Britten – Peter Grimes – Marshall/Loy – Lyon - 05/2025
Re: Britten – Peter Grimes – Marshall/Loy – Lyon - 05/2025
En phase avec ce qui s'est dit.
Choeurs phénomènaux, très beau plateau, direction parfois jazzy, faisant ressortir mille couleurs.
Tout est précis, plein de nuances.
Très belle soirée
Choeurs phénomènaux, très beau plateau, direction parfois jazzy, faisant ressortir mille couleurs.
Tout est précis, plein de nuances.
Très belle soirée
Le problème quand on trouve une solution, c\'est qu\'on perd une question.
Re: Britten – Peter Grimes – Marshall/Loy – Lyon - 05/2025
C'est vraiment une œuvre extraordinaire. Et alors ces Peter Grimes adressés puissamment par le chœur avec leurs lampes torche entrecoupés de silences glaçants. Rarement été aussi pantelant sur mon siège...
Très en phase avec les propos de Piem. Le chœur est remarquablement traité dans cette mise en scène, et il faut avouer qu'il s'investit à un niveau ahurissant.
Très en phase avec les propos de Piem. Le chœur est remarquablement traité dans cette mise en scène, et il faut avouer qu'il s'investit à un niveau ahurissant.
Re: Britten – Peter Grimes – Marshall/Loy – Lyon - 05/2025
Merci srourous.srourours a écrit : ↑20 mai 2025, 13:37C'est vraiment une œuvre extraordinaire. Et alors ces Peter Grimes adressés puissamment par le chœur avec leurs lampes torche entrecoupés de silences glaçants. Rarement été aussi pantelant sur mon siège...
Très en phase avec les propos de Piem. Le chœur est remarquablement traité dans cette mise en scène, et il faut avouer qu'il s'investit à un niveau ahurissant.
Oui, un chef-d'œuvre, un des plus grands opéras du XXe (et dire que c'est son premier opéra ! La situation est comparable à Rameau avec H&A)
Oui, le chœur est fabuleux dans cette maison et ce moment des "Grimes", torches dirigées vers le public, était d'une puissance folle effectivement !
Re: Britten – Peter Grimes – Marshall/Loy – Lyon - 05/2025
Représentation du 19 mai
Je veux dire tout d'abord que je garde un souvenir fantastique du Peter Grimes donné pendant le festival Britten de 2014. Mise en scène exceptionnelle de Yoshi Oida et partie musicale de haute tenue, pour moi un des plus grands moments de l'ère Dorny.
Pour moi cette production n'est pas à cette hauteur. Non qu'elle ne soit pas de grande qualité, mais je n'ai pas réussi à adhérer au concept de la mise en scène.
Un Peter Grimes sans décor donc sans lien entre lieux de l'action et musique ( comment un non connaisseur de l'œuvre peut s'y retrouver ?), où l' homosexualité plaquée sur le livret enlève toute l'ambiguïté du personnage voulue par Britten ( les scènes de sexe pendant les interludes sont lourdes), où la mer est absente alors qu'elle inonde la partition....tout ceci m'a contrarié, même si ce qui se passe sur le plateau, la direction d'acteurs et l' investissement des artistes compensent ( en partie pour moi, mais peut-être totalement pour d'autres) les réserves que je viens de faire.
Musicalement, deux sommets : le chœur tout d'abord et Sean Panikar qui incarne superbement Peter Grimes vocalement et scéniquement. J'ai été déçu par la soprano Sinéad Campbell-Wallace: vibrato prononcé, absence de nuances. Compte-tenu des éloges qu'elle a récoltés sur tous les sites, parlons d'un problème d'indisposition ponctuel. Quelques réserves aussi sur la direction d'orchestre que j'ai trouvée un peu exubérante et uniforme, une direction "candidisante" qui pourrait parfois être plus lyrique et nuancée..
Au total une représentation qui ne m'a pas procuré l'émotion attendue, émotion que je ressens chaque fois que je vois ou écoute cette œuvre.
Je veux dire tout d'abord que je garde un souvenir fantastique du Peter Grimes donné pendant le festival Britten de 2014. Mise en scène exceptionnelle de Yoshi Oida et partie musicale de haute tenue, pour moi un des plus grands moments de l'ère Dorny.
Pour moi cette production n'est pas à cette hauteur. Non qu'elle ne soit pas de grande qualité, mais je n'ai pas réussi à adhérer au concept de la mise en scène.
Un Peter Grimes sans décor donc sans lien entre lieux de l'action et musique ( comment un non connaisseur de l'œuvre peut s'y retrouver ?), où l' homosexualité plaquée sur le livret enlève toute l'ambiguïté du personnage voulue par Britten ( les scènes de sexe pendant les interludes sont lourdes), où la mer est absente alors qu'elle inonde la partition....tout ceci m'a contrarié, même si ce qui se passe sur le plateau, la direction d'acteurs et l' investissement des artistes compensent ( en partie pour moi, mais peut-être totalement pour d'autres) les réserves que je viens de faire.
