MariaStuarda a écrit :jerome a écrit :tu es sévère sur la partition de Nabucco qui est loin d'être pauvre d'inspiration, bien au contraire! Il faut toujours garder présente à l'esprit la contextualisation de l'oeuvre tant sur le plan musical qu'historique! Et Nabucco fait incontestablement un pas considérable dans l'évolution de l'opéra italien. Et cet ouvrage, pour peu évidemment qu'il soit très bien dirigé et chanté, déploie une flamme tant dramatique que vocale qui est déjà la marque de fabrique de Verdi et met en place des vocalités nouvelles (le grand baryton-Verdi est déjà là dans le rôle-titre et le grand soprano drammatico coloratura verdien dit "risorgimentale" est créé avec le rôle d'Abigaille). Par ailleurs, il n'y aurait certainement pas eu Traviata ni Don Carlos (pour ne citer que ces 2 là) s'il n'y avait pas eu au départ Nabucco.
Tu as raison Jerome sur tous ces points mais tu avoueras mais, franchement, j'ai du mal à être emporté par la musique de Nabucco comme je le suis par d'autres partitions verdiennes.
J'ai réécouté hier le premier acte chez Sinopoli. Quelle cata : un chef d'une vulgarité effrayante qui dirige cela avec le clinquant d'une musique militaire, une Dimitrova hurleuse, vulgaire au timbre proprement immonde, un Nesterenko aboyeur et un Cappuccilli usé. En dehors de Domingo (bien sérré dans l'aigu) et de Valentini Terrani, rien à sauver de ce naufrage.
jerome a écrit :Studer en Abigaille ?? je ne pense pas non (Son Odabella est plutôt bien mais pas idéale!)
Par ailleurs Suliotis et Dimitrova (beaucoup plus nuancée que tu ne le dis) sont des Abigailles phénoménales et difficilement égalables. Pas d'accord non plus sur Manuguerra qui ferait aujourd'hui une carrière internationale de tout premier plan.
Suis en revanche d'accord sur Gobbi et Scotto
Odabella est la petite sœur d'Abigaille et Studer y était magnifique en 1989. Suliotis ? Elle chante souvent trop bas, systématiquement en force et la voix est assez laide. Ce n'est pas pour rien que Decca rompra son contrat de manière anticipée. Manuguerra ? Baryton de série B choisi à la suite de deux désistements et qui n'arrive pas à la cheville de Bruson ou Zancanaro, hier, Tézier, Hvorostovsky, Alaimo ou Kwiecien aujourd'hui. Non franchement, je comprends mieux pourquoi je n'écoute quasiment jamais Nabucco. Avec les versions disponibles, j'ai l'impression d'entendre de la musique de bastringue.