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par jerome » 10 août 2015, 20:21
Ben elles sont toutes (ou presque) passionnantes!
Pour Leonore, je reviens toujours vers la version Blomstedt qui est juste une tuerie vocalement et dramatiquement parlant avec une Edda Moser exceptionnelle et merveilleusement entourée.
Pour Fidelio, c'est plus dur de faire des choix! Si on veut une version sans gros point faible, chantée de façon homogène et vraiment bien dirigée, le choix se resserre:
- version Fricsay, la plus "mozartienne " de toutes en termes de direction! Le matériau orchestral est allégé et la prise de son met les voix en avant. Fricsay adopte des tempi alertes, tendus, nerveux et ça fonctionne très bien. Cast de qualité avec surtout à connaître absolument la Leonore de Rysanek et le Pizarro génial de Fischer-Dieskau. (Précision tout de même: les dialogues sont dits par des acteurs!)
- version Klemperer qui passe aux yeux de certains pour la référence. ça l'est assez effectivement sur le plan vocal, nettement moins sur le plan de la direction qui est un peu alourdie, lente.
- version Böhm: c'est pour moi la meilleure version de la discographie! Tout y est une réussite totale: de Jones (fantastique Leonore) au chef jusque dans les rôles secondaires: une merveille d'interprétation beethovenienne.
- la version studio de Karajan, magnifique elle aussi mais très différente des autres! C'est peut-être là l'interprétation la plus noire, la plus dramatique de la discographie. La prise de son est une splendeur, l'orchestre et les choeurs à tomber, le cast irréprochable. Tout concourt à faire de ce Fidelio, l'un des plus beaux enregistrements d'opéra de Karajan.
- la version Bernstein, indispensable elle aussi parce qu'elle est sidérante de théâtralité. Bernstein fait corps avec cette oeuvre et emporte tout sur son passage. Le cast est bon même si Kollo a des failles et Janowitz est bouleversante. Là aussi prise de son magnifique!
- la version Abbado: c'est la version récente la plus équilibrée. Le chef trouve des couleurs inédites, sait allèger la texture orchestrale d'infinies nuances sans pour autant perdre la grandeur de l'écriture musicale et vocale et le cast est ce qu'on fait de mieux aujourd'hui: Kaufmann est vraiment le Florestan de sa génération et Stemme est la Leonore la plus dotée vocalement de ces 10 dernières années (même si la voix n'est pas des plus belles) Vraiment une très belle version!
Les autres versions ne sont parfois pas très loin mais elles sont toutes plombées par au moins un élément important.
La seule version qui m'a pleinement déçu à quasiment tous les points de vue, c'est la version Dohnanyi: tempi souvent absurdes, prise de son décevante (surtout pour un studio DECCA), cast pas convaincant!