Kodaly - Harry Janos - Layer/Scarpitta- Châtelet, 06/2004

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David-Opera
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Kodaly - Harry Janos - Layer/Scarpitta- Châtelet, 06/2004

Message par David-Opera » 12 juin 2004, 03:45

Malgré un état de fatigue personnel avancé quelle découverte que cet opéra joué au Chatelet que vendredi et Dimanche.
Musique à la fois grandiloquente, poétique, fantastique ou empruntée au folklore slave avec de superbes danseurs.
Nora Gubisch y est très émouvante.
Visuellement, une oeuvre en accord avec la musique.

faustin
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un spectacle fabuleux

Message par faustin » 13 juin 2004, 21:16

HARY JANOS de Zoltan Kodaly (1882-1967)
..................................................................
Fable en un prologue, quatre aventures et un épilogue
Livret de Bela Paulini et Zsolt Harsani
d'après le poème humoristique le vieux soldat de Janos Garay
donné au Châtelet dans le cadre du festival des régions

Direction musicale Friedmann Layer
Orchestre national de Montpellier
..................................................................................
MISE EN SCENE, DECORS ET COSTUMES JEAN-PAUL SCARPITTA
......................................................................................
CHOREGRAPHIE GEORGES MOMBOYE
....................................................
Lumières Urs Schönebaum
.......................................
narrateur Gérard Depardieu
Hary Bela Perencz
Ilka Nora Gubisch
Marie-Louise Lucia Schwartz

C'est une oeuvre qui sort de l'ordinaire. Le récit se donne des allures philosophiques. Le soldat Hary Janos qui symbolise un pays balloté par l'histoire, la Hongrie relate des aventures aussi imaginaires qu'invraisemblables. Il aurait déplacé un poste frontière entre la Hongrie et la Russie, il aurait capturé Napoléon, il aurait été l'objet des faveurs de Marie-Louise...
Cet hymne à la nation hongroise a un petit goût d'auto-dérision; c'est comme si tout ce que pouvait faire ce pays, c'est de se réfugier dans l'imaginaire.

La musique, parfois stridente, souvent forte et expressive, très bien orchestrée s'inspire de toute évidence de la musique populaire hongroise comme l'ensemble de la musique de ce compositeur. Elle n'est pas sans rappeler la musique russe par moments.

La grande réussite du spectacle qui avait été produit pour le Festival de Radio france et de Montpellier de 2002 et qui est donné au Châtelet les 11 et 13 juin, c'est principalement au metteur en scène Jean-Paul Scarpitta et au chorégraphe ivoirien Georges Momboye qu'on la doit.

Lors de chaque scène une ambiance spéciale est crée; l'obscurité domine. Les décors sont réduits à peu de chose, les effets de lumière et d'interposition de panneaux translucides jouent le plus grand rôle. Les chanteurs bougent assez peu, ce qui donne au spectacle l'aspect d'une longue cérémonie.

Les parties dansées sont très développées, les chorégraphie de Georges Momboye sont prodigieuses de force de dynamisme et d'inventivité. Elles expriment l'intensité des sentiments de frustration d'un peuple que l'histoire a bafoué.

Il y a également de merveilleux numéros d'acrobatie, une belle funambule par qui le spectacle commence et se termine et un numéro de trampoline (c'est comme ça qu'on dit?) où l'homme qui se livre à cet exercice en jouant avec une mappemonde gonflable rappelle celui de Charlie Chaplin dans Le Dictateur.

Rien d'anecdotique dans tout cela, aucun de ces éléments ne rompt la l'unité et la continuité de ce récit.

Les deux comédiens Gérard Depardieu et Micha Lescot dans le rôle de l'étudiant mettent leur talent au service de cette oeuvre et la rendent intelligible pour le public français.

Je suis bien d'accord avec l'intervenant pour saluer la prestation de la mezzo Nora Gubisch dans le rôle d'Ilka. Son timbre , sa musicalité sont admirables et elle est très émouvante dans ce rôle.

Regrets: la salle n'était pas pleine et après les deux représentations de vendredi et de ce dimanche, c'est fini. Je ne peux dans pas vous conseiller d'y aller.

Faustin

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