Avril en confinement
Re: Avril en confinement
Je voulais la proposer, mais je n'ai pas osé…
En ajoutant ça : toujours avril, toujours le Portugal, mais une toute autre version
https://www.youtube.com/watch?v=ci76cKwFLDs&t=15s
En ajoutant ça : toujours avril, toujours le Portugal, mais une toute autre version
https://www.youtube.com/watch?v=ci76cKwFLDs&t=15s
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
Re: Avril en confinement
cela correspond à la révolution des œillets sur laquelle LLuis LLach avait composé une magnifique partition:micaela a écrit : ↑12 avr. 2020, 09:16Je voulais la proposer, mais je n'ai pas osé…
En ajoutant ça : toujours avril, toujours le Portugal, mais une toute autre version
https://www.youtube.com/watch?v=ci76cKwFLDs&t=15s
https://www.youtube.com/watch?v=KXOsZuFV4Xw
Re: Avril en confinement
Je suis peut être démodé,
Le vent d'hiver souffle en avril
J'aime le silence immobile ,
d'une rencontre , d'une rencontre...
https://youtu.be/7K7KettmHR0
Bernard
Le vent d'hiver souffle en avril
J'aime le silence immobile ,
d'une rencontre , d'une rencontre...
https://youtu.be/7K7KettmHR0
Bernard
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Avril & Mai en confinement
Bon va falloir mettre le titre du fil à jour!
parce qu'il reste encore insurpassé:
https://www.youtube.com/watch?v=c6AdciCKpFI
et puis bien sur
https://www.youtube.com/watch?v=jsrU1FPHdzQ
parce qu'il reste encore insurpassé:
https://www.youtube.com/watch?v=c6AdciCKpFI
et puis bien sur
https://www.youtube.com/watch?v=jsrU1FPHdzQ
Re: Avril en confinement
Ah ben ça je suis bien d'accord: Franco Corelli est insurpassé et même inégalé et pas que dans ce rôle!
Re: Avril & Mai en confinement
Au fait quelqu'un saurait il me dire à quels vers de Chenier se rapporte ce "comme un beau jour de mai"?
La seule allusion que je vois à "mai" c'est dans la suite de poèmes "A Fanny" et c'est hors sujet. Quant au printemps , il y a bien sur "O jours de mon printemps" mais ce n'est pas cela.
Ma pensée est que le librettiste a italianisé l'ultime poème de Chenier:
Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre
Anime la fin d'un beau jour,
Au pied de l'échafaud j'essaye encor ma lyre.
Peut-être est-ce bientôt mon tour ;
Peut-être avant que l'heure en cercle promenée
Ait posé sur l'émail brillant,
Dans les soixante pas où sa route est bornée,
Son pied sonore et vigilant,
Le sommeil du tombeau pressera ma paupière !
Avant que de ses deux moitiés
Ce vers que je commence ait atteint la dernière,
Peut-être en ces murs effrayés
Le messager de mort, noir recruteur des ombres,
Escorté d'infâmes soldats,
Remplira de mon nom ces longs corridors sombres.
Quand au mouton bêlant la sombre boucherie
Ouvre ses cavernes de mort,
Pâtre, chiens et moutons, toute la bergerie
Ne s'informe plus de son sort.
Les enfants qui suivaient ses ébats dans la plaine,
Les vierges aux belles couleurs
Qui le baisaient en foule, et sur sa blanche laine
Entrelaçaient rubans et fleurs,
Sans plus penser à lui, le mangent s'il est tendre.
Dans cet abîme enseveli,
J'ai le même destin. Je m'y devais attendre.
Accoutumons-nous à l'oubli.
Oubliés comme moi dans cet affreux repaire,
Mille autres moutons, comme moi
Pendus aux crocs sanglants du charnier populaire,
Seront servis au peuple-roi.
Que pouvaient mes amis ? Oui, de leur main chérie
Un mot, à travers les barreaux,
Eût versé quelque baume en mon âme flétrie ;
De l'or peut-être à mes bourreaux...
Mais tout est précipice. Ils ont eu droit de vivre.
Vivez, amis ; vivez contents.
En dépit de Bavus, soyez lents à me suivre ;
Peut-être en de plus heureux temps
J'ai moi-même, à l'aspect des pleurs de l'infortune,
Détourné mes regards distraits ;
A mon tour aujourd'hui mon malheur importune.
Vivez, amis ; vivez en paix.
