Une carrière trop américaine fait que de cette rive de l'Atlantique on oublie trop souvent Richard Tucker dans les plus grands ténors de la seconde moitié du XXème siècle.
Né en 1913 à Brooklyn, il chantera dès l'âge de 6 ans comme alto à la Lower East Manhattan Synagogue. Il intégrera le Met en 1945 où il fera des débuts triomphaux en Enzo dans La Gioconda. Il chantera par la suite 449 fois au Met, 30 rôles différents.
La franchise de l'émission de ce ténor immédiatement reconnaissable, s'alliera à une sincérité absolue des incarnations qui rendront certaines de ces incarnations bouleversantes et mémorables, au tout premier rang desquelles je mettrais Alvaro (enregistré deux fois officiellement avec Callas pour EMI et Price pour RCA - excusez du peu!), Don Carlo (dont il existe un superbe live de 55 avec Steber et Bastianini), mais aussi Eleazar dont il fut un défenseur acharné au moment où la Juive passait à la trappe du répertoire des grands opéras (il en existe un disque d'extraits de studio avec Moffo et Giaiotti). Son Riccardo est également une incarnation des plus réussies sous la baguette de Dimitri Mitropoulos, et il sera un Ferrando des plus touchants, en anglais, aux côtés de la Fiordiligi d'Eleanor Steber. Lirico-spinto a l'aigu facile et au timbre éclatant, il fut aussi le Radamès que choisit Toscanini, avant que 10 ans plus tard Walter Legge lui fasse enregistrer à nouveau le rôle chez EMI aux côtés de Callas, Barbieri et Gobbi.
Comme conclusion à cet hommage que je souhaitais rendre au grand Richard Tucker, je préfère laisser la parole à Rudolf Bing, le redouté directeur du Met, qui disait à son propos: "Caruso, Caruso, that is all you hear! I have an idea that we're going to be proud some day to tell people that we've heard Ricard Tucker."
Hommage à Richard Tucker (1913-1975)
- Julien
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God bless you Friedmund !
Un de mes Cd's de chevet n'est autre que "RIchard Tucker - Récital en duo avec Eileen Farrell, Dorothy Kirsten et Ljuba Welitsch" - (1950-1962, Myto Records)
Le premier duo est "Teco io sto" du Bal Masqué dont nous parlions à l'instant dans un autre fil. Magnifique, magnifique, ma-gni-fi-que !
Et si c'était lui le Riccardo parfait ?
Quelqu'un a t'il l'entendu dans la totalité de l'oeuvre ?
Bonne soirée,
Julien
Un de mes Cd's de chevet n'est autre que "RIchard Tucker - Récital en duo avec Eileen Farrell, Dorothy Kirsten et Ljuba Welitsch" - (1950-1962, Myto Records)
Le premier duo est "Teco io sto" du Bal Masqué dont nous parlions à l'instant dans un autre fil. Magnifique, magnifique, ma-gni-fi-que !
Et si c'était lui le Riccardo parfait ?
Quelqu'un a t'il l'entendu dans la totalité de l'oeuvre ?
Bonne soirée,
Julien
" Hé Gioconda ! ton aigu, tu le pointes ou tu le tires ? "
Bajazet, le 16.09.04
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"On le perd ! On le perd ! Défibrillez le forum !"
Guy, fin août ou début septembre 2005
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Oui je connais le Riccardo intégral de Richard Tucker au Met en 55 avec Milanov, Metternich et Madeira sous la baguette de Mitropoulos (disponible un temps chez Arkadia).
Richard Tucker est miraculeux, les autres beaucoup moins, et je le placerai immédiatement après Gigli et Di Stefano dans l'ordre de mes Riccardo préférés.
Richard Tucker est miraculeux, les autres beaucoup moins, et je le placerai immédiatement après Gigli et Di Stefano dans l'ordre de mes Riccardo préférés.
richard tucker
Richard Tucker était un magnifique ténor. Il possédait une voix puissante et chantait avec beaucoup de musicalité. Son timbre semblait de moins bonne qualité que quelques uns de ses rivaux mais la sincérité, l'énergie qu'il déployait dans ses interprétations permettaient d'oublier cette lacune.
Il laisse un héritage considérable au disque. Sa Tosca au Met en 1956 avec Tebaldi, Warren et Mitropoulos est l'une des meilleures. Il existe aussi une version "Live" de La Juive, vers la fin de sa carrière,avec Michèle Le Bris. Récemment réédité en DVD l'Aïda de Toscanini avec l'excellent Giuseppe Valdengo et les plus contestables Herva Nelli et Nancy Gustafson. Sur microsiillon mais malheureusement pas repris sur CD des récitals d'airs d'Opérettes Viennoises, de Chansons Napolitaines, d'arie antiche, de chants hébraïques ... Tout cela chanté avec le goût que l'on sait. Pour terminer un mot de Pavarotti : "Quand je suis arrivé au Met, le ténor le plus célébré était Richard Tucker. Je ne l'avais jamais entendu sur scène auparavant. Lorqu'il parût sur scène, j' étais impressioné par cette grande voix."
Il laisse un héritage considérable au disque. Sa Tosca au Met en 1956 avec Tebaldi, Warren et Mitropoulos est l'une des meilleures. Il existe aussi une version "Live" de La Juive, vers la fin de sa carrière,avec Michèle Le Bris. Récemment réédité en DVD l'Aïda de Toscanini avec l'excellent Giuseppe Valdengo et les plus contestables Herva Nelli et Nancy Gustafson. Sur microsiillon mais malheureusement pas repris sur CD des récitals d'airs d'Opérettes Viennoises, de Chansons Napolitaines, d'arie antiche, de chants hébraïques ... Tout cela chanté avec le goût que l'on sait. Pour terminer un mot de Pavarotti : "Quand je suis arrivé au Met, le ténor le plus célébré était Richard Tucker. Je ne l'avais jamais entendu sur scène auparavant. Lorqu'il parût sur scène, j' étais impressioné par cette grande voix."