Musicalement, deux sommets : le chœur tout d'abord et Sean Panikar qui incarne superbement Peter Grimes vocalement et scéniquement. J'ai été déçu par la soprano Sinéad Campbell-Wallace: vibrato prononcé, absence de nuances. Compte-tenu des éloges qu'elle a récoltés sur tous les sites, parlons d'un problème d'indisposition ponctuel. Quelques réserves aussi sur la direction d'orchestre que j'ai trouvée un peu exubérante et uniforme, une direction "candidisante" qui pourrait parfois être plus lyrique et nuancée..
Au total une représentation qui ne m'a pas procuré l'émotion attendue, émotion que je ressens chaque fois que je vois ou écoute cette œuvre.
L'art est un paradis sur terre auquel on ne fait jamais appel en vain lorsqu'on est confronté aux oppressions de ce monde. ( F.Liszt )
Re: Britten – Peter Grimes – Marshall/Loy – Lyon - 05/2025
C’est également ce que j’ai éprouvé au sortir de la représentation du jeudi, le concept retenu fait disparaître toute l’ambiguïté de l’oeuvre. On aurait mieux fait de lui confier la réalisation du prochain opus l’an prochain, le Billy Bud ! Pour ma part je reste sur l’interprétation virile, violente et désespérée de J.Vickers dans les années 70. Certes Britten s’est opposé à cette production mais toute œuvre est susceptible de plusieurs lectures, après cela fonctionne ou pas.
et je sens malgré moi mon cœur qui bat...qui bat... je ne sais pas pourquoi...
Re: Britten – Peter Grimes – Marshall/Loy – Lyon - 05/2025
Personnellement, je n'aime pas du tout le Grimes de Vickers, même si j'adore complètement le chanteur, mais c'est une vision brutale et assez univoque du personnage qui ne colle tout simplement pas avec la musique de Britten... (car je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi, toute œuvre ne supporte pas n'importe quelle lecture). Mais j'entends bien que ce devait être phénoménal sur scène... Panikar ici à Lyon était parfait, un des meilleurs Grimes que j'ai entendus et vus.
Re: Britten – Peter Grimes – Marshall/Loy – Lyon - 05/2025
Cela remonte à juillet 1974 au ROH, je commençais alors ma carrière de spectatrice assidue. J’en fus profondément marquée, impressionnée et je ressens toujours cette œuvre au travers de ce puissant souvenir. J’avais pu voir alors la production à deux reprises au cours de cet été mais la première vision m’avait laissée en état de sidération. Je découvrais Britten par cette œuvre ! Des années plus tard j’ai revu la même production mais avec un autre interprète qui apportait un peu plus d’humanité.
L’interprétation proposée par Vickers était tranchée, âpre, violente, de cette violence opposée par l’homme quand il subit la nature et doit s’opposer à elle pour survivre. L’apprenti meurt d’un accident et la souffrance exprimée par tous n’est que la conséquence de ces effroyables conditions de vie. Aucune dimension sexuelle implicite ou avouable, aucune autre strate selon moi.
Ce n’est qu’après coup que je sus, par la presse, que cette interprétation n’avait pas du tout été appréciée par Britten. C’est vrai que Pears et Vickers étaient des acteurs-interprètes foncièrement différents. Je ne sais pas ce que Vickers a pu en dire dans ses Mémoires mais la production avait suscité à Londres un grand intérêt.
Comme quoi les grandes œuvres peuvent toujours être lues de façons différentes et parfois interprétées de façons contradictoires !
Ce que j’ai vu à Lyon était bien, cela relevait d’une lecture certes cohérente fort bien réalisée ( la scène où Peter est seul ) mais à laquelle je n’ai pas véritablement adhéré. L’apprenti est un gamin, peut-être pas un jeune moustachu.
Comment nous recevons telle ou telle lecture d’une œuvre cela dépend aussi de notre état d’esprit au jour de la représentation, il n’y a pas de vérité absolue en cette matière. Pourquoi revoir une œuvre quand on l’a déjà vue, surtout si la première représentation nous a comblée ? Sans doute pour découvrir une autre approche. En cela cette production lyonnaise était fort intéressante mais, à mon avis, le concept serait mieux adapté pour Billy Budd, peut être l’année prochaine
L’interprétation proposée par Vickers était tranchée, âpre, violente, de cette violence opposée par l’homme quand il subit la nature et doit s’opposer à elle pour survivre. L’apprenti meurt d’un accident et la souffrance exprimée par tous n’est que la conséquence de ces effroyables conditions de vie. Aucune dimension sexuelle implicite ou avouable, aucune autre strate selon moi.
