Massenet - Werther - Leroy-Calatayud/Loy - TCE - 03-04/2025
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Re: Massenet - Werther - Leroy-Calatayud/Loy - TCE - 03-04/2025
Le physique est tout, mon cher. Marina vaut très cher.
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Re: Massenet - Werther - Leroy-Calatayud/Loy - TCE - 03-04/2025
Excellent.
« Le mécénat, c’est fini. Et dire que je croyais que ça durerait toujours.
Et j’ai crié, crié, Aline ! Pour qu'elle revienne »
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Re: Massenet - Werther - Leroy-Calatayud/Loy - TCE - 03-04/2025
Oui, chapeau !
Quanto?
- Il prezzo !
Gia, mi dicon venal, ma, a donna bella io non mi vendo a prezzo di moneta.
- Il prezzo !
Gia, mi dicon venal, ma, a donna bella io non mi vendo a prezzo di moneta.
Re: Massenet - Werther - Leroy-Calatayud/Loy - TCE - 03-04/2025
je viens de publier ma critique en tête de ce fil.
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
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Re: Massenet - Werther - Leroy-Calatayud/Loy - TCE - 03-04/2025
Représentation du 31 mars
J'ai passé une excellente soirée grâce à la musique romantique et sombre de Massenet et des prestations vocales et musicales de haut niveau.
L'émotion cependant peinait à poindre et, malgré quelques frissons, je n'ai que rarement été touché par le drame.
La faute en incombe aux chanteurs, qui ne sont dans l'ensemble pas de très bons acteurs et dont le jeu semble souvent compassé dans ce décor restreint.
Christof Loy est l'autre responsable : passe encore pour le décor unique qui, bien que frustrant, fonctionne plutôt bien. Mais la volonté d'inclure des personnages non censés être présents sur scène a pour effet d'annihiler l'émotion et la tension, le sommet étant atteint avec cette idée saugrenue et absurde de faire mourir Werther sous les yeux d'Albert et de Sophie, qui se contorsionne dans le manteau de fourrure de sa sœur. Ce moment intime entre les deux amants contrariés, où Charlotte peut enfin laisser libre cours à ses sentiments, perd ici tout son sens. Cela fait passer Charlotte pour une perverse à l'égard de son époux, à contresens du caractère de la jeune fille, soumise aux impératifs familiaux et moraux.
Quelques lourdeurs viennent aussi grossir le trait, tels ces personnages féminins qui se déchaussent ou se décoiffent dès qu'elles le peuvent pour bien montrer le carcan qui leur est imposé, ou le comportement de Sophie, dont on comprend qu'elle aimerait être à la place de sa sœur, mais que l'on aimerait plus subtil.
Les costumes années 50 sont très beaux, à l'exception de la tenue étrange de Werther au 1er acte. Notons qu'il porte un gilet jaune sous la veste bleue, comme décrit par Goethe.
Benjamin Bernheim délivre une leçon de chant absolument époustouflante, et l'on reste bouche bée. Couleurs, nuances, rayonnement de l'aigu, souffle, diction… C'est absolument admirable et il est vraiment dommage que le manque d'aura du ténor et son jeu stéréotypé (poings serrés, mains passées sur le visage) ne lui permettent pas d'aller jusqu'au bout du portrait du poète maudit. Mais il faut s'incliner bien bas devant une telle maîtrise vocale, ovationnée par le public.
Marina Viotti, si elle n'a pas absolument le format vocal requis, notamment avec un registre grave confidentiel, se jette avec passion dans le rôle. Nous n'avons pas une matrone au timbre épais mais une jeune femme à la voix souple et à l'aigu percutant. Dommage là aussi que l'incarnation scénique ne soit pas du même niveau.
Sandra Hamaoui, malgré un air nunuche, séduit par sa voix fruitée et aux aigus d'une grande pureté.
Jean-Sébastien Bou tire le maximum du rôle sacrifié d'Albert et les seconds rôles sont impeccables, ainsi que le chœur d'enfants.
Marc Leroy-Calatayud livre une direction acérée et raffinée, l'orchestre Les Siècles apportant un aspect plus rugueux qu'à l'accoutumée à ce chef d'œuvre romantique.
Dommage cependant de céder à la facilité en interrompant la musique après l'air des lettres et le lied d'Ossian pour permettre au public d'applaudir...
J'ai passé une excellente soirée grâce à la musique romantique et sombre de Massenet et des prestations vocales et musicales de haut niveau.
