A Lucerne, c'est Ricola qui régale, avec de grandes vasques offrant des bonbons à l'entrée.
Mais ne fantasmez pas sur les pastilles apaisantes : quoi de pire qu'un voisin tousseur, si ce n'est une voisine qui fait du bruit en ouvrant son sac, en remuant le contenu jusqu'à trouver ses précieuses pastilles, puis défait le papier (ou le blister) du bonbon le plus lentement possible, pour ne pas gêner (donc en prolongeant notre supplice) ?
Je crois me souvenir, quand j'étais petite que sur les billets de concert (au moins de Pleyel), il était écrit qu'un foulard ou un mouchoir pouvait opportunément atténuer le bruit d'une toux.
Je me souviens aussi, en 89, d'Isaac Stern, entre deux mouvements d'un trio, sortant de la poche intérieur de sa veste un collutoire qu'il tendit en souriant au tousseur du troisième rang du chatelet.
Et, plus récemment, d'Haitink se retournant exaspéré et sortant son mouchoir pour montrer au public comme à un enfant mal élevé comment le mettre devant sa bouche.
Mais, pas d'illusion, à l'étranger, le public n'est pas tellement mieux élevé, surtout en Autriche.
Le plus exaspérant, sans doute, c'est que les gens attendent les pianissimi pour tousser, au lieu de profiter d'un bon passage de cuivres+percus!
Bon, faut pas oublier aussi que l'émotion (et parfois l'ennui) y est pour quelque chose, de même que les clim' mal rêglées (partout) et la poussière ambiante (merci le TCE, par exemple).
Et puis, avant le téléphone portable, on avait droit, rappelez-vous, à la fameuse montre électronique si moderne qui sonnait toutes les heures pour rappeler à son propriétaire le temps qui passe!