L'Opéra de Paris condamné pour harcèlement moral

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Message par maitreluther » 01 juil. 2012, 16:55

Alain_B a écrit :Tout dépend de la taille et du type de l'entreprise en question. Pour une PME, et je parle d'expérience, la non réversibilité est un très gros handicap. Il devrait y avoir au moins des périodes d'essai permettant un retour arrière.

C'est sûr que perdre des prud'hommes pour l'ONP ça ne remet pas en cause la survie de l'institution :)
J'ai souvent vu dans ma carrière (principalement dans le privé) des promotions internes officialisées aprés que le candidat à la promotion ait fait ses preuves. J'ai aussi souvent vu des gens à qui l'on donnait responsabilités sans avoir le salaire, le réclamer au bout d'un certain temps, ne pas l'obtenir, et retourner à leur travail de base au grand étonnement du manager qui ne comprennait pas que l'on puisse exiger quoique ce soit pour l'honneur d'être "chef".
c'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule
(audiard)

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Re: L'Opéra de Paris condamné pour harcèlement moral

Message par David-Opera » 20 oct. 2014, 12:20

Stéphane Lissner doit se régaler, depuis le début de son année de transition à la direction de l'Opéra de Paris, l'établissement s'affiche au cœur de l'actualité.

http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-c ... 12446.html

Harcèlement moral: l'Opéra de Paris condamné pour la troisième fois
Harcèlement moral à l'Opéra de Paris, acte III. Après deux premières condamnations en avril puis en juin 2012, l'institution lyrique vient à nouveau de perdre un procès aux prud'hommes face à une salariée. D'après le syndicat SUD, l'Opéra devra lui verser 10 000 euros de dommages et intérêts, ainsi que le remboursement de ses frais d'avocat.

La décision rendue mercredi 15 octobre (le jugement n'a pas encore été publié) porte sur le cas de Catherine P., employée aux caisses. En 2010, "la direction a décidé de réorganiser le service, explique à L'Express Sylvia Lasfargeas, son avocate. Tous les caissiers s'y sont opposés en dénonçant une modification de leurs contrats de travail." Jusque là chargés de vendre des billets de spectacle aux passionnés d'art lyrique ou de ballet, les employés se voient sommés de commercialiser les tickets de visite du monument.

La direction, que SUD soupçonne alors de vouloir externaliser le service, veut des salariés polyvalents. "Mais il s'agit de deux métiers distincts, assure Matthias Bergmann, délégué syndical SUD. Le premier demande une connaissance de la salle et des spectacles, de prendre un peu de temps avec les clients, de les conseiller sur les places. Le second est complètement répétitif."

Accusés de trafic de billets

Soutenus par le syndicat et l'inspection du travail, les caissiers se mobilisent et signent un courrier commun à la direction. C'est alors que la situation s'envenime. "Le DHR a voulu se séparer des salariés", poursuit Matthias Bergmann.

Un prétexte est vite trouvé: une option de réservation dont bénéficient les caissiers sur les billets du jour, invendus par d'autres canaux de vente. Le personnel de l'Opéra en profite "depuis toujours", comme les proches des caissiers ou quelques clients fidèles. "Le préjudice était nul pour l'établissement, ça n'était d'ailleurs pas interdit par le règlement, insiste Matthias Bergmann. Les seuls à peut-être en pâtir étaient les gens dans la queue le matin."

Du jour au lendemain pourtant, les caissiers se retrouvent accusés de trafic de billets. "Après 27 ans d'ancienneté et une carrière irréprochable, ma cliente s'est sentie humiliée, commente Sylvia Lasfargeas. Elle est allée jusqu'au bout de la procédure pour faire cesser les rumeurs sur son compte."

Humiliés, "dans un sale état"

D'après l'avocate, six des 15 ex-caissiers ont attaqué l'Opéra, mais seule Catherine P. n'a pas abandonné en route. Elle est aussi la seule toujours en poste, les autres ayant quitté l'établissement par des licenciements, des ruptures conventionnelles ou des démissions. "Tous étaient dans un sale état, sous antidépresseurs, et beaucoup n'ont pas pu supporter l'ambiance de suspicion", assure Matthias Bergmann. Les prud'hommes ont aussi requalifié en licenciement simple la rupture du contrat d'un des salariés accusés de faute grave.

L'Opéra de Paris, dont la direction a été renouvelée cet été, joue l'apaisement et charge la précédente direction des ressources humaines. Cette affaire, "c'est le passé, assure Jean-Philippe Thiellay, nouveau directeur adjoint de l'institution, contacté par L'Express. Elle s'inscrit exactement dans la même problématique que les précédents cas, et fait suite au comportement de l'ancien DRH." Son remplaçant, d'ailleurs, "arrive lundi".

