Costumes Ursula Patzak
Lumières Pasquale Mari
Chorégraphie Raffaella Giordano
Chef de choeur José Luis Basso
~
Susanna Anna Caterina Antonacci
Klementia Renée Morloc
Alte Nonne Sylvie Brunet-Grupposo

Nouvelle production


Pietro Mascagni : Cavalleria rusticana
Chef d'orchestre Carlo Rizzi
Metteur en scène Mario Martone
Décors Sergio Tramonti
Costumes Ursula Patzak
Lumières Pasquale Mari
Chorégraphie Raffaella Giordano
Chef de choeur José Luis Basso
~
Santuzza Elīna Garanča / Elena Zhidkova
Turiddu Yonghoon Lee / Marco Berti
Lucia Elena Zaremba / Stefania Toczyska
Alfio Vitaliy Bilyy
Lola Antoinette Dennefeld
Production de la Scala de Milan

Paris va enfin pouvoir découvrir le très court mais étonnant ouvrage de Paul Hindemith, 13 ans après sa création française à Montpellier et qui a aussi été monté à Lyon.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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PlacidoCarrerotti
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Re: Hindemith / Mascagni-Sancta Susanna/Cavalleria-Rizzi/Martone-ONP-11 & 12/2016

Message par PlacidoCarrerotti » 29 nov. 2016, 09:49

JdeB a écrit : Paris va enfin pouvoir découvrir le très court mais étonnant ouvrage de Paul Hindemith, 13 ans après sa création française à Montpellier et qui a aussi été monté à Lyon.
Ce sera la première fois où je verrai un opéra plus court que l'entracte qui le précède :mrgreen:
C'était hier l'avant-première jeune.
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

Miranna
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Re: Hindemith / Mascagni-Sancta Susanna/Cavalleria-Rizzi/Martone-ONP-11 & 12/2016

Message par Miranna » 29 nov. 2016, 10:02

Compte rendu de l'avant-première du 28/11 (- de 28 ans)

Cavaleria Rusticana :

Mise en scène dépouillée à l'extrême : des chaises, une croix avec le Christ pour figurer une église, et un banc pour signifier l'exclusion mentale et spatiale de Santuzza. Quelques jeux d'ombres et de lumières pour montrer le passage du temps. J’ai beaucoup apprécié cette simplicité, mais peut être que du fond de la salle ça devait sembler vide.
Elina Zhidkova (Santuzza) est impeccable, elle m'a tirée des larmes à plusieurs reprises, notamment lors du "Dite, Mamma Lucia" et son duo avec Vitaliy Bilyy, très bien en Alfio. Elle a tendance à surjouer la folie (très visible du premier rang) mais elle restait touchante et surtout très investie. Yonghoon Lee est également très bon en Turridu fier et coureur de jupon, mais néanmoins fragile : il faut l'entendre supplier sa "mama" dans les derniers instant

Les applaudissements n'étaient pas systématiques pendant la représentation, mais ils ont été très nourris lors des saluts (surtout pour Zhidkova et Bilyy)

J'étais placée au tout premier rang à la gauche du chef, donc je ne pourrais pas dire grand-chose de l'acoustique mais rien que pour voir et surtout entendre Carlo Rizzi pousser des rugissements bestiaux à chaque poussée de l'orchestre, ça valait son pesant de cacahouète :lol:

Au final j'ai beaucoup apprécié, et étant donné que l'ONP semble brader les prix je suis curieuse de voir si je peux grappiller une autre place pour voir Elina Garanca à l'œuvre.

Sancta Susanna :

Comparé au "vide" scénique de Cavaleria Rusticana, Sancta Susanna est plus fournis : un immense bloc de marbre prend toute la scène, avec en son centre la cellule de Susanna, taillée dans la roche comme une prison (j’ai l’impression qu’ils ont recyclé le gros bloque sur pilotis de Samson et Dalila). Petit à petit les pans de marbres tombent et révèlent les fondations du couvent.

Graphiquement ça ressemble au "Narcisse Noir" de Powell avec son ambiance mystérieuse et ses visions hallucinées, c'est plutôt réussi : gigantesque statue du Christ débarquant sur la scène comme un grand symbole phallique, araignée monstrueuse qui grouille (composée de plusieurs figurants qui actionnent les pates) et jeune femme nue sur Christ en croix allongé
Pourtant je suis assez déçue : je m’attendais à quelques chose de très sulfureux et ça reste assez chaste, on a l’impression que le metteur en scène se bride. J’imagine que l’ouvrage a dû être très choquant à l’époque mais aujourd’hui c’est très soft, et la mise en scène sent un peu le réchauffé
Il y a de bonnes idées mais qui ne sont pas assez mises en valeur (par manque de temps ?) et certains éléments sont très peu visibles sur scènes : l’araignée noire sur fond noire ne se détache pas, et j’ai l’impression que depuis le côté gauche de la salle il est difficile de la voire (à vérifier).

