Rossini - Missa di Gloria - Les Siècles Romantiques/Dubor - Lyon 23/01/2017
Rossini - Missa di Gloria - Les Siècles Romantiques/Dubor - Lyon 23/01/2017
Gioacchino Rossini
ouverture de guillaume tell
messa di gloria
pour choeur, solistes et orchestre
Karl Laquit ténor
Claire-Adeline Puvilland soprane
Ugo Rabec Basse
Les Siècles Romantiques
Jean-Philippe Dubor direction
Mardi 23 janvier 2018, Chapelle de la Trinité
Je ne sais de qui est l’expression « musique sacrée, ou sacrée musique », mais la Messa di Gloria de Rossini s’y prête parfaitement. Cette partition retrouvée par le musicologue Herbert Handt en 1987 recèle en effet de pépites vocales que l’on ne retrouvera pas dans ses deux autres chefs d’œuvre religieux (petite messe solennelle et stabat mater), et l’on se surprend souvent à remuer des épaules au gré des morceaux tant l’œuvre est enjouée et rythmée.
Après une ouverture de Guillaume Tell vivace et tonitruante qui fait vibrer les sous-bassement de la chapelle, les premières mesures du Kyrie nous ramènent dans un contexte plus sacré. L’orchestre Les Siècles Romantiques dirigé par le très investi Jean-Philippe Dubor déploiera tout au long de la soirée de belles sonorités, avec notamment des pupitres de violoncelles et contrebasses chatoyants, et celui des vents (assez sollicité pour les solos) très affutés et délicats.
Les trois premiers et le dernier morceau (respectivement Kyrie /Christe / Kyrie et Cum Sancto Spiritu) sont ceux qui dans l’œuvre ont un caractère plus spirituel, et Jean-Philippe Dubor les exploite avec beaucoup de sensibilité. Le chœur entoure l’orchestre et les solistes d’une grande présence et chaque pièce est parfaitement caractérisée grâce à des nuances d’une grande précision. La fugue finale est particulièrement percutante, et laisse la coupole résonner du Amen final quelques secondes.
Les autres morceaux sont de véritables airs de bravoure pour les solistes. A commencer par le Quoniam chanté par la basse Ugo Rabec, et splendidement accompagné de la clarinettiste solo. Si l’émission était légèrement engorgée dans le trio du Gloria, elle est dans ce passage claire et propre. Le timbre est sombre et noir, les graves profonds et appuyés et les aigus chatoyants.
La soprano Claire-Adeline Puvilland possède un instrument fort joli. Les vocalises sont virtuoses, les trilles parfaitement découpées, et les aigus étincelants. S’il lui manque un peu d’ampleur et de projection, le Laudamus est chanté avec une grande finesse et beaucoup d’intériorité et de simplicité.
Enfin, Karl Laquit doit relever un défi de taille, avec notamment 6 contre ut dans le Gratias, et une cavatine endiablée dans le Qui Tollis (et un contre ré bémol ?). Le ténor s’en acquitte avec une facilité presque déconcertante. Doté d’une grande tessiture, d’une respiration sans failles et d’une belle technique, il possède la projection, les nuances et le légato qui lui permettent de relever crânement le défi et se permet même de rajouter quelques piani piqués dans les descentes chromatiques.
En bis, le ténor se recolle toujours aussi facilement à la cavatine du Qui Tollis, laissant les spectateurs dans le doute … Etait ce de la musique sacrée ou une sacré musique ? Certains répondraient : Les deux mon capitaine !
Perrine
Le problème quand on trouve une solution, c\'est qu\'on perd une question.
Re: Rossini - Missa di Gloria - Les Siècles Romantiques/Dubor - Lyon 23/01/2017
De source sûre, Karl monte au contre-fa dièse dans la cadence du qui tollis...
Re: Rossini - Missa di Gloria - Les Siècles Romantiques/Dubor - Lyon 23/01/2017
ok !!!
j'avais bien l'impression que c'était très haut perché.
respect !
j'avais bien l'impression que c'était très haut perché.
respect !
Le problème quand on trouve une solution, c\'est qu\'on perd une question.
Re: Rossini - Missa di Gloria - Les Siècles Romantiques/Dubor - Lyon 23/01/2017
Merci pour ce compte-rendu. Ca donne envie de découvrir cette œuvre encore méconnue (et qui semble exiger un ténor d'exception, peut-être la raison de son oubli).
Musique sacrée, sacrée musique ou (comme il a été dit pour le Requiem de Verdi) "opéra en habits ecclésiastiques"...
Musique sacrée, sacrée musique ou (comme il a été dit pour le Requiem de Verdi) "opéra en habits ecclésiastiques"...
Le sommeil de la raison engendre des monstres (Goya)
Re: Rossini - Missa di Gloria - Les Siècles Romantiques/Dubor - Lyon 23/01/2017
Contre-fa dièse ? Mais c'est plus haut que les Puritains, c'est sûr ?
« Life’s but a walking shadow, a poor player / That struts and frets his hour upon the stage / And then is heard no more. It is a tale / Told by an idiot, full of sound and fury, / Signifying nothing. »
— Shakespeare, Macbeth
— Shakespeare, Macbeth
Re: Rossini - Missa di Gloria - Les Siècles Romantiques/Dubor - Lyon 23/01/2017
Oui oui c'est sûr. Il n'est pas écrit dans la partition, la cadence s'en tenant à l'ut dièse, mais dans l'arpège Karl ajoute le contre-fa dièse.
Re: Rossini - Missa di Gloria - Les Siècles Romantiques/Dubor - Lyon 23/01/2017
Un ténor et une basse ! Samuel Ramey s'y est illustré. On trouve des extraits des airs de ténor par Juan Diego Florez sur YT, et il existe au moins deux versions d'intérêt, Accardo et Marriner.micaela a écrit : ↑26 janv. 2018, 13:23Merci pour ce compte-rendu. Ca donne envie de découvrir cette œuvre encore méconnue (et qui semble exiger un ténor d'exception, peut-être la raison de son oubli).
Musique sacrée, sacrée musique ou (comme il a été dit pour le Requiem de Verdi) "opéra en habits ecclésiastiques"...
Re: Rossini - Missa di Gloria - Les Siècles Romantiques/Dubor - Lyon 23/01/2017
D'accord !
« Life’s but a walking shadow, a poor player / That struts and frets his hour upon the stage / And then is heard no more. It is a tale / Told by an idiot, full of sound and fury, / Signifying nothing. »
— Shakespeare, Macbeth
— Shakespeare, Macbeth
Re: Rossini - Missa di Gloria - Les Siècles Romantiques/Dubor - Lyon 23/01/2017
oui, nous avons de la chance avec la programmation des "grands concerts" à la chapelle de la trinité (en plus du cadre splendide !) qui va souvent chercher quelques oeuvres moins connues, qui fait venir des ensembles de qualité, et nous fait découvrir des répertoires magnifiques !
Le problème quand on trouve une solution, c\'est qu\'on perd une question.