La problématique Pavarotti, c'est qu'il y en a deux: le chanteur d'opéra et la superstar du crossover. Si l'on considère le premier, cette tournée d'adieux est clairement indigne, si l'on considère le second, no problem.JdeB a écrit :Hier interview de deux pages dans France-Soir, ce matin un méchant article dans Télérama et un entrefilet dans Libé pour préciser qu'il n'a pas fait le plein.
Toute la presse qui "compte", de droite comme de gauche, tire à boulets rouges sur cette tournée d'adieu et le star-business du tenorissimo.
On est loin de l'adulation des pays anglo-saxons en sa faveur.
Pavarotti est donc ringard: c'est l'idole des classes populaires, des stars et de la jet-set. Chacun sait que ces deux dernières catégories ont des goûts identiques à ceux la première mais assouvis avec infiniment plus de moyens.
Toutefois même un mec de 20 ans du fin fond des Ardennes, fan d'Eminem, de muscu et de Matrix comme notre (probable) futur Mister France 2005, Gregory Laime, connaît Pavarotti !
Je crois qu'une certaine élite ne pardonne pas au chanteur d'opéra d'être passé du côté obscur de la force (désolé, SW3 me travaille ces jours-ci ), ce qui à mon avis est crétin. Que Pavarotti ait fait basculer à un moment sa carrière vers le crossover, pour le plus grand plaisir d'un très large public, n'enlève rien au fait que jusqu'il y a encore 10 ans de cela, il fut pendant plus de 30 ans l'un des plus grands ténors qu'ait connu le monde lyrique.
Je regrette juste que le chanteur d'opéra n'ait pas fait une tournée d'adieux de chanteur d'opéra il y a quelques années de cela, avant de passer quelques années encore à chanter pour le plaisir et faire sa tournée d'adieux 'superstar' du crossover.
D'autres chanteurs d'opera ont fait deux carrières (Lily Pons, Elein Farrell, Helen Traubel, Katia Ricciarelli, Peter Hoffmann...): Pavarotti n'a pas simplement formellement fait tomber le rideau au moment opportun, où de façon suffisament nette, pour empêcher la confusion des genres. Cela n'enlève pourtant rien sur le fond à la grandeur de sa première carrière lyrique, digne d'éloges.
Et puis, une bonne curée, rien de mieux pour vendre de la feuille de chou