Verdi - Nabucco - Finzi/Muscato - Monte-Carlo - 11/2016

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Re: Verdi - Nabucco - Finzi/Muscato - Monte-Carlo - 11/2016

Message par Pantalon » 18 nov. 2016, 09:03

MariaStuarda a écrit : Et Pirozzi, tu n'en dis rien ?
Ah ben si... Mais tout a déjà été dit : très bien, et avec une marge de progression évidente...
dge a écrit :Nabucco est un opéra très difficile à mettre en scène, avec ces choeurs souvent présents et qui commentent l'action. Les metteurs en scène ne savent pas trop quoi en faire. Cà ressemble plus à un oratorio. Je n'ai personnellement jamais vu de production très satisfaisante de ce point de vue.
Justement, je trouve que c'est aussi à ça qu'on reconnait un grand opéra : quand les chœurs ne sont pas juste un groupe spectateur, mais une somme d'individus, qui font réellement partie de l'histoire.

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Re: Verdi - Nabucco - Finzi/Muscato - Monte-Carlo - 11/2016

Message par PlacidoCarrerotti » 18 nov. 2016, 09:13

Pantalon a écrit : Justement, je trouve que c'est aussi à ça qu'on reconnait un grand opéra : quand les chœurs ne sont pas juste un groupe spectateur, mais une somme d'individus, qui font réellement partie de l'histoire.
Je trouve qu'il y a un peu anachronisme dans cette remarque : il n'y a donc pas de grands opéras de Mozart, Haendel, ...
D'un autre côté, ça me rassure sur Meyerbeer ;-)
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).

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Re: Verdi - Nabucco - Finzi/Muscato - Monte-Carlo - 11/2016

Message par Pantalon » 18 nov. 2016, 09:24

PlacidoCarrerotti a écrit :
Pantalon a écrit : Justement, je trouve que c'est aussi à ça qu'on reconnait un grand opéra : quand les chœurs ne sont pas juste un groupe spectateur, mais une somme d'individus, qui font réellement partie de l'histoire.
Je trouve qu'il y a un peu anachronisme dans cette remarque : il n'y a donc pas de grands opéras de Mozart, Haendel, ...
D'un autre côté, ça me rassure sur Meyerbeer ;-)
Ouais, spa faux... :roll:

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Re: Verdi - Nabucco - Finzi/Muscato - Monte-Carlo - 11/2016

Message par Lucas » 18 nov. 2016, 09:33

MariaStuarda a écrit :
jerome a écrit :tu es sévère sur la partition de Nabucco qui est loin d'être pauvre d'inspiration, bien au contraire! Il faut toujours garder présente à l'esprit la contextualisation de l'oeuvre tant sur le plan musical qu'historique! Et Nabucco fait incontestablement un pas considérable dans l'évolution de l'opéra italien. Et cet ouvrage, pour peu évidemment qu'il soit très bien dirigé et chanté, déploie une flamme tant dramatique que vocale qui est déjà la marque de fabrique de Verdi et met en place des vocalités nouvelles (le grand baryton-Verdi est déjà là dans le rôle-titre et le grand soprano drammatico coloratura verdien dit "risorgimentale" est créé avec le rôle d'Abigaille). Par ailleurs, il n'y aurait certainement pas eu Traviata ni Don Carlos (pour ne citer que ces 2 là) s'il n'y avait pas eu au départ Nabucco.
Tu as raison Jerome sur tous ces points mais tu avoueras mais, franchement, j'ai du mal à être emporté par la musique de Nabucco comme je le suis par d'autres partitions verdiennes.
J'ai réécouté hier le premier acte chez Sinopoli. Quelle cata : un chef d'une vulgarité effrayante qui dirige cela avec le clinquant d'une musique militaire, une Dimitrova hurleuse, vulgaire au timbre proprement immonde, un Nesterenko aboyeur et un Cappuccilli usé. En dehors de Domingo (bien sérré dans l'aigu) et de Valentini Terrani, rien à sauver de ce naufrage. Franchement, je comprends mieux pourquoi je n'écoute plus cete opéra : de la musique de bastringue défendu par des versions nullissimes.

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Re: Verdi - Nabucco - Finzi/Muscato - Monte-Carlo - 11/2016

Message par Lucas » 18 nov. 2016, 09:36

MariaStuarda a écrit :
jerome a écrit :tu es sévère sur la partition de Nabucco qui est loin d'être pauvre d'inspiration, bien au contraire! Il faut toujours garder présente à l'esprit la contextualisation de l'oeuvre tant sur le plan musical qu'historique! Et Nabucco fait incontestablement un pas considérable dans l'évolution de l'opéra italien. Et cet ouvrage, pour peu évidemment qu'il soit très bien dirigé et chanté, déploie une flamme tant dramatique que vocale qui est déjà la marque de fabrique de Verdi et met en place des vocalités nouvelles (le grand baryton-Verdi est déjà là dans le rôle-titre et le grand soprano drammatico coloratura verdien dit "risorgimentale" est créé avec le rôle d'Abigaille). Par ailleurs, il n'y aurait certainement pas eu Traviata ni Don Carlos (pour ne citer que ces 2 là) s'il n'y avait pas eu au départ Nabucco.
Tu as raison Jerome sur tous ces points mais tu avoueras mais, franchement, j'ai du mal à être emporté par la musique de Nabucco comme je le suis par d'autres partitions verdiennes.
J'ai réécouté hier le premier acte chez Sinopoli. Quelle cata : un chef d'une vulgarité effrayante qui dirige cela avec le clinquant d'une musique militaire, une Dimitrova hurleuse, vulgaire au timbre proprement immonde, un Nesterenko aboyeur et un Cappuccilli usé. En dehors de Domingo (bien sérré dans l'aigu) et de Valentini Terrani, rien à sauver de ce naufrage.
jerome a écrit :Studer en Abigaille ?? je ne pense pas non (Son Odabella est plutôt bien mais pas idéale!)
Par ailleurs Suliotis et Dimitrova (beaucoup plus nuancée que tu ne le dis) sont des Abigailles phénoménales et difficilement égalables. Pas d'accord non plus sur Manuguerra qui ferait aujourd'hui une carrière internationale de tout premier plan.
Suis en revanche d'accord sur Gobbi et Scotto
Odabella est la petite sœur d'Abigaille et Studer y était magnifique en 1989. Suliotis ? Elle chante souvent trop bas, systématiquement en force et la voix est assez laide. Ce n'est pas pour rien que Decca rompra son contrat de manière anticipée. Manuguerra ? Baryton de série B choisi à la suite de deux désistements et qui n'arrive pas à la cheville de Bruson ou Zancanaro, hier, Tézier, Hvorostovsky, Alaimo ou Kwiecien aujourd'hui. Non franchement, je comprends mieux pourquoi je n'écoute quasiment jamais Nabucco. Avec les versions disponibles, j'ai l'impression d'entendre de la musique de bastringue.

