Michel Sénéchal (CD Malibran, 2019)

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JdeB
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Michel Sénéchal (CD Malibran, 2019)

Message par JdeB » 14 déc. 2019, 19:06

01 Rameau - Platée : A l'aspect de ce nuage (dir : Hans Rosbaud Aix-en-Provence 1956)
02 Grétry - Zémire et Azor : Ah quel tourment ! (dir : Thomas Beecham BBC 1955)
03 Glück - Iphigénie en Aulide : S'il était vrai (dir : Pierre Dervaux RAI 1963)
04 Mozart - Die Entführung aus dem Serail : Im Mohrenland gefangen war
(Hans Rosbaud Aix-en-Provence 1954)
05 Vogel - Démophon : Quelle fatalité dans ces tristes climats (dir : Georges Tzipine 1955)
06 Boïeldieu - La Dame Blanche : Viens, gentille dame (dir : Pierre Stoll 1961)
07 Rossini - Le Comte Ory : Que les destins prospères (dir : D.E. Inghelbrecht 1959)
08 Hérold - Le Pré aux clercs : Ce soir j'arrive donc (dir : Jésus Etcheverry 1962)
09 Adam - Si j'étais roi : J'ignore son nom (dir : Edgard Doneux 1953)
10 Delibes - Le roi l'a dit : N'ai-je pas l'impertinence (dir : André Girard 1958)
11 Berlioz - L'Enfance du Christ : Dans la crèche (dir : Pierre Dervaux 1959)
12 Bizet - Ivan IV : Ouvre ton coeur (dir : Georges Tzipine 1957)
13 Gounod - Mireille : Anges du Paradis (dir : Jésus Etcheverry 1962)
14 Thomas - Mignon : Elle ne croyait pas (dir : Jules Gressier 1960)
15 Debussy - L'Enfant prodigue : Ces airs joyeux (dir : André Cluytens RAI 1962)
16 Puccini - Madame Butterfly : Adieu, séjour fleuri
(avec Raymond Steffner - dir : Ferdinand Leitner 1960)
17 Ravel - L'Enfant et les Sortilèges : Deux robinets coulent (dir : Lorin Maazel 1960)
18 Ravel - L'Heure espagnole : En dépit de cette inhumaine (dir : Peter Maag 1962)
19 Sauguet - Les Caprices de Marianne : Ô mort désirée (dir : Louis Martin 1956)
20 Offenbach - Barbe-Bleue : Encore une, soldats (dir : Marcel Cariven 1958)
21 Gounod-Faust : Cavatine, collection de Daniel Marty qui le tenait de Michel, enregistré en 1948.

L'Alien de l'Ancien Monde

Michel Sénéchal incarne un monde musical englouti. On reste bien sûr ébloui par sa diction française mais c'est encore plus profond et essentiel que cela, bien plus qu'une qualité de clarté portée à sa zénithale pureté : un idéal de la parole chantée. Il a été le dernier rejeton chantant d'une époque où le français parlé n'avait rien perdu de sa tonicité, de ses mélismes chantants, de ses saveurs ondoyantes et contrastées, de sa parfaire articulation au sens et au verbe vibrant, dans un large ambitus. Comme l'écrit si justement Benoit Duteurtre dans un article sur la voix de Sacha Guitry, "Le français d'aujourd'hui se dit avec un débit rapide et plutôt monocorde. Celui d'hier était plein de couleurs, de contrastes, d'intonations étranges où se mêlaient le rauque, le caverneux, le flûté, l'aigre et le pointu. Il suffit de regarder n'importe quel film d'avant-guerre pour retrouver ces premiers et seconds rôles aux timbres si typés."

Michel Sénéchal ne possédait pas le timbre le plus suave ni le plus enjôleur, certes, mais il cultivait comme l'un des beaux-arts l'art suprême de la musicalité là où la musique officiait comme humble servante du théâtre, de la caractérisation d'un personnage qui avec lui, aussi anecdotique soit-il, prenait un relief saisissant.

Cette compilation discographique de précieuses raretés comblera ses admirateurs malgré un ou deux rôles où il apparaît hors-sujet comme Pinkerton et rappelle l'éclat sophistiqué de son éclectisme, de Grétry à Sauguet, artisan-ciseleur de la phrase et artiste de toutes les métamorphoses.

Jérôme Pesqué

Je rappelle notre fil consacré à cet incomparable ténor:
https://odb-opera.com/viewtopic.php?f=2 ... %C3%A9chal
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra

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