Festival de Salzbourg 2009
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- Basse
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Oui, j'ai entierement adore "Per pieta" de Miah Persson. Elle l'a chante plus lentement qu'a Glyndebourne
ce qui a davantage fait l'effet sur le public -- tres emu a la fin de son air. Bravissima! Et puis quelle
belissime fille, elle aussi!
Avant ce Cosi, mon Cosi prefere etait celui de Glyndebourne 2006, mais celui ci est sceniquement bcp plus reussi.
A Glynd il y avait Anke Vondung, vocalement imbattable, mais Isabel Leonard est tellement belle que ca presence
scenique compense toute la diffce. La fin de cette production est tres bien construite aussi. Il y a une vraie
confusion emotionnelle et il n'est pas du tout clair qui finit avec qui ou si toutes les combinaisons eclatent.
Les mecs sont superbes aussi. Guth a vraiment reflechi a chaque mouvement pendant ce spectacle a quoi ajouter un
execellent acteur -- manipulateur experimente de Don Alfonso, Bo Skovhus. Sceniquement le plus reussi AMHA est
Guglielmo de Florian Bosch. Deja tres bien dans le Messiah de Guth (qu'on a vu a la tele recemment), ici il joue
"alla grande". Topu Lehtipuu et lui - 2 personages tellement diffts mais une combinaison parfaitement compatible.
Enfin Patricia Petibon tres petillante que les americains ont bcp aimee (lire la presse et les blogs).
En somme un SUPERBE show!
Sur la mise en scene... il faut voir le spectacle pour en parler plus en detail. C'est le 3e morceau de la
trilogie et on voit parfaitement comment ca s'insere entre les 2 opera precedents. Le soin pour les details
est surtout etonnant! Ce spectacle m'a enthousiasme comme "Ariadne auf Naxos" a Munich, meme si les motifs
sont assez differents pour un enthousiasme similaire. BRAVI!
ce qui a davantage fait l'effet sur le public -- tres emu a la fin de son air. Bravissima! Et puis quelle
belissime fille, elle aussi!
Avant ce Cosi, mon Cosi prefere etait celui de Glyndebourne 2006, mais celui ci est sceniquement bcp plus reussi.
A Glynd il y avait Anke Vondung, vocalement imbattable, mais Isabel Leonard est tellement belle que ca presence
scenique compense toute la diffce. La fin de cette production est tres bien construite aussi. Il y a une vraie
confusion emotionnelle et il n'est pas du tout clair qui finit avec qui ou si toutes les combinaisons eclatent.
Les mecs sont superbes aussi. Guth a vraiment reflechi a chaque mouvement pendant ce spectacle a quoi ajouter un
execellent acteur -- manipulateur experimente de Don Alfonso, Bo Skovhus. Sceniquement le plus reussi AMHA est
Guglielmo de Florian Bosch. Deja tres bien dans le Messiah de Guth (qu'on a vu a la tele recemment), ici il joue
"alla grande". Topu Lehtipuu et lui - 2 personages tellement diffts mais une combinaison parfaitement compatible.
Enfin Patricia Petibon tres petillante que les americains ont bcp aimee (lire la presse et les blogs).
En somme un SUPERBE show!
Sur la mise en scene... il faut voir le spectacle pour en parler plus en detail. C'est le 3e morceau de la
trilogie et on voit parfaitement comment ca s'insere entre les 2 opera precedents. Le soin pour les details
est surtout etonnant! Ce spectacle m'a enthousiasme comme "Ariadne auf Naxos" a Munich, meme si les motifs
sont assez differents pour un enthousiasme similaire. BRAVI!
Et aussi Cosi fan tutte on en parle ici
http://search.salzburg.com/articles/5440564
http://www.diapasonmag.fr/news.php?id=391
http://operachic.typepad.com/opera_chic ... zburg.html
http://search.salzburg.com/articles/5440564
http://www.diapasonmag.fr/news.php?id=391
http://operachic.typepad.com/opera_chic ... zburg.html
Je t'avais prévenu, non? j'avais parlé (sans doute dans ce fil) de "navet de l'année"... (bon, je ne l'ai pas vu, mais l'unanimité est fort claire...). Dommage, car je reste persuadé que l'oeuvre avait toute sa place à Salzbourg.fliegender a écrit :"Moise et Pharaon"
Il faudrait filmer ca, et ensuite organiser un workshop sous le titre "Anatomie d'une merde" [excuses!].
