die Bassariden de Henze

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Xavier
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Message par Xavier » 07 juil. 2004, 17:39

Dans la famille il ne faut pas confondre Caruso et Mario Lanza, il y a, entre autres, une énorme différence entre Joan Sutherland et June Anderson. Après 30 ans de carrière la première chantait toujours un splendide contre-ré à la fin du premier acte de Norma. Au bout de moins de 20 ans de carrière, la seconde ne le faisait plus.

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JdeB
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Message par JdeB » 07 juil. 2004, 17:43

Il y aura toujours un différentiel de contre-ré entre l'épitomé (Joan) et l'épigone (June).

tuano
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Message par tuano » 07 juil. 2004, 17:46

Xavier a écrit :
Au bout de moins de 20 ans de carrière, la seconde ne le faisait plus.

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Mauvaise langue ! Elle ne l'a JAMAIS fait ! 8O

Et puis elle a chanté Lucia après, avec les contre-mi bémols !

Vous pensez vraiment que sa voix a décliné et qu'elle est OBLIGÉE de chanter de la musique du XXème siècle ? J'en doute un peu. Je crois que si elle ne pouvait plus chanter ce qu'elle voulait, elle se retirerait de la scène, discrètement.
Aux applaudissements, elle est le contraire de Roberto Alagna : le contact avec le public n'a pas l'air de la ravir.
Je ne crois pas qu'elle serait prête à tout pour chanter sur scène et qu'elle s'accrocherait à sa carrière.

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Message par doudou » 07 juil. 2004, 17:47

tuano a écrit :N'importe quoi ! Où est la ressemblance ?



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:wink:
Dans le strabisme ! :cry:

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Message par JdeB » 07 juil. 2004, 18:01

tuano a écrit :
Xavier a écrit :
Au bout de moins de 20 ans de carrière, la seconde ne le faisait plus.

X
Mauvaise langue ! Elle ne l'a JAMAIS fait ! 8O

Et puis elle a chanté Lucia après, avec les contre-mi bémols !

Vous pensez vraiment que sa voix a décliné et qu'elle est OBLIGÉE de chanter de la musique du XXème siècle ?
Elle est aussi programmé dans la Sonnambula en novembre à Marseille et elle vient de chanter la Diva de Viva la mamma ! à Monte-Carlo en mars.
Je crois néanmoins qu'elle reçoit beaucoup moins de propositions qu'avant.

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Message par Nerone » 07 juil. 2004, 19:28

Une habituée, que dis-je une star, du Met pendant vingt ans réduite à chanter La Sonnambula à l'Opéra de Marseille - maison bien moins prestigieuse qu'en ses glorieuses années où les plus grands s'y produisaient, éduquant notre JdeB national et notre sympathique et exubérant Lyrico -, c'est une marque de déclin, que dis-je de déchéance ! :wink:

Pardon aux admirateurs de la Dame que j'ai eu l'occasion d'apprécier par intermittences dans une Lucia atteignant au sublime dans la scène de la folie et dans un concert électrisant dans le cadre de Musiques au Coeur d'Antibes.

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Message par Xavier » 08 juil. 2004, 08:36

Nerone a écrit :Pardon aux admirateurs de la Dame que j'ai eu l'occasion d'apprécier par intermittences dans une Lucia atteignant au sublime dans la scène de la folie et dans un concert électrisant dans le cadre de Musiques au Coeur d'Antibes.
Je partage tout à fait ton point de vue Nerone. Moi aussi j'avais énormément apprécié son concert à Antibes. Moi aussi j'avais trouvé la Lucia de June Anderson sublime dans la scène de folie... mais entre le "pas mal" et le "à peine correct" le reste de la représentation. J'ai eu l'occasion de l'entendre "en vrai" deux autres fois ces dernières années et à chaque fois j'ai été très déçu. Idem pour les deux ou trois captations récentes que je connais d'elle (Traviata et Trouvère au Met notamment)

C'est étonnant car elle n'est pas très vieille (a-t-elle 10 ans de moins que Gruberova ?). Cependant, il semble loin le temps de son Isabelle de Garnier, de sa Semiramide du Met, qui n'a pourtant pas 15 ans ou même sa Giselda au studio il y a une dizaine d'année. Même si en des temps de studerisation chronique des chanteurs, vingt ou vingt-cinq ans de carrière ça peut paraître long.

