Battistelli: Richard III, création mondiale au Vlaamse Opera
Quelle bonne surprise que ce Richard III ! J'ai été enthousiasmé !
Carsen est à son plus haut niveau : sa direction d'acteur est stupéfiante, et son inventivité visuelle sans limites ! Les confrontations entre les personnages sont poignantes, bouleversantes ou terrifiantes au choix, le scènes de choeur d'une efficacité scénique remarquable.
Tout est fait pour accentuer intelligememment le coté noir et envoûtant de l'oeuvre de Shakespeare. La scène de bataille finale, sublime de sobriété, de rage, et de violence est sans doute ce que j'ai vu de plus impressionant depuis que j'ai découvert le travail du metteur en scène canadien ! Si quelqu'un me soutient que Carsen ne sait pas faire bouger les choeurs, je l'envoie voir Richard III.
Le décor est constitué de gradins de théâtre en bois (Lachlan parlait du Globe Theater, et c'est vrai), qui peut aussi faire penser à une plaza de toros, et les costumes viennent tout droit de Liverpool Street et de la City londonienne : costumes noirs stricts et chaussures Weston. Après tout, où est-ce que le pouvoir absolu sur le monde s'exerce aujourd'hui, si ce n'est dans les conseils d'administration des multinationales ? Almeidera y avait pensé pour son film sur Hamlet (avec le consortium Denmark à Mannhattan) , mais là le jeu est poussé à son paroxysme, et c'est à la fois beau visuellement et macabre au possible.
Musicalement, Batistelli, en bon élève de Berio, reproduit une stucture rythmique répétitive et qui s'intensifie dramatiquement au fur et à mesure que l'étau se ressère, puis parfois libère son orchestre en des envolées sensuelles et oniriques, et revient à un marcato obsessionel. Ce n'est pas très lyrique, et les voix ne sont pas forcément mises en valeur, malgré quelques passages de bravoure, mais c'est d'une expressivité tragique qui laisse pantois.
La distribution est fort honnête, à part un Mark Tevis au timbre un peu sourd et aux aigus en arrière.
Lisa Houben est une Lady Anne habitée et aux aigus incisifs, Lynne Dawson déploie son art vocal avec souplesse et majesté, Anna Mason offre un timbre frais et chatoyant, des aigus laser et une présence remarquée, Urban Malmberg a de beaux graves sombres et une intonation anglaise irréprochable.
Le rôle titre est écrasant, et Scott Hendricks s'en tire avec les honneurs. La voix ne parait jamais fatiguée, les aigus, souvent recquis, restent étincellants jusqu'à la fin, et l'acteur est tout simplement formidable !
Je ne manquerai pas d'y retourner si l'ONP achète le spectacle.
Carsen est à son plus haut niveau : sa direction d'acteur est stupéfiante, et son inventivité visuelle sans limites ! Les confrontations entre les personnages sont poignantes, bouleversantes ou terrifiantes au choix, le scènes de choeur d'une efficacité scénique remarquable.
Tout est fait pour accentuer intelligememment le coté noir et envoûtant de l'oeuvre de Shakespeare. La scène de bataille finale, sublime de sobriété, de rage, et de violence est sans doute ce que j'ai vu de plus impressionant depuis que j'ai découvert le travail du metteur en scène canadien ! Si quelqu'un me soutient que Carsen ne sait pas faire bouger les choeurs, je l'envoie voir Richard III.
Le décor est constitué de gradins de théâtre en bois (Lachlan parlait du Globe Theater, et c'est vrai), qui peut aussi faire penser à une plaza de toros, et les costumes viennent tout droit de Liverpool Street et de la City londonienne : costumes noirs stricts et chaussures Weston. Après tout, où est-ce que le pouvoir absolu sur le monde s'exerce aujourd'hui, si ce n'est dans les conseils d'administration des multinationales ? Almeidera y avait pensé pour son film sur Hamlet (avec le consortium Denmark à Mannhattan) , mais là le jeu est poussé à son paroxysme, et c'est à la fois beau visuellement et macabre au possible.
Musicalement, Batistelli, en bon élève de Berio, reproduit une stucture rythmique répétitive et qui s'intensifie dramatiquement au fur et à mesure que l'étau se ressère, puis parfois libère son orchestre en des envolées sensuelles et oniriques, et revient à un marcato obsessionel. Ce n'est pas très lyrique, et les voix ne sont pas forcément mises en valeur, malgré quelques passages de bravoure, mais c'est d'une expressivité tragique qui laisse pantois.
La distribution est fort honnête, à part un Mark Tevis au timbre un peu sourd et aux aigus en arrière.
Lisa Houben est une Lady Anne habitée et aux aigus incisifs, Lynne Dawson déploie son art vocal avec souplesse et majesté, Anna Mason offre un timbre frais et chatoyant, des aigus laser et une présence remarquée, Urban Malmberg a de beaux graves sombres et une intonation anglaise irréprochable.
Le rôle titre est écrasant, et Scott Hendricks s'en tire avec les honneurs. La voix ne parait jamais fatiguée, les aigus, souvent recquis, restent étincellants jusqu'à la fin, et l'acteur est tout simplement formidable !
Je ne manquerai pas d'y retourner si l'ONP achète le spectacle.
- DavidLeMarrec
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Avez-vous des nouvelles ? Des représentations, une diffusion radio, un enregistrement sont-ils prévus ? Il n'y aura pas de DVD pour cette série ?philou a écrit :Je ne manquerai pas d'y retourner si l'ONP achète le spectacle.
Je crois que je rêve, mais bon...
Vos commentaires mettent l'eau à la bouche, en tout cas.
Hommage.
http://users.skynet.be/fa929070/index.htm
(7 avril 2004 - 1er septembre 2005)
http://operacritiques.free.fr/operagiocoso/
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Le "scoop" de la Nieuwsblad qui ne vaut que ce que la réputation de ce canard vis à vis de ces lecteurs assidus lui accorde était peut etre un voeu pieux. Dans le bourdonnement du cocktail qui a suivit la représentation, l'intéret manifesté par Mortier a du etre mal interprété.
Le journal flamand à l'origine de la répercussion sur ce site de cette info est le seul (à ma connaissance) en s'en etre fait l'écho...
Je doute sérieusement qu'une "tournée" internationale ne soit envisagée avant la reprise dans quelques années de cette production maison au sein meme de l'institution flamande.
L.
Le journal flamand à l'origine de la répercussion sur ce site de cette info est le seul (à ma connaissance) en s'en etre fait l'écho...
Je doute sérieusement qu'une "tournée" internationale ne soit envisagée avant la reprise dans quelques années de cette production maison au sein meme de l'institution flamande.
L.
- DavidLeMarrec
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Merci Lachlan.
Dommage, manifestement, ce Richard méritait bien d'être repris.
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Hommage.
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- annarussell
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Re: Battistelli: Richard III, création mondiale au Vlaamse O
Oui, en effet pour l'avoir vu (même si j'avoue avoir un peu (beaucoup ?) dormi) j'ai trouvé que c'était un opéra très intense, et ce Richard, quel présence. Je le sens encore irradier la scène.lachlan a écrit :Richard...............Scott Hendricks (bariton)
Quelqu'un le connaît-il ? Sait-il des choses sur lui ?
Anna (inculte en plein de trucs !)
" Tout ce qui est injuste nous blesse, lorsqu'il ne nous profite pas directement. "
Vauvenargues
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- DavidLeMarrec
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Je n'ai pas connu Richard III personnellement, mais peut-être que mon petit frère pourra me donner des précisions.
Hommage.
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