La direction attend de lire les attendus du jugement pour décider de faire appel ou non. Mais Jean-Philippe Thiellay suggère déjà la suite: "S'il s'avère que le cas est vraiment lié à un comportement révolu... j'aime bien solder le passé et écrire l'avenir." Une enquête au pénal pour harcèlement moral est toujours en cours.
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Re: L'Opéra de Paris condamné pour harcèlement moral

Message par Bernard C » 20 oct. 2014, 13:23

Que signifie exactement cette phrase :

"une option de réservation dont bénéficient les caissiers sur les billets du jour, invendus par d'autres canaux de vente. Le personnel de l'Opéra en profite "depuis toujours", comme les proches des caissiers ou quelques clients fidèles. "Le préjudice était nul pour l'établissement, ça n'était d'ailleurs pas interdit par le règlement, insiste Matthias Bergmann. Les seuls à peut-être en pâtir étaient les gens dans la queue le matin."


-Les caissiers peuvent revendre des billets du jour au détriment des clients qui font la queue ?
-Ce n'est pas autorisé , c'est simplement "pas interdit par le règlement " ?

Je ne comprends rien à ces étranges propos .

Qui les tient ? Les syndicalistes ? D'autres personnes ?

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Re: L'Opéra de Paris condamné pour harcèlement moral

Message par David-Opera » 20 oct. 2014, 13:33

Il leur était permis de se réserver quelques places très bon marché (10/20 euros) - mais qu'ils réglaient, je présume -, plutôt que de les vendre au public le jour de la réservation au guichet.

C'était connu par les amateurs, comme moi, qui faisaient les files d'attentes le matin.
Tardieu a par la suite mis en vente ces places sur internet et réduit l'intérêt d'aller faire les files d'attente, tout en virant les caissiers.

On s'en était aperçu lorsque le premier de la file d'attente n'arrivait pas, parfois, à acheter au guichet les places les plus intéressantes.

Je suis heureux d'apprendre à la lecture de cet article, que celui qui avait été licencié pour faute grave, a retrouvé un statut de licenciement simple (et donc avec indemnités chômage).
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Re: L'Opéra de Paris condamné pour harcèlement moral

Message par paco » 20 oct. 2014, 13:45

Oui c'était une pratique dont on s'apercevait quand, comme par hasard, les meilleures places à 10 euros n'étaient jamais en vente à la 1ère minute d'ouverture des réservations des dites places. Il m'est d'ailleurs arrivé une fois qu'une caissière me propose une place qu'elle avait achetée "en priorité" et qu'elle ne pouvait finalement pas utiliser.
Bien entendu elles payaient les dites places, ce n'était pas cadeau pour elles.

En revanche ça faisait partie des innombrables exemples de systèmes parallèles en vigueur à l'ONP pour se procurer les meilleures places (je passe les pires cas comme par exemple la soirée d'adieux de Nicolas le Riche, accessible uniquement sur invitation du Palais, mais pour laquelle on pouvait quand même se procurer des places si on connaissait untel qui etc., et pour laquelle seul le bouche à oreille a permis de savoir au dernier moment qu'il y aurait finalement quand même des places mises en vente mais que ce n'était pas certain-quoiqu'en demandant à untel qui connait untel qui etc.).

Le système de réservation de l'ONP est aujourd'hui une aberration au sein d'une République...

Pour en revenir au sujet de ce fil, précisons que ces procès pour harcèlement concernent les agissements de la précédente Direction, non pas de la nouvelle Direction mise en place progressivement par Mr Lissner

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Re: L'Opéra de Paris condamné pour harcèlement moral

Message par dge » 20 oct. 2014, 14:53

quetzal a écrit :Que signifie exactement cette phrase :

"une option de réservation dont bénéficient les caissiers sur les billets du jour, invendus par d'autres canaux de vente. Le personnel de l'Opéra en profite "depuis toujours", comme les proches des caissiers ou quelques clients fidèles. "Le préjudice était nul pour l'établissement, ça n'était d'ailleurs pas interdit par le règlement, insiste Matthias Bergmann. Les seuls à peut-être en pâtir étaient les gens dans la queue le matin."


-Les caissiers peuvent revendre des billets du jour au détriment des clients qui font la queue ?
-Ce n'est pas autorisé , c'est simplement "pas interdit par le règlement " ?

Je ne comprends rien à ces étranges propos .

Qui les tient ? Les syndicalistes ? D'autres personnes ?

Bernard
C'est effectivement ahurissant de lire de tels propos. " depuis toujours" donc avantage acquis, donc pas touche. On est effectivement dans une ""modulation"" de la loi, au détriment de ceux qui font la queue...
Notre République a parfois l'apparence d'une république bananière.

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