Je regrette franchement que sa reconversion verdienne ait fait long feu mais ça ne me surprend pas. Même aux beaux jours de son talent, cette artiste a souvent été un peu molle de l'attaque. Pour Bellini, voire certaines héroïnes de Donizetti comme Lucia, ça n'est pas bien grave. Mais pour Verdi, c'est assez rédibitoire. Dommage.

A côté, une Mariella Devia, au timbre et aux incarnations un peu plus passe-partout mais qui n'a pas bénéficié du quart de la couverture médiatique de June Anderson, conserve dans ses rôles de bel canto romantique et dans Donna Anna, une intégrité artistique, une fraîcheur vocale et une sûreté technique qui en remontre largement à sa contemporaine américaine.

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PS : Voilà pourquoi on distribue June Anderson dans l'opéra de Henze, personne n'ayant rien à dire sur cette oeuvre, ça permet de parler tout de même de cette production en discuttant de La Anderson. Et ça marche !

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Message par JdeB » 08 juil. 2004, 08:58

June Anderson est née le 30 décembre 1952 et a fait ses débuts en 1978 au New-York City Opera dans la Reine de la nuit (rôle tenu, un an plus tard pour la BO d'Amadeus)
6 ans et un semaine la séparent donc de Grubi et 4 ans de Devia.

Décidemment, tout ODB (encore en devenir) était au chantier naval d'Antibes pour ce grand moment. Et à Lacoste le 10 juillet 2002 ?

Je suis toutes ses apparitions (ou presque) en France depuis sa mémorable
fille du Régiment. Et je n'ai jamais été déçu sauf, certains soirs, en première partie de sa Norma à Bastille (dernières 45 minutes suffocantes à chaque fois!)

Il existe un versant moins connu de sa carrière et de son talent : la mélodie française. A cet égard son récital avec Jeff Cohen à la BN en novembre 1999 était une totale réussite. Outre une Dame de Monte-Carlo sophistiquée et émouvante à souhait, elle nous avait offert le cycle des Nuits d'été, les poèmes de Théophile Gautier, mis en musique par d'autres compositeurs que Berlioz. Passionnant !

Dans le public de ce petit auditorium, Nat Dessay et Laurence Dale, entre autres, étaient sous le charme. Nous aussi.

Je vais lui consacrer un dossier au moment de son retour pour le Henze.

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Message par Xavier » 08 juil. 2004, 09:40

JdeB a écrit :Je suis toutes ses apparitions (ou presque) en France depuis sa mémorable
fille du Régiment. Et je n'ai jamais été déçu sauf, certains soirs, en première partie de sa Norma à Bastille (dernières 45 minutes suffocantes à chaque fois!)
C'est l'éternelle histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide. J'ai trouvé ses dernière Lucia et Norma parisiennes très décevantes sauf les 15 ou 20 dernières minutes à chaques fois très prenantes.

J'ai tendance à penser, mais peut-être me trompè-je, que quand on a connu un grand artiste dans la plénitude de ses moyens et de son art, on continue à l'apprécier même quand, comme disent les américains, il a "passed his prime". A l'inverse, quand on découvre ce même artiste un peu sur le tard, on a tendance à le trouver nettement moins bien que sa réputation. Bizarrement, ce phénomène peut s'inverser quand on entend un artiste très très tard. On s'attend à un nom et parfois des lambeaux nous donnent une idée de sa grandeur passée.

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