Luigi Alva (1927 - 2025)

[JdeB]

Le célèbre ténor péruvien nous a quittés

Rappelons la riche biographie que Georges Farret lui a consacrée.

Retraçons les grands jalons de sa carrière grâce à cet ouvrage

il débute à Lima en 1949 dans des zarzuelas

19 décembre 1949, Favart, Le jongleur de Notre-Dame (premier engagement en dehors du Pérou)

1954, début en Italie (Milan au Teatro Nuovo, Turin pour la RAI) et en Allemagne (Baden-Baden, Hambourg, Wiesbaden)

26 décembre 1955, Piccola Scala, Il Matrimonio segreto msc Giorgio Strehler

16 février 1956, débute à la Scala dans Almaviva sous la direction de Giulini et aux côtés de Maria Callas

avril/mai 1956, Scala, chante le Beppe de Leoncavallo aux côtés de Giuseppe di Stefano et celui de Donizetti (Rita) à la Piccola

3 et 5 juin 1956, Scala, Requiem de Mozart sous la direction de Bruno Walter

septembre/octobre 1956, tournée de la Scala en Afrique du Sud

22 février 1957, Scala, création mondiale de La donna e' mobile de Malipiero

Mars 1957, Scala, chante Fenton sous la direction de Karajan aux côtés d'Elisabeth Schwarzkopf, de Tito Gobbi, d'Anna Moffo et de Fedora Barbieri

17 mai 1957, Scala, création mondiale de Una domanda di Matrimonio de L. Chailly

juin 1957, Vienne, Belmonte dirigé par Josef Krips

26 juillet 1957, débute à Aix dans Ferrando

10 août 1957, débute à Salzbourg en Fenton sous la direction de Karajan; rôle qu'il reprend à Vienne en septembre avec le même chef

Décembre 1957, Venise, Don Ottavio

Juillet 1958, Scala, Nemorino avec Renata Scotto.

Août 1958, Salzbourg, Ferrando dirigé par Karl Böhm avec Elisabeth Schwarzkopf et Christa Ludwig

11 octobre 1958, Turin, RAI, l'Epopée de Gilgamesh de Martinu, création en Italie

Novembre 1958, Turin, Nemorino avec Renata Scotto.

Décembre 1958, Scala, Maria Golovine de Menotti

9 mai 1959, Madrid, Zarzuela, Arturo dans Lucia avec Kraus

Juillet 1959, Aix, Il Mondo della luna de Haydn dirigé par Giulini et Cosi

octobre 1959, Londres, Covent Garden, Don Ottavio dirigé par Colin Davis avec Joan Sutherland, Elisabeth Schwarzkopf, Giuseppe Taddei

mai 1960, Londres, Covent Garden, Almaviva dirigé par Giulini avec Teresa Berganza

juillet 1960, Aix, Le Médecin malgré lui de Gounod, Le Messie et Don Ottavio

novembre 1960, Dallas, Alcina avec Joan Sutherland

mai 1961, Londres, Fenton dirigé par Giulini avec Freni, Resnik et Veasey

mai/juin 1961, Glyndebourne, Nemorino

juillet 1961, Aix, Tamino et Ferrando

septembre 1961, Il Socrato immaginario de Paisiello

Novembre 1961, Dallas, Thaïs avec Denise Duval

novembre 1961, Chicago, Almaviva avec Simionato et Boris Christoff

Décembre 1961, Tel Aviv et Jérusalem, Almaviva dirigé par Giulini avec Teresa Berganza

janvier 1962, Piccola Scala, Serse de Haendel

juin 1962, Amsterdam, Almaviva dirigé par Giulini avec Teresa Berganza

juillet 1962, Aix, Don Ottavio et Belmonte

Aout 1962, Glyndebourne, Nemorino avec Mirella Freni

11 décembre 1962, Carnegie Hall, Lindoro aux côtés de Teresa Berganza

Janvier 1963, Piccola, aborde Bacchus de Strauss !

mars/avril 1963, Scala, Don Ottavio dirigé par Scherchen avec leontyne Price, Elisabeth Schwarzkopf, Mirella Freni, Nicolai Ghiaurov