Applaudissements timides à la fin, puis ovations pour Carlo Rizzi

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Re: Hindemith / Mascagni-Sancta Susanna/Cavalleria-Rizzi/Martone-ONP-11 & 12/2016

Message par JdeB » 29 nov. 2016, 10:20

Sancta Susanna msc par JP Scarpitta à Montpellier en mars 2013 est la seule production française de ses 20 dernières années à avoir déclenché un vrai scandale avec des cathos tradi essayant d’empêcher le public d'entrer dans la salle et hurlant au blasphème. tout cela s'est fini devant les tribunaux.
Il avait joué la carte de la nudité totale.
Mais à la reprise, il ne s'est rien passé

viewtopic.php?f=6&t=7703&p=135472&hilit ... ta#p135472
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Re: Hindemith / Mascagni-Sancta Susanna/Cavalleria-Rizzi/Martone-ONP-11 & 12/2016

Message par raph13 » 29 nov. 2016, 10:31

PlacidoCarrerotti a écrit :
JdeB a écrit : Paris va enfin pouvoir découvrir le très court mais étonnant ouvrage de Paul Hindemith, 13 ans après sa création française à Montpellier et qui a aussi été monté à Lyon.
Ce sera la première fois où je verrai un opéra plus court que l'entracte qui le précède :mrgreen:
C'était hier l'avant-première jeune.
Pas d'entracte :wink:
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Re: Hindemith / Mascagni-Sancta Susanna/Cavalleria-Rizzi/Martone-ONP-11 & 12/2016

Message par Asvo » 29 nov. 2016, 10:32

Je pensais que le vérisme n'était pas le genre que j'affectionnais le plus ; la mise en scène de Mario Martone m'a fait sortir de l'euphémisme : le dépouillement de la scénographie a mis à nu l'absence totale d'émotion que me provoque cette déferlante de décibels et de traits sirupeux sur fond de drame de petites gens. Je suis incapable de juger de ce que j'ai vu pendant une heure 20, et ne m'étendrai pas là-dessus. Soit dit en passant, en lisant le programme, on se rend compte que Martone n'aime pas vraiment le vérisme non plus, et qu'il a préféré le dépouillement pour resserrer le drame. Pas certain d'aller écouter à nouveau des Leoncavallo, Mascagni, Zandonai, Alfano, etc...

Pour Sancta Susanna, je découvrais l'oeuvre, et j'ai été impressionné par d'une part la présence d'Anna Caterina Antonacci, mystique, exaltée, totalement dans son personnage et d'autre part par la musique, expressionniste, à l'orchestration riche et complexe. Ses partenaires sont aussi en parfaite adéquation, contraltos violents et impressionnants.

Malheureusement, ce n'est pas cette petite demi-heure qui sauve complètement une soirée aux saluts finaux timides et aux rappels écourtés.

(remarque : c'est Sancta Susanna qui est une nouvelle production, pas Cavalleria)

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Re: Mascagni/Hindemith - Cavalleria Rusticana/Sancta Susanna - Rizzi/Martone - ONP - 11-12/2016

Message par raph13 » 29 nov. 2016, 11:00

J'ai été très déçu du forfait de Elina Garanca qui, enrhumée, n'a pas non plus assurée la pré-générale de samedi soir.
Elena Zhidkova offre une prestation honorable et engagée, à la limite du surjeu par moments, mais je suis resté de glace devant cette voix droite et au timbre anguleux, sans aucun moelleux ou italianita (défaut que je reprochais déjà à son Eboli à Strasbourg, voir fil ODB : viewtopic.php?f=6&t=17560&p=284899).
De plus l'aigu plafonne assez souvent, notamment dans le duo avec Alfio.
Celui-ci est parfaitement campé par le sonore et fringant Vitaliy Bilyy, à la voix séduisante et aux aigus puissants.
Yonghoon Lee, pour ses débuts parisiens, fait forte impression. Certes, c'est un peu "brut de décoffrage" et engorgé par moments, mais c'est un grand plaisir d'entendre un véritable ténor spinto dans ce rôle tendu. La projection est insolente, l'aigu crânement assuré et il sait nuancer et émouvoir lors de magnifiques adieux.
Brève mais remarquée participation de la ravissante Antoinette Dennefeld, dont le plumage vaut le ramage : voix pulpeuse et homogène, que l'on a hâte d'entendre dans des rôles plus importants.
Mamma Lucia vocalement usée d'Elena Zaremba mais qui joue à merveille la femme sicilienne, d'une grande classe et à la présence imposante.