A part ça, pour ce que tu dis sur les salles:
D'accord sur le côté un peu disproportionné, Cinemascope, du Grosses Haus; par contre, la Haus für Mozart n'est vraiment pas du tout une réussite: certes, une jolie impression visuelle, mais l'acoustique y est très aléatoire, la visibilité parfois indigne (manque de pente au parterre, côtés des balcons calamiteux: 50 €, voire 85 € pour des places à visibilité très réduite et au confort plus que sommaire!), et puis il y a vite, quand on commence à la connaître, une impression, de toc, de finitions bâclées, de Conforama plus encore que d'Ikea ( ): le matériau qui domine, c'est le contreplaqué, peint pour avoir l'air luxe. Le lieu n'a pas vraiment de chance: depuis la première version du Festspielhaus en 1926, les versions se sont succédées in situ, l'ancien Kleines Festspielhaus détruit à partir de 2004 (?) n'étant in fine sans doute pas la pire version... Clairement, il est désormais évident que des travaux importants pour améliorer l'existant sont absolument nécessaires, reste à savoir quand ils seront faits...fliegender a écrit :Plus ce nouveau theatre fantastique "Haus fur Mozart" qui est BCP plus beau et plus humain que la grosse Opernfestspielhaus (qui --a l'interieur-- resemble bcp a une des mega-eglises evangeliques aux US).
Ah non, pas nouveau du tout! L'aménagement intérieur fait d'ailleurs très années 60; en réalité c'est un des tout premiers lieux du festival, dès les années 1920, évidemment largement transformé depuis (la salle, pas les rochers!). Elle aussi a besoin de travaux assez conséquents, notamment pour renforcer l'étanchéité du toit et le rendre à nouveau fonctionnel (il est censé pouvoir s'ouvrir!), ce qui devrait être fait d'ici au festival 2010.fliegender a écrit : un theatre nouveau [“Felsenreitschule” ds le meme complexe avec les autres 2]
Par ailleurs je ne suis pas du tout d'accord avec toi sur Al gran sole et sur Così, mais je détaillerai plus tard (je fais un journal salzbourgeois sur mon blog, je vais le copier ici progressivement). Zéro pointé une fois de plus pour Flimm dans le domaine de l'opéra!
Il me reste à parler du discours d'ouverture, grande cérémonie mondaine confiée cette année au jeune écrivain Daniel Kehlmann, par ailleurs écrivain en résidence cette année: fils d'un metteur en scène aujourd'hui complètement oublié, il a lancé une grande diatribe contre le Regietheater accusé de tous les maux, et d'abord d'avoir fait du mal à son papa (Michael K., qui avait mis en scène à Salzbourg une pièce d'un auteur autrichien alors en vogue en 1975). Cela a suscité pas mal de moqueries et peu de défenses...
"Le monde appartient à ceux qui aiment le neuf"
Marc Bloch
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Splendide souvenir également. J'en ai converti plusieurs à l'opéra à cette occasionpaco a écrit :pas étonné par "c une oeuvre longue, chiante", c un opéra qui ne souffre pas la médiocrité. Ds la distribution somptueuse de Garnier des années 80 ça passait très bien, mais à l'écoute au CD j'ai bcp de mal
"Venez armé, l'endroit est désert" (GB Shaw envoyant une invitation pour l'une de ses pièces).
+1PlacidoCarrerotti a écrit :Splendide souvenir également. J'en ai converti plusieurs à l'opéra à cette occasionpaco a écrit :pas étonné par "c une oeuvre longue, chiante", c un opéra qui ne souffre pas la médiocrité. Ds la distribution somptueuse de Garnier des années 80 ça passait très bien, mais à l'écoute au CD j'ai bcp de mal
C'est marrant, parce que j'avais aussi un excellent souvenir de la version de Garnier ; je l'ai revu des années après à l'occasion d'un "classique en images au Louvre" et j'ai tout autant aimé. Encore une oeuvre qui ne supporte pas la médiocrité vocale ? Par contre, je n'ai jamais tenté l'expérience de l'écoute de salon.
EdeB
Parution de ma biographie "Régine Crespin, La vie et le chant d'une femme" ! Extraits sur https://reginecrespinbiographie.blogspot.com/
Odb-opéra
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Evidemment la presse sur le Festival est d'une telle abondance qu'on ne saurait en rendre compte... Une dépêche dpa fait le tour des bilans globaux que les journaux germaniques publient progressivement en ce moment, avec en général quelque chose qui ne ressemble pas trop à de l'enthousiasme... Le Standard (non cité dans la dépêche) titre son article-bilan sur les opéras de cette édition "Ein grotesker Opernsommer". Pas besoin de traduire... (une phrase à noter de l'article: [on a remarqué dans Al gran sole que] "Les Wiener Philharmoniker jouent Nono mieux que Mozart" )
Il faut en revanche lire absolument, pour les germanistes, l'interview de Jürgen Flimm dans le Standard, d'une hauteur de vue véritablement gheorghiuesque: http://derstandard.at/fs/1250691230147/ ... ser-gebaut
Mon passage préféré en traduction rapide:
Question: "Vous ne réfléchissez pas à ce qui n'a pas été acepté par le public, et pourquoi?"