23 septembre 1963, Commandeur de l'Ordre du Soleil du Pérou

mars 1964, Met, Fenton sous la direction de Bernstein

mai 1964, Met, Don Ottavio avec Leontyne Price, Cesare Siepi, Lisa della Casa

juillet 1964, Aix, Don Ottavio et Fenton

avril 1965, Rome, Almaviva dirigé par Giulini avec Teresa Berganza

janvier 1966, Piccola, Sesto dans La Clemenza di Tito

avril 1966, Scala, Don Ottovio dirigé par Lorin Maazel avec joan Sutherland et Nicolai Ghiaurov

mai 1966, Piccola, Le Devin de village de JJ Rousseau

juillet 1966, Aix, Don Ottavio et Idamante

février 1967, Scala , Siebel

juillet 1967, Aix, Ferrando et Almaviva

Août 1967, Salzbourg, Belmonte dirigé par Zubin Mehta

14 mai 1968, Turin, aborde Werther

juillet 1968, Londres, Ferrando dirigé par Georg Solti

Août 1968, Salzbourg, Almaviva dirigé par Abbado

novembre/ décembre 1968, Met, Almaviva avec Teresa Berganza

21 novembre 1968, Fort Worth, aborde Alfredo de La traviata

Décembre 1969, Scala, Almaviva dirigé par Abbado avec Teresa Berganza

Mars/ Avril 1970, Tokyo, Fenton dirigé par Maazel avec DFD

Août 1970, Salzbourg, Ferrando dirigé par Ozawa

30 août 1970, Venise, Egisto de Cavalli

29 octobre 1970, Naples, Griselda de Scarlatti

mai 1971, Florence, Ramiro dirigé par Abbado avec Berganza

5 juin 1971, Berlin, La Traviata dirigée par Maazel

août 1971, Edimbourg, Ramiro dirigé par Abbado avec Berganza

novembre/décembre 1972, Berlin, Ferrando dirigé par Karl Böhm

Avril 1973, Scala, Ramiro avec Valentini-Terrani sous la direction d'Abbado

Août 1973, Edimbourg, Ottavio dirigé par Daniel Barenboim

octobre / décembre 1973, Met, Lindoro, Tamino et Almaviva

février/mars 1974, Moscou, Ramiro avec Valentini-Terrani

Avril 1975, Scala, Lindoro dirigé par Abbado avec Marilyn Horne/Lucia Valentini-Terrani

juin/juillet 1975, récitals en Australie

décembre 1975, Scala, L'Heure espagnole dirigée par Georges Prêtre msc Jorge Lavelli

décembre 1976, Scala, Almaviva avec Frederica von Stade, Hermann Prey, Ruggero Raimondi et Enzo Dara

septembre 1981, Lima, aborde la mise en scène en montant Il Barbiere

avril 1982; Lugano, Lo Speziale de Haydn

février 1983, Venise, La prova di Un'opéra seria de Gnecco avec Leyla Gencer

mai 1983, Bordeaux, Il Barbiere di Siviglia de Paisiello

Février 1984, Venise, Die Fledermaus (rôle de Frank)

Février 1985, Venise, Orphée aux enfers (rôle de Mercure)

Novembre/décembre 1985, Lille, La Finta giardiniera de Mozart (Il Podesta) + Lyon et Orleans en avril et mai 1986

mars 1989, Monte-Carlo, Il Barbiere (première mise en scène en Europe) avec Cecilia Bartoli

janvier 1990, Nîmes, Le Nozze di Figaro (msc)

juillet 1993, récitals en Australie

septembre 1993, Montevideo et Lima, donne ses derniers récitals

[Loïs]

Le célèbre ténor péruvien nous a quittés
Rappelons la riche biographie que Georges Farret lui a consacrée

Une lapalissade se rappeler qu'il fut jugé de son vivant ou plutôt de sa carrière comme celui qui avait réinventé le chant rossinien et de tenore di grazia (qu'il abordait pour la première fois de l'histoire du disque de manière virile) puis Rockwell Blake vint et on comprit tout...
Une montagne d'enregistrements dont un certain nombre d'Almaviva y compris celui de trop avec Edda Pierre.

