Sara, ou le seuil du silence...
Sara, ou le seuil du silence...
Révélée en France par Christophe Rousset dans Riccardo Primo et surtout dans un Rinaldo qui aurait mérité de couronner une discographie inégale, Sara Mingardo a acquis le statut de star du label Opus 111, multipliant les collaborations avec Rinaldo Alessandrini pour signer quelques uns des plus beaux disques Vivaldi jamais enregistrés, notamment un Stabat Mater à faire pleurer les pierres et un Nisi Duminus (intégré à la reconstitution des Vespri per l'Assuzione di Maria Vergine) envoûtant. Artiste majeure donc. Pourtant quelques voix se sont élevées, à juste titre, pour dénoncer une certaine atonie de la dame en concert. Souvent plongée dans sa partition, cachée derrière d'épaisses lunettes, Mingardo paraît plus intellectuelle qu'artiste, raffinant la ligne jusqu'au silence, et luttant pour projeter un timbre au naturel perdu.
Le récital que vient de publier Opus 111 vient à point réaffirmer la suprématie de la dame dans le répertoire baroque intimiste : cantates, airs et madrigaux du seicento et du premier settecento, bouleversant florilège mettant en regard l'art d'un Monteverdi et d'un Haendel, d'un Cavalli et d'un Vivaldi. Suprème hommage, aussi, à la voix d'alto : face au micro, Mingardo possède bien ce timbre étrange, ensorceleur, troublé et troublant qui incarne, ou désincarne, la voix la plus rare et la plus fantasmée. Tendre, éplorée, véhémente, virtuose, la chanteuse italienne investit ce répertoire avec une absolue maîtrise stylistique, un sens des mots et des affetti inapprochables. L'hypnotique "canzonetta spirituale sopra alla nanna" de Tarquinio Merula vaudrait à lui seul l'achat de ce disque. L'accompagnement inspiré d'Alessandrini, suggérant à sa chanteuse fétiche des couleurs inouies - qui seraient ailleurs inaudibles - n'en est pas le moindre atout.
Un éloge de l'intime, pour apprendre à écouter le silence.
Le récital que vient de publier Opus 111 vient à point réaffirmer la suprématie de la dame dans le répertoire baroque intimiste : cantates, airs et madrigaux du seicento et du premier settecento, bouleversant florilège mettant en regard l'art d'un Monteverdi et d'un Haendel, d'un Cavalli et d'un Vivaldi. Suprème hommage, aussi, à la voix d'alto : face au micro, Mingardo possède bien ce timbre étrange, ensorceleur, troublé et troublant qui incarne, ou désincarne, la voix la plus rare et la plus fantasmée. Tendre, éplorée, véhémente, virtuose, la chanteuse italienne investit ce répertoire avec une absolue maîtrise stylistique, un sens des mots et des affetti inapprochables. L'hypnotique "canzonetta spirituale sopra alla nanna" de Tarquinio Merula vaudrait à lui seul l'achat de ce disque. L'accompagnement inspiré d'Alessandrini, suggérant à sa chanteuse fétiche des couleurs inouies - qui seraient ailleurs inaudibles - n'en est pas le moindre atout.
Un éloge de l'intime, pour apprendre à écouter le silence.
Sara Mingardo abordera le rôle-titre d'Orlando Furioso en Décembre à Genova
infos sur http://www.carlofelice.it/Spettacolo.as ... &MM=0&DD=0
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