Réponse "Non. Je ne sais pas du tout pourquoi quelqu'un hue. Parce que je n'ai pas trouvé le temps d'aller chez le coiffeur?"
Le festival a été intensément attaqué cette année, pas toujours pour de bonnes raisons, mais malheureusement souvent pour de bonnes: je passe sur les critiques de Marlene Streeruwitz, obscure écrivaine autrichienne, particulièrement violente, plutôt maladroite, mais qui n'est pas sans contenir un fond de vérité (en gros: manifestation "fachistoïde", qui plaît tant aux Autrichiens parce qu'elle leur rappelle la monarchie avec tout son tralala - Flimm lui a répondu qu'il lui manquait une case); Nikolaus Bachler (ancien intendant du Burgtheater de Vienne, depuis intendant de l'Opéra de Bavière), lui, traite le gouvernement autrichien de "coalition de zéros" et décrit de façon tout à fait convaincante la décrépitude intellectuelle du festival, vraie au moins pour l'opéra (il attaque notamment la place inadmissible prise par le Philharmonique de Vienne, champion du statu quo).
La critique la plus intéressante, parce que la plus modérée et la plus argumentée, vient d'une vieille connaissance, Gerard Mortier, qui plutôt que de taper sur la cible trop facile qu'est Flimm préfère critiquer le manque de direction, de cohérence qui est marquant à Salzbourg aussi bien sous Ruzicka que sous Flimm, et qui ne peut s'aggraver avec Pereira (il voit à juste titre dans la nomination de Bechtolf comme directeur du théâtre comme un signe de restauration). Il critique aussi la Haus für Mozart, pire que l'ancien Kleines Festspielhaus, et surtout il s'adresse aux financeurs du festival (les subventions représentent 1/4 des ressources du festival et sont, aux dires de sa présidente, inférieures aux impôts que verse le festival): continuer à pressurer le festival pour qu'il augmente ses ressources propres, c'est l'obliger à une dérive vers une gestion uniquement économique du festival, aux détriments de sa mission première qui est d'être un lieu d'art. Justes paroles.
http://search.salzburg.com/articles/5522182
Il faut en revanche lire absolument, pour les germanistes, l'interview de Jürgen Flimm dans le Standard, d'une hauteur de vue véritablement gheorghiuesque: http://derstandard.at/fs/1250691230147/ ... ser-gebaut
Mon passage préféré en traduction rapide:
Question: "Vous ne réfléchissez pas à ce qui n'a pas été acepté par le public, et pourquoi?"
Réponse "Non. Je ne sais pas du tout pourquoi quelqu'un hue. Parce que je n'ai pas trouvé le temps d'aller chez le coiffeur?"
Le festival a été intensément attaqué cette année, pas toujours pour de bonnes raisons, mais malheureusement souvent pour de bonnes: je passe sur les critiques de Marlene Streeruwitz, obscure écrivaine autrichienne, particulièrement violente, plutôt maladroite, mais qui n'est pas sans contenir un fond de vérité (en gros: manifestation "fachistoïde", qui plaît tant aux Autrichiens parce qu'elle leur rappelle la monarchie avec tout son tralala - Flimm lui a répondu qu'il lui manquait une case); Nikolaus Bachler (ancien intendant du Burgtheater de Vienne, depuis intendant de l'Opéra de Bavière), lui, traite le gouvernement autrichien de "coalition de zéros" et décrit de façon tout à fait convaincante la décrépitude intellectuelle du festival, vraie au moins pour l'opéra (il attaque notamment la place inadmissible prise par le Philharmonique de Vienne, champion du statu quo).
La critique la plus intéressante, parce que la plus modérée et la plus argumentée, vient d'une vieille connaissance, Gerard Mortier, qui plutôt que de taper sur la cible trop facile qu'est Flimm préfère critiquer le manque de direction, de cohérence qui est marquant à Salzbourg aussi bien sous Ruzicka que sous Flimm, et qui ne peut s'aggraver avec Pereira (il voit à juste titre dans la nomination de Bechtolf comme directeur du théâtre comme un signe de restauration). Il critique aussi la Haus für Mozart, pire que l'ancien Kleines Festspielhaus, et surtout il s'adresse aux financeurs du festival (les subventions représentent 1/4 des ressources du festival et sont, aux dires de sa présidente, inférieures aux impôts que verse le festival): continuer à pressurer le festival pour qu'il augmente ses ressources propres, c'est l'obliger à une dérive vers une gestion uniquement économique du festival, aux détriments de sa mission première qui est d'être un lieu d'art. Justes paroles.
http://search.salzburg.com/articles/5522182
"Le monde appartient à ceux qui aiment le neuf"
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