[jerome]

puis Rockwell Blake vint et on comprit tout...

Ah ça oui alors ! On comprit qu'Alva n'avait jamais été un vrai ténor rossinien et qu'il avait une voix de tenorino. C'est Blake qui a tout révélé de ce qu'était réellement le ténor rossinien et, en l'espèce, il reste à ce jour insurpassé et même inégalé.
Alva, quant à lui, avait un timbre joli, agréable, doucereux, très léger et un chant mené avec style ... mais bon ... pas une grande voix ni un grand chanteur ... d'une certaine manière un talentueux illusionniste ... comme l'ont été d'une certaine manière Ugo Benelli ou Nicola Monti ...

[Christopher]

Y a-t-il des OdBiens qui l'ont vu sur scène ?

[raph13]

puis Rockwell Blake vint et on comprit tout...

Ah ça oui alors ! On comprit qu'Alva n'avait jamais été un vrai ténor rossinien et qu'il avait une voix de tenorino. C'est Blake qui a tout révélé de ce qu'était réellement le ténor rossinien et, en l'espèce, il reste à ce jour insurpassé et même inégalé.
Alva, quant à lui, avait un timbre joli, agréable, doucereux, très léger et un chant mené avec style ... mais bon ... pas une grande voix ni un grand chanteur ... d'une certaine manière un talentueux illusionniste ... comme l'ont été d'une certaine manière Ugo Benelli ou Nicola Monti ...

Je trouve quand même Alva d'une autre trempe que le fade et fluet Monti...

[jerome]

Mouais ... c'est vrai que Monti est plus pâlot qu'Alva mais tu sais, ces 3 là relèvent tout de même, peu ou prou, de la même catégorie vocale ..., Benelli étant techniquement un peu plus abouti que les 2 autres (c'est le seul d'ailleurs qui osera affronter le dernier air d'Almaviva ! Il est même le premier à le faire de manière à peu près probe après la tentative peu réussie de Valletti.)
Pour en revenir à Alva, son Almaviva le plus réussi est celui enregistré avec Abbado parce que sous la houlette exigeante et scrupuleuse du chef et d'Alberto Zedda qui travaillait à l'édition critique de l'ouvrage, ça tenait enfin à peu près la route techniquement parlant (mais pas au point de se confronter au Cessa di piu resistere !).

[raph13]

Une montagne d'enregistrements dont un certain nombre d'Almaviva y compris celui de trop avec Edda Pierre.

Merci, je découvre grâce à ton message la délicieuse et piquante Rosina d'Eda Pierre

[Loïs]

Une montagne d'enregistrements dont un certain nombre d'Almaviva y compris celui de trop avec Edda Pierre.

Merci, je découvre grâce à ton message la délicieuse et piquante Rosina d'Eda Pierre

Cet enregistrement est un scandale: Eda-Pierre est peut être pour moi la référence tant l’alliance de ce timbre chaud , sensuel et corsé avec des suraigus cristallins et excitants,le tout dans un ton d’espièglerie, la place à la plus haute marche. Mais il y a un baryton totalement inacceptable et Álva en préretraite . Cela fout tout par terre.

[Peleo]

Je l’ai beaucoup admiré dans Almaviva il y a fort longtemps et je le trouve toujours admirable dans Ottavio. Quant au terme d’ »illusionniste »… je le trouve déplacé mais il faut bien exister.

[raph13]

Une montagne d'enregistrements dont un certain nombre d'Almaviva y compris celui de trop avec Edda Pierre.

Merci, je découvre grâce à ton message la délicieuse et piquante Rosina d'Eda Pierre

Cet enregistrement est un scandale: Eda-Pierre est peut être pour moi la référence tant l’alliance de ce timbre chaud , sensuel et corsé avec des suraigus cristallins et excitants,le tout dans un ton d’espièglerie, la place à la plus haute marche.

Tout à fait ! Dommage de ne pas avoir inclus l'air "Ah, se è ver" écrit pour Joséphine Fodor-Mainvielle dans lequel elle aurait sûrement fait mouche...