Discographie de Roberto Devereux
Re: Discographie de Roberto Devereux
Personne, même un connaisseur de ton calibre, ne pourra me persuader qu'une chanteuse qui a pu chanter Violetta, lady Macbeth, Abigail comme l'a fait Callas dans la première partie de sa carrière et Anna Bolena puis Imogene quelques années plus tard ne pouvait assumer Elisabetta.
Re: Discographie de Roberto Devereux
D'ailleurs c'est toujours un plaisir de voir les belles jaquettes de CD que tu publies. Pourrais-tu nous laisser admirer celles des live de Sutherland dans Nabucco, Macbeth et Turandot ?
Merci d'avance.
Merci d'avance.
Re: Discographie de Roberto Devereux
Ah mais la grande différence, c'est que moi, à la vérité, je n'ai jamais dit qu'elles ne pouvaient pas chanter ça !
Je pense que toutes les deux pouvaient le faire. Sauf que dans les grandes années de Callas, la Donizetti-Renaissance en était encore à ses balbutiements. On venait seulement enfin de reprendre conscience de comment il fallait chanter Lucia di Lammermoor. Anna Bolena est recréée pour la première fois au 20ème siècle en 1957 par Callas qui sera aussi celle qui redonnera sa première chance à Poliuto en 1960. Mais après c'est trop tard! Sa voix est trop esquintée et elle devra passer le flambeau à Gencer, Sutherland, Caballé, Sills qui, elles, incarneront pleinement la Donizetti-Renaissance.
Maria Stuarda, 2ème volet de cette trilogie Tudor, après une tentative peu heureuse en 1958 à Bergamo, ne reprendra pleinement ses droits qu'en 1967 avec Gencer qui avait redonné sa chance 3 ans plus tôt à Roberto Devereux, le 3ème volet. Donc pour Callas, ça ne pouvait pas ou plus se faire. Mais dans ses grandes années, c'est évident qu'elle aurait très bien pu être celle qui reprenait ce rôle très éprouvant vocalement.
Alors maintenant pour ce qui est de Sutherland, nul doute que celle qui est devenue LA Lucia de référence, qui a été aussi une des plus grandes Norma de ces 50 dernières années, qui a été une formidable Stuarda et une Lucrezia Borgia anthologique et même une Bolena certes un peu mûre mais toujours électrisante d'impact, aurait pu être une exceptionnelle Elisabetta dans Roberto Devereux. Mais elle a analysé le rôle scrupuleusement avec Bonynge et a considéré qu'il était meurtrier. Je pense aussi qu'elle a été échaudée par les répercussions que ce rôle a eu sur la voix de Beverly Sills qui par ailleurs s'en était emparé vocalement et dramatiquement au point de ne faire plus qu'un avec lui (incontestablement LE rôle de sa vie!) mais aussi de s'y brûler. La tunique de Nessus en quelque sorte ...
Sutherland a été fidèle à elle-même: elle a intelligemment joué la carte de la longévité et de la sagesse alors qu'il est fort probable que dans ce cas précis, elle aurait pu triompher.
Je pense que toutes les deux pouvaient le faire. Sauf que dans les grandes années de Callas, la Donizetti-Renaissance en était encore à ses balbutiements. On venait seulement enfin de reprendre conscience de comment il fallait chanter Lucia di Lammermoor. Anna Bolena est recréée pour la première fois au 20ème siècle en 1957 par Callas qui sera aussi celle qui redonnera sa première chance à Poliuto en 1960. Mais après c'est trop tard! Sa voix est trop esquintée et elle devra passer le flambeau à Gencer, Sutherland, Caballé, Sills qui, elles, incarneront pleinement la Donizetti-Renaissance.
Maria Stuarda, 2ème volet de cette trilogie Tudor, après une tentative peu heureuse en 1958 à Bergamo, ne reprendra pleinement ses droits qu'en 1967 avec Gencer qui avait redonné sa chance 3 ans plus tôt à Roberto Devereux, le 3ème volet. Donc pour Callas, ça ne pouvait pas ou plus se faire. Mais dans ses grandes années, c'est évident qu'elle aurait très bien pu être celle qui reprenait ce rôle très éprouvant vocalement.