Que promet l'avenir ? Quelle franchise auguste,
De mâle constance et d'honneur
Quels exemples sacrés, doux à l'âme du juste,
Pour lui quelle ombre de bonheur,
Quelle Thémis terrible aux têtes criminelles,
Quels pleurs d'une noble pitié,
Des antiques bienfaits quels souvenirs fidèles,
Quels beaux échanges d'amitié
Font digne de regrets l'habitacle des hommes ?
La Peur blême et louche est leur dieu.
Le désespoir !... le fer. Ah ! lâches que nous sommes,
Tous, oui, tous. Adieu, terre, adieu.
Vienne, vienne la mort ! Que la mort me délivre !
Ainsi donc mon coeur abattu
Cède au poids de ses maux ? Non, non, puissé-je vivre !
Ma vie importe à la vertu ;
Car l'honnête homme enfin, victime de l'outrage,
Dans les cachots, près du cercueil,
Relève plus altiers son front et son langage,
Brillants d'un généreux orgueil.
S'il est écrit aux cieux que jamais une épée
N'étincellera dans mes mains,
Dans l'encre et l'amertume une autre arme trempée
Peut encor servir les humains.
Justice, vérité, si ma bouche sincère,
Si mes pensers les plus secrets
Ne froncèrent jamais votre sourcil sévère,
Et si les infâmes progrès,
Si la risée atroce ou (plus atroce injure !)
L'encens de hideux scélérats
Ont pénétré vos coeurs d'une longue blessure,
Sauvez-moi ; conservez un bras
Qui lance votre foudre, un amant qui vous venge.
Mourir sans vider mon carquois !
Sans percer, sans fouler, sans pétrir dans leur fange
Ces bourreaux barbouilleurs de lois,
Ces tyrans effrontés de la France asservie,
Égorgée !... Ô mon cher trésor,
Ô ma plume ! Fiel, bile, horreur, dieux de ma vie !
Par vous seuls je respire encor.
Quoi ! nul ne restera pour attendrir l'histoire
Sur tant de justes massacrés ;
Pour consoler leurs fils, leurs veuves, leur mémoire ;
Pour que des brigands abhorrés
Frémissent aux portraits noirs de leur ressemblance ;
Pour descendre jusqu'aux enfers
Chercher le triple fouet, le fouet de la vengeance,
Déjà levé sur ces pervers ;
Pour cracher sur leurs noms, pour chanter leur supplice !
Allons, étouffe tes clameurs ;
Souffre, ô coeur gros de haine, affamé de justice.
Toi, Vertu, pleure si je meurs.
La seule allusion que je vois à "mai" c'est dans la suite de poèmes "A Fanny" et c'est hors sujet. Quant au printemps , il y a bien sur "O jours de mon printemps" mais ce n'est pas cela.
Ma pensée est que le librettiste a italianisé l'ultime poème de Chenier:
Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre
Anime la fin d'un beau jour,
Au pied de l'échafaud j'essaye encor ma lyre.
Peut-être est-ce bientôt mon tour ;
Peut-être avant que l'heure en cercle promenée
Ait posé sur l'émail brillant,
Dans les soixante pas où sa route est bornée,
Son pied sonore et vigilant,
Le sommeil du tombeau pressera ma paupière !
Avant que de ses deux moitiés
Ce vers que je commence ait atteint la dernière,
Peut-être en ces murs effrayés
Le messager de mort, noir recruteur des ombres,
Escorté d'infâmes soldats,
Remplira de mon nom ces longs corridors sombres.
Quand au mouton bêlant la sombre boucherie
Ouvre ses cavernes de mort,
Pâtre, chiens et moutons, toute la bergerie
Ne s'informe plus de son sort.
Les enfants qui suivaient ses ébats dans la plaine,
Les vierges aux belles couleurs
Qui le baisaient en foule, et sur sa blanche laine
Entrelaçaient rubans et fleurs,
Sans plus penser à lui, le mangent s'il est tendre.
Dans cet abîme enseveli,
J'ai le même destin. Je m'y devais attendre.
Accoutumons-nous à l'oubli.
Oubliés comme moi dans cet affreux repaire,
Mille autres moutons, comme moi
Pendus aux crocs sanglants du charnier populaire,
Seront servis au peuple-roi.
Que pouvaient mes amis ? Oui, de leur main chérie
Un mot, à travers les barreaux,
Eût versé quelque baume en mon âme flétrie ;
De l'or peut-être à mes bourreaux...
Mais tout est précipice. Ils ont eu droit de vivre.
Vivez, amis ; vivez contents.