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Re: Verdi - Nabucco - Finzi/Muscato - Monte-Carlo - 11/2016

Message par JdeB » 18 nov. 2016, 10:26

Suliotis en Abigaille c'est le grand frisson !
La version Sinopoli réveillerait un mort

A Liège, Arrivabeni a montré, comme Muti avant lui, que cette partition est beaucoup plus raffinée qu"on ne le pense.

Nucci va faire ses débuts en Australie dans Rigoletto en juin 2018 !
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Verdi - Nabucco - Finzi/Muscato - Monte-Carlo - 11/2016

Message par jerome » 18 nov. 2016, 12:05

Lucas a écrit :Odabella est la petite sœur d'Abigaille et Studer y était magnifique en 1989. Suliotis ? Elle chante souvent trop bas, systématiquement en force et la voix est assez laide. Ce n'est pas pour rien que Decca rompra son contrat de manière anticipée. Manuguerra ? Baryton de série B choisi à la suite de deux désistements et qui n'arrive pas à la cheville de Bruson ou Zancanaro, hier, Tézier, Hvorostovsky, Alaimo ou Kwiecien aujourd'hui. Non franchement, je comprends mieux pourquoi je n'écoute quasiment jamais Nabucco. Avec les versions disponibles, j'ai l'impression d'entendre de la musique de bastringue.
Ah non Studer est tout à fait respectable en Odabella mais elle n'y est pas impeccable! Elle n'a pas la voix "risorgimentale" totalement indispensable pour ce rôle. Il lui manque le slancio et la vaillance guerrière.
Suliotis en Abigaille c'est monumental et à l'époque de cet enregistrement, la voix sonne glorieuse et juste. Quant au timbre, il est absolument magnifique. Pour le reste, je suis en désaccord ... lol

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Re: Verdi - Nabucco - Finzi/Muscato - Monte-Carlo - 11/2016

Message par Lucas » 18 nov. 2016, 12:27

jerome a écrit : Ah non Studer est tout à fait respectable en Odabella mais elle n'y est pas impeccable! Elle n'a pas la voix "risorgimentale" totalement indispensable pour ce rôle. Il lui manque le slancio et la vaillance guerrière.
Qu'est-ce qu'il te faut ? la voix est sublime, et la vaillance guerrière comme le slancio y sont largement. A mon avis, c'est son plus grand rôle italien.
jerome a écrit :Suliotis en Abigaille c'est monumental et à l'époque de cet enregistrement, la voix sonne glorieuse et juste. Quant au timbre, il est absolument magnifique... lol
... parfaitement immonde à mes yeux. Cela braille de partout et elle me donne l'impression d'une poissonnière. En fait, dans l'air d'Abigaille, seules deux chanteuses me donnent vraiment satisfaction :

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Re: Verdi - Nabucco - Finzi/Muscato - Monte-Carlo - 11/2016

Message par raph13 » 18 nov. 2016, 19:48

Pour Callas dans le live 1949 à Naples ou en concert en 1952, oui.
Mais alors dans l'album Verdi de 1958, elle n'est plus vraiment capable d'assumer la tessiture inhumaine d'Abigaille et ca hurle pas mal (sans même parler des malheureux concerts en 1963 où elle tentait encore cet air de facon suicidaire...)
Pour Varady, j'adore !
Et j'adore aussi Suliotis, moins Dimitrova qui me semble un peu mal "dégrossie" dans le studio de Sinopoli.

+1 pour le commentaire de JdeB: avec un chef digne de ce nom, Nabucco n'est pas pompier mais peut au contraire révéler des richesses et subtilités inattendues.
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Re: Verdi - Nabucco - Finzi/Muscato - Monte-Carlo - 11/2016

Message par Lucas » 19 nov. 2016, 09:32

raph13 a écrit :
+1 pour le commentaire de JdeB: avec un chef digne de ce nom, Nabucco n'est pas pompier.
D'où ma frustration. J'aimerais bien que Muti remette le métier sur l'ouvrage avec Tézier, Abdrazakov, Meli et Garanca même si je sèche un peu sur le rôle meurtrier d'Abigaille (Serjan à condition d'être bien tenue ?). Et accessoirement, l'Opéra de Paris serait bien inspiré de distribuer en DVD le spectacle de 1995 (avec Varady, Ramey, Cura). Je me souviens aussi d'un ancien article de Diapason annonçant la sortie chez Orféo d'une intégrale avec Varady qui n'a jamais vu le jour.

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