Ce ne sera pas trop difficile de relever le niveauJdeB a écrit :oui, bien sûr.PlacidoCarrerotti a écrit :JdeB a écrit :Que veut dire "en revenue management" ?
Oui, désormais on voit à Paris, quelques mois après, des productions de Marseille (Le Cid) et de Saint-Etienne (Barbier)....génial !
Ce sont des décisions de l'ancienne administration, je suppose ?
L'apport de Lissner à cette saison est mince : suppression de la reprise d'André Chénier au profit d'une NP de Tosca et suppression de la reprise d'Iphigénie au profit d'une reprise d'Alceste
Barbiere di Siviglia - Montanaro/Michieletto - ONP 09/2014
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Re: Barbiere di Siviglia - Montanaro/Michieletto - ONP 09/20
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Barbiere di Siviglia - Montanaro/Michieletto - ONP 09/20
oui, c'est évident que ces productions sont achetées pour des questions de budget réduit
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
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Re: Barbiere di Siviglia - Montanaro/Michieletto - ONP 09/20
PlacidoCarrerotti a écrit : Jérôme pourrait sans doute nous dire si Alva a jamais chanté "Cessa di piu resistere" (j'en doute : sinon, ça doit être quelque chose). Un des premiers à l'avoir enregistré, c'est Gedda dans l'intégrale avec Sills. Disons qu'il a le mérite d'avoir essayé !
Grâce à la chronologie de G. Farret, on peut avoir une idée très précise de la carrière de L. Alva dans ce rôle (et globalement).
Remarquons 3 choses:
Il l'a chanté partout dans le monde pendant 31 ans, de 1955 (prise de rôle le 12 octobre 1955 à Trieste) à 1986 (Tel Aviv) : Scala, Naples, Rome, Amsterdam, Berlin, Londres, Edimbourg, Philadelphie, Met, Turin, Aix, Monte-Carlo, Paris, Salzbourg, Boston, Chicago, Vienne, Budapest, Hambourg, Genève, Bogota,...avec rien de moins que M. Callas, T. Berganza, A. Baltsa, F. Von Stade, F. Cossotto, M. Mesplé, etc
il l'a aussi mis en scène (Monte-Carlo 1989 avec Bartoli, Bacquier, Barbieri, etc..)
Il est un des rares à avoir eu aussi à son répertoire Le Barbier de Séville de Paisiello
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Re: Barbiere di Siviglia - Montanaro/Michieletto - ONP 09/20
1) Rien mais absolument rien ne peut justifier aujourd'hui qu'on coupe ce grand air d'Almaviva ni quoi que ce soit d'autre d'ailleurs (quelle que soit la mise en scène!)!PlacidoCarrerotti a écrit :Cet air rééquilibre le poids respectif des différents rôles : sans celui-ci, Almaviva n'est guère qu'un comparse qui chante moins que Berta (quand on ne coupe pas son air à elle aussi). Le Barbier n'est pas un opéra-bouffe.Oylandoy a écrit :C'est très probable, cet air alourdit le final et ralentit l'action.jean-didier a écrit :Les coupures peuvent aussi être le fait des metteurs en scène ...
Je m'aperçois d'ailleurs que Alva ne le fait pas dans la version Abbado 1971, alors que Flores, oui, bien sûr.
Sur Abbado et son appropriation progressive de Rossini (coupures, respect à la lettre sans variations, respect avec variations), lire le bouquin de Philip Gossett "Divas and Scholars - Performing Italian Opera".
Jérôme pourrait sans doute nous dire si Alva a jamais chanté "Cessa di piu resistere" (j'en doute : sinon, ça doit être quelque chose). Un des premiers à l'avoir enregistré, c'est Gedda dans l'intégrale avec Sills. Disons qu'il a le mérite d'avoir essayé !
2) je suis entièrement d'accord avec Placido sur les raisons de maintenir cet air en rajoutant que c'est un air magnifique et que ce ne sont pas ces 7 minutes de chant généralement ovationnées par le public qui va occasionner un ralentissement véritable de l'action. Un tel argument relève de mauvaises habitudes prises qu'on n'a pas envie de changer!
3) Si dans la 1ère version Abbado le Cessa di piu resistere est absent, c'est tout simplement parce qu'Alva, ténor suave (et presque fade de timbre) qui n'était en rien un ténor rossinien (il n'a jamais intégré les fondamentaux de la technique rossinienne!!) et qui est certainement un des pires Almaviva de la discographie (et malheureusement 5 versions studio ont fait appel à lui! Et pendant plus de 30 ans il a imposé cette interprétation partout dans le monde), était totalement incapable de chanter cet air. Abbado ne pouvait pas faire autrement avec un ténor pareil qu'il a eu beaucoup de mal à discipliner pour tout le reste de la partition et c'est d'ailleurs la meilleure version d'Alva (ou la moins mauvaise ...) et en même temps à l'époque dans le ténorat rossinien, il n'y avait que des tenorini. La Rossini-renaissance n'était pas encore amorcée.
Et donc pour répondre à Placido, Alva n'a jamais chanté cet air.