Mise en scène très épurée de Mario Martone mais qui fonctionne très bien, avec des enchaînements parfaitement réglés et qui permet de se concentrer sur les chanteurs, dont le jeu est très travaillé, avec de nombreux détails.
La scénographie est plus développée pour Sancta Susanna qui suit directement sans entracte, après un bref précipité suivant les saluts de Cavalleria.

Une immense paroi de marbre percée en son centre d'une cellule monacale vue en coupe sert de décor.
Le mur de marbre s'entrouvrira par la suite pour dévoiler une sorte de cave située en dessous de la cellule, où nous verrons le flash-back de la sœur se frottant nu sur le Christ, avant que Susanna elle-même ne descende reproduire cette profanation, après s'être dévêtue.
La mise en scène est assez sage pour un sujet aussi sulfureux, mais j'ai apprécié ce respect du livret et ce refus de l'excès.
J'ai cependant été surpris des gloussements nombreux dans une salle pourtant censée être composée de "jeunes", et qui sont donc confrontés assez souvent à la nudité il me semble, et dont on pourrait penser qu'ils ne ricaneraient pas bêtement devant une paire de seins où une figurante nue...

Anna Caterina Antonacci, malgré une projection insuffisante pour le vaisseau de Bastille, est une Susanna exaltée et comme possédée, d'une grande force scénique.
Klementia vocalement robuste de Renée Morloc, qui sait rendre palpable l'angoisse de la religieuse, et intervention finale impressionnante de l'Alte Nonne aux graves caverneux de Sylvie Brunet-Grupposo.

Carlo Rizzi mène tambour battant la soirée, avec un orchestre rutilant et en grande forme.

Accueil enthousiaste pour la première partie, plus réservé pour la seconde : on était loin des standing ovations systématiques des autres Avant-premières auxquelles j'ai assisté !
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Re: Mascagni/Hindemith - Cavalleria Rusticana/Sancta Susanna - Rizzi/Martone - ONP - 11-12/2016

Message par Hiero von Stierkopf » 29 nov. 2016, 11:13

Sait-on si Elīna Garanča chantera demain ?
Comment ça, merde alors ?! But alors you are French !

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Re: Mascagni/Hindemith - Cavalleria Rusticana/Sancta Susanna - Rizzi/Martone - ONP - 11-12/2016

Message par thiboudoux » 29 nov. 2016, 12:00

Pour moi, grande déception hier soir.

Très / trop peu de décors. A aucun moment je n'ai vu l’Italie, un matin de Pâque... pourquoi une maison traverse la scène au début ? Personne ne sait.
Des chaises, un banc au bord de scène, une croix au moment de la messe et voila.
J'aime vraiment Cavalliera, qui est une petite perle pour moi... je n'avais jamais vu l’opéra de cette manière, avec une mise en scène statique, visuellement très ennuyante.

Le chef s'endormait quand il devait faire vivre la musique, et prenait le TGV lors des plus grands passages. Le "Innegiammo" était chanté sans émotion, à une vitesse folle... le moment que j'attendais est tombé à l'eau. L'intermezzo était joué exactement de la même façon. Il faut le jouer alors jouons le ! où est l'émotion? où est l’Italie ? Le recueillement ?

Côté chanteurs, c'était correcte, Zhidkova fait le job, mais a beaucoup des limites dans les aigus. Elle a, en revanche, un medium à tomber !
Yonghoon Lee est vraiment magnifique, les "Mamma" résonnent avec émotion. Il a du coffre et une couleur de voix superbe. Pour moi la seule réussite de la soirée est son adieu à sa mère. 6 minutes sur 1h20, ça fait pas grand chose....

Vitaly Bilyy est également très bon.

Bref, pour moi une représentation à oublier très vite, et c'est bien dommage.

Pour Sancta Suzanna, c'était très différent de mes habitudes, j'ai du complètement sortir de ma zone de confort, et c'était finalement un très bon moment. Bien plus abouti que Cavalliera, plus complexe aussi, avec une Antonacci très impliquée !

Mais effectivement, un opéra de 20mn ne sauve pas la soirée...

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Re: Mascagni/Hindemith - Cavalleria Rusticana/Sancta Susanna - Rizzi/Martone - ONP - 11-12/2016

Message par JdeB » 29 nov. 2016, 15:41

Décidément, les NP (ou désignées comme telles) laissent mitigés cette saison...
Bon, j'en jugerai sur pièce bientôt
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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