philipppe a écrit : ↑03 déc. 2017, 17:14
paco a écrit : ↑03 déc. 2017, 16:43
enrico75 a écrit : ↑14 nov. 2017, 12:31
Emma bell est beaucoup plus convaincante en Elisabeth qu'en Vénus ou son manque flagrant de tessiture grave lui fait perdre le coté séducteur du personnage,par contre son timbre jeune et fruité en font une belle Elisabeth.
J'ai vu l'Elisabeth d'Emma Bell à Londres il y a deux ans, elle est pour moi l'une des meilleures interprètes de ce rôle aujourd'hui, une des rares à nous tirer des larmes au III. En revanche je ne l'imagine pas du tout en Vénus, ne serait-ce qu'en termes de personnalité !
Tiens étonnant pour ma part durant ces même représentations je l’avais trouvée sans grand charme, pas émouvante , pas très palpitante (ou palpitée). Mais c’est l’ensemble de la soirée que j’avais trouvée médiocre, hors le cher Gerhaher, alors peut être qu’un voile de déception à recouvert mes oreilles !
La mise en scène met en valeur les scènes de foules, comme les "ensemble" et les parties solistes héroïques ou "intimistes". Et c'est une de ses qualités essentielles qui fait, qu'avec de très bons interprètes ou au moins, des interprètes qui en utilisent tous les aspects avec intelligence, on est comblé. Et avec le Wolfram de Markus Brück, l'Elisabeth d'Emma Bell par exemple, nous avons des scènes "façon Lieder" absolument admirables. Ces moments où Wagner touche au génie parce qu'il sait ménager un solo chanté comme un Lied, avec orchestre en sourdine ou accompagnement de harpe tels que le " Ô du mein holder Abendstern " de Wolfram et la prière à la Vierge.
C'est dans ces moments là que orchestre, chef, soliste ET mise en scène (scène dans la pénombre, 'héros" seul éclairé) rendent vraiment compte de ce génie et l'émotion vous submerge.
Quant à Schager, ténor atypique s'il en est, il est en effet étonnant dans la qualité de son engagement global (y compris vocal) allant souvent au bord de la rupture (mais la maitrisant) et c'est sans doute ce qui fait qu'il donne lui aussi beaucoup d'émotion au public (qui l'a ovationné) dans l'interprétation de son rôle.
Je regrette ceci dit que son "Romerzählung " manque de nuances, entièrement chanté en force et encore plus peut-être que son "Hymne à Vénus" manque singulièrement d'équilibre dans la diction. C'est là qu'il mange une partie des consonnes et des articulations dans la diction qui font la beauté du chant. Comme Emma Bell n'est pas à son aise en Vénus (erreur totale de distribution, Vénus est plutôt une Fricka quand Elisabeth est une Sieglinde AMHA), le début de l'acte 1 est le maillon faible de la représentation (après une ouverture absolument sublime...)
PS : d'avoir vu un soir sur l'autre
Tannhauser puis le Prophète j'ai trouvé une étrange similitude que je n'aurais surement pas remarqué autrement, entre le "A Rome, à Rome" et le "A Munster, à Munster"