4) Cet air a été rétabli officiellement au disque dans la version Leinsdorf (RCA) de 1958 (avec Roberta Peters et Robert Merrill) par Cesare Valletti puis dans la version Varviso (DECCA) de 1964 (avec Tereza Berganza, Manuel Ausensi et Nicolai Ghiaurov) par Ugo Benelli et enfin dans la version Levine (EMI) de 1975 (avec Beverly Sills, Sherrill Milnes et Ruggero Raimondi) par Nicolai Gedda.
Même si Nicolai Gedda n'est évidemment pas doté de la technique rossinienne à laquelle on est habitué aujourd'hui, quand on écoute cet air par lui (vous le trouverez sur youtube en tapant: Gedda et Cessa di piu resistere) après avoir écouté Valletti (très musical mais effondré dans la vocalisation) et Benelli (très propre, à défaut d'être électrisant, de style et de technique mais d'une fadeur de timbre assez terrible), on se dit qu'à l'époque Levine allait dans le bon sens. Par son timbre corsé, Gedda nous délivrait de la fadeur des tenorini et exécute avec une certaine propreté et un certain panache (si si! et que ceux qui seraient tentés de protester aillent auparavant écouter l'atroce version beaucoup plus récente de Jerry Hadley!) et à un tempo certes fort sage une vocalisation di forza qu'on cherchait en vain chez les deux autres pionniers. Rockwell Blake, qui reste le meilleur Almaviva à ce jour, allait arriver peu après et faire école.
Si bien que je n'arrive pas à comprendre dans l'absolu comment aujourd'hui on ose couper cet air ou engager un ténor incapable de le chanter.
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Re: Barbiere di Siviglia - Montanaro/Michieletto - ONP 09/20
jerome a écrit : Même si Nicolai Gedda n'est évidemment pas doté de la technique rossinienne à laquelle on est habitué aujourd'hui, quand on écoute cet air par lui (vous le trouverez sur youtube en tapant: Gedda et Cessa di piu resistere) après avoir écouté Valletti (très musical mais effondré dans la vocalisation) et Benelli (très propre, à défaut d'être électrisant, de style et de technique mais d'une fadeur de timbre assez terrible), on se dit qu'à l'époque Levine allait dans le bon sens. Par son timbre corsé, Gedda nous délivrait de la fadeur des tenorini et exécute avec une certaine propreté et un certain panache (si si! et que ceux qui seraient tentés de protester aillent auparavant écouter l'atroce version beaucoup plus récente de Jerry Hadley!) et à un tempo certes fort sage une vocalisation di forza qu'on cherchait en vain chez les deux autres pionniers. Rockwell Blake, qui reste le meilleur Almaviva à ce jour, allait arriver peu après et faire école.
Si bien que je n'arrive pas à comprendre dans l'absolu comment aujourd'hui on ose couper cet air ou engager un ténor incapable de le chanter.
Merci de ces précisions.
Rajoutons que Gedda a déjà la cinquantaine lorsqu'il enregistre ce morceau : il a déjà tout chanté, et des rôles bien plus lourds (Lohengrin en 66, Le Prophète en 70 ...). Il lui sera donc beaucoup pardonné (dans le même ordre d'idée, je reste impressionné par Kraus chantant Il Crociato in Egitto de Meyerbeer dans son dernier récital, à 66 ans)!
Dommage que Gedda n'ait pas tenté l'air à l'époque de son Postillon en Suède.
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Re: Barbiere di Siviglia - Montanaro/Michieletto - ONP 09/20
Accessoirement, ça évite de prendre les risques d'une vraie création ...JdeB a écrit :oui, c'est évident que ces productions sont achetées pour des questions de budget réduit
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
Re: Barbiere di Siviglia - Montanaro/Michieletto - ONP 09/20
Rocha a chanté le cessa di piu resistere à Lausanne la saison dernière. C'était très... luigialvesque !
Re: Barbiere di Siviglia - Montanaro/Michieletto - ONP 09/20
Quand on a connu l'âge d'or du chant rossinien, Rocha n'est de toute façon pas à la hauteur des paramètres vocaux du ténor rossinien: le timbre est peu corsé, l'aigu blanchi et peu consistant en projection et la vocalisation nous ramène à une période qu'on pensait révolue. Et effectivement en l'écoutant j'ai eu plus d'une fois la désagréable impression de réentendre une sorte de Luigi Alva bis en moins mauvais.
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Re: Barbiere di Siviglia - Montanaro/Michieletto - ONP 09/20
C'est bien dommage, car il sera à l'affiche d'I puritani à Florence l'hiver prochain, dans une production qu'il a dit lui-même le plus proche possible de l'original de Paris, sur instruments d'époque et tout et tout... Et il y aura même Jessica Pratt!jerome a écrit :Quand on a connu l'âge d'or du chant rossinien, Rocha n'est de toute façon pas à la hauteur des paramètres vocaux du ténor rossinien: le timbre est peu corsé, l'aigu blanchi et peu consistant en projection et la vocalisation nous ramène à une période qu'on pensait révolue. Et effectivement en l'écoutant j'ai eu plus d'une fois la désagréable impression de réentendre une sorte de Luigi Alva bis en moins mauvais.
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