Alors maintenant pour ce qui est de Sutherland, nul doute que celle qui est devenue LA Lucia de référence, qui a été aussi une des plus grandes Norma de ces 50 dernières années, qui a été une formidable Stuarda et une Lucrezia Borgia anthologique et même une Bolena certes un peu mûre mais toujours électrisante d'impact, aurait pu être une exceptionnelle Elisabetta dans Roberto Devereux. Mais elle a analysé le rôle scrupuleusement avec Bonynge et a considéré qu'il était meurtrier. Je pense aussi qu'elle a été échaudée par les répercussions que ce rôle a eu sur la voix de Beverly Sills qui par ailleurs s'en était emparé vocalement et dramatiquement au point de ne faire plus qu'un avec lui (incontestablement LE rôle de sa vie!) mais aussi de s'y brûler. La tunique de Nessus en quelque sorte ...
Sutherland a été fidèle à elle-même: elle a intelligemment joué la carte de la longévité et de la sagesse alors qu'il est fort probable que dans ce cas précis, elle aurait pu triompher.
Re: Discographie de Roberto Devereux
lolPeleo a écrit :D'ailleurs c'est toujours un plaisir de voir les belles jaquettes de CD que tu publies. Pourrais-tu nous laisser admirer celles des live de Sutherland dans Nabucco, Macbeth et Turandot ?
Merci d'avance.
Mais elle aurait parfaitement pu et on le lui a souvent demandé! C'est Bonynge, qui avait d'autres projets pour elle, qui a refusé, estimant à juste titre que d'autres chanteuses pouvaient chanter ces rôles quand personne ou presque ne pouvait chanter les siens! Mais Sutherland, avant d'être la Lucia du siècle, chantait sur scène certains derniers Verdi et certains Wagner.
Moi je préfère de très loin qu'elle ait mis ses immenses moyens vocaux au service du répertoire belcantiste plutôt que les sempiternels Nabucco et Macbeth! Pour rien au monde je n'échangerais sa Lucia ou sa Norma contre une Abigaille ou une Lady Macbeth! Jamais!
Re: Discographie de Roberto Devereux
Je ne pense pas que Sutherland soit LA Lucia de référence.
J'ai une grande admiration pour Sutherland (comment pouvait-elle vocaliser avec une aussi grande voix???) mais dans tous ses rôles il y a une autre interprète qui me fait plus vibrer.
Encore faut-il pouvoir accepter la subjectivité dans l'effet produit par une voix.
Au risque d'être lourd, je me répète, tout ça ne se mesure pas au cm.
J'ai une grande admiration pour Sutherland (comment pouvait-elle vocaliser avec une aussi grande voix???) mais dans tous ses rôles il y a une autre interprète qui me fait plus vibrer.
Encore faut-il pouvoir accepter la subjectivité dans l'effet produit par une voix.
Au risque d'être lourd, je me répète, tout ça ne se mesure pas au cm.
Re: Discographie de Roberto Devereux
La vibration qu'on ressent ou pas, ça c'est autre chose qui relève uniquement et je dirais même intimement du goût perso et jamais je ne me permettrais de contester ça chez qui que ce soit.
- jean-didier
- Basse
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Re: Discographie de Roberto Devereux
Pourtant il faut bien que tu l'admettes, c'est Sutherland qui a la plus grosse. C'est musicologiquement prouvé.Peleo a écrit :Je ne pense pas que Sutherland soit LA Lucia de référence.
J'ai une grande admiration pour Sutherland (comment pouvait-elle vocaliser avec une aussi grande voix???) mais dans tous ses rôles il y a une autre interprète qui me fait plus vibrer.
Encore faut-il pouvoir accepter la subjectivité dans l'effet produit par une voix.
Au risque d'être lourd, je me répète, tout ça ne se mesure pas au cm.
Alceste
Re: Discographie de Roberto Devereux
Pour en revenir à Roberto Devereux, je pense qu'effectivement Callas et Sutherland auraient pu être de formidables Elisabetta.
Reste à voir ce que va y donner prochainement Sondra Radvanovsky au MET ...
Reste à voir ce que va y donner prochainement Sondra Radvanovsky au MET ...
Re: Discographie de Roberto Devereux
Je pense en effet que Sutherland avait la plus grosse.
Re: Discographie de Roberto Devereux
+1Peleo a écrit :Je ne pense pas que Sutherland soit LA Lucia de référence.
J'ai une grande admiration pour Sutherland (comment pouvait-elle vocaliser avec une aussi grande voix???) mais dans tous ses rôles il y a une autre interprète qui me fait plus vibrer.
Techniquement parlant, Sutherland est impériale dans Lucia (vocalises parfaites, trilles insurpassables et bas medium consistant) mais sa prononciation trop imprécise, son timbre un peu lisse et surtout, son manque d'engagement dramatique n'en font pas, à mes oreilles, la Lucia de référence.
Pour le sens du theâtre ou la pulpe de la voix, je lui préfère nettement Callas (le live avec Karajan) et Moffo (Schippers).