L'émotion cependant peinait à poindre et, malgré quelques frissons, je n'ai que rarement été touché par le drame.
La faute en incombe aux chanteurs, qui ne sont dans l'ensemble pas de très bons acteurs et dont le jeu semble souvent compassé dans ce décor restreint.
Christof Loy est l'autre responsable : passe encore pour le décor unique qui, bien que frustrant, fonctionne plutôt bien. Mais la volonté d'inclure des personnages non censés être présents sur scène a pour effet d'annihiler l'émotion et la tension, le sommet étant atteint avec cette idée saugrenue et absurde de faire mourir Werther sous les yeux d'Albert et de Sophie, qui se contorsionne dans le manteau de fourrure de sa sœur. Ce moment intime entre les deux amants contrariés, où Charlotte peut enfin laisser libre cours à ses sentiments, perd ici tout son sens. Cela fait passer Charlotte pour une perverse à l'égard de son époux, à contresens du caractère de la jeune fille, soumise aux impératifs familiaux et moraux.
Quelques lourdeurs viennent aussi grossir le trait, tels ces personnages féminins qui se déchaussent ou se décoiffent dès qu'elles le peuvent pour bien montrer le carcan qui leur est imposé, ou le comportement de Sophie, dont on comprend qu'elle aimerait être à la place de sa sœur, mais que l'on aimerait plus subtil.
Les costumes années 50 sont très beaux, à l'exception de la tenue étrange de Werther au 1er acte. Notons qu'il porte un gilet jaune sous la veste bleue, comme décrit par Goethe.
Benjamin Bernheim délivre une leçon de chant absolument époustouflante, et l'on reste bouche bée. Couleurs, nuances, rayonnement de l'aigu, souffle, diction… C'est absolument admirable et il est vraiment dommage que le manque d'aura du ténor et son jeu stéréotypé (poings serrés, mains passées sur le visage) ne lui permettent pas d'aller jusqu'au bout du portrait du poète maudit. Mais il faut s'incliner bien bas devant une telle maîtrise vocale, ovationnée par le public.
Marina Viotti, si elle n'a pas absolument le format vocal requis, notamment avec un registre grave confidentiel, se jette avec passion dans le rôle. Nous n'avons pas une matrone au timbre épais mais une jeune femme à la voix souple et à l'aigu percutant. Dommage là aussi que l'incarnation scénique ne soit pas du même niveau.
Sandra Hamaoui, malgré un air nunuche, séduit par sa voix fruitée et aux aigus d'une grande pureté.
Jean-Sébastien Bou tire le maximum du rôle sacrifié d'Albert et les seconds rôles sont impeccables, ainsi que le chœur d'enfants.
Marc Leroy-Calatayud livre une direction acérée et raffinée, l'orchestre Les Siècles apportant un aspect plus rugueux qu'à l'accoutumée à ce chef d'œuvre romantique.
Dommage cependant de céder à la facilité en interrompant la musique après l'air des lettres et le lied d'Ossian pour permettre au public d'applaudir...
« L’opéra est comme l’amour : on s’y ennuie mais on y retourne » (Flaubert)
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Re: Massenet - Werther - Leroy-Calatayud/Loy - TCE - 03-04/2025
houppelande a écrit : ↑01 avr. 2025, 13:15Tu nous rassures. Ce n'était donc pas le drapeau ukrainien !![]()

C'était également le cas dans la prod de Jacquot.
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Re: Massenet - Werther - Leroy-Calatayud/Loy - TCE - 03-04/2025
Oui, je retrouve bien mes impressions dans cette recension de la très belle soirée d'hier, avec une indulgence sans doute plus grande pour le jeu de BB (peut-être parce j'étais éloigné de la scène).
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"La musique doit humblement chercher à faire plaisir, l'extrême complication est le contraire de l'art."
Claude Debussy
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Re: Massenet - Werther - Leroy-Calatayud/Loy - TCE - 03-04/2025
Photos Vincent Pontet




la mélodie est immorale
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Re: Massenet - Werther - Leroy-Calatayud/Loy - TCE - 03-04/2025
Personne n a applaudi l air des lettres lors de la première....c est dire le faible niveau d émotion procuré par Marina Viotti...en revanche Berheim a bien eu son triomphe grâce à la pause orchestrale marquée après le lied
"Gérard Mortier a raison d'offrir Elektra sans entracte"
( Eric Dahan Libération 25/06/2005)
( Eric Dahan Libération 25/06/2005)