En dépit de Bavus, soyez lents à me suivre ;
Peut-être en de plus heureux temps
J'ai moi-même, à l'aspect des pleurs de l'infortune,
Détourné mes regards distraits ;
A mon tour aujourd'hui mon malheur importune.
Vivez, amis ; vivez en paix.
Que promet l'avenir ? Quelle franchise auguste,
De mâle constance et d'honneur
Quels exemples sacrés, doux à l'âme du juste,
Pour lui quelle ombre de bonheur,
Quelle Thémis terrible aux têtes criminelles,
Quels pleurs d'une noble pitié,
Des antiques bienfaits quels souvenirs fidèles,
Quels beaux échanges d'amitié
Font digne de regrets l'habitacle des hommes ?
La Peur blême et louche est leur dieu.
Le désespoir !... le fer. Ah ! lâches que nous sommes,
Tous, oui, tous. Adieu, terre, adieu.
Vienne, vienne la mort ! Que la mort me délivre !
Ainsi donc mon coeur abattu
Cède au poids de ses maux ? Non, non, puissé-je vivre !
Ma vie importe à la vertu ;
Car l'honnête homme enfin, victime de l'outrage,
Dans les cachots, près du cercueil,
Relève plus altiers son front et son langage,
Brillants d'un généreux orgueil.
S'il est écrit aux cieux que jamais une épée
N'étincellera dans mes mains,
Dans l'encre et l'amertume une autre arme trempée
Peut encor servir les humains.
Justice, vérité, si ma bouche sincère,
Si mes pensers les plus secrets
Ne froncèrent jamais votre sourcil sévère,
Et si les infâmes progrès,
Si la risée atroce ou (plus atroce injure !)
L'encens de hideux scélérats
Ont pénétré vos coeurs d'une longue blessure,
Sauvez-moi ; conservez un bras
Qui lance votre foudre, un amant qui vous venge.
Mourir sans vider mon carquois !
Sans percer, sans fouler, sans pétrir dans leur fange
Ces bourreaux barbouilleurs de lois,
Ces tyrans effrontés de la France asservie,
Égorgée !... Ô mon cher trésor,
Ô ma plume ! Fiel, bile, horreur, dieux de ma vie !
Par vous seuls je respire encor.
Quoi ! nul ne restera pour attendrir l'histoire
Sur tant de justes massacrés ;
Pour consoler leurs fils, leurs veuves, leur mémoire ;
Pour que des brigands abhorrés
Frémissent aux portraits noirs de leur ressemblance ;
Pour descendre jusqu'aux enfers
Chercher le triple fouet, le fouet de la vengeance,
Déjà levé sur ces pervers ;
Pour cracher sur leurs noms, pour chanter leur supplice !
Allons, étouffe tes clameurs ;
Souffre, ô coeur gros de haine, affamé de justice.
Toi, Vertu, pleure si je meurs.
Re: Avril & Mai en confinement
Les Bee Gees , je sens que ça va bien te plaire ...
First of May (1969)
https://youtu.be/yGxDx8ftX1I
Bernard
joyeux 1er mai !
Sunt lacrymae rerum et mentem mortalia tangunt Énéide I v
Re: Avril & Mai en confinement
Ah oui et en plus je ne connaissais pasBernard C a écrit : ↑01 mai 2020, 14:44Les Bee Gees , je sens que ça va bien te plaire ...
First of May (1969)
https://youtu.be/yGxDx8ftX1I
Bernard
joyeux 1er mai !
Re: Avril & Mai en confinement
En écoutant cette mélodie (merci, Loïs), je me dis que je donnerai beaucoup pour quelques récitals de mélodies, chansons et lieder. Je sais que la foule ne se bousculait pas ces dernières années pour ce genre de concert, mais vu qu'il faut 4m2 par spectateur maintenant...
Je suis donc prêt à venir masqué, à me frictionner au gel hydroalcoolique entre 2 cycles de Fauré, Hahn, Poulenc ou Schubert et surtout à payer ma place pour contribuer modestement à faire vivre les musiciens. Je précise que je ne regretterai pas les tousseurs qui agrémentaient ces soirées, et qui, vu le contexte, se dispenseront dorénavant de se racler la gorge.
Re: Avril & Mai en confinement
C'est mon seul espoir dans cette ère post-confinement durablement déshumanisée qui se profile : une fois les concerts de nouveau autorisés (= dans xxxxx années ...), que plus aucun spectateur n'ose tousser dorénavant, de peur de se faire jeter de la salle. Cela serait le seul effet collatéral positif de la pandémie