Ce n’est qu’après coup que je sus, par la presse, que cette interprétation n’avait pas du tout été appréciée par Britten. C’est vrai que Pears et Vickers étaient des acteurs-interprètes foncièrement différents. Je ne sais pas ce que Vickers a pu en dire dans ses Mémoires mais la production avait suscité à Londres un grand intérêt.
Comme quoi les grandes œuvres peuvent toujours être lues de façons différentes et parfois interprétées de façons contradictoires !
Ce que j’ai vu à Lyon était bien, cela relevait d’une lecture certes cohérente fort bien réalisée ( la scène où Peter est seul ) mais à laquelle je n’ai pas véritablement adhéré. L’apprenti est un gamin, peut-être pas un jeune moustachu.
Comment nous recevons telle ou telle lecture d’une œuvre cela dépend aussi de notre état d’esprit au jour de la représentation, il n’y a pas de vérité absolue en cette matière. Pourquoi revoir une œuvre quand on l’a déjà vue, surtout si la première représentation nous a comblée ? Sans doute pour découvrir une autre approche. En cela cette production lyonnaise était fort intéressante mais, à mon avis, le concept serait mieux adapté pour Billy Budd, peut être l’année prochaine
et je sens malgré moi mon cœur qui bat...qui bat... je ne sais pas pourquoi...
Re: Britten – Peter Grimes – Marshall/Loy – Lyon - 05/2025
C'est une question que je me pose souvent...! Pourquoi aller revoir tel ouvrage dont on a vu une production fabuleuse qui nous a marqué à jamais ? Et pourtant, j'y retourne me disant que je serai peut-être, touché surpris, ému, interrogé par cette nouvelle production... Personnellement, c'est davantage la mise en scène ou le chef qui me marquent dans une production que les chanteurs (et ce, contrairement à beaucoup ici). J'ai des Grimes fabuleux en tête, et si celui-ci n'était pas le plus beau, il m'a bouleversé quand même, malgré le concept auquel je n'adhérais pas complètement non plus.
Et puis, il y a le simple plaisir d'entendre en live une musique que l'on aime... Tout simplement. Et de la redécouvrir sous de nouveaux atours visuels et auditifs. Ce plaisir-là est insatiable.
Re: Britten – Peter Grimes – Marshall/Loy – Lyon - 05/2025
Je pense qu’on y retourne non pas parce que l’on s’ennuierait ou pouvoir dire « j’y étais » mais parce que l’on on recherche cet éblouissement complet que la réunion de tous les arts peut nous procurer.
Il arrive parfois qu’une production nous apporte une intelligence de K œuvre que jusqu’alors nous ne soupçonnions pas et révèle des éléments de compréhension qui ont un écho en nous. Quand cela se produit il est difficile de revoir une autre production avant plusieurs années.
On finit quand même par se libérer de nos préjugés, de cette profonde empreinte laissée en nous par telle ou telle production mais seules les grandes œuvres ont la densité nécessaire pour ces différentes lectures.
Pour Grimes, c’est le cas. Mais apprendre que la production du ROH construite autour de l’incarnation proposée par Vickers (dans une mise en scène joliment illustratrice mais sans plus) était totalement rejetée par l’auteur m’a incitée à me libérer de la soit disant fidélité au texte.
Ce qui nous a été proposé à Lyon était parfaitement cohérent, fort bien réalisé et tendait à souligner une dimension sous-jacente de l’œuvre. Et en outre c’est parfaitement en phase avec le monde dans lequel nous vivons. Donc oui une belle réussite !
Il arrive parfois qu’une production nous apporte une intelligence de K œuvre que jusqu’alors nous ne soupçonnions pas et révèle des éléments de compréhension qui ont un écho en nous. Quand cela se produit il est difficile de revoir une autre production avant plusieurs années.
On finit quand même par se libérer de nos préjugés, de cette profonde empreinte laissée en nous par telle ou telle production mais seules les grandes œuvres ont la densité nécessaire pour ces différentes lectures.
Pour Grimes, c’est le cas. Mais apprendre que la production du ROH construite autour de l’incarnation proposée par Vickers (dans une mise en scène joliment illustratrice mais sans plus) était totalement rejetée par l’auteur m’a incitée à me libérer de la soit disant fidélité au texte.
Ce qui nous a été proposé à Lyon était parfaitement cohérent, fort bien réalisé et tendait à souligner une dimension sous-jacente de l’œuvre. Et en outre c’est parfaitement en phase avec le monde dans lequel nous vivons. Donc oui une belle réussite !
et je sens malgré moi mon cœur qui bat...qui bat... je ne